Épisode 6

Tez était dans sa piscine en train de nager, lorsqu'il a été fatigué il est rentré dans la maison par la porte de la salle de collection. Devant lui sur le canapé, Leyne était endormi, avec un chemisier ample qui découvrait son épaule et un pantalon qu’il avait remonté pour le porter en short.

Teint : {Je pense qu'il est un peu plus nourri. Ses jambes sont plus dodues. Mais le laisser dormir sur le canapé ne sera pas une bonne chose.}

Au moment où Tez a touché Leyne pour le prendre dans ses bras en direction de la chambre, ce dernier s’est réveillé.

Leyne : Vous pouvez me laisser ici, je ne vais plus dormir. J’ai assez reposé.

Tez : Si tu le veux ainsi, ça me va.

Leurs regards sont restés fixes pendant un instant.

Tez : Je… Je vais commander des vêtements à ta taille.

Leyne : J’apprécie. Mais vous avez déjà fait beaucoup pour moi. Vous n’êtes pas obligé de vous soucier de ça, je ne sors même pas.

Un sourire amical s’est emparé du visage de Leyne.

Tez : Tout de même. Ça ne doit pas être agréable de faire des nœuds avec ses vêtements tout le temps. Je les ferai livrer en fin de semaine.

Leyne : Je vais donc rester ici encore une semaine ? C’est ça ?

Tez : Tu commences à peine à prendre tes vitamines… Je pense qu’il faut que tu prennes des forces.

Leyne : Je suis fort !

Tez : Ah oui ? Alors prouve-moi ce que tu dis. Tu vois ce vase là-bas ?

Leyne : Oui, vert mousse. Très joli d’ailleurs.

Tez : Soulève-le et je te laisse partir maintenant.

Leyne : Vraiment ? D’accord. Ça a l'air facile.

Remettant son chemisier en place, Leyne s’est approché du vase et l’a tenu à deux mains, comme dans une étreinte. Puis il a essayé de le soulever.

Leyne : {Je n’arrive pas à croire que ce soit aussi lourd !}

Encore quelques secondes à essayer, et rien.

Tez : Tu n’y arrives toujours pas ?

Leyne : (~_~;) Non.

Tez : Alors tu ne peux pas encore partir. Quand tu pourras soulever ce vase, tu pourras partir. Et crois-moi, je suis dans ton intérêt.

Leyne : D’accord… Merci. E… C’est fait en quoi ce vase ? {Ça ne peut pas être de la céramique normale !}

Tez : Si tu trouves, je te laisse partir.

Leyne : Quoi ? Vous ne pouvez pas continuer à me faire marcher comme ça. J’ai l’impression que vous êtes en train de rire de moi intérieurement. N’est-ce pas ?

Tez a esquissé un léger sourire

Leyne : Je le savais. Espèce de farceur ! Vous croyez me faire une blague juste parce que je ne suis pas né musclé comme une statue grecque.

Tez a encore ri, à ce moment-là, il a reporté son regard dans le visage de Leyne.

Tez : {Si tu savais que ça fait des années que personne ne m’a fait rire comme ça}

Leyne : Hein ? À quoi pensez-vous ? Vous venez de me fixer du regard. Vous me préparez une autre farce ou quoi ?

Tez : Les nouvelles épices que j’ai achetées sont arrivées. Tu pourrais les ranger pour ne pas t’ennuyer. Qu’en penses-tu ?

Leyne : "Encore des épices !?" Vous plaisantez j’espère ?

Tez : Non, mais si tu ne veux pas, je ne t’y oblige pas.

Leyne a eu l’air surpris en direction de l’entrée de la maison.

Leyne : Vous avez entendu ça ?

Tez : Ne t’inquiète pas, c’est Rodrigo.

À peine avait-il fini de parler que Rodrigo est entré dans la pièce.

Rodrigo : J’ai apporté les vitamines qu’il manquait l’autre jour.

Tez : Merci.

Rodrigo : Patron, j’ai quelque chose à vous dire.

Tez : Bien sûr, attends-moi juste le temps que je prenne une douche et nous parlerons.

°°°

Quelques secondes après que Tez se soit levé, Leyne a pris son courage à deux mains pour poser quelques questions qui l’étouffaient.

Leyne : Vous êtes le neveu de Tez alors ?

Rodrigo : Oui, c’est exact.

Leyne : Ah oui, j’étais un peu confus parce que vous l’appelez Chef.

Rodrigo : Bien qu’il soit mon oncle, je travaille aussi pour lui et je le respecte beaucoup.

Leyne : Je vois… Vous devez être très fier de votre oncle. Et… sauriez-vous par hasard qui est cette fille sur la photo où il sourit ? J’ai remarqué que c’est la seule photo où Tez sourit.

Rodrigo a baissé la tête d’un air triste

Rodrigo : C’est sa sœur…

Leyne : Elle est morte maintenant, n’est-ce pas ?

Rodrigo : Oui. C’était ma mère.

Leyne : Je suis désolé pour votre perte.

Rodrigo : Et vous ? Vos parents sont en vie.

Leyne : Ils sont partis eux aussi. Il ne me reste qu’un oncle, oncle Billy, il est très drôle… Il m’a appris à pêcher et m’obligeait à étudier… S’il avait su où j’allais atterrir… Je pense qu’il m’aurait laissé jouer davantage.

Rodrigo : Ça fait combien de temps que vous ne l’avez pas vu ?

Leyne : Quatre ans.

°°°

Tez descendait les escaliers, et avant qu’il n’atteigne la dernière marche, Leyne a levé les yeux vers lui.

Leyne {Il sent très bon. C’est le parfum qui l’a trahi.}

Le regard de Leyne a suivi Tez jusqu’à ce qu’il s’arrête finalement à côté de Rodrigo.

Tez : On se parle maintenant ?

Rodrigo : Oui.

Ils sont entrés dans la salle avec les collections, tandis que Leyne est resté au même endroit, debout.

Leyne : {Ils sont en train de parler de me libérer ? Ou a-t-il toujours l’intention de me laisser ici plus longtemps ? Même si c’est le cas, je n’ai aucune raison de me plaindre, je n’ai jamais été aussi bien traité depuis des années.}

Tez a servi à Rodrigo une boisson qui se trouvait sur la table.

Tez : Ce que tu as à me dire doit être délicat je crois. N’aie pas peur, dis-moi tout. Tu sais que je t’aiderai.

Rodrigo : Oui. Je sais… Je crains plus pour vous, Monsieur.

Tez a haussé un sourcil.

Tez : Dépêche-toi de me dire, Rodrigo !

Rodrigo : J’ai continué mes investigations sur Leyne Dimitri. La famille qui veut sa mort n’est pas celle des frères de Jiulane Frigarro, ce sont les frères de son fiancé… Les Maldonados.

Les yeux de Tez se sont écarquillés.

Tez : Tu en es sûr ?

Rodrigo : J’en suis sûr. Maintenant, il est encore plus facile de comprendre pourquoi ils ont fait porter le chapeau du détournement de fonds à ce pauvre type.

Tez : Rodrigo, cette situation… tu sais que je ne peux pas l’ignorer, pas vrai ?

Rodrigo : J’imaginais que vous diriez ça. Et… Une partie de moi souhaite que vous alliez jusqu’au bout, Monsieur.

Tez : J’irai.

La boisson a été terminée en quelques secondes, et Tez s’en est resservi une autre.

Tez : J’aurai besoin que tu t’occupes de lui pendant une journée.

Rodrigo : Bien sûr. Ne vous inquiétez pas.

Tez : Mais maintenant, il faut doubler la sécurité. S’ils apprennent que Leyne se cache avec un Sallene, ils ne reculeront devant rien pour l’éliminer une bonne fois pour toutes. C’est notre as dans la manche maintenant.

Rodrigo : Vous allez l’utiliser comme appât ?

Tez : Oui. C’est bien ça.

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