Chapitre 3
Nicole était anxieuse depuis son retour à la maison. Elle faisait les cent pas, regardant l'horloge, attendant le bon moment pour appeler André. À chaque heure qui passait, son espoir grandissait, pensant que son chemin serait enfin clair. Susana ne pourrait pas supporter de passer une nuit froide dans cet endroit sombre et désolé ; elle finirait par mourir d'hypothermie, mettant fin à la mascarade. Nicole ne supportait pas cette gamine qui souriait toujours, toujours heureuse, toujours près d'elle.
Soupirant une fois de plus, Nicole se jeta sur le canapé, étirant son corps voluptueux, fixant son regard sur la fenêtre. Elle remarqua enfin que le soleil remplaçait la lune et attrapa immédiatement son téléphone portable. Elle devait attraper André avant sa séance d'entraînement matinale, pour qu'il lui appartienne à jamais.
"Bonjour, André !" s'exclama joyeusement Nicole.
"Bonjour, Nicole," répondit André, surpris. "Es-tu tombée du lit ?"
"Eh bien..." Nicole rit de force. "Je pensais aller au cinéma aujourd'hui. Un bon film sort et j'ai des tickets en trop."
"Je suis désolé, Nicole," répondit André immédiatement, d'une voix inquiète. Mettant son téléphone portable en haut-parleur, il s'assit au bord du lit, se préparant à enfiler ses chaussures de course. "Nous ne pourrons pas y aller. Susana ne se sent pas bien." Il reprit le téléphone portable, curieux. "Je pensais que tu étais au courant, après tout, vous étiez ensemble à cette fête... ou ne l'étais-tu pas ?"
"Oh oui, nous l'étions," répondit Nicole, évitant de grincer des dents de colère. "Mais ensuite, nous avons pris des chemins différents et je n'ai plus rien entendu." En frappant un oreiller, elle essaya de se calmer en ajoutant : "Mais dis-moi... qu'est-ce qui se passe ? C'est grave ?"
"Je ne pense pas," répondit André avec un sourire. "Probablement juste une sacrée gueule de bois." Il hocha la tête et ajouta : "Après tout, elle ne sait pas boire, et toi..." Il employa un ton légèrement accusateur. "Tu le savais."
"Eh bien..." Nicole rougit immédiatement. Il ne pouvait pas se retourner contre elle, pas maintenant. "Je ne lui ai pas exactement forcé de l'alcool dans la gorge..." Essayant de ne pas être trop impolie, elle sembla légèrement amusée en ajoutant : "Mais j'ai admis l'avoir encouragée à se lâcher." En prenant une profonde respiration, elle prétendit être un peu coquine. "Oh André, tu dois admettre, elle ne sait pas s'amuser."
"Nicole..." André leva simplement les yeux au ciel. "Susana est une fille simple. Elle aime la tranquillité, la paix." Ses paroles montraient de l'affection, de l'adoration. "Vous êtes complètement opposées." Il sourit largement. "Mais ne t'inquiète pas, je passerai l'après-midi avec elle."
"D'accord alors," feignit Nicole une satisfaction dans sa voix. "Dis-lui que je l'appellerai plus tard pour prendre de ses nouvelles."
"Je le lui dirai," déclara enfin André, se préparant à quitter la maison. "À plus tard."
"Au revoir pour l'instant." Nicole soupire de frustration. Dès qu'elle se rend compte que l'appel est terminé, son téléphone vole contre le mur. "Bon sang !!! Comment est-ce possible ?" Elle fait les cent pas, la colère la consume, son corps, son âme et son cœur. "Cette fichue femme a survécu malgré tout le travail, toute la planification." En saisissant l'un des vases de fleurs de la table, elle explose à nouveau en criant : "Maudit soit-elle !!!" En prenant une profonde respiration, elle tente d'apaiser le sentiment qui la ronge, mais c'est difficile. "Je ne peux pas comprendre..." En mettant ses mains sur sa tête, elle s'arrête brusquement, essayant de réfléchir à ce qui a pu mal tourner. "Avec cette robe délicate, avec tant d'animaux sauvages dans cette forêt sombre et effrayante, il ne lui est rien arrivé ?" Elle serre les dents en regardant l'écran brisé de son téléphone portable. "Mais est-ce que cette gamine a un porte-bonheur tatoué sur les fesses ?" En se dirigeant vers sa chambre, elle regarde la garde-robe, saisissant de nombreuses robes de designer qu'elle possédait. "Mais si elle pense que je vais abandonner, elle se trompe," murmure-t-elle, choisissant la robe la plus révélatrice et sexy qu'elle avait, affichant un sourire confiant. "Peut-être qu'une visite surprise à son petit ami le fera changer d'avis sur le cinéma."
Alors que Nicole se perd dans ses pensées et ses plans diaboliques, soudain le silence de sa chambre est interrompu par le son de son téléphone portable. Un sourcil levé, surprise qu'il fonctionne encore, elle se précipite dans le salon pour vérifier l'écran, qui affiche immédiatement un grand mépris.
"Susana ! Mon amie !" Nicole serre les dents, les yeux brillants de colère en observant l'écran, un ton qui ne correspond pas à sa voix amicale. "Es-tu bien ?"
"Eh bien... pas vraiment," soupire profondément Susana. "Peux-tu expliquer ce qui s'est passé hier soir ?"
"Hier soir, nous sommes allées à une fête, tu ne te souviens pas ?" déclare Nicole d'une fausse innocence.
"Si, je me souviens," frustrée, Susana questionne à nouveau. "Mais après ça, quand on est parti, pourquoi ne m'as-tu pas ramenée directement chez moi ?"
"Que veux-tu dire ?" Nicole devient appréhensive et feint rapidement l'indignation. "Tu as dit que tu voulais rentrer à pied... seule."
"Sérieusement ?" Susana réfléchit un moment. "Je ne me souviens pas très bien..." Gênée, elle ajoute, "J'ai trop bu, ma mémoire me fait défaut..." En se mordant la lèvre, elle se souvient de l'étranger attirant qui l'a touchée et lui a procuré du plaisir comme elle n'en avait jamais ressenti auparavant. En prenant une profonde inspiration dans la défaite, elle dit, "Je voulais essayer de comprendre certaines choses qui se sont passées."
"Mais pourquoi ?" L'âme de Nicole s'enflamme en entendant ces mots. "Quelque chose t'est-il arrivé ?"
"Oh non, rien ne s'est passé !" Déclare immédiatement Susana en panique, rougissant complètement. "Je vais bien, j'ai juste un peu mal à la tête."
"Oh, tant mieux..." Nicole ne peut s'empêcher de montrer sa déception. "C'est probablement juste une gueule de bois."
"Probablement..." Susana acquiesce, prenant une profonde inspiration. "Nous parlerons plus tard, Nicole. J'ai besoin de me reposer un peu."
"D'accord !" Nicole essaie d'être amicale. "Remets-toi vite."
En raccrochant le téléphone, elle le lance de nouveau, cette fois avec plus de force contre le mur, le détruisant complètement.
"Bon sang !!!!" Nicole crie, exaspérée.
Susana va bien pour une nuit dehors, et pire, il y a ce sentiment que quelque chose s'est passé et qu'il n'y a aucun moyen de le savoir à moins qu'elle ne le confesse. Soufflant, Nicole attrape son sac à main et sort la carte SIM de son téléphone cassé. Il est temps d'aller faire du shopping ; ça la détend toujours. Peut-être qu'avec un esprit clair, elle pourra imaginer un autre plan infaillible cette fois-ci.
"Susana, Susana." Nicole tambourine à la porte de son appartement. "Profite de cette tranquillité pendant que tu peux car... la prochaine fois, je ne faillerai pas."
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