(Alan, 28. Un ami d'Adam)
Alan: C'est vrai ?
Adam: Ça t'a pris assez longtemps, crétin !
Alan: J'étais à une petite fête privée. Tu ne nous présentes même pas à ta fiancée aveugle, hein ? Quel discours pourri !
Adam: Alan, voici Sara. Sara, voici Alan.
Sara: J'étends ma main et le soi-disant Alan y dépose un baiser répugnant. Je retire rapidement ma main.
Alan: Ta fille est vraiment piquante, Adam.
Sara: Adam parle avec Alan pendant un moment et je reste à ses côtés. Les heures passent et nous commençons à dire au revoir aux invités. Je dis au revoir à mon père, les larmes partagées entre nous. Je suis avec Adam, supposant que nous nous trouvons sur sa propriété alors que nous marchons. Je trébuche plusieurs fois à cause de la brutalité avec laquelle il me tire, et nous n'échangeons pas un seul mot.
Adam: Sara reste silencieuse, je la traîne jusqu'à ma chambre et la jette sur le lit.
Sara: Ce mariage n'est qu'une façade !
Je dis, alarmée, alors que je sens Adam me jeter sur un lit.
Adam: Je ne m'intéresse pas du tout à toi. Tu dormiras dans ma chambre parce que personne ne sait que ce mariage est un simple contrat, et cela restera ainsi.
Sara: Dans le même lit ?
Adam: Tu peux dormir sur le lit ou par terre, ça m'est égal.
Sara ne répond pas, elle reste immobile pendant un moment. Je m'assois dans le fauteuil, je saisis un verre de whisky et essaie de comprendre comment cela va fonctionner.
Sara: Tu dois me dire à quoi ressemble la chambre pour que je puisse m'en faire une idée et savoir où sont les choses.
Adam: Tu te débrouilleras, ma femme !
Sara: Je prends une profonde inspiration, je retire mes hauts talons, je les pose par terre et je me déplace jusqu'au mur pour éviter de trébucher. Je me lève, je fais quelques pas hésitants, je touche le mur et je me dirige dans la chambre en cherchant la salle de bain.
Adam: Sara se dirige vers un meuble bas et large qu'elle ne détectera pas avec ses mains à cette hauteur. Comme je m'y attendais, elle y percute.
Sara: Enfin, je trouve une porte et je réalise que c'est la salle de bain. J'y entre et n'entends plus rien ; je ne sais pas où est Adam, mais j'imagine qu'il ne m'aiderait pas avec la robe. J'ai du mal à l'enlever, puis j'entends le bruit de la porte et des pas quittant la pièce.
Adam: Après quelques minutes d'effort, Sara atteint la salle de bain. Je reste silencieux, indifférent à ce qu'elle remarque ma présence ou non. Elle se bat pour enlever la robe. Sans soutien-gorge et en culotte de coton blanc tout simple tournée loin de moi, je remarque un gros bleu près de ses côtes ; ça doit être ce qui la gênait. Je me lève et je quitte la pièce, passant quelques heures dans mon bureau.
Sara: Je trouve avec beaucoup de difficulté un peignoir, je le pose sur ce qui semble être le rebord du lavabo et j'explore la salle de bain pour trouver les commandes de la douche. Je prends une douche rapide à l'eau froide car je ne sais pas comment régler la température et je finis par trembler. Je remets les mêmes sous-vêtements et le peignoir. Reprenant mon chemin, j'explore un peu plus la chambre et m'assois dans ce qui semble être un fauteuil, m'arrangeant du mieux que je peux, et m'endors malgré le froid.
Adam: Je reviens dans la chambre, je trouve la robe de mariage de Sara sur le meuble contre lequel elle a heurté plus tôt ; elle est recroquevillée dans mon peignoir sur le fauteuil, apparemment froide. Je l'ignore. Je prends une douche, je m'habille, je me couche, j'allume la climatisation, je me couvre et je m'endors rapidement.
Sara: Je me réveille en me sentant extrêmement froide. La chambre est glaciale. Je me recroqueville encore plus à mesure que les heures passent et je m'endors en grelottant de froid, submergée par l'épuisement.
Adam: Je me réveille tôt, reposé après une nuit de sommeil formidable. Sara dort toujours, recroquevillée en position foetale. Je fais ma routine matinale, je m'habille et je donne un coup de pied dans le fauteuil où dort Sara avec force. Elle se réveille en sursaut.
Lève-toi ; je vais te présenter au personnel.
Sara: Bonjour Adam. Je n'ai pas de vêtements avec moi.
Adam: Ton père a envoyé tes vêtements tôt ; ils sont dans les valises au milieu du placard. Habille-toi et descends.
*Sara* : Avant que je puisse dire quoi que ce soit, Adam part. Je n'ai aucune idée de comment descendre sans connaître les lieux. En prenant de profondes respirations et avec beaucoup d'efforts, en heurtant des meubles sur mon chemin, je trouve les valises dans le placard. Connaissant bien tous mes vêtements, je me souviens même des couleurs. Je choisis une robe nude avec des manches et la mets. Toutes mes affaires sont ici ; je me coiffe, m'occupe de mon hygiène avec mes doigts et applique un peu de gloss.
*Adam* : Une heure passe et Sara n'est pas descendue. Je monte en haut, furieux, et la trouve assise sur le lit.
Que fais-tu encore ici ?
*Sara* : Adam, n'est-ce pas évident ? Je suis aveugle ! Comment veux-tu que je sache où te trouver quand tout ce que tu as dit était "habille-toi et viens en bas" ?
*Adam* : En colère, je saisis le poignet de Sara et la traîne jusqu'au rez-de-chaussée.
Katy, rassemble tout le personnel maintenant.
(Katy, la femme de chambre d'Adam)
*Katy* : Oui, monsieur.
*Sara* : Je reste silencieuse, debout sans même savoir où je suis.
*Adam* : Comme vous le savez tous, je me suis marié et voici ma femme, Sara. Sara est aveugle et indépendante. Ma chère épouse n'aime pas qu'on l'aide, donc quiconque s'approche d'elle sera immédiatement renvoyé ! Vous pouvez reprendre vos tâches.
*Sara* : C'est tout ?
*Adam* : Tout le monde ici a une famille à nourrir, Sara. Si quelqu'un t'aide, il se retrouvera à la rue !
*Sara* : Adam...
*Adam* : Le petit-déjeuner est servi à sept heures, le déjeuner à midi et le dîner à dix-neuf heures. Si tu manques les repas principaux, tu devras te débrouiller seule.
*Sara* : Adam, je ne sais même pas où je suis en ce moment, c'est plus que cruel, c'est inhumain.
*Adam* : Chère épouse, je n'ai même pas de regrets pour toi.
*Sara* : Donne-moi un jour, un jour avec n'importe quel employé pour apprendre le plan de la maison, puis je me débrouillerai !
*Adam* : Tu devras te débrouiller seule, et souviens-toi, quiconque t'aide sera renvoyé !
*Sara* : Adam me laisse seule ; je ne sais pas où aller. Je sens l'odeur du café et suis la direction des bruits de couverts qui s'entrechoquent. En chemin, je heurte plusieurs objets et finalement j'arrive à une chaise. Je m'assois et sens une assiette devant moi, je continue à explorer la table, attrape ce qui semble être un morceau de gâteau, le goûte et aime la saveur. Adam est à la même table ; son parfum distinct est un signe révélateur, pourtant il ne dit pas un mot, tout comme moi. Après un moment, il part et je reste seule à la table, sans idée de comment retourner à la chambre, et ainsi les heures passent.
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