Épisode 3

Je m'appelle Kiran, je suis l'Alpha de la meute Sunshine, la troisième meute la plus importante de la Grande Confédération. J'ai assumé cette position lorsque j'avais seulement 12 ans, de la manière la plus inattendue. Mon père, l'Alpha Markus, était décédé d'une crise cardiaque, du moins c'est ce que ma mère m'avait dit.

Ce fut un coup terrible pour moi, car j'adorais mon père. Il était mon modèle, et à mes yeux, c'était un homme exemplaire et le meilleur mari. Comme j'avais tort, j'allais le découvrir de la pire façon possible.

Après avoir enterré mon père, nous sommes rentrés chez nous, à la maison de la meute. Ma mère, Luna Solange, a demandé à l'un des serviteurs de conduire mes frères et sœurs jumeaux dans leur chambre et m'a ordonné d'aller dans ma propre chambre et de ne pas en sortir. Au début, j'ai pensé obéir, mais en voyant la colère sur le visage de ma mère, j'ai décidé de me cacher près de la cuisine. De là, j'ai observé comment elle se dirigeait vers une partie lointaine de la maison et traînait de force Aria, la jeune fille orpheline que mon père avait amenée dans la meute, qu'il prétendait avoir trouvée lors d'un de ses voyages.

Depuis l'arrivée de cette fille, je la trouvais très belle et je l'aimais beaucoup. C'est pourquoi j'ai toujours essayé de la défendre contre les mauvais traitements de ma mère. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi elle éprouvait une telle animosité envers elle. Quel mal pourrait-elle avoir fait ? Mais ce jour-là, j'allais découvrir toute la vérité qui changerait à jamais ma vie.

Après avoir suivi ma mère et avoir été témoin de sa manière de confiner Aria dans une petite pièce sale, j'ai décidé de la confronter. Je l'ai rattrapée alors qu'elle atteignait sa propre chambre.

"Mère, pourquoi détestes-tu autant Aria ? Elle n'a rien fait de mal, et je ne te permettrai pas de continuer à la maltraiter."

"Kiran! Que fais-tu ici ? Je t'ai ordonné de rester dans ta chambre. Va là-bas immédiatement !"

"Non, Mère ! Je suis maintenant l'Alpha de cette meute, et en tant que tel, je ne tolérerai pas que tu fasses du mal à Aria. Je l'aime beaucoup, et quand elle sera plus âgée, j'en ferai ma Luna."

"Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre. Cela ne peut pas se produire. Je ne le permettrai pas." Elle attrape Kiran par le bras et le tire dans sa chambre.

"Es-tu fou ? Ce que tu suggères entre vous deux est impossible. Chasse cette idée stupide de ta tête, et cette gamine n'aura jamais rien à voir avec toi que sur mon cadavre."

"Je ne demande pas ta permission, Mère. Comme je l'ai dit, je suis l'Alpha de cette meute, et je décide de ma propre vie. Et si la raison de ton objection est qu'elle est orpheline, cela ne me dérange pas."

"Cela ne peut pas se passer entre vous deux parce que cette gamine est l'ENFANT ILLÉGITIME de ton père ! Le grand Alpha Markus ne se souciait pas de sa famille et couchait avec n'importe quelle louve Omega. Et pire encore, il a ramené le fruit de sa trahison vivre ici."

Après cette révélation, Kiran est resté stupéfait. Il n'arrivait pas à croire ce que sa mère venait d'avouer. Son père, son modèle, n'était qu'une façade. Et le pire concernait Aria, à qui il avait pensé depuis son arrivée. Il ne pouvait pas oublier ces yeux noisette. Quelle ironie du destin et de la Déesse Lunaire elle-même, à qui il avait fervemment prié pour que cette fille devienne sa compagne. Et voilà qu'elle était sa sœur.

Il quitta la chambre de sa mère, le regard perdu et le cœur brisé en mille morceaux. Les mots de sa mère résonnaient dans sa tête - SA SŒUR... ARIA ÉTAIT SA SŒUR. Ce jour-là, il s'enferma dans sa chambre et n'en sortit pas pendant un mois. Il n'ouvrait la porte que pour recevoir de la nourriture et de l'eau. Même sa propre mère ne voulait plus le voir.

Lorsqu'il sortit enfin de cet isolement qu'il s'était imposé, il n'était plus la même personne. La chaleur de son regard avait disparu, son cœur s'était refermé. Il était devenu impitoyable et cruel, non seulement envers les membres de la meute, mais surtout envers Aria. Il se disait qu'en la traitant mal, il pourrait éviter de développer des sentiments impurs pour elle dans son cœur.

Kiran

Malgré mes efforts pour haïr Aria, je n'y arrivais pas. Chaque jour qui passait me faisait l'aimer davantage. La voir grandir et devenir une belle femme ne faisait qu'intensifier mon désir pour elle. Mais je me rappelais sans cesse que cela ne pouvait pas être. Elle était ma sœur ; quel genre de personne malade pourrais-je être pour ressentir de tels sentiments impurs ?

Je pensais que lorsque j'aurais 18 ans, ce tourment prendrait enfin fin. Une fois que mon loup apparaîtrait, je pourrais trouver mon Âme-sœur et cette sensation torturée s'arrêterait. Un autre coup du destin et de la Déesse de la Lune, mon 18e anniversaire arriva. Je sentis mon corps brûler, un feu intérieur qui me consumait, et j'entendis la voix de mon loup dans mon esprit.

Drako (le loup de Kiran) :

"Kiran, détends-toi. Ça va faire mal au début, mais tout ira bien."

J'essayai de me détendre, ressentis mes os se briser dans une douleur insupportable, mais tout s'arrêta soudainement. En ouvrant les yeux, je pus voir mes pattes et mon pelage, d'une couleur brun rougeâtre. Mon loup, Drako, mesurait environ 2,5 mètres de haut. J'étais ravi d'avoir enfin rencontré mon loup, mais j'étais impatient de savoir ce que cela faisait de courir dans cette nouvelle forme. Il ne fallut pas longtemps avant que je ne perçoive une odeur de menthe et de pin, mon parfum préféré. Drako cria dans mon esprit : "ÂME-SŒUR ! C'est notre Âme-sœur !" Je suivis l'odeur, qui me conduisit jusqu'à la rivière. Lentement et silencieusement, je m'approchai, et là, elle était, en train de se baigner avec ses vêtements encore sur elle. Le tissu mouillé collait à son corps, la rendant encore plus belle. À ma grande surprise, c'était ARIA !

Ça ne pouvait pas être ! Quelle sorte de châtiment endurais-je ? Juste quand je pensais pouvoir enfin me libérer de cette sensation impure, le destin et la Déesse de la Lune se moquaient à nouveau de moi. Je m'enfuis de là, mais Drako insista pour que je retourne auprès de notre Âme-sœur. Je lui dis que ce n'était pas possible et je coupai la connexion.

Les années passèrent ainsi. Aria se transforma en une femme sublime, et je continuai de réprimer ce sentiment insensé qui me consumait. Chaque fois qu'elle s'approchait, j'avais une irrésistible envie de l'embrasser, de la rendre mienne. Mais c'était mal. C'est pourquoi je la traitai si mal, pour la repousser. Je devais l'éviter à tout prix. Mais ma souffrance allait prendre fin. Dans quelques jours, elle aurait 18 ans, et son loup se manifesterait. Je pourrais la rejeter. Jusque-là, tout ce que je pouvais faire était de rêver d'elle, même si c'était mal. Mais aujourd'hui, plus que jamais, je ne pouvais plus le supporter. Je me réveillai en pensant à elle, comme d'habitude. Je me demandais comment ses lèvres se sentirai ent, comment ce serait de toucher sa peau. Incapable de me contrôler, je commençai à me donner du plaisir, et pour la première fois depuis des années, je prononçai son nom à voix haute : "Oh, Aria."

Alors que je savourais ce moment de libération, je sentis un impact soudain sur la porte. En ouvrant les yeux, je la vis debout là. Je n'en pouvais plus, et Drako prit le relais, se lançant sur elle et la tenant fermement. Il dit : "Est-ce que ça t'a plu ?"

Je vis son visage s'empourprer et d'une voix tremblante, elle répondit : "Alpha Kiran, je ne voulais pas vous déranger. Votre mère m'a demandé de vous réveiller pour le petit déjeuner."

Sa réponse m'énerva. N'étais-je pas attirant pour cette femme ? Je haussai cette fois-ci la voix et demandai : "Est-ce que je t'ai posé une question, orpheline ? Est-ce que ça t'a plu ? Sais-tu combien de femmes donneraient n'importe quoi pour me voir nu ?"

Maintenant, c'était à son tour de hausser la voix en suppliant : "Alpha Kiran, je vous en prie, laissez-moi partir !"

La laisser partir ? me dis-je. Ne ressentait-elle rien pour moi ? Pas même un soupçon de désir dans ses yeux ? C'est à ce moment-là que je repris le contrôle total, blessé dans mon orgueil. Je la regardai et dis : "Tu devrais te sentir honorée que j'ai pris la peine de te regarder. Qui oserait ne serait-ce qu'une seconde te prêter attention ? Tu n'es rien de plus qu'une orpheline sans nom." Alors que je touchai son corps, ma chute, je ne pouvais plus me contrôler. Je la désirais, et je la rendrais mienne.

Elle cria : "Laissez-moi partir ! Ne me touchez pas !!" Au lieu de m'arrêter, son regard m'excite encore plus. Elle ressemble à une bête sauvage, et cela ne fait qu'accentuer mon désir pour elle. Rien d'autre ne compte maintenant ; il n'y a qu'elle et moi. Je commence à glisser mes mains sous sa robe, caressant ses jambes. Je veux atteindre ses parties les plus intimes et la posséder. Rien d'autre ne compte ; elle sera mienne.

Mais alors, je ressens un violent coup précis entre les jambes, ce qui me fait tomber de douleur. Elle me pousse et s'enfuit. J'essaie de me lever, mais je n'y arrive pas. Malgré sa petite taille, cette femme sait se défendre.

Alors que la porte se referme après la fuite d'Aria, je reprends mes esprits et réalise l'abomination que j'étais sur le point de commettre. J'allais forcer ma propre sœur. Je me sens profondément méprisable.

Lorsque j'entends à nouveau les coups sur la porte de ma chambre, j'enfile rapidement un pantalon avant de l'ouvrir. C'est ma mère, mais je ne la laisse pas parler. Je lui dis que je ne veux pas être dérangé et referme la porte.

Après cette terrible situation, je n'ai pas quitté ma chambre pendant les deux jours suivants. Mais aujourd'hui, je n'ai pas le choix car c'est la cérémonie de mes fiançailles avec Maggie, que ma mère insiste pour faire devenir ma Luna.

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