Octobre Dernier
13 octobre 2023
La floraison des jacarandas de la capitale me ramène à une époque lointaine. De là où je me souvienne, c'est la première fois que je contemple ces lieux avec autant de nostalgie. Depuis que je suis partie loin des miens, beaucoup de choses ont changé. Et ce moment si fatidique où je me rends de compte que finalement, un jour où l'autre tout ne sera que souvenir. Comme je le dis si souvent, peu importe l'issue de cette vie, les seuls liens qui vont rester, ce sont les souvenirs d'un commun passé. Aujourd'hui, mon passé me rattrape.
13 octobre 2016
La grande ville est plein de trafics. Les bruits des piétons qui se font claxonner par les voitures en traversant, les rorenment des moteurs qui sont coincés dans les embouteillages, les sifflets des policiers de la circulation se font entendre partout. Je suis bien loin de ma petite commune tranquille où tout le monde sort à la moindre son de voiture qui passe. Ici personne n'y prête plus beaucoup d'intérêt.
En arrivant ce matin à la gare routière, j'étais très sûr de moi et assez confiante pour entamer cette nouvelle chapitre de ma vie. Nombreux sont ceux qui comme moi rêvait de venir en métropole un jour. Tout ceux qui sont venus ici avant moi avaient presque tous réussi leurs vies. On raconte qu'ici l'argent coule à flot et il y a du travail pour tout le monde.
En quittant le village, je me suis promis que les sacrifices de mes parents ainsi que mon frère et ma sœur ne seront pas en vein. Père a décidé de vendre l'une des rizières familiale pour assurer mon voyage et pour que je puisse tenir aux moins deux mois avant de commencer les cours à l'université et de trouver un petit emploi. Une discorde a alors éclater entre lui et mes oncles. Je tiens à préciser que vendre la terre des ancêtres est vu comme un crime contre la famille chez nous. Heureusement pour nous, grand père était en notre faveur et il a su tel un vrai chef de famille gérer la situation. J'aimerais hériter une part de sa sagesse pour qu'à mon tour je puisse bien gérer ma vie et être persuasive pour ne pas tomber dans les pièges de mes ennemis.
Avant de partir, je me suis présentée devant lui pour annoncer mon départ.
_ " Anna, ma chère, je te donne ma bénédiction pour partir. N'oublie jamais les valeurs que nous t'avons inculqué ici depuis ta naissance. Tu vas te confronter à de nouvelles choses que tu n'as jamais vu au paravant. Devenir adulte de jour au lendemain n'est pas une tâche facile. Mais tu es une fille forte et déterminée. Tu portes bien ton nom. Où que tu ailles, que la terre te soit gratifiant et que les cieux t'innonderont d'une pluie qui feront pousser et multiplier tes semences. Ton vieux grand père est si fière de sa petite fille. " me bénit-il .
J'ai pas su retenir mes larmes. C'est là que j'ai vraiment senti qu'à partir de ce moment chaque décision que je vais prendre va tracer mon destin. Il m'a tapé avec sa canne.
_ "Aïe !"
_" Les pleurnicheurs n'ont pas la solution, ce sont ceux qui agissent qui arrivent à ces fins " dit-il en faisant mine d'être fâché, mais je voyais bien dans ces yeux qu'il compatisse à ma peine de devoir quitter les miens pour aller aussi loin.
Alors, coûte que coûte, je me dois de réussir avec brillance cette opportunité que m'offre la vie.
Les gens de la capitale sont très différents de la campagne. Ils ne se disent plus bonjour en se voyant, ils se méfient les un des autres. J'ai eu du mal à trouver quelqu'un qui a accepté de m'indiquer mon chemin. Certes, j'ai fini par monter dans le bon bus pour rejoindre une tante éloignée de ma mère. Elle a eu la bienveillance de m'accueillir le temps que les démarches pour obtenir une place de libre dans la cité universitaire soient terminés. Comme elle est débordée par son travail, j'ai du me débrouiller pour la rejoindre.
Malgré tout ces brouhahas de si bon matin, je suis restée bouche bée face à la beauté des arbres qui ornaient la ville.
_"Elles sont si belles n'est-ce pas ?" me demande la jeune fille assise à côté de moi.
_" Je suis désolée d'être indiscrète mais je voyais que tu contemplais les jacarandas avec émerveillement que moi-même je me suis mis à faire de même".
_ " Oui elles sont si belles " lui répondais-je tout en continuant de me m'émerveiller de les regarder.
Alors comme ça, ce sont les fameux Jacarandas que grand père nous racontait si souvent. L'arbre ornementale à fleurs mauves.
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