My First Love ?
Prologue
Je m’appelle Aïna Nakamura, j’ai seize ans, et aujourd’hui… c’est le premier jour du reste de ma vie.
Enfin, c’est ce que j’essaie de me dire pour me donner du courage.
J’ai intégré le lycée Hoshikawa, un établissement tellement réputé que ses couloirs brillent presque de fierté.
Moi, je brille surtout de nervosité.
Je ne suis pas vraiment comme les autres filles ici.
Pendant que certaines parlent mode, popularité et réseaux sociaux, moi je vis dans un autre monde : celui des mangas, des dramas et des jeux vidéo.
Une otaku, oui, totalement assumée.
Mes amies virtuelles me comprennent mieux que la plupart des gens réels, et les histoires d’amour que je lis me semblent souvent plus sincères que celles que je vois autour de moi.
Je suis persuadée que le grand amour existe — celui qui te fait trembler sans raison, celui qui te rend un peu idiote, mais heureuse.
Mon seul problème… c’est que je n’ai jamais eu la moindre idée de comment le trouver.
Alors, ce matin, en entrant dans ma nouvelle classe, j’ai pris une grande inspiration.
Nouvelle école, nouvelle vie.
Peut-être… nouvelle histoire d’amour ?
Je me suis assise près de la fenêtre — cliché, je sais, mais c’est toujours là que les héroïnes d’anime rencontrent l’amour.
Le soleil filtrait à travers les vitres, et j’observais les élèves qui riaient, échangeaient leurs plannings, prenaient des selfies.
Moi, je me suis contentée d’ouvrir mon carnet d’anime pour noter les détails de ma journée, comme une héroïne en devenir.
Un garçon à l’air calme, presque froid.
Les cheveux noirs légèrement en bataille, les yeux sombres et profonds comme la mer après la pluie.
Il portait l’uniforme avec une nonchalance parfaite.
Il s’est dirigé vers le fond de la classe, sans un mot.
Personne n’a osé lui parler, comme si une aura invisible le protégeait du reste du monde.
Je ne sais pas pourquoi, mais quand nos regards se sont croisés, j’ai senti quelque chose battre fort dans ma poitrine.
Ce n’était pas juste de la curiosité… ni de la peur.
C’était autre chose. Un frisson. Une secousse douce et douloureuse à la fois.
Je me suis dit : Aïna, ne fais pas de film, c’est juste un garçon.
Mais tout en essayant de me concentrer sur le cours, j’entendais encore le bruit de mon cœur — plus fort que la voix du professeur.
Était-ce ça, l’amour ?
Ou bien seulement l’effet d’un fantasme trop longtemps nourri par mes mangas préférés ?
Je n’en savais rien.
Mais une chose était sûre : ce jour-là, quelque chose en moi avait changé.
Le nom derrière le battement de mon cœur
Le lendemain, je suis arrivée plus tôt que d’habitude.
Pourtant, j’avais à peine dormi. Toute la nuit, le visage du garçon me hantait.
Son regard, sa démarche, son silence… tout tournait dans ma tête comme une scène ralentie d’un film que je n’arrivais pas à arrêter.
Je n’avais qu’une idée : le revoir.
Mais à peine assise à ma place, deux filles se sont approchées de moi.
L’une, rayonnante, cheveux châtains attachés en deux couettes, un sourire qui pouvait réveiller un mort.
L’autre, calme, les bras croisés, un regard doux mais perçant.
？？？
t’étais pas un peu en train de fixer le nouveau hier ?
Je sentis le rouge me monter aux joues.
Aïna
N-non ! Enfin… un peu, peut-être.
Elles échangèrent un regard complice avant d’éclater de rire.
？？？
Je m’appelle Mika, dit la joyeuse, et elle, c’est Rin. On t’a observée, tu sais ? T’as eu le regard de l’amour dès qu’il est entré dans la salle.
Aïna
L’amour ? Vous exagérez… je connais même pas son nom
Rin esquissa un petit sourire tranquille.
Rin
Alors on va le découvrir, tout simplement.
Avant que je ne puisse protester, elles m’attrapèrent par les bras et me traînèrent littéralement hors de la salle.
Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression qu’on pouvait l’entendre jusque dans le couloir.
Aïna
Où… où vous m’emmenez ?
Mika
Au gymnase, C’est là qu’il joue tous les midis au basket avec les garçons de sa classe.
Le gymnase sentait le bois ciré et la sueur. Le soleil entrait par les grandes fenêtres, dessinant des reflets dorés sur le parquet. Et lui… il était là
En train de jouer, concentré, son front brillant de fines gouttes de sueur. Chaque mouvement semblait chorégraphié, précis, presque poétique.
J’avais oublié tout le reste. Les bruits, mes amies, ma peur. Il n’y avait plus que lui et ce ballon qui rebondissait sur le sol, rythmé comme le battement d’un cœur.
Puis tout s’est arrêté.
Un choc.
Une douleur.
Et une explosion blanche devant mes yeux.
Le ballon venait de me frapper en plein visage.
Tout le monde s’était tourné vers moi. Je sentais mes joues brûler — de douleur, de honte, de tout à la fois.
Quelques minutes plus tard, j’étais assise sur le lit de l’infirmerie, un mouchoir glacé sur le nez.
Aïna
Bravo, Aïna. Tu voulais le remarquer ? Maintenant, c’est fait.
Je me mordais la lèvre, mi-ridicule, mi-désespérée… quand la porte s’ouvrit.
Il entra, la tête légèrement baissée, l’air sincèrement gêné.
？？？
Je… je suis désolé. J’ai tiré un peu trop fort. Tu vas bien ?
Mon cerveau a court-circuité.
Aïna
O-oui ! Enfin, non ! Enfin si… enfin, ça dépend… enfin je… bref laisse tomber.
il esquissa un sourire léger, presque imperceptible.
？？？
Je suis vraiment désolé. Je m’entraîne un peu trop fort, je crois.
Je pris une inspiration maladroite et dis, sans réfléchir :
Aïna
Tu… tu frappes le ballon comme dans les animés. C’est… puissant, mais contrôlé. Comme si chaque rebond racontait une émotion.
Un silence.
Puis il me regarda, droit dans les yeux.
？？？
C’est beau, ce que tu dis.
Je restai figée. Il a dit que c’était beau.
Avant que je ne puisse répondre, il tourna les talons et s’éloigna.
Mais cette fois, je ne voulais pas le laisser partir.
Je serrai les poings, pris mon courage à deux mains, et me levai d’un bond.
Je courus dans le couloir, le cœur battant à tout rompre.
Il s’arrêta, se retourna. Son regard croisa le mien, surpris.
Aïna
C’est… c’est quoi ton nom ?!
Il resta silencieux une seconde, comme s’il pesait ses mots. Puis, d’une voix calme et claire, il répondit :
Et il repartit, laissant son nom flotter dans l’air comme une mélodie que je n’oublierai jamais.
Je restai là, immobile, le cœur léger, un sourire idiot aux lèvres.
Kaito.
Enfin, le prénom de celui qui avait réussi à faire battre mon cœur.
Nos destins sur le même bulletin
Depuis ce jour à l’infirmerie, le prénom Kaito tournait en boucle dans ma tête.
Kaito.
Je le répétais sans cesse, à voix basse, comme pour en graver la mélodie dans mon cœur.
Un simple mot, mais pour moi, il sonnait comme une promesse.
Les jours passèrent, rythmés par les cours et les rires de Mika et Rin. Je faisais semblant d’être concentrée, mais chaque fois que Kaito entrait dans une pièce, tout mon univers s’arrêtait.
？？？
T’as entendu ? Kaito va se présenter comme président du BDE !
？？？
Sérieux ? Ça m’étonne pas, il est parfait pour ça.
Je restai figée, la main sur la porte du casier.
Président du BDE… Le Bureau des Étudiants.
C’était une occasion rêvée pour le voir souvent, pour… peut-être, me rapprocher de lui.
Mais tout de suite, une autre voix en moi s’éleva :
Tu ne peux pas faire ça juste pour lui.
Et pourtant, une petite flamme venait de s’allumer dans ma poitrine.
Quand Mika et Rin arrivèrent, je leur annonçai ma décision, le cœur battant :
Aïna
Je vais déposer ma candidature.
Demanda Mika, les yeux écarquillés.
Aïna
Pour le poste de trésorière du BDE.
Elles se regardèrent, puis éclatèrent de rire
Mika
Attends, c’est sérieux ? Toi, Aïna, la fille qui perd ses stylos tous les jours ?!
Aïna
Je peux être organisée… enfin, si je veux
Rin posa une main sur mon épaule, souriant calmement.
Rin
Tu ne fais pas ça seulement à cause de lui, hein ?
Aïna
Peut-être un peu. Mais pas que. J’ai envie d’essayer quelque chose de nouveau. De… grandir.
C’était vrai. Kaito m’inspirait. Il me donnait envie d’être plus courageuse, plus forte, plus moi-même.
L’après-midi, j’entrai dans le bureau du conseil, le cœur prêt à exploser. Sur le bureau, il y avait une pile de formulaires de candidature.
Mon regard tomba sur celui déjà signé par lui : Kaito Tanaka — Président.
J’effleurai son nom du bout des doigts, comme si c’était un talisman, puis pris un stylo.
Mes mains tremblaient, mais un sourire naquit sur mes lèvres.
“Aïna Nakamura — Trésorière.”
Ce n’était plus seulement une histoire d’amour imaginaire.
C’était le début d’une aventure réelle — la mienne.
Quand je sortis de la salle, je levai les yeux vers le ciel d’automne. Le vent soufflait doucement, et je murmurai :
Aïna
Kaito… cette fois, je marcherai à tes côtés. Pas derrière toi.
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