Chapitre 14 ✔

Mon pouce glisse sur le petit téléphone rouge, refusant pour la sixième fois les appels de Louise, qui essaie tant bien que mal de me joindre.

L'envie me démange de décrocher et de la rappeler pour la rassurer.

Elle doit être morte de peur. C'est pour cela que je veux lui dire.

Sauf que je n'ai aucun courage !

Je ne veux pas lui mentir et je ne veux pas la blesser.

Il a pourrit ma journée, lui et sa blonde !

Mon après-midi était censé me détendre, mais ce n'est plus le cas.

Dans le magasin où je suis, je choppe quelques articles comme des pulls, des jeans, des gilets, un manteau, et quelques fringues par ci, par là.

Avec l'argent que mon oncle m'avait mis de côté – pour les magasins – je paie les vêtements, et sors.

Tout en marchant, en direction de la prochaine boutique, j'essaie de chercher, ce que je pourrais dire à Louise sans la blesser.

Je connais un peu plus Louise, mais pas assez pour savoir quelle va être sa réaction.

Elle sera sûrement furieuse, tout comme moi, ou elle sera déçu et pleura ? Il se peut aussi qu'elle ne me croit pas ou qu'elle m'en veux !

Merde ! Autant dire que cette situation est affreuse.

Auparavant, je n'aurais jamais été confronté à ce genre de chose. En même temps, ma vie est beaucoup plus passionnante et trépidante de celle que j'avais, il y a même pas trois mois.

Devant la boutique, un homme me tient la porte et je ne prends pas la peine de le remercier, à cause de mon esprit qui est ailleurs.

À l'intérieur, la chaleur me réchauffe instantanément. Je souris à la caissière derrière son comptoir, toute frigorifiée. Je m'avance d'un pas rapide vers l'allée. Ça tombe parfaitement, le magasin n'est pas beaucoup remplie.

J'achète mes deux nouvelles autres paires de converses, les miennes étaient beaucoup trop usées pour que je les garde. Je prends une paire de couleur grise et une autre en noir, et pars en vitesse à la caisse. Ce que je désire le plus maintenant, c'est rentré chez moi, me fourrait sous ma couverture et dormir pour oublier ce cauchemar.

Quelques minutes plus tard ; après "ma petite après-midi shopping", je rentre chez moi. L'idée d'être dehors m'a énervée, et les mecs aussi. Voilà, l'une des raisons principales pour lesquelles je ne veux pas sortir avec un garçon.

Parce que lorsqu'on est amoureux, on devient aveugle.

Et comme on le dit si bien : l'amour rend aveugle.

Je m'allonge dans le canapé, les mains jointes sur mon ventre, je regarde le plafond blanc. 

La seule question qui défile en boucle dans ma tête est : comment vais–je lui annoncer, ce que j'ai vu sans lui briser le coeur ?

En pensant, j'essaie de formuler une phrase cohérente.

Tu te prends trop la tête, me souffle ma conscience.

J'ai juste à lui expliquer ce que j'ai vu et de lui dire se méfier. Je n'ai pas envie qu'elle doute de moi ?

Mais je suis son amie et il faut qu'elle me croît...

Comment lui dire ?

Mettant tout mon courage de côté, je prends une grande inspiration et attrape mon portable. Je le regarde pendant plusieurs secondes avant de l'allumer.

Je commence à avoir la trouille de lui dire la vérité.

Mon cœur tambourine tellement fort que j'en ai presque mal. Je pose ma main sur ma poitrine. Les battements de mon cœur cogne contre ma paume de main.

Des petites larmes perlent au coin de mes yeux. C'est stupide de se mettre dans un état pareil, mais je me sens mal de le dire à Louise.

J'allume encore une fois mon téléphone et compose le numéro de mon amie. Les touches des numéros émettent un son désagréable. Le numéro fait. J'appuie sur l'icône du téléphone vert, et porte le téléphone à mon oreille.

Une sonnerie.

L'attente est intenable.

Deux sonnerie.

Ne décroche pas, me murmurais-je.

" Allô ?"

Louise vient de décrocher, aucun mot ne sort de ma bouche.

" Meg, tu m'as appelée, je t'ai rappelé et tu ne m'as pas décroché, maintenant dit moi ce qu'il y a ?"

Je prends mon courage à deux mains et m'élance pour faire le grand saut.

" Louise, il faut que je te dise quelque choses à propos de Kyle."

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