NovelToon NovelToon

L'Amour Où Le Destin

Stella, l'enfant de la lumière et le vol vers une nouvelle vie

Je m’appelle Stella.

Mes parents ont choisi ce prénom parce qu’il signifie « étoile ». Pour eux, je devais être lumière, espoir et guidance dans leur vie de couple. J’étais la promesse d’un avenir heureux, l’éclat au cœur de leurs jours.

Mais le destin m’a privée de ce bonheur. À l’âge de dix ans, un crash d’avion a emporté mes parents. Ce jour-là, mon enfance s’est brisée, et la lumière qui m’entourait s’est éteinte d’un coup. J’ai été recueillie par le frère de mon père. Avec lui, j’ai grandi, et peu à peu, il est devenu ma famille. Pourtant, le vide laissé par mes parents n’a jamais cessé de hanter mes pas.

De mes dix ans à mes dix-huit ans, j’ai vécu dans une solitude étrange. Je n’ai pas eu d’amis, ni connu l’amour. Non pas parce que je n’en avais pas envie, mais parce qu’une peur profonde m’habitait : peur d’aimer, peur de m’attacher, peur de perdre à nouveau ceux que j’aurais laissés entrer dans mon cœur. Alors, je me suis protégée en dressant autour de moi des murs invisibles.

Chaque fois que mon oncle devait voyager pour son travail, mon cœur s’emballait. Les nuits devenaient des veilles silencieuses, remplies de prières : je suppliais Dieu de le protéger et de le ramener vivant. La crainte de revivre la perte que j’avais connue m’empêchait de trouver la paix.

Puis vint le jour où j’ai réussi mon bac. Ce fut une victoire douce-amère, car mes parents n’étaient plus là pour partager cette fierté. Mais mon oncle, lui, a pris une décision importante : m’envoyer aux États-Unis pour poursuivre mes études supérieures. Un avenir nouveau s’ouvrait à moi, plein de promesses et de défis.

Le jour de mon départ fut pourtant une épreuve. Quitter la maison de mon oncle, celle qui avait été mon refuge depuis la tragédie, était difficile. Ce qui m’a le plus blessée fut son oubli : absorbé par ses affaires, il ne s’est pas souvenu que je devais prendre l’avion. Et pour moi, monter dans un avion n’était pas un simple voyage. C’était raviver la blessure la plus profonde de mon passé.

Le jour de mon départ pour les États-Unis, mon cœur battait à l’envers. Chaque bruit d’avion me transperçait comme un écho du passé. L’odeur métallique des aéroports, les annonces au micro, le sifflement des moteurs… tout réveillait en moi la douleur de mes dix ans, cette nuit où le ciel avait avalé mes parents.

Assise à ma place, j’étais prisonnière de mes pensées, tremblante, incapable de trouver la paix. C’est alors qu’il est apparu : Yves.

Son prénom, à lui seul, portait un sens profond. Yves, comme l’if, cet arbre millénaire symbole de sagesse, de longévité, de persévérance et d’éternité. Il s’est assis près de moi, et son regard n’avait rien d’intrusif. Il n’a pas cherché à fouiller mes blessures, il m’a simplement offert une présence.

D’une voix douce, il a parlé. Pas de moi, pas de mon passé, mais du monde : des horizons à découvrir, de ses propres rêves, de la beauté qu’il voyait dans la vie. Ses mots étaient comme des racines invisibles qui m’enracinaient à l’instant présent. Peu à peu, mes tremblements se calmaient.

Quand l’avion a décollé, j’ai osé regarder par le hublot. À travers la vitre, le ciel n’était plus une menace, mais une promesse. J’ai senti que je n’étais plus seule. Yves, par sa simple présence, avait transformé ma peur en courage.

Ce jour-là, une étoile blessée a rencontré un arbre éternel. Et dans ce ciel où je craignais de me perdre, j’ai trouvé une force nouvelle.

✨ Stella et Yves : une étoile et un arbre. Deux symboles qui se complètent.

Un Noël de renaissance

Mon arrivée aux États-Unis fut un mélange de soulagement et de vertige. J’étais là, dans un pays immense, avec ses rues inconnues, ses voix étrangères, ses lumières qui ne ressemblaient à rien de ce que j’avais laissé derrière moi.

Pendant trois mois, j’ai vécu dans une solitude totale. Pas de famille à mes côtés, pas d’amis pour adoucir mes journées. Les couloirs de mon université résonnaient de rires et de conversations que je ne partageais pas. Le soir, mon appartement était silencieux, trop vaste pour une seule âme.

Je passais des heures à observer le ciel par ma fenêtre, me demandant si mes parents, quelque part, pouvaient encore veiller sur moi. J’avais l’impression d’être une étrangère partout, et parfois même une étrangère à moi-même.

Et pourtant… au cœur de cette solitude, quelque chose a commencé à changer. J’ai appris à marcher seule dans les rues de ma nouvelle ville, à m’asseoir dans les cafés, à observer les visages qui m’entouraient. Petit à petit, le silence devenait un compagnon, et non plus un ennemi.

Je repensais souvent à Yves, à ce qu’il avait représenté dans l’avion. Sa sagesse, sa présence, avaient été un souffle de courage. Et je me disais que si, un jour, je devais m’ouvrir à quelqu’un, ce serait à une personne qui aurait, comme lui, la patience et la force d’un arbre.

Car même loin de tout, je restais Stella. Une étoile. Et si les étoiles semblent parfois perdues dans l’immensité, elles trouvent toujours leur place dans le ciel.

Les mois passaient, marqués par la solitude et l’effort de m’habituer à cette nouvelle vie américaine. Et puis, Noël arriva. Une fête qui, depuis la mort de mes parents, avait perdu ses couleurs, son éclat, son sens. Pour moi, ce n’était qu’un jour de plus où l’absence se faisait plus lourde.

Mais cette année-là, quelque chose changea. Mon oncle fit le voyage pour venir me voir. Lorsque je l’ai aperçu à l’aéroport, une chaleur familière m’a envahie, comme un morceau de mon enfance retrouvé. Pourtant, il n’était pas seul. À ses côtés se tenait une femme, le regard doux et le sourire lumineux.

Elle s’est avancée vers moi avec une tendresse que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Dans ses gestes, dans sa voix, il y avait une sincérité désarmante. Elle ne cherchait pas à remplacer ce qui était perdu, mais à m’offrir ce qu’elle pouvait : une présence, une affection, un cœur ouvert.

Pendant ce Noël, elle s’est montrée d’une gentillesse profonde. Elle m’écoutait, me parlait avec douceur, et je sentais dans ses yeux une promesse silencieuse : celle d’être là pour moi, comme une mère aurait pu l’être.

Moi qui avais si longtemps refusé d’aimer par peur de perdre, je me suis surprise à désirer croire en elle. À accepter que, peut-être, l’amour ne disparaît pas toujours dans un crash, dans un départ ou dans un oubli. Qu’il peut revenir, autrement, sous d’autres visages, avec une nouvelle force.

Ce soir-là, pour la première fois depuis longtemps, Noël avait retrouvé ses couleurs. Nous étions trois autour de la table : mon oncle, cette femme douce que j’appelais déjà « ma tante » dans mon cœur, et moi. Les lumières du sapin scintillaient comme des étoiles, et dans ce décor chaleureux, j’avais l’impression de revivre une scène que je croyais perdue à jamais.

Le repas était simple, mais l’amour qui emplissait la pièce le rendait précieux. Nous avons ri, partagé des souvenirs, et pour la première fois depuis des années, je n’ai pas ressenti la morsure de la solitude.

Puis, au détour d’une conversation, mon oncle et ma tante m’ont fait une annonce qui allait changer ma vie. D’une voix sereine, ils m’ont dit qu’ils avaient décidé de rester aux États-Unis, près de moi. Mieux encore, nous allions déménager ensemble dans une grande maison.

Mon cœur s’est serré, mais cette fois d’une émotion nouvelle : une joie fragile, encore hésitante, mais réelle. Moi qui avais tant eu peur de perdre, moi qui avais vécu dans le silence et l’isolement, je découvrais qu’il était possible de gagner à nouveau : gagner une famille, gagner une présence, gagner une maison où l’on ne se sent plus seule.

Ce Noël n’était pas seulement une fête. C’était une renaissance. Une promesse que, même après les plus grandes tragédies, la vie pouvait encore offrir de nouveaux départs.

Les vacances de Noël furent différentes de toutes celles que j’avais connues. Chaque jour, je le passais auprès de mon oncle et de ma tante. Ensemble, nous partagions des repas, des rires, et même des silences qui n’étaient plus lourds mais rassurants. Pour la première fois depuis longtemps, je ne me sentais plus étrangère à ma propre vie.

Mon oncle, avec une attention infinie, se mit à chercher une maison. Une vraie maison, pas seulement un toit au-dessus de nos têtes, mais un lieu qui pourrait devenir notre foyer. Quand enfin il en trouva une, il me demanda mon avis. Et avec ma tante, nous avons choisi les couleurs, les meubles, les petites décorations qui allaient donner une âme à chaque pièce.

Je voyais mon univers se transformer. Les murs prenaient des teintes douces, les couloirs s’illuminaient de lumière, et chaque détail portait un peu de moi, un peu d’elle, et beaucoup de nous.

Alors, pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti ce sentiment que j’avais tant cherché sans jamais l’atteindre : celui de vivre dans une famille. Une vraie. Pas une famille idéalisée, perdue dans le passé, mais une famille présente, concrète, tissée d’amour et de patience.

Dans cette maison nouvelle, j’avais enfin trouvé un abri. Non pas seulement contre le froid de l’hiver, mais contre le froid du monde.

Une rencontre du destin

Après un mois passé dans la tranquillité, Styla menait enfin une vie douce et paisible auprès de son oncle et de sa tante. La maison respirait la sérénité, et pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait en sécurité.

Un soir, sa tante lui proposa de sortir boire un café dans un petit établissement du centre-ville. L’ambiance y était calme, les lumières tamisées, et un parfum de café fraîchement moulu flottait dans l’air.

Assise à une table près de la vitre, Styla discutait tranquillement, lorsqu’une silhouette familière entra. Elle mit un moment à reconnaître ce visage. Puis tout lui revint.

Yves.

C’était lui — le jeune homme qu’elle avait rencontré par hasard il y a quelques mois, lors de son tout premier voyage en avion. Ce jour-là, tétanisée par la peur, Styla n’avait pas réussi à boucler sa ceinture. Ses mains tremblaient, son souffle était court. Yves, assis à côté d’elle, avait compris sans un mot. Il lui avait simplement parlé, calmement, racontant des anecdotes, essayant de la distraire. Grâce à lui, le vol s’était passé sans incident.

Ce soir-là, dans le café, leurs regards se croisèrent à nouveau.

— Yves ? murmura-t-elle, surprise.

— Styla ? Quelle coïncidence ! répondit-il en souriant.

Ils échangèrent quelques mots, évoquant ce fameux vol, les rires nerveux, la peur, puis la délivrance à l’atterrissage. Il n’y avait entre eux ni romance ni promesse, juste un lien simple : celui de deux personnes que la vie avait fait se croiser au bon moment.

Avant de partir, Yves lui dit :

— Je suis content de voir que tu vas bien. Garde ce courage-là, il te va bien.

Quand Yves quitta le café, Styla resta quelques instants silencieuse, le regard perdu vers la porte.

Sa tante, intriguée, lui demanda doucement :

— Tu le connais, ce jeune homme ?

Styla hocha la tête avec un léger sourire.

— Oui… enfin, pas vraiment. On s’est rencontrés une seule fois. C’était dans un avion. J’avais tellement peur que je ne pouvais même pas attacher ma ceinture.

Sa tante écarquilla les yeux, amusée.

— Et il t’a aidée ?

— Oui, répondit-elle. Il m’a parlé, calmement. Il m’a fait rire, surtout. Grâce à lui, j’ai pu affronter ma peur. Ce soir, en le revoyant, j’ai compris que certaines personnes entrent dans notre vie juste pour un moment précis — mais qu’elles la changent quand même un peu.

Sa tante sourit, émue par la sagesse de sa nièce.

— C’est vrai, ma fille. Chaque rencontre a son rôle. Peut-être que lui, il est venu juste pour t’apprendre à ne plus fuir tes peurs.

Styla resta pensive, regardant son reflet dans la vitre du café. La pluie commençait à tomber dehors, doucement, comme une mélodie apaisante.

Elle se dit alors que la vie n’était pas seulement faite de grands bouleversements ou d’histoires d’amour, mais aussi de ces petites rencontres qui laissent des traces invisibles — des sourires, des gestes simples, un souvenir qui réchauffe le cœur quand on y pense.

En sortant du café, Styla leva les yeux vers le ciel.

Elle n’avait plus peur.

Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!

téléchargement PDF du roman
NovelToon
Ouvrir la porte d'un autre monde
Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!