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Les Pleurs D'Une Femme

Un bébé pour nous

A l’age de 35 ans, Romie n’arrivait toujours pas à donner naissance.

Tout le monde la regarit avec pitié et la traitaient de femme stérile dans son dos.

D’autres lui lançaient des piques blessantes bien qu’implicites. Elle se sentait tellement coupable de ce qui lui arrivait. La jeune femme pleurait jour et nuit en demanda à dieu de la bénir en lui donnant un enfant.

Un jour, elle ne se sentait très mal, donc son mari, Jacques, l’amena à l'hôpital.

Le médecin leur sourit et annonça la grande nouvelle: “Félicitation madame ! Vous êtes enceinte de quatre mois !” Romie n’en revenait pas.“Quoi ? Je suis enceinte ? Merci mon Dieu de m’avoir accordé ce voeu !” disait-elle le sourir aux lèvres. Elle sortit de l'hôpital avec son homme toute heureuse de cette bonne grâce qu’elle avait reçu. 

5 mois plus tard, elle commençait à se préparer pour accueillir le bébé. Tous ces gens qui lui lançaient la pierre et qui l’a méprisait était soudainement devenu totalement amicale, sympathique et propice. (Quelle bande d'hypocrites).

L'arrivée du bébé approchait à grands pas. Romie et Jacques n’en pouvaient plus d’attendre pour pouvoir serrer leur enfant dans leur bras. La chambre du bébé était bien décoré et    remplis de beaucoup de jouets.

 

Le lendemain Romie avait affreusement mal au ventre. Mais elle savait que c'était son bébé qui lui donnait des coups de pied dans l'estomac. Son mari l'emmena à l'hôpital. Une infirmière se précipite avec un brocard entre la femme et son mari, puis l’a transporté  pour l'emmener dans la salle d'urgence. L’accouchement était tellement difficile mais heureusement elle a mise au monde un petit garçon. Le lendemain matin, Romie se réveilla et constata que son ventre était vide. Elle est tellement contente car elle allait pouvoir enfin serrer son bébé dans ses bras ! Peu de temps après, une infirmière entra dans la salle où se reposait Romie pour voir comment elle allait. “Bonjour madame comment allez vous ?”, lui demanda-t-elle gênée et le regard fuyant. “Je vais bien”,répondit Romie, “Où est mon enfant ? Pouvez-vous me l'amener s'il vous plaît?!”

L’infirmière s'étonna que la mauvais nouvelle n’était pas encore parvenu à la malheureuse patiente. Cela ne fit qu’aggraver sa timidité. Mais pourquoi devait-elle se charger de la salle besogne ? Si elle avait su, elle ne serait pas venu se charger de l’état de cette femme. Non, absolument pas. Au lieu de ça, elle aurait chargé quelqu’un d’autre, même si c’était lâche de sa part. L'infirmière baissa la tête et dit d’une voix basse et triste: “Votre bébé est un garçon...et il a été kidnappé par la sage-femme qui s'occupait de lui. Elle est introuvable. Je suis vraiment désolé madame. Les frais et mesures spéciales ont été prises en charge par l’établissement en dédommagement. La police se charge du reste.” 

Tristesse et désolation

Votre enfant à un petit point sur la joue droite comme marque de naissance.

Romie fut sous le choc et se laissa mollement tomber sur son lit de réanimation. Son bébé à elle ? Enlevé ?! La femme regarda l’infirmière sans comprendre. C’était plutôt qu’elle ne voulait pas le faire. Elle finit par s’effondrer en sanglotant alors que des spasmes de douleur la secouait par intervalles réguliers. Son bébé qui n’avait même pas encore une semaine ? Qu’elle n’avait même pas pu serrer dans ses bras ?! L’être qu’elle avait intimement porté dans son ventre pendant plus de la moitié d’une année ?! A mesure qu’elle réalisait l’immonde véritée, elle avait du mal à respirer et commençait à faire une crise d’angoisse. Romie se sentait perdre pied tellement elle était désemparée. Son coeur se serra très fort dans sa poitrine, en plus des nausées et de la sensation du manque d’air. L’infirmière lui fit faire des exercices de respiration, et au bout d’un moment, elle finit par se calmer. Mais il lui sembla que sa vie était maintenant vide de sens. Romie sentait les assauts de la dépression et ne fit aucun effort pour s’en protéger. Après tout, à quoi bon ? Pendant les jours qui suivirent, elle pleura toutes les larmes de son corps. Elle était désespérée et souffrait plus que lorsqu'elle n'était pas enceinte.

……………………..De retour à la maison……………………..

Après être rentrée à la maison, Romie et son mari se serraient dans leurs bras très fort en pleurant leur bébé kidnappé. Le couple était totalement déconcerté à chaque fois qu’il rentre dans la chambre de l’enfant. Certains moments, la quinquagénaire devient entièrement triste quand elle se touche le ventre et constate que son bébé n’est plus là. Qu’est ce-que j’ai pus faire au bon dieu pour qu’il puisse me punir à ce point là ! Je ne sais même pas là où habite mon enfant, ni même s’il est bien portant ! Mon coeur saigne tellement jour et nuit.

 

Comment cette infirmière a pu me fais ça ?! N’a-t’elle pas de coeur?! Elle m’a anéanti en m’arrachant mon enfant. C’est tellement douloureux de savoir que l’enfant que j’avais tant désiré, je ne pourrais jamais le tenir contre moi ou même le voir grandir… Je me demande si un jour je verrais mon enfant ! Tu me manques mon adorable petit bébé ! Pourquoi as-tu disparus ? Reviens… S’il te plait mon mignon petit poupon… Pourquoi a-t-il fallu que ce soit le mien ? Pourquoi le ciel s’acharne sur moi ?! Ca n’a pas suffit que je tarde à concevoir, non ! Il fallait en plus qu’on m’enlève mon enfant hein ? Ce n’est pas juste ! Ce n’est vraiment pas juste !

 

Romie, dans un excès de tristesse et de colère, lance un cadran en pierre dans le miroir de la chambre, qui se brise aussitôt. Elle regarde les morceaux de verres brisés plantés dans son bras avec des yeux indifférents et vides. Jacques débarque tout paniqué et la pris tout de suite dans ses bras alors qu’elle sombre dans l’inconscience. Il se dépêche d'amener sa femme à l'hôpital. 

Le médecin a parfaitement reconnu cette pauvre femme à qui son enfant a été enlevé. C’est simple, tout le monde en parlait ! C’était la nouvelle gore de la semaine. Il regarde la pauvre femme allongé sur le lit. D’après les inquiétudes et remarques du mari, le médecin devine tout de suite le mal de la patiente.“Elle est dépressive” dit le docteur à Jacques. “Prenez bien soin d’elle et ne la laissez pas seul. Sous aucun prétexte. La perte de son fils là beaucoup chamboulé. Pour le moment certain médicament qui pourrait la calmer plus tard en cas de besoin. Je pense qu’aujourd'hui, il n’est pas utile de lui fournir des médicaments, revenez me voir dans deux semaine. Sur-ce, à la prochaine.”  

“Ok, merci docteur.” Jacques ramène sa femme à la maison. 

Se relever après le drame

Une fois chez eux, il installe sa femme dans le canapé. Romie pleurais tellement. “Je suis déjà assez âgé oh mon dieu! pourquoi ? Pourquoi ?!” Son mari apporte la nourriture à Romie, mais elle est trop prostrée pour pouvoir avaler quoi que ce soit. “Ce monde est hideux et si cruel...” Elle souffre tellement et comme si ce n’est pas suffisant, les gens du quartier en rajoute encore. Certaines personnes, lors de visites indésirables, semblaient vouloir enfoncer la pauvre femme déjà mentalement fragile. Des phrases et remarques “anodines” critiquaient sans cesse la manière de vivre de Romie. C’était essentiellement des femmes qui lui lançaient des phrases atroces, à peine voilée. 

-“Dis moi, tu n’as pas peur que ton mari ailles voir ailleurs   ? Je veux dire, une femme qui ne peut pas donner d’enfant… C’est un poids pour les hommes. Enfin, c’est ce que j’ai lu hein…”  

-“Non ?! Vraiment ? Tu ne savais pas que les femmes qui ont perdus leur bébé ont moins de chance d’en avoir un autre ? En plus, souvent, leur mari les quitte… Enfin… C’est ce que j’ai vu sur internet.”

- “Oh… Regarde ! La petite Nathalie qui vient d’avoir 28 ans, a donné naissance à une petite fille. C’est trop mignon ! Dire que même les plus jeune y arrive… On se demande comment certaines d’entre-nous font pour ne pas en avoir…” 

“Je peux te poser une question ? Je me demandais juste si… pas que je sois indiscrète mais, dis moi, tu es vraiment une femme ?”   

“ Non, je ne crois pas !” Répondit une autre personne.

Romie ne se rend même pas compte de leur critique tellement elle est dans la lune.

Arrivée à la maison, elle se jette sur son lit et se met à pleurer. 

“Pourquoi, pourquoi je dois souffrir autant ? Ce monde est si méchant et si injustice ! Je ne mérite pas ça !”

 Son mari qui, depuis le début, s’est tenu en retrait sur le pas de porte, s’assied à côté d’elle et lui dit:

“Ma chérie… Je comprends que tu sois profondément touchée par cette perte. Mais tu sais, il faut que tu saches que moi aussi je ressens de la douleur, tu n’es pas toute seule à souffrir ! Tu ne peux pas continuer à vivre dans le passé comme ça, ce n’est pas bien. Ce n’est pas bon pour toi. Ton frère et moi sommes inquiets pour toi, ne le vois-tu donc pas ? Je sais que c’est dur, mais il faut avancer. Pleurer toutes les larmes de ton corps ne résoudra rien. Tu dois comprendre que te faire du mal ainsi ne le fera pas revenir ! Je suis là pour toi. Tu le sais ça non ? Ne me fais-tu pas confiance ? Nous sommes un couple unis par la loi depuis 17 ans, tu te rends compte ? Vingt ans que je te vois tous les jours, vingt ans que je partage tes joies et tes peines, vingt ans d’amour ! Ensemble nous pouvons surpasser tout et n’importe quoi. Il suffit que l’on se donne les moyens, il suffit que tu te donnes les moyens ! Alors s’il-te-plait mon amour, vie. Comme jamais. Fait-le pour moi, fait-le pour toi, fait-le pour nous ! Si je t’ai épousé, c’est parce que je suis tombé amoureux d’une femme merveilleuse. Une femme vivante, belle, qui sait ce qu’elle veut. Lorsque la vie lui donne un coup de poing, elle réplique par le double ! C’est une telle femme que j’ai épousé. C’est toi. Ma belle, tu es la meilleur chose qui m'est arrivée. T’ai-je jamais reproché de ne pas m’avoir donné un enfant ? Alors pourquoi tu écoutes ces sales garces qui débarquent dans notre nid d’amour pour dire des bêtises, alors qu’elle n’ont même pas le quart de ton courage et de ta force ? T’en fais pas mon coeur, tant que nous sommes en vie, il y a encore de l’espoir !” 

Romie essuya ses larmes puis elle sourit à son a mari. “Oui tu as raison mon coeur, je dois arrêter de m’apitoyer sur mon sort. Après tout, je suis Romie Koch putain de merde !!! Merci d’être toujours là pour moi mon chéri. Sérieusement, qu’est-ce que je ferais sans toi ?!” La femme se jette dans les bras de son homme et ils s’embrassent tendrement. Jacques fait des cercles doucement dans les cheveux de sa femme et lui embrasse le front. Il ne craint pas le futur car il sait que Romie est inébranlable. C’est juste que parfois, cette tête de noeuds l’oublie. En tant que sa moitié, c’est son rôle de le lui rappeler et il le lui rappellera autant qu’elle en aurait besoin. Jacques le lui susurra le matin en se levant, le lui dira au déjeuner et le lui chantera le soir, avant de dormir. En regardant sa femme rire de si bon coeur en face de lui, l’homme se demande comment c’est possible qu’il tombe de plus en plus amoureux de  sa femme au fil des jours passés.

Tandis que son mari pense ainsi en voyant sa femme si radieuse, Romie couve des pensées rebelles et des espoirs persistant. Au plus profond renflement de son coeur meurtri, elle ne cesse de croire qu’un jour, oui, un jour ! Un jour son fils lui serait rendu. Alors, elle aurait enfin la paix du coeur.

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