Le soleil frappait fort sur le gymnase de Karasuno. La sueur collait aux tempes, le bruit du ballon résonnait comme un cœur battant : bam, bam, bam.

Hinata venait de rater sa troisième réception d’affilée.

Daichi : “Hinata ! Tu regardes le ballon ou les nuages ?”

Hinata : “Je... je regardais le ballon ! C’est juste qu’il allait trop vite !”

Kageyama : (serrant les dents) “T’es toujours aussi nul en réception ! T’as les yeux, non ?!”

Hinata : “J’ai les yeux ! C’est toi qui balances des missiles, espèce de tyran !”

Ils se foudroyèrent du regard. Les autres soupirèrent.

Asahi se gratta la nuque, Sugawara étouffa un rire.

Sugawara : “Ah, ces deux-là… je crois qu’ils se disputent mieux qu’ils ne parlent.”

Mais quelques minutes plus tard, Kageyama leva la main.

Kageyama : “Encore une. Fais-moi confiance, idi— euh, Hinata.”

Hinata : (souriant malgré lui) “Tu l’as dit, fais-moi confiance ? T’as intérêt à envoyer une bonne passe, roi des idiots.”

Le ballon s’éleva. Kageyama plia les genoux, envoya la passe parfaite, millimétrée, presque instinctive. Hinata bondit.

Le temps se suspendit.

Un cri, un souffle, un choc.

La balle s’écrasa au sol de l’autre côté du filet. Point.

Nishinoya : “OUI ! COMBO HINA-KAGE !”

Tanaka : “Ça, c’est du duo infernal !”

Kageyama détourna les yeux, un peu rouge.

Kageyama : “C’était juste une passe normale. T’as eu de la chance.”

Hinata : (rire moqueur) “Avoue que t’es content !”

Kageyama : “Ferme-la, boulet !”

Mais dans le reflet du ballon, juste avant qu’il ne roule au sol, leurs sourires s’étaient croisés.

Un instant. Un vrai.

Le soir, dans le vestiaire, Hinata s’étira.

Hinata : “Hey, Kageyama… quand on joue comme ça, j’ai l’impression de voler.”

Kageyama : (ramassant sa serviette) “T’as pas besoin d’ailes. Juste de mes passes.”

Silence. Les deux restèrent figés.

Hinata : “Hein ?!”

Kageyama : “JE VOULAIS DIRE— euh— juste… c’est une question de timing !”

Hinata : (riant) “T’es bizarre, toi.”

Kageyama : (marmonnant) “C’est toi le bizarre.”

Ils sortirent du gymnase sous la lumière du soir. Leurs ombres s’allongeaient côte à côte sur le sol du lycée.

Et quelque part, sans le dire, ils savaient déjà : le prochain match serait le début de quelque chose qu’ils ne comprenaient pas encore.

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prochaine chapitres :Timing Parfait

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Le lendemain matin, Kageyama arriva au gymnase avant tout le monde.

Comme toujours.

Le ballon tournoyait entre ses doigts. Le silence était parfait, sauf le bruit régulier de ses passes contre le mur. Bam. Bam. Bam.

Une manière comme une autre de se calmer les nerfs.

Puis la porte s’ouvrit brusquement.

Hinata : “Kageyamaaaa ! T’es déjà là ?!”

Kageyama : “Tu gueules dès le matin, t’as pas de bouton ‘volume bas’ ?”

Hinata : “C’est pas ma faute si t’as une tête qui donne envie de parler fort !”

Kageyama : (soupir) “Et moi, j’ai envie de te balancer un ballon dans la tête.”

Hinata : “Vas-y ! Tu le regretteras quand j’aurai sauté plus haut que toi !”

Et sans prévenir, Hinata bondit, attrapa le ballon des mains de Kageyama et le lança vers le mur à son tour.

Il le rata.

Le ballon roula jusqu’à leurs pieds.

Kageyama : “Pathétique.”

Hinata : “C’était une fausse tentative stratégique.”

Kageyama : “T’appelles ça une stratégie ? On aurait dit un pingouin qui glisse sur du parquet.”

Hinata : “Heeeein ?! Répète un peu ça !”

Ils se fixèrent, nez contre nez. L’air vibrait entre eux comme avant un service décisif.

Et dans ce minuscule espace, Hinata sentit un truc étrange — un mélange de colère et de chaleur qui montait à ses joues.

Hinata : “Pourquoi tu te rapproches autant, sérieux ?”

Kageyama : (surpris) “Hein ?! C’est toi qui t’es rapproché !”

Hinata : “N’importe quoi !”

Kageyama : “Si !”

Le silence revint. Ils étaient toujours face à face, respirant fort.

Puis Kageyama recula d’un pas, rougissant sans savoir pourquoi.

Kageyama : “Bon. On s’échauffe.”

Hinata : “Ouais.”

Pendant l’entraînement, les autres arrivèrent un à un.

Daichi lança les passes, Sugawara encouragea, Tanaka cria des trucs inutiles comme toujours.

Mais Kageyama… avait la tête ailleurs.

Chaque fois qu’il envoyait une passe à Hinata, il sentait un élan bizarre dans la poitrine. Comme si ce gamin orange pompait toute son attention, toute son énergie.

Et Hinata, lui, ne comprenait pas pourquoi les passes de Kageyama lui semblaient plus précises que jamais. Comme si le garçon lisait dans ses mouvements avant même qu’il saute.

Sugawara : (à Asahi, à voix basse) “Tu trouves pas qu’ils sont un peu… trop synchronisés aujourd’hui ?”

Asahi : “Ouais. C’est flippant. On dirait qu’ils se parlent sans mots.”

Tanaka : “Ou alors… c’est l’amour du volley !”

Nishinoya : “Ouais, l’amour du volley !”

Sugawara : (murmurant, sourire en coin) “Du volley, hein ?”

Après l’entraînement, Hinata s’effondra sur le sol, le front trempé.

Kageyama s’assit à côté, silencieux.

Hinata : “T’as vu ? J’ai réussi toutes les réceptions aujourd’hui !”

Kageyama : “Ouais. C’est pas mal.”

Hinata : “Juste pas mal ?!”

Kageyama : “T’as fait deux erreurs.”

Hinata : “Deux ?! Mais—”

Kageyama : (le coupant) “C’est mieux qu’hier. C’est ça, l’important.”

Un sourire discret lui échappa.

Hinata le remarqua, et son cœur fit un petit bond idiot.

Hinata : “T’sais, quand tu souris, t’as moins une tête de démon.”

Kageyama : “Ferme-la.”

Hinata : “C’est un compliment !”

Kageyama : (rougissant un peu) “J’ai dit ferme-la.”

Mais il ne bougea pas.

Ils restèrent là, dans le silence du gymnase, le ballon roulant doucement entre eux.

Leur souffle se calma.

Leur lien, lui, commençait à s’échauffer.

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Prochaine chapitre : Les battements d’un service

Le lendemain, un tournoi d’entraînement opposait Karasuno à Fukurodani.

Le gymnase bourdonnait.

Le sol vibrait sous les sauts, les cris, les applaudissements.

Hinata fixait le filet comme si c’était une montagne à gravir.

Hinata : « Kageyama ! Si je rate une seule passe, tu me cries pas dessus, ok ? »

Kageyama : « Je crie seulement quand t’es nul. Alors sois pas nul. »

Hinata : « Tch, tyran. »

Kageyama : « Microbe. »

Tanaka éclata de rire.

Tanaka : « Ça y est, les fiancés recommencent ! »

Hinata : « Hein ?! »

Kageyama : « FERME-LA ! »

L’arbitre siffla.

Premier set.

La balle fusa dans les airs.

Hinata bondit, trop tôt.

Kageyama : « Attends ! »

Trop tard.

Le ballon heurta le bord du filet et retomba dans leur camp.

Hinata : (grimaçant) « Aïe… j’ai sauté trop vite. »

Kageyama : (se frottant la tempe) « Tu réfléchis avant d’agir, parfois ? »

Hinata : « Toujours ! Mais mon corps réfléchit plus vite que ma tête ! »

Kageyama : « C’est bien ça le problème ! »

Mais dès l’action suivante, tout changea.

Kageyama envoya une passe tendue, à l’aveugle.

Hinata bondit exactement au bon moment.

Smash.

Le bruit claqua comme un éclair.

Public : « Waaaaaaah ! »

Daichi : « Magnifique coordination ! »

Sugawara : (amusé) « Ils se disputent et cinq secondes plus tard, ils sont en fusion totale. »

Entre deux échanges, Hinata se pencha vers Kageyama.

Hinata : « T’as vu ? C’était parfait, hein ? »

Kageyama : « Hn. T’as enfin pigé mon tempo. »

Hinata : (souriant) « Ou c’est toi qui piges le mien. »

Kageyama : (hésitant) « … Peut-être. »

Il détourna le regard. Ses joues chauffaient sans qu’il sache pourquoi.

Ridicule, pensa-t-il. C’est juste le sport.

Fin du set. Victoire Karasuno.

Hinata riait, ruisselant de sueur.

Hinata : « T’as vu, on les a explosés ! »

Kageyama : « On a gagné grâce à mes passes. »

Hinata : « Et mes sauts ! »

Kageyama : « Et mes passes ! »

Hinata : « Et mes— »

Kageyama posa la main sur sa tête, un geste rare, presque tendre.

Kageyama : « T’as bien joué. »

Hinata resta figé.

Ses yeux s’écarquillèrent.

Hinata : « … Quoi ? »

Kageyama : « J’vais pas le répéter. »

Il s’éloigna aussitôt, le visage rouge.

Sugawara observa la scène de loin, un petit sourire malicieux aux lèvres.

Sugawara : « Hmmm… il va se passer des sets intéressants, cette saison.

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Prochain chapitre : Service à cœur ouvert

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