Au sommet du Précipice des Cieux Brisés, où les falaises éventrées semblaient défier le ciel, Akira se dressait, seul face à l’abîme. Le vent hurlait comme une bête affamée, faisant claquer ses cheveux noirs comme une bannière de guerre. Ses yeux, d’un bleu électrique, crépitaient d’une énergie surnaturelle : la Foudre Divine, un pouvoir ancien pulsant dans ses veines. Chaque battement de son cœur résonnait comme un tambour de tempête, mais son esprit était ailleurs, hanté par un visage. Lyria. Son rire, son regard doux comme l’aube, tout cela lui avait été arraché par le Culte des Abysses. Leurs voix psalmodiques, glaciales et venimeuses, résonnaient encore dans sa mémoire : “Le sang lumière ouvre la porte de Zalthar.”
Une larme glissa sur sa joue, immédiatement vaporisée par l’aura électrique qui l’enveloppait. “Je te sauverai, Lyria,” jura-t-il, sa voix à peine audible sous le rugissement du vent. “Même si je dois réduire ce monde en cendres.”
Soudain, la terre trembla, fissurée par une force primordiale. Une faille s’ouvrit dans le sol, vomissant des ténèbres liquides. De ce gouffre émergea Kravos, le Dévoreur d’Étoiles, une araignée titanesque dont les pattes, affûtées comme des katanas, scintillaient d’une lueur maléfique. Ses yeux multiples, tels des puits de néant, fixaient Akira. Sa gueule s’ouvrit, crachant un acide corrosif qui fit fondre la roche autour. “Ta Foudre s’éteindra ici, mortel !” rugit Kravos, sa voix faisant vibrer l’air comme un glas.
Akira ne répondit pas. Il bondit, porté par une explosion d’éclairs bleus qui déchiraient l’obscurité. Les pattes de Kravos s’abattirent, chacune capable de trancher une montagne, mais il les esquiva avec une agilité surnaturelle, laissant des arcs électriques dans son sillage. Son poing, chargé de Foudre Divine, s’écrasa contre une patte du monstre. L’impact résonna comme un coup de tonnerre, pulvérisant l’appendice dans une pluie d’échardes noires. La terre trembla sous la violence du choc.
Mais Kravos riposta. Un jet d’acide jaillit, frôlant le bras d’Akira. La douleur fut immédiate, une brûlure atroce qui rongeait sa chair. Il serra les dents, transformant la souffrance en carburant pour sa rage. “Pour Lyria !” hurla-t-il, sa voix portée par un éclair aveuglant. Une onde électrique, pure et dévastatrice, jaillit de son corps, repoussant Kravos en arrière. Profitant de l’ouverture, Akira plongea vers le cœur du monstre, son poing enveloppé d’une tempête miniature. Il frappa. Une explosion de lumière déchira le Précipice, illuminant les cieux comme un second soleil. Kravos poussa un hurlement d’agonie avant de s’effondrer, son corps colossal réduit en un amas de cendres fumantes.
Le silence retomba, lourd et oppressant. Akira, haletant, s’agenouilla parmi les débris. À ses pieds gisait un médaillon, gravé des symboles tortueux du Culte des Abysses. Des mots y étaient inscrits, à peine lisibles dans la lueur vacillante de son aura : “Le sang lumière approche l’heure.” Il serra le médaillon dans son poing, sentant une nouvelle vague de puissance parcourir son corps. La Foudre Divine rugissait en lui, plus forte, plus indomptable, comme si elle répondait à une vérité cachée.
Mais au fond de lui, une question brûlait, plus vive encore que sa colère : qu’était-ce que ce “sang lumière” ? Et pourquoi Lyria en était-elle la clé ?
La Forêt des Larmes Éternelles s’étendait comme une plaie ouverte sur le monde. Les arbres, tordus et noueux, saignaient une sève rougeâtre qui gouttait sur le sol, chaque goutte résonnant comme un sanglot étouffé. L’air, saturé d’une humidité oppressante, portait des murmures inintelligibles, comme si les âmes perdues des anciens suppliaient qu’on les libère. Akira avançait, ses bottes s’enfonçant dans la boue écarlate, chaque pas alourdi par le poids de ses souvenirs. Lyria. Son sourire, doux comme un rayon de soleil perçant les nuages. Sa voix, un murmure qui l’avait autrefois apaisé. Désormais, ces images le torturaient, des aiguilles plantées dans son cœur. “Je deviendrai un dieu s’il le faut,” gronda-t-il, ses poings crépitant d’éclairs bleus, la Foudre Divine frémissant dans ses veines comme une bête en cage.
Soudain, l’air se figea, un froid mordant s’abattant sur la forêt. Les murmures se turent, remplacés par un silence oppressant. Une brume noire s’éleva du sol, tourbillonnant comme une entité vivante, et d’elle émergea Sylvara, la Souveraine des Ombres Écorchées. Sa silhouette, à peine humaine, semblait tissée de ténèbres liquides, ses contours ondulant comme une flamme mourante. Ses yeux, deux étoiles mortes scintillant d’une lueur malveillante, transpercèrent Akira. “Ton cœur te trahira, porteur de Foudre,” siffla-t-elle, sa voix un mélange de venin et de promesses brisées. “Tu ne peux sauver ce qui est déjà perdu.”
Avant qu’Akira ne puisse répondre, Sylvara leva une main décharnée. La brume s’agita, et des spectres prirent forme, chacun portant le visage de Lyria. Leurs yeux étaient vides, leurs bouches tordues par des hurlements silencieux, leurs corps maculés de sang spectral. “Akira… pourquoi m’as-tu abandonnée ?” gémissaient-elles, leurs voix s’entremêlant dans un chœur déchirant. Des larmes coulèrent sur les joues d’Akira, brûlantes contre sa peau froide. Son cœur se serra, mais il serra les poings, ses éclairs crépitant plus fort. “Illusions !” rugit-il, sa voix brisant le sortilège. Il bondit, traversant les spectres comme un éclair vivant, chaque silhouette de Lyria se dissolvant en volutes de brume sous ses coups chargés de Foudre Divine.
Mais Sylvara n’avait pas fini. Des chaînes d’ombre jaillirent du sol, rapides comme des serpents, lacérant la chair d’Akira. Le sang coula, se mêlant à la sève écarlate de la forêt, et la douleur menaça de le faire plier. Pourtant, il se redressa, ses yeux bleus flamboyant d’une rage indomptable. “Tu ne me briseras pas !” cria-t-il. D’un geste, il libéra une explosion de Foudre Divine, un torrent d’énergie brute qui pulvérisa les chaînes et fit trembler les arbres autour. Sylvara, imperturbable, leva les bras, invoquant un vortex d’obscurité pure. L’air hurla, aspiré dans un maelström de ténèbres qui menaçait d’engloutir Akira tout entier.
Il ferma les yeux un instant, l’image de Lyria – la vraie, celle qu’il avait juré de sauver – s’imposant à lui. Son amour pour elle, plus fort que la douleur, plus fort que la peur, devint une flamme dans son âme. “Pour toi,” murmura-t-il. Puis, dans un cri qui déchira la forêt, il déchaîna une tempête électrique, une cascade d’éclairs bleus et blancs qui illumina la nuit comme un soleil vengeur. Le vortex de Sylvara vacilla, puis se brisa. Akira plongea à travers les ténèbres, son poing chargé de Foudre Divine frappant le cœur spectral de la Souveraine. Un hurlement inhumain déchira l’air alors que Sylvara s’effondrait, son corps se désintégrant en une pluie de cendres noires, emportée par le vent.
Le silence revint, lourd et chargé de l’odeur de l’ozone. Akira, à bout de souffle, s’appuya contre un arbre, ignorant la douleur de ses blessures. À ses pieds gisait un parchemin ancien, à moitié calciné, marqué du sceau du Culte des Abysses. Il le déplia, ses doigts tremblants révélant une inscription en lettres de sang : “Le sang lumière coulera au Pic des Cendres Éternelles.” Son cœur se serra. Le rituel, celui qui menaçait Lyria, approchait. Il sentit la Foudre Divine rugir en lui, plus puissante que jamais, mais une peur sourde s’insinuait dans son esprit. Et si Sylvara avait raison ? Et si son cœur, consumé par la rage et l’amour, le menait à sa perte ?
Le Pic des Cendres Éternelles s’élevait comme une lame brisée perçant le ciel, ses flancs noircis par des siècles de feu et de ruine. Le vent hurlait, chargé de cendres incandescentes, portant des gémissements qui semblaient issus d’âmes piégées dans la roche. Akira gravissait les pentes escarpées, chaque pas un défi contre la gravité et la fatigue. La Foudre Divine crépitait dans ses veines, mais son cœur pesait lourd. Le parchemin de Sylvara, ses mots gravés dans son esprit – “Le sang lumière coulera au Pic” – l’avait conduit ici, au seuil du destin de Lyria. Ses yeux bleus, scintillant d’éclairs, scrutaient l’horizon. “Je suis si proche,” murmura-t-il, serrant les poings jusqu’à ce que ses articulations blanchissent.
Un grondement fit trembler la montagne. Le ciel s’obscurcit, comme si le soleil lui-même reculait. Une silhouette titanesque émergea des nuages de cendres : Zoryth, l’Empereur des Abysses. Ce dragon colossal, dont les écailles noires absorbaient la lumière, semblait taillé dans l’essence même du chaos. Ses yeux, deux brasiers rougeoyants, fixaient Akira avec un mépris divin. Des flammes apocalyptiques jaillissaient de sa gueule, carbonisant l’air. “Insecte,” tonna-t-il, sa voix faisant vibrer les os d’Akira, “tu oses défier un dieu ?”
Akira n’eut pas le temps de répondre. Un torrent de feu s’abattit, si intense qu’il calcina la pierre autour de lui. Il bondit, porté par une explosion d’éclairs bleus, l’air brûlant ses poumons à chaque inspiration. Ses mouvements étaient un ballet de vitesse et de fureur, esquivant des flammes qui transformaient le sol en lave. Il frappa, son poing chargé de Foudre Divine s’écrasant contre les écailles de Zoryth. Un craquement retentit, des fissures zébrant l’armure impénétrable du dragon. Mais Zoryth riposta d’un coup de queue, projetant Akira contre un rocher. L’impact brisa la pierre et fit jaillir le sang de sa bouche. La douleur menaça de l’engloutir, ses côtes hurlant à chaque souffle.
Pourtant, dans l’obscurité de son esprit, une image surgit : Lyria, riant sous un ciel d’azur, ses cheveux blonds dansant au vent. Sa sœur. Sa lumière. “Akira, tu es ma force,” disait-elle autrefois. Cette vision ralluma une flamme dans son âme. “Je ne tomberai pas !” rugit-il, sa voix déchirant le vacarme des flammes. Il se releva, la Foudre Divine rugissant autour de lui, transformant son corps en un éclair vivant.
Zoryth invoqua des tornades de feu, des spirales infernales qui déchiraient le sommet du Pic. Akira, défiant la réalité elle-même, dansait entre elles avec une vitesse surnaturelle, chaque mouvement laissant une traînée d’éclairs dans son sillage. Le ciel s’embrasa lorsqu’il libéra une tempête électrique, un déluge de foudre qui fendit les nuages et fit trembler la montagne. “Pour Lyria !” cria-t-il, plongeant vers Zoryth. Son poing, enveloppé d’une sphère de lumière aveuglante, perça le cœur du dragon dans une explosion cataclysmique. Le Pic tout entier sembla s’effondrer sous l’onde de choc, des éclats de roche et de cendres projetés dans toutes les directions. Zoryth, l’Empereur des Abysses, poussa un rugissement d’agonie avant de s’effondrer, son corps colossal réduit à un amas de cendres noires emporté par le vent.
Le silence revint, brisé seulement par le souffle rauque d’Akira. Il tomba à genoux, épuisé, le sang gouttant de ses blessures. Alors, une lueur douce perça les ténèbres. Une silhouette éthérée apparut, nimbée d’une aura d’argent : Lyria. Ses yeux, semblables à ceux d’Akira mais plus doux, le regardaient avec une tristesse infinie. “Frère,” murmura-t-elle, sa voix comme un écho d’un monde lointain, “sauve-moi… avant que le sang lumière ne scelle tout.” L’apparition s’évanouit, laissant Akira seul, les larmes traçant des sillons dans la cendre sur son visage.
Il serra le médaillon du Culte, trouvé dans les cendres de Zoryth, sentant la Foudre Divine rugir en lui, plus puissante que jamais. Mais une peur glacée s’insinuait dans son cœur. Lyria, sa sœur, était encore prisonnière, et le Culte des Abysses, avec son rituel mystérieux, restait hors de portée. Le Pic des Cendres Éternelles n’était qu’une étape. La véritable bataille l’attendait, et le temps s’écoulait comme le sang dans ses veines.
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