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Mademoiselle Diana

Chapitre 01 : Le Bal de Printemps

 [Salon de la résidence Spencer, fin

 d’après-midi.]

 Diana : Sarah, tu es sûre que cette robe n’est pas trop voyante ?

 Lady Sarah : Trop voyante ? Diana, c’est un bal, pas un enterrement. Tu es ravissante. Les rubans te vont à merveille.

 Diana : Mais le bleu nuit… c’est trop sombre, non ? Mère aurait préféré le blanc cassé.

 Lady Sarah : Mère aurait préféré que tu restes invisible jusqu’à tes trente ans. Oublie ses préférences. Ce soir, tu es Mademoiselle Diana Spencer , pas la fille modèle de l’aristocratie anglaise.

 Diana : (soupire) J’ai un mauvais pressentiment.

 Madame Crawley : (entrant) Mesdemoiselles, la voiture est avancée. Le bal commence dans moins d’une heure.

 Lady Sarah : Parfait. Diana, prête ?

 Diana : Non. Mais j’imagine qu’il est temps d’apprendre.

 [Grand hall du manoir de Lord Pembroke, illuminé de chandeliers.]

 Lord Pembroke : Lady Sarah, toujours aussi éblouissante. Et voici… votre sœur cadette, j’imagine ?

 Lady Sarah : Exact, Lord Pembroke. Je vous présente Diana.

 Diana : Enchantée, monsieur.

 Lord Pembroke : Le plaisir est pour moi. On m’a parlé de votre gentillesse… et de vos talents en équitation.

 Diana : (timidement) Oh, je tombe souvent. Mais je me relève toujours.

 Lord Pembroke : Une qualité bien rare, Mademoiselle Spencer.

 Lady Sarah : Je vais vous laisser bavarder. Diana, n’oublie pas de sourire.

 [Plus tard, près du buffet.]

 Diana : (murmure) Ils parlent tous si fort. Et pourtant, ils ne disent presque rien…

 Inconnu : Premier bal ?

 Diana : (surprise) Est-ce si évident ?

 Inconnu : Un peu. Vous observez les gens comme s’ils étaient des créatures étranges.

 Diana : C’est peut-être le cas. Et vous, vous êtes ?

 Inconnu : Frederick. Frederick Langdon. Cousin éloigné de Lord Pembroke. Et vous êtes… bien plus fascinante que ces chandeliers.

 Diana : (riant) Voilà une réplique préparée.

 Frederick : Pas du tout. Juste une vérité évidente.

 [Salle de bal – le violon entame une valse.]

 Frederick : Puis-je vous inviter à danser, Mademoiselle Spencer ?

 Diana : (hésite) Je ne suis pas très sûre de mes pas.

 Frederick : Laissez-moi guider. Ce soir, il n’y a que la musique et nous.

 [Pendant la danse.]

 Frederick : Vous semblez faite pour la valse. Gracieuse, mais forte.

 Diana : Et vous semblez doué pour flatter les jeunes filles.

 Frederick : Seulement quand elles en valent la peine. Dites-moi, Diana, que cherchez-vous dans ce monde d’apparences ?

 Diana : Une raison d’y croire.

 Frederick : Et ce bal ? Est-ce un bon début ?

 Diana : C’est un début. Mais je crois que ce n’est pas ici que je trouverai ce que je cherche.

 [En retrait, près de la fenêtre.]

 Lady Sarah : (rejoignant Diana) Tu danses avec Frederick Langdon ? Tu sais qui il est ?

 Diana : Un cousin éloigné du maître de maison. Charmant. Curieux. Un peu mystérieux.

 Lady Sarah : Et ambitieux. Il vise un bon mariage, Diana.

 Diana : Peut-être que pour une fois, ce ne sera pas une affaire de calculs.

 Lady Sarah : Tu rêves, ma chère. Ce monde ne fonctionne pas ainsi.

 [Plus tard dans la soirée, dans les jardins du manoir.]

 Frederick : Vous êtes sortie pour fuir le monde ?

 Diana : Pour respirer. Ce corset est une prison.

 Frederick : Tout comme les attentes qu’on a de vous.

 Diana : Exactement. Je veux être plus qu’un prénom sur une carte d’invitation. Je veux vivre .

 Frederick : Et moi, je veux quelqu’un qui regarde au-delà du titre.

 Diana : Peut-être avons-nous quelque chose en commun.

 [Retour dans le hall. La soirée touche à sa fin.]

 Madame Crawley : Mademoiselle Diana, la voiture vous attend.

 Frederick : (s’inclinant) J’espère que ce bal n’aura pas été qu’un tourbillon ennuyeux pour vous.

 Diana : (souriant) C’était… différent. Merci, Frederick.

 Frederick : Puis-je espérer une promenade dans Hyde Park, un de ces jours ?

 Diana : Peut-être. Si vous promettez de ne pas me juger si je tombe de cheval.

 Frederick : Promis. Je serai là pour vous relever.

 [Voiture, en route vers la résidence Spencer.]

 Lady Sarah : Alors ? Impressionnée par la haute société ?

 Diana : Non. Mais… un peu troublée.

 Lady Sarah : Par Frederick ?

 Diana : Par ce que j’ai ressenti. Ce monde ne me plaît pas… mais lui, peut-être.

 Lady Sarah : Attention à ne pas confondre rêve et réalité, Diana.

 Diana : Parfois, le rêve est plus vrai que ce qu’on vit chaque jour.

 [FIN DU CHAPITRE 01]

Chapitre 02 : Une promenade sous surveillance

•[Petit salon de la résidence Spencer, matin clair.]•

•Diana :• Sarah, tu crois qu’il va vraiment envoyer une lettre ?

•Lady Sarah :• Frederick ? Il me semble trop pressé pour passer par les bonnes manières.

•Diana :• (regardant par la fenêtre) Justement. Il m’a demandé une promenade dans Hyde Park… et j’ai dit •peut-être•.

•Madame Crawley :• (entrant) Mademoiselle, un messager est arrivé. Une lettre… avec un cachet Pembroke.

•Diana :• (prenant la lettre, rougissante) Je peux la lire en paix ?

•Lady Sarah :• (taquine) Surtout, n’oublie pas de respirer.

---

•[Plus tard, dans la chambre de Diana.]•

•Diana :• (lisant à voix basse)

•"Chère Mademoiselle Spencer,

Je ne saurais oublier votre sourire, ni votre franchise. Si vous n’avez pas fui définitivement le monde, j’aimerais vous retrouver demain, à onze heures, à l’entrée Est de Hyde Park.

Sincèrement,

F.L."•

•Diana :• (murmure) Il a tenu parole.

---

•[Devant Hyde Park, le lendemain.]•

•Frederick :• Vous êtes venue.

•Diana :• Vous semblez surpris.

•Frederick :• Agréablement. Vous êtes la première à ne pas annuler sous prétexte d’une migraine.

•Diana :• (souriant) J’ai préféré fuir les murs de la demeure Spencer.

•Frederick :• Et vous retrouver sous les arbres. C’est un bon choix.

---

•[Marchant côte à côte sur l’allée principale.]•

•Frederick :• Vous n’êtes pas comme les autres jeunes femmes de votre rang.

•Diana :• C’est une accusation ou un compliment ?

•Frederick :• Un constat. Vous avez une façon d’écouter le vent.

•Diana :• Et vous, une façon de parler comme dans un roman.

•Frederick :• (riant) Peut-être. Mais parfois, les romans disent la vérité.

---

•[Un silence s’installe, doux.]•

•Diana :• Frederick, pourquoi m’avoir invitée ?

•Frederick :• Parce que vous êtes différente. Parce que je veux comprendre ce que vous cachez derrière ce regard triste.

•Diana :• Ce n’est pas de la tristesse. C’est de l’attente.

•Frederick :• Attente de quoi ?

•Diana :• De quelque chose… ou quelqu’un… qui donne du sens à ce cirque mondain.

---

•[Au loin, un homme les observe depuis un fiacre.]•

•Inconnu :• (à voix basse) Mademoiselle Spencer… Quelle surprise.

---

•[Retour à la promenade.]•

•Frederick :• Je ne veux pas être un simple prétendant dans une file de visages polis.

•Diana :• Alors ne le soyez pas. Montrez-moi qui vous êtes vraiment.

•Frederick :• Et si je suis moins charmant que je ne le laisse paraître ?

•Diana :• Tant mieux. J’en ai assez des masques.

---

•[À quelques mètres, une voix les interrompt.]•

•Lord Pembroke :• Eh bien, Diana Spencer en compagnie… très matinale.

•Diana :• (légèrement raide) Lord Pembroke. Quelle coïncidence.

•Lord Pembroke :• Ou pas. Frederick, tu vas vite. Trop vite, peut-être ?

•Frederick :• Je n’ai jamais aimé les jeux d’attente.

•Lord Pembroke :• Et pourtant, dans notre monde, la patience est une arme. Diana, méfiez-vous des gens pressés.

---

•[Après le départ de Pembroke.]•

•Frederick :• Il veut vous pour lui. C’est évident.

•Diana :• Je ne suis la propriété de personne, Frederick.

•Frederick :• Je le sais. Et c’est ce que j’admire le plus chez vous.

•Diana :• Alors prouvez-le. Ne soyez pas comme les autres.

---

•[En fin de promenade, devant la voiture Spencer.]•

•Madame Crawley :• (ouvrant la porte) Vous avez pris l’air, mademoiselle ?

•Diana :• L’air… et un peu de vérité.

•Frederick :• Puis-je espérer une autre promenade ?

•Diana :• Peut-être. Si vous continuez à me parler comme si j’étais autre chose qu’un nom à marier.

•Frederick :• Vous êtes bien plus que cela. Et je commence à le comprendre.

---

•[Dans la voiture, en silence.]•

•Madame Crawley :• Il vous plaît, ce Frederick.

•Diana :• Je ne sais pas encore s’il est réel. Mais il me parle comme si j’existais.

•Madame Crawley :• Et parfois, c’est tout ce dont une jeune femme a besoin pour commencer à croire en elle.

•Diana :• Je veux être plus qu’une jeune femme bien née. Je veux être libre.

•Madame Crawley :• Alors soyez-le, Mademoiselle Diana.

---

•[FIN DU CHAPITRE 02]•

Chapitre 03 : Les masques tombent

...6 juin 1977...

•[Petit salon des Spencer, en début de soirée.]•

•Lady Sarah :• Tu es restée silencieuse toute la journée. Il s’est passé quelque chose avec Frederick ?

•Diana :• (lève les yeux du livre qu’elle tient) Non, rien. Enfin… rien que je sache mettre en mots.

•Lady Sarah :• Donc il s’est passé •quelque chose•. Je te connais, Diana. Tu ne joues jamais avec les apparences.

•Diana :• Ce n’est pas un jeu. Il a dit des choses… vraies. Et j’ai peur qu’elles soient trop vraies.

•Lady Sarah :• Ou peut-être que tu as peur qu’elles te plaisent.

 

•[Dans le grand hall, Lady Pembroke arrive à l’improviste.]•

•Lady Pembroke :• Lady Frances ! Est-ce que Mademoiselle Diana est disponible ?

•Madame Crawley :• (hésitante) Je… vais la prévenir.

 

•[Dans la bibliothèque, Diana rejoint Lady Pembroke.]•

•Diana :• Lady Pembroke. Quelle surprise.

•Lady Pembroke :• Ne faisons pas semblant. Mon fils vous courtise.

•Diana :• Il m’a invité à marcher, oui.

•Lady Pembroke :• Il vous regarde comme un homme qui veut plus qu’une promenade.

•Diana :• Et moi, je le regarde comme une femme qui refuse de se vendre.

•Lady Pembroke :• (froidement) Faites attention à ce que vous rejetez, Mademoiselle Spencer. Le nom Pembroke ouvre des portes.

•Diana :• Peut-être. Mais je préfère une seule fenêtre ouverte par sincérité que cent portes poussées par stratégie.

 

•[Plus tard, dans les jardins, Diana et Lady Sarah.]•

•Lady Sarah :• Alors ? Elle t’a lancé l’ultimatum ?

•Diana :• Elle veut que je sache « ce que je vaux ». Mais ce que je vaux ne dépend pas de son fils.

•Lady Sarah :• (sourire fier) Voilà ma sœur.

 

•[Le lendemain matin, à Hyde Park, sur un banc discret.]•

•Frederick :• Elle vous a parlé, n’est-ce pas ?

•Diana :• Elle n’a pas besoin de parler fort pour être claire.

•Frederick :• Je suis désolé. Je ne l’ai pas envoyée.

•Diana :• Peut-être pas, mais elle vous représente.

•Frederick :• Non. Je ne suis pas un titre. Ni une stratégie de mariage. Je veux que vous le compreniez.

•Diana :• Alors dites-moi : qu’est-ce que vous attendez vraiment de moi ?

 

•[Un silence lourd s’installe.]•

•Frederick :• Que vous soyez vous. Même si ça signifie que vous ne m’épouserez jamais.

•Diana :• (le fixe, surprise) Vous êtes le premier à me dire ça.

•Frederick :• Peut-être parce que je suis le seul qui ne cherche pas à vous posséder.

 

•[Un bruit dans les feuillages. Frederick se lève.]•

•Frederick :• On nous observe.

•Diana :• Encore ? Ce monde est un théâtre sans coulisses.

•Frederick :• (serrant les dents) Je suis las de jouer. Si je vous invite à dîner, en secret, direz-vous oui ?

•Diana :• (le regarde longuement) Oui. Mais pas pour fuir. Pour respirer.

 

•[Dans la calèche du retour, avec Madame Crawley.]•

•Madame Crawley :• Vous avez cet air étrange… Comme si vous veniez d’arracher un pan de votre destin.

•Diana :• Ou comme si j’avais enfin commencé à l’écrire moi-même.

•Madame Crawley :• Dans ce cas, continuez à écrire, Mademoiselle Diana. Mais n’oubliez pas : ceux qui lisent votre histoire voudront parfois la réécrire à votre place.

•Diana :• Qu’ils essaient. Je n’ai pas l’intention de poser ma plume.

 

•[FIN DU CHAPITRE 03]•

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