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Une Danse Pour Gaby

Prologue

Ce qu'il désirait, il l'obtenait...

Ce qu'il ne pouvait posséder avec des billets, Djamel l'aprivoisait.

Et ce qu'il aimait, il le gardait pour lui seul.

Les moteurs de la limousine s'éteignirent juste après le dernier magasin d'accessoires féminin, sous un ciel grisâtre et terne. Le crépuscule touchait lentement à son apogé et l'obscurité étendait son manteau sur ce quartier chic de Milan. Celui-là même dans lequel, deux années plus tôt, Djamel avait songé construire un hôtel. Il avait d'ailleurs ébauché l'exquise d'un croquis à la va vite, assis sur un banc de ciment situé sur le trottoir. Aujourd'hui les murs de son nouveau joyau architectural se dressait fièrement, dévoilant leur couleur ocre ; défiant le ciel et surplombant tout autre demeure alentours. Tout était prèt, et ne restait à présent que l'inauguration. Un autre de ses rêves venait de se réaliser; un objectif était atteint. Cela était d'ailleurs devenu un jeu pour lui: il suffisait de vouloir, pour l'avoir.

Djamel abaissa la vitre teintée du véhicule, laissant à ses yeux tout le loisir de contempler avidement les alentours de l'hôtel. Bien que satisfait par le rendu du travail, il garda la même expression, dure et ferme qu'à l'ordinaire.

- Vous avez encore eu raison Altesse, le design architectural de cet hôtel est une merveille.

Djamel ne répondit pas de suit à la voix d'Amir, qui l'avait d'ailleurs interrompu pour un lapse de temps dans son analyse. De temps à autres passaient en file des engins qui dérobaient à la vue de ce dernier la grande bâtisse qui se dressait fièrement de l'autre côté de la route, creusant le tapis de glace par leur pneus au passage.

- S'il y a bien une chose pour laquelle je ne pourrais jamais douter de vous, c'est bien l'architecture, poursuivit Amir. Vous y êtes indéniablement imbattable.

Djamel arca un cil, ce qui donna aussitôt un aspect moins sérieux à son visage puis se tourna vers son fidèle et premier conseiller. Quant à ce dernier, lui qui avait encore son regard perdu sur les millions de pierres qui constituaient la bâtisse, ramena les yeux sur Djamel, prêt à l'écouter.

- Tient donc ! Dit Djamel. Et pourrais-je savoir les autres choses sur lesquelles mes décisions et choix ne te satisfassent pas Amir?

Ce dernier émit un léger et discret sourire, s'attendant bien qu'il fasse fi de son compliment.

- Il n'y a rien à dire Altesse, j'admire parfaitement tout ce que vous faites, répondit le vieil homme, inclinant légèrement sa tête.

Djamel soupit d'agacement, et tandis qu'il se repositionnait confortablement dans le fauteuil, un bruit de cuire froissé résonna brièvement dans le véhicule.

- Aurais-tu quelques choses à me dire ? Lança Djamel impatient.

- Leïla !

Amir l'avait dit d'un coup, Leïla.

Aussitôt se nom avait résonné dans le véhicule, que le silence sépulcrale avait repri place. Un silence que venait casser le bruit de claquement des muscles, que laissait entendre Djamel.

Leïla...

- Vous n'auriez peut-être pas dû la punir si sévèrement, poursuivit Amir.

Djamel qui observait encore son conseiller poursuivre sa plaidoirie, se délaissa aussitôt de lui dès lors que le nom de Leïla fut répété une troisième fois. Ce nom, il l'avait assez entendu. D'ailleurs, il avait l'impression de l'avoir entendu toute sa vie.

Repportant son attention sur la bâtisse de son hôtel, Djamel observait l'immense muraille de verre qui s'étendait sur tout le long de l'immeuble. Une centaine où encore un millier de verre soigneusement agencés entre eux juste pour le plaisir des yeux.

- Ont-ils aménagé la chambre d'enfant dans ma suite comme convenu ? Questionna Djamel sans détourner le regard de la bâtisse.

- Oui tout à faire. Couleur Bombon pour la couverture du lit et des fresques de fée sur le plafond, exactement comme vous l'avez exigé majesté.  Nous avons même trouver un double de monsieur Jacob pour le lit.

Enfin une graine de béatitude germa de le coeur de Djamel. Il aimait que tout soit fait exactement comme il le désirait.

- Parfait ! C'est parfait.

Que pouvait-on se refuser à soi-même, lorsqu'on possède les moyens de s'en approprier, songea Djamel perdu dans les méandres de son âme. A peine touchait-il déjà la trentaine, qu'il s'était déjà fait une réputation de fer dans le monde des affaires. Les chiffres n'avaient plus de secret pour lui, et en parlant de chiffre, il ne pouvait plus compter le nombre de personnel étranger à sa botte.

Une air lointaine jouée au violoncelle lui parvint à l'oreille et Djamel vira aussitôt la tête vers le côté Est de son hôtel, là où se trouvait l'entré principal.

- Que se passe-t-il Amir? Questionna Djamel d'une voix à peine contenue. J'avais pourtant dis que je ne souhaite absolument pas ébruiter ma venue.

Djamel claqua la langue, très mécontent.

- C'est le cas votre Altesse. Je suis à cent pour cent sur que personne n'est au courant de votre arrivé ici à Milan.

- Alors que signifie donc ce vacarme ?

Amir ne répondit rien, passant la tête par la vitre rabattu de la portière, il cherchait à mieux comprendre l'origine de se bruit qui, peu à peu, prenait de l'ampleur.

Agacé, Djamel sorti du véhicule, traversa la rue à grandes enjambées laissant ses empreintes sur le sol gelé. Le froid était mordant, aiguisé. Dans les méandres de cette nuit d'hiver tombaient du ciel des flocons qui s'entassaient sur le sol, tandis que d'autres mourraient sur le manteau noir de Djamel étouffés par la masse de laine qui y était agencée. Passant près d'un enseigne lumineux qui pendait au bout de deux longues chaînes, Djamel tomba sur une grande foule regroupée autour d'une terrasse de glace abritant un sapin garni pour Noël. Juste à côté était assis un homme bourru, la tête caché par un bonnet et ayant dans ses mains un violon. Une veine gonfla sur la tempe de Djamel lorsqu'il vit la foule, attroupée autour de cet homme qui ne faisait rien d'autre que joué une musique.. Une musique devant son hôtel. Un brasier était allumé, éclairant le coin de lueux fauves autres que celles des lampadaires, et réchauffant quelques uns; les plus proches.

- Je veux qu'ils soient tous chassés de là maintenant, ordonna Djamel en se tournant vers Amir qui l'avait rejoint.

Sur ce, il fit dos à ce dernier, et rebroussa chemin vers son véhicule.

- Êtes-vous certain Altesse ?

- Quoi encore Amir? S'agaça Djamel. Tu m'as bien compris, chasses les tous.

L'air du violon changea, devint de plus en plus rapide et vive..

- Une danseuse étoile, murmura Amir avec entrain.

Sur ce, Djamel se retourna vivement face à la foule. Songeant les viré lui-même, il fût contraint de se retenir lorsqu'il la vit tournoyer dans l'air. Un pied devant l'autre, la jeune femme sautait gaiement sur la terrasse gelé qui lui servait de piste de danse.

- Que fait-elle ? Questionna Djamel le visage impassible, ne trahissant nullement le tourbillon d'émotion qui l'avait assailli.

- Elle danse un ballet majesté, répondit Amir en s'inclinant légèrement. Celui-là même qu'aimait bien danser Gaby, et je suis certain que la princesse aurait adoré voir celà.

Gaby ! Celle pour qui il avait hâte de retourner à Azzam. Il se rappelait de ses cheveux qui sentait constamment le soleil.

Le tutu rouge virevoltait de nouveau dans l'air, suivi d'un mouvement de bras dégagé, ce qui provoquait la joie de la foule. Si pour d'autre, le spectacle n'avait provoqué en eux que le désire de jeter quelques pièces dans le bol posé à côté du musicien, pour Djamel ce n'était pas tout. Il était entièrement prisonnier de chaque courbette, de chaque saut que faisait la danseuse. Ainsi que sa chevelure noirâtre qui cachait un long visage souriant jusqu'aux yeux.

Une femme qui dansait dans les rues froides du mois de novembre.. Djamel aurait juré qu'il ne s'agissait que d'une perfide si seulement il ne l'avait pas vu effectuer ce magnifique ballet, aussi bien que Gaby. Si non, mieux que Gaby.

- Tu as raison Amir, Gaby adorerait voir ce ballet, confirma Djamel d'une voix grave comme pour marquer la fin d'un serment.

- Je me chargerais de les inviter au palais pour un ballet, dit Amir .

Debout dans toute sa carrure, Djamel prenait le temps de réfléchir sur l'idée que venait d'avoir Amir. Gaby était tout ce qu'il avait de plus précieux, et il ne peux compter le nombre de choses qu'il serait prêt à lui offrir juste pour la voir heureuse. Djamel serait prêt à tout, y compris kidnappé cette danseuse étoile pour l'enfermer dans l'une des nombreuses chambres de son palais.

- Avertis Matéo Gianni pour qu'il m'apprête la suite royale tout suit, mes plans viennent de changer, ordonna Djamel avant de disparaitre au milieu de la foule.

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