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ET SI AIMER ÉTAIS UN CRIME?

tu veux savoir la vérité ?

Tu veux savoir ce qui s’est passé ?

Très bien. Je vais tout te raconter.

Mais promets-moi une chose.

Ne me juge pas.

Pas avant d’avoir entendu toute l’histoire.

Parce que si j’ai menti, c’était pour survivre.

Si j’ai trahi, c’était pour protéger quelqu’un.

Et si j’ai aimé… c’était une erreur.

Une erreur qui a tout changé.

Je m'appelle Lena. J’ai 18 ans.

Et la première fois que je l’ai vu, j’aurais dû fuir.

Mais à la place… j’ai souri.

Il portait ce regard. Tu sais, celui qu’ont les gens qui en savent trop.

Trop de douleurs, trop de secrets, trop de nuits passées à se taire.

Et moi, comme une idiote, j’ai voulu comprendre. J’ai voulu l’aimer.

Et c’est là que tout a commencé.

Il avait un an de plus que moi.

Ses cheveux étaient d’un brun clair, et ses yeux noirs semblaient cacher d’innombrables secrets enfouis.

Sa démarche, son charisme, tout en lui m’attirait irrésistiblement, comme un aimant.

En le croisant, j’ai entendu son nom — Maël. Depuis, je n’ai pas réussi à penser à autre chose.

Ce nom est resté gravé dans mon esprit, de longues secondes, puis des minutes, puis des heures et enfin des jours

Je ne le connaissais pas, et pourtant, il venait de bouleverser quelque chose en moi. Une étincelle, un frisson, je ne sais pas.

C’était comme si mon cœur l’avait reconnu avant même que ma tête réalise ce qui se passait.

Et depuis, je scrute les couloirs, les rues, les regards… en espérant le recroiser.

Sur le chemin de l'école, perdue dans mes pensées, je me remémorais cette journée mouvementée, chargée de cours et de paroles sans fin.

J'étais tellement absorbée que je n'entendis ni les pas ni les cris de ma meilleure amie, qui hurlait comme un haut-parleur.

— LÉNA, LÉNA, LÉNA, LÉNA !!

Je roulai des yeux, tout en ralentissant pour qu’elle puisse enfin me rattraper.

Camille, toujours elle… avec ses entrées théâtrales.

— Léna, à quoi tu pensais pour ne pas m’entendre depuis la sortie de l’école ?

— Rien, rien…

— Ok… Et t’as vu le nouveau ? Ce beau gars qui a volé le cœur de la moitié des filles de l’établissement ?

— Bah bien sûr, dis-je sur un ton moqueur, sans me rendre compte que je souriais bêtement.

Camille me regarda et afficha un sourire narquois.

— Eh bien, toi aussi alors…

Je rougis légèrement et détourne les yeux. Pas question qu’elle voie l’effet qu’il m’a fait.

Mais c’est trop tard. Camille a capté le moindre de mes gestes.

— Alors, comment il s’appelle déjà… Maël, non ?

— Je crois, ouais. En tout cas, il a l’air… mystérieux.

— Mystérieux, hein ?! répète-t-elle en me bousculant gentiment avec le coude.

— C’est pas ce que tu crois, Cam’. J’ai juste dit qu’il avait "l’air" mystérieux…

Mais même moi, je n’y crois pas.

Son regard froid. Son silence. Sa manière de marcher, distant, mais sûr de lui…

Il dégageait quelque chose. Et ça, je ne pouvais pas l’ignorer.

Camille rit encore, puis ajoute

— Tu vas voir, demain, il sera sûrement au gymnase. Tu veux qu’on fasse un tour « par hasard » ?

Je lève les yeux au ciel en soupirant.

— Arrête, Camille...

— C’est bon, c’est bon. Je dis ça, je dis rien ! Mais... ça pourrait être le début d’un roman.

Elle me regarde avec un clin d’œil complice.

Ce qu’elle ignore, c’est que ce roman…

risque de virer au drame.

《 Après cette discussion avec Camille, je me trouve maintenant devant ma maison, qui semble changer de jour en jour à cause de cette stupide femme : Émilie. Autrefois je la prenais comme ma tante, vu qu’elle était la meilleure amie de ma mère, qui est malheureusement décédée. En entrant dans cette maison, cette atmosphère troublante et mystérieuse... 》

la famille

Cette atmosphère me rappelait tellement de souvenirs... Une époque où la maison était douce, vivante.

J’entends des bruits dans la cuisine — sûrement elle, Émilie. L’odeur de la nourriture se répand dans toute la maison comme un parfum de rose. Mais ce parfum ne cache pas l’amertume dans l’air.

Je fais de mon mieux pour ne pas croiser son regard. Je passe discrètement... enfin, j’essaye.

Mais évidemment, le destin me gifle en plein visage.

— LÉNA ! crie-t-elle, alors qu’on est à même pas un mètre l’une de l’autre.

Je me retourne brusquement et me retrouve nez à nez avec elle.

— QUOI ?! lâché-je en roulant des yeux, tout en la fixant droit dans les siens.

— Tu as dix minutes de retard. Tu étais encore avec cette Camille, hein ?

Je sens la colère monter. Son ton, son regard, tout me donne envie de hurler.

— Donc maintenant j’ai même plus le droit d’être en retard ?!

Et cette Camille dont tu parles, c’est ma meilleure amie, la seule personne qui me comprend sur cette terre.

Je n’attends même pas sa réponse. Je tourne les talons et monte les escaliers à toute vitesse, claque violemment la porte de ma chambre. Je me jette sur mon lit, frustrée, en colère, à bout.

Je fixe le plafond. Je respire fort. J’ai l’impression d’étouffer dans cette maison.

Mon téléphone vibre.

Camille 💬 : "J’ai trouvé tous les comptes de Maël. Ne suis-je pas la meilleure ? 😏"

Je reste figée.

Tous les comptes de Maël ?!

Je suis tellement choquée que je crie sans réfléchir :

— QUOI !?

J’écris comme une folle, posant une avalanche de questions à cette détective que j’ai pour meilleure amie.

"Quoi ? Comment ? Pourquoi ?!"

Je suis tellement choquée que je tombe de mon lit sans même m’en rendre compte.

Camille, elle, reste ultra calme, comme si tout ça était normal.

— "Bah c’était facile, facile. J’ai juste écrit son nom sur toutes les applis : Snapchat, TikTok, Insta... Et bim ! Je l’ai reconnu, localisé, j’ai creusé un peu... et j’ai appris des chooooses... vraimentttt 😏😏"

Je n’en reviens pas.

— "Mais... pourquoi t’as fait ça ?"

— "Parce que je t’ai trop vue célibataire, voyons !"

— "Dis donc, la créatrice officielle du célibat maintenant..." marmonné-je, à moitié blasée.

Depuis la mort de ma mère, quand j'avais 13 ans, je me suis entièrement concentrée sur mes études. Pas de place pour les garçons, pas de place pour l’amour. Trop dangereux. Trop imprévisible.

— "Et puis… qui te dit qu’il n’a pas déjà une copine ?" demandé-je, essayant de rester réaliste.

— "On le saura demain."

— "Hein ? Quoi ?!" dis-je, complètement choquée.

Mais elle ne répond plus.

Trois petits points.

Message lu.

Et plus rien.

Demain ?!

Mais qu’est-ce qu’elle prépare encore, celle-là…

J’entends soudainement la porte d’entrée s’ouvrir. Ça doit être mon père.

Je me change en vitesse et enfile un pyjama blanc avec de petites fleurs rouges. Je me précipite en bas, et je remarque que la table est déjà dressée. Mon père est là. Je cours vers lui et le serre dans mes bras.

— Bonsoir papa.

— Princesse, ça va ?

— Oui. Allons dîner.

On s’assoit autour de la table. Étonnamment, l’atmosphère devient joyeuse, presque légère. Émilie commence à me chouchouter, à me servir des plats en plus comme si tout allait bien. Mais je sens que c’est du cinéma. De la pure comédie.

Nathis, lui, reste silencieux. Il semble agacé par le comportement de sa mère, comme chaque jour. Sans dire un mot, il se lève le premier et monte dans sa chambre.

Je me lève à mon tour… mais au lieu d’aller directement dans la mienne, je fais un détour. J’entre discrètement dans sa chambre.

Contrairement à sa mère, Nathis est tout le contraire. Froid mais honnête. Distant mais sincère.

Il est en train de se préparer pour dormir.

— Tu es matinal pour aller au lit, dis-je en ricanant légèrement.

Il sourit, fatigué.

— Je suis trop crevé pour supporter une minute de plus le jeu d’actrice de ma mère, dit-il en riant.

Il fait un pas vers moi… mais je recule, par réflexe. Je n’ai toujours pas oublié cette nuit-là. Même si je sais qu’il est aussi une victime de cette femme.

— Désolé... dit-il en baissant un peu la tête.

Il me tend un cahier.

— Tiens, ton cahier. Tu l’avais oublié.

— Euh… merci.

Je le prends et lève les yeux vers lui.

Ses cheveux noirs tombent doucement sur son front. Et ses yeux émeraude, profonds, troublants, semblent cacher des secrets immenses. Des secrets comme… la vérité sur la mort de ma mère.

Je me détourne sans rien dire et retourne dans ma chambre. Je me couche, le cœur serré, l’esprit embrouillé.

Je m’endors avec une seule question en tête :

Qu’est-ce que Camille a découvert… et pourquoi est-ce que j’ai autant peur de le savoir !?

LE CAUCHEMAR

Où suis-je ?

J'étais dans une pièce sombre, éclairée par la lumière de la lune qui traversait la fenêtre de cet endroit.

Je me souviens… c'est ma chambre.

J'entends des pas s’approcher de ma porte.

Je baisse les yeux et je constate que je suis plus petite que d'habitude. Là, je commence à paniquer.

La porte de la chambre s’ouvre, révélant une silhouette familière qui me regarde.

Je voulais bouger, quitter ce lit, m’enfuir et ne jamais me retourner.

Mais mon corps reste immobile, comme collé au matelas.

Il s'approche lentement, doucement, sûrement.

Je veux crier, appeler à l’aide… mais rien.

Aucune voix ne sort de ma bouche. Aucun son.

Il se rapproche de plus en plus… et là je vois son visage.

Nathis !

Il me regarde avec des yeux que je ne peux même pas décrire. Il se penche dangereusement vers moi, jusqu’à se retrouver au-dessus de moi.

Il me fixe droit dans les yeux… puis commence à déchirer ma chemise.

Et là, ma voix revient.

Je hurle.

Un cri venu du plus profond de moi, un cri de terreur, de révolte. Un cri qui fend le silence, qui brise l'air.

— LÉNA ! rugit une voix au loin.

La porte s’ouvre brutalement. C’est mon père.

Son regard tombe aussitôt sur la scène : moi, recroquevillée, la chemise à moitié déchirée, Nathis figé au-dessus de moi.

Sans réfléchir, il fonce.

Un coup. Deux coups.

Nathis tombe à terre.

— Ne T'APPROCHE PLUS JAMAIS D'ELLE ! hurle mon père, les poings encore serrés, le souffle court.

Je pleure, incapable de parler, et me jette dans ses bras. Il me serre fort contre lui, comme pour effacer l’horreur.

Mais soudain, une autre voix retentit dans le couloir.

— QU’EST-CE QUE VOUS FAITES ?! hurle Émilie en courant vers nous.

Elle se précipite vers Nathis, s’agenouille à ses côtés, l’aide à se relever.

— Tu vas bien, mon chéri ?!

Je n’en crois pas mes yeux. Elle ne me regarde même pas.

— Ton chéri ?! Papa explose. Il a FAILLI LUI FAIRE DU MAL !

— Ce n’est pas ce que tu crois ! Nathis ne ferait jamais ça ! rétorque Émilie, la voix tremblante mais protectrice.

— JE L’AI VU, ÉMILIE ! Il était sur elle ! rugit mon père.

Mais elle se place devant son fils, comme un bouclier.

— Il est fragile… Tu ne comprends pas ! Il traverse une période difficile...

Et d’un seul coup, tout me semble irréel.

Ils se disputent. Ils s’accusent.

Et moi… je suis là. Cassée. Tremblante. Ignorée.

Je regarde Nathis droit dans les yeux… et je vois de la tristesse.

Je suis choquée.

Pour la première fois de ma vie, je comprends enfin ses sentiments.

Puis mon père se tourne vers moi :

— Léna, pardonne-le… Il ne va pas bien. C’est du passé. Comprends-le, s’il te plaît.

Je n’arrivais pas à y croire.

Mon père. Mon propre père.

Le seul parent qu’il me reste…

Il vient de défendre mon violeur.

Et pire encore… il lui cherche des excuses.

— Donc si demain il tue quelqu’un, personne ne va le condamner ? Parce qu’il « ne va pas bien » ?! hurlai-je.

Ils se mettent tous à me regarder de travers.

À crier. À m’insulter.

Et là… mon père me lance, froidement :

— C’est pas ma faute si t’es née.

L’air devient lourd.

Je le regarde droit dans les yeux, les larmes aux yeux, impuissante.

Et les insultes continuent de pleuvoir… encore et encore…

Puis il s’approche. Trop près. Beaucoup trop près.

Et là…

Je me réveille en sursaut.

Le front trempé de sueur.

Ce n’était qu’un cauchemar…

Mais en réalité, tout… sauf les insultes…

s’est vraiment produit.

Mon père… a bel et bien défendu Nathis.

Puis je le vois, adossé contre la porte.

C’était Nathis.

Un verre d’eau à la main, la tête baissée.

C’est devenu une routine : après chacun de mes cauchemars, il vient s’occuper de moi…

Il s’approche lentement, dépose le verre sur la table de chevet, me regarde, et dit d’une voix basse :

— Je suis désolé…

__Ce n’est pas ta faute. Je sais que c’est ta mère qui t’a manipulée.

__ Et je m’en veux… de m’être laissé manipuler aussi.

Il hésite, baisse un peu plus les yeux.

— Oui, c’est vrai. Émilie m’a forcé à le faire. Elle m’a menacé d’engager d’autres personnes si je refusais… Et je savais qu’elle en était capable.

Je le regarde, choquée.

— Je l’ai appris à mes 15 ans… en les entendant se disputer. Sur ça.

Un silence.

— Émilie… il n’y a pas pire qu’elle.

Puis il tourne les talons et disparaît dans le couloir.

Quelques minutes plus tard, il revient avec des fruits.

— Je sais que tu vas avoir du mal à te rendormir. Alors autant avoir le ventre plein, non ?

Il me sourit.

Je souris aussi, malgré moi.

Puis il repart, laissant la porte entrouverte.

Il était à peine 5h du matin.

Mon téléphone vibre.

Un message de Camille.

Elle m’a envoyé tous les comptes de Maël.

Tous.

Depuis quand elle est aussi matinale, elle ?

Sûrement une nuit blanche… ça lui ressemble.

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