Michelle leva les yeux vers le plafond jauni de son modeste appartement, où les fissures semblaient tracer des cartes mystérieuses. À trente-deux ans, la vie l'avait gratifiée de deux enfants, mais lui avait refusé la quiétude. Le frigo gémissait de vide, les factures s'accumulaient sur la table comme des menaces silencieuses. Pourtant, elle se tenait debout, animée par la détermination de protéger ses enfants.
Chaque matin, elle sortait avec un courage factice et un sourire forcé, faisant des ménages, vendant des habits usagés en ligne, gardant les enfants des autres pour joindre les deux bouts. Mais ce jour-là, tout bascula. Dans sa boîte aux lettres rouillée, coincée entre une publicité de pizza et une menace de coupure d'électricité, elle trouva une enveloppe jaunie, scellée à la cire noire, sans adresse ni timbre. Seul son nom, "Michelle A. Kabeya", était écrit à la main, en lettres fines et élégantes, comme tracées par un fantôme du passé.
Elle hésita, la main tremblante, avant de briser le sceau. À l'intérieur, une lettre, un testament, un nom : "Jean Kabeya", son père, qu'elle n'avait jamais connu. Il y avait aussi une clé, un plan, et ces mots : "À ma fille, que je n'ai jamais pu aimer, je lègue ce que je n'ai jamais su offrir : la vérité et l'héritage de sang. Tu es l'unique héritière."
Trois semaines plus tard, Michelle se tenait devant un manoir aux grilles rouillées, perdu au bord d'un village oublié. Le notaire avait confirmé : cette maison, ce domaine, ces terres... tout lui appartenait désormais. Elle entra, et les murs semblèrent soupirer de soulagement. Les enfants couraient, libres, dans les pièces vides. Il y avait de l'espace, des chambres, des arbres, des rires. Elle s'était remise à croire.
Mais les jours passèrent, et les ombres commencèrent à s'allonger. Les murs, autrefois silencieux, semblaient murmurer des secrets. Jusqu'à ce soir-là, où une lettre glissa sous la porte, sans timbre ni signature. Juste une phrase, en lettres tremblantes : "Le sang appelle toujours le sang. Ce que tu crois t'appartenir ne fait que commencer. Prépare-toi, Michelle."
Le papier suintait une encre noire... qui coulait encore. Son cœur se serra. Le couloir sembla soudain plus sombre. Les murs, plus proches. Et derrière elle, un courant d'air... glacé.
Michelle recula, tenant la lettre comme si elle tenait un serpent venimeux. Ses mains tremblaient, mais ce n'était pas le froid. Elle se dirigea vers la porte d'entrée pour voir qui aurait pu la déposer... rien. Aucune trace, aucune silhouette dans la nuit, seulement le vent qui faisait gémir les branches sèches comme des pleurs étouffés. Et pourtant, une chose étrange la frappa : la serrure était encore verrouillée de l'intérieur. Personne ne pouvait être entré. Ou alors... ce n'était pas "quelqu'un".
Les jours suivants, Michelle fut assaillie par des phénomènes étranges. Les portes craquaient, les fenêtres tremblaient, et les enfants commencèrent à parler de voix dans la nuit. Michelle essaya de se convaincre que c'était juste le vent, mais elle savait que c'était plus que cela. Elle sentait une présence, une présence qui l'observait, qui l'attendait.
Un soir, elle décida de veiller tard, pour voir si elle pouvait surprendre l'intrus. Mais à mesure que la nuit avançait, ses paupières se lourdirent, et elle s'endormit sur le canapé. Lorsqu'elle se réveilla, elle fut confrontée à une vision d'horreur : les murs étaient couverts de sang, et les mots "Tu es à moi" étaient écrits en lettres rouges.
Michelle savait qu'elle devait fuir, mais elle était paralysée par la peur. Elle était prisonnière de sa propre maison, et elle savait que l'horreur ne faisait que commencer.
Chapitre 2 : Les Murs Ont des Yeux
Le manoir, jadis silencieux et austère, semblait avoir retrouvé une certaine vitalité. Les rideaux avaient été changés, les meubles dépoussiérés, et les rires des enfants résonnaient dans les couloirs comme des échos d'un passé oublié. Michelle, debout sur l'escabeau, accrochait un vieux cadre retrouvé dans le grenier. Il s'agissait d'une peinture de son père jeune, qu'elle n'avait presque pas connu. Elle le fixait longuement, un frisson parcourant son épine dorsale.
"Qui étais-tu vraiment, Papa ?" murmura-t-elle, avant de redescendre.
Ce soir-là, elle posa enfin sa tasse de thé, profitant du calme qui régnait dans la maison. Mais soudain, un claquement sec contre la porte d'entrée brisa le silence. Une lettre. Encore. Pas de timbre. Pas d'écriture. Juste une enveloppe noire posée là, comme si elle avait été glissée par une main invisible. Elle l'ouvrit, les mains tremblantes.
"N'ouvrez pas la porte entre minuit et 3 heures. Sinon, vous réveillerez ce que votre père avait enfermé."
Son cœur rata un battement. Elle se mit à rire nerveusement. "Quelqu'un me fait une blague. C'est pas possible." Mais à peine eut-elle fini sa phrase que la lumière clignota. Puis, ce fut le noir complet. Les enfants crièrent dans leur chambre. Michelle attrapa une lampe torche.
"Restez dans votre lit ! Maman arrive !"
Mais en avançant dans le couloir, elle entendit... une respiration. Une respiration rauque. Derrière la porte du bureau de son père, pourtant fermée à clé depuis leur arrivée. Et à travers la serrure, une voix grave, lente... l'appela par son nom.
"Michelle..."
Michelle sentit son souffle se bloquer. Elle recula doucement, la lampe tremblant dans sa main. La voix s'était tue, mais le silence qui suivit était encore plus angoissant. Elle colla son dos au mur, le cœur battant à tout rompre, et jeta un regard rapide vers l'escalier. Il fallait qu'elle récupère ses enfants, les mette en sécurité, et surtout ne pas ouvrir cette fichue porte.
Dans la chambre des petits, elle les trouva recroquevillés sous les draps. Noah, l'aîné, fixait sa mère avec des yeux grands ouverts.
"Maman... il y avait quelqu'un dans le couloir. Il m'a dit de me taire."
Michelle tenta de garder contenance, mais son visage se figea. Elle les serra tous les deux contre elle, murmurant des paroles rassurantes qu'elle-même ne croyait plus.
Une heure plus tard, le courant n'était toujours pas revenu. Michelle s'installa dans le salon, lampe torche à la main, le regard fixé sur l'enveloppe noire. Qui pouvait bien savoir ce qui se cachait dans ce manoir ? Qui savait pour le bureau verrouillé ? Et surtout... pourquoi cette voix connaissait-elle son prénom alors que personne ne les avait encore visités ici ?
Les murs du manoir semblaient avoir gardé en mémoire plus que des souvenirs : ils murmuraient des vérités que Michelle n'était peut-être pas prête à entendre.
La nuit était sombre et silencieuse, à l'exception du bruit du vent qui faisait craquer les vieilles planches du manoir. Michelle était assise dans le salon, la lampe torche à la main, les yeux fixés sur l'enveloppe noire. Elle essayait de comprendre ce qui se passait dans cette maison, mais plus elle réfléchissait, plus les questions se multipliaient.
Qui avait écrit ce message ? Et qu'est-ce que son père avait enfermé dans ce bureau ? Pourquoi cette voix l'avait-elle appelée par son nom ?
Les enfants s'étaient endormis, épuisés par les événements de la soirée. Michelle les avait bordés dans leur lit, leur promettant que tout allait bien se passer. Mais elle savait que c'était une promesse qu'elle ne pouvait pas tenir.
Elle se leva et commença à arpenter la pièce, essayant de chasser les pensées sombres qui l'envahissaient. Mais elle ne pouvait pas se débarrasser de l'impression que quelque chose n'allait pas dans cette maison.
Soudain, elle entendit un bruit léger provenant du couloir. Elle se figea, l'oreille tendue. Le bruit se répéta, plus fort cette fois. C'était comme si quelqu'un marchait dans le couloir, en direction du bureau de son père.
Michelle sentit son cœur battre plus vite. Elle savait qu'elle devait aller voir ce qui se passait. Elle prit une profonde inspiration et se dirigea vers la porte du salon.
Lorsqu'elle arriva dans le couloir, elle vit une ombre disparaître derrière la porte du bureau. Elle hésita un instant, puis tourna la poignée et entra dans la pièce.
La pièce était vide, mais elle sentit une présence. Elle vit que la fenêtre était ouverte, et le vent faisait voleter les rideaux. Soudain, elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna, mais il était trop tard. Quelque chose la frappa à la tête, et tout devint noir.
Lorsqu'elle reprit connaissance, Michelle était allongée sur le sol, la tête douloureuse. Elle se leva lentement, essayant de se rappeler ce qui s'était passé. La fenêtre était toujours ouverte, mais il n'y avait personne dans la pièce.
Elle se dirigea vers la porte, déterminée à découvrir qui était responsable de cela. Mais lorsqu'elle l'ouvrit, elle vit quelque chose qui la fit s'arrêter net. Sur le mur du couloir, il y avait un message écrit en lettres de sang : "N'ouvre pas la porte".
Michelle sentit un frisson courir le long de son épine dorsale. Elle savait qu'elle devait quitter cette maison, mais elle était également déterminée à découvrir la vérité. Elle décida de poursuivre son enquête, malgré les risques. Mais allait-elle être capable de survivre à ce qui l'attendait ?
Elle prit une profonde inspiration et commença à descendre les escaliers, ses pas résonnant dans le silence de la nuit. Elle savait qu'elle devait être prudente, car elle ignorait qui ou quoi l'attendait en bas. Mais elle était déterminée à affronter la vérité, quelle qu'elle soit.
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