Chapitre 15 ✔

" Oui ?" Me force t-elle à avouer la suite.

" Il était... bredouillais-je, je l'ai vu devant le centre commerciale où j'ai été, et ..."

" Et ?" Répète t-elle pour que je finisse la fin de ma phrase.

" Et... rien je l'ai juste vue !"

Tu n'es qu'une menteuse. Tu n'es qu'une menteuse. Tu n'es qu'une menteuse. Me répète en boucle la petite voix dans ma tête.

" Non, arrête ! Jure moi que tu ne racontes pas de connerie !"

Son cri sort du téléphone, un cri tellement aigüe que je retire le téléphone de mon oreille.

" Louise !" Grondais-je.

" Excuse-moi, mais c'est vrai tu l'as vu ? Putain, je suis tellement heureuse, tu me le jures, hein Meg ?"

Tu le jures Meg ?

" Oui, c'est la vérité..." marmonais-je.

Bobard ! Hurle ma conscience.

Bien sûr, que ce n'est pas vrai. Mais elle est tellement joyeuse que je ne peux pas la détruire à cause de ce con. Même si je ne le connais pas – très peu – il va me le payer.

" Tu me le jures Meg ?"

" Pourquoi veut–tu que je jure ? Je te dis la vérité, c'est tout !"

Outch ! La chute va être fatale pour moi. Je sais d'ores et déjà que je ne finirais pas paisible au paradis, ce qui m'attend et bien pire. Je vais aller tout droit en enfer, à la droite de Satan. Même lui, ment moins que moi.

Je suis pitoyable. Elle va y croire et vouloir prouver des choses inutiles à Kyle. Ce qui va la briser. Elle sera malheureuse et moi dans cette histoire, je me pardonnerai jamais si Kyle lui fait quelque chose.

Mais quel genre d'amie suis-je ?

Je déteste ce genre de mec. Celui qui joue sur plusieurs plateaux de jeux en même temps. Son tableau de chasse doit déborder de conquête. Si j'aurais parié, j'aurais perdu mon pari. C'est le plus grand hypocrite que je n'ai jamais vu. Il dépasse le maître de l'hypocrisie.

Lorsque j'étais en cinquième, il y avait un mec du même genre que Kyle, Thibault. Le plus grand hypocrite de tous les temps, je n'aurais jamais pensé que quelqu'un puisse lui détrôner sa place. Pas même Kyle.

Il s'amusait tellement à faire du mal aux gens, – surtout aux filles douces et calmes – il tentait des pièges horribles aux petites nouvelles de sixième. Il les faisait tomber une par une avec son gentil sourire. Jusqu'au moment, où j'ai remarqué que ce n'était rien d'autre qu'un jeu stupide. Il embrassait les filles de force avant de les gifler et s'en aller comme un voleur. Il a essayé de nombreuses fois avec moi, malheureusement, je n'étais pas aussi domtaple et dupe comme toutes les autres qui se sont faites avoir. Ce jour là, mon pieds est parti tout seul se réfugié entre ses jambes.

Il m'a fallu seulement deux jours pour que je m'aperçoive de son  petit manège. Il n'a jamais recommencé depuis ce coup. Je prie encore pour que ça lui serve de leçon.

" Tu sais même pas à quel point je suis amoureuse de ce mec !"

J'ai carrément oublié Louise. Merde ! Félicitations Meg !

Je viens de merder avec mon amie, il est sans doute trop tard pour lui avouer.

Je lève les yeux aux ciel avant de reprendre en la dissuadant.

" Ce n'est pas un peu trop tôt, ça ne fait que deux mois. "

" Il ne t'a pas fallu beaucoup de jours pour tomber amoureuse de ton mec ."

Son côté malicieux, me calme directement. Ma bouche forme un O, surprise par sa phrase, je ne sais pas quoi dire. Elle a un petit peu raison mais pas totalement, surtout sur le point : tomber amoureuse.

" Je ne suis pas amoureuse de Lucas !"

" Ah ouais ?"

Je suis certifiée qu'elle se moque de moi.

" Oui." Je réponds simplement.

Elle claque sa langue contre son palet avant de s'esclaffer morte de rire derrière le combiné. Pendant ce temps, je regarde mes ongles rongés par le stresse, en attendant qu'elle se calme. J'ai l'impression que quelqu'un est en train de me faire passer un moment horrible. Je viens de récolter ce que j'ai semé il y a quelques minutes ! Et je ne peux qu'en vouloir qu'à moi-même, comme tout le temps.

Je suis une menteuse, la plus grande menteuse de la planète et je sais agir que de cette façon. J'arrive à gérer les situations et éviter des retournements de situations catastrophiques, normalement. Mais je sais qu'un jour, je ne pourrais rien faire. La tornade emportera tout sur son passage, et y compris ce qui compte pour moi.

Je me le répète souvent, mais pas assez pour continuer mes conneries. La leçon n'a pas été acquise, et lorsque j'aurais subis les dégâts de la tempête affreuse, je recommencerais encore et encore. Sans jamais avoir compris la leçon d'avant.

La vérité, blesse les gens et ne sert qu'à faire ça. Détruire. Alors que le mensonge est imaginatif et ne blesse moins que ces putains de vérités. Horrible est le mot qui me décrit précisément en ce moment même. Dans tous les cas, je la blesserai. Lui mentir une fois ne m'avais pas suffit, il faut que je recommence, je suis une addict du mensonge. Je ne contrôle pas.

Si une personne devait écrire un livre sur ma vie, le titre serait sûrement, Meghan, menteuse professionnelle. Ou La vie d'une menteuse.

Je vais finir par perdre tout ce qui m'entoure. Et le plus fatidique sera mes proches et je ne m'en remettrais jamais.

Après quelques minutes d'échange avec Louise, je mets fin à la discussion. Je raccroche et éteins mon téléphone. Je ne veux que personne vienne me déranger.

Je le jette sur le canapé, rebondit et atterrit sur le coussin du canapé. En ayant l'habitude de le jeter n'importe comment, un jour je le casserai et je recommencerai. En y réfléchissant, je me pose sérieusement la question, suis-je ici pour seul but, de détruire tout autour de moi, ainsi que les personnes et objets qui m'entourent ?

Sûrement.

Mentir, ne m'a jamais préoccupé l'esprit, mais je culpabilise vraiment beaucoup, j'ai envie de rappeler Louise et lui dire la vérité, mais entre nous, je n'ai jamais dit la vérité à personne, – à part mon oncle – je ne sais même pas comment dire la vérité à une personne. 

C'est stupide, je suis stupide !

Le mensonge est un jeu, un wicked game, un jeu malsaint.

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