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Serments De Minuit

Ombres sous la lune

Chapitre d’annonce : Ombres sous la lune

La brume s’étendait sur la forêt comme un voile de soie glacée, effaçant les contours des arbres et transformant chaque sentier en un labyrinthe incertain. Le silence n’était jamais complet ; un bruissement léger, presque imperceptible, s’infiltrait entre les troncs, comme si la forêt elle-même respirait. La lune, pleine et pâle, se reflétait sur le lac endormi, répandant une lumière argentée qui semblait suspendre le temps.

Éloïse marchait seule sur le sentier détrempé, ses pas s’enfonçant dans la terre humide. Ses pensées tourbillonnaient plus vite que le vent qui caressait son visage. Depuis des semaines, elle était hantée par des visions, des éclats d’ombres et de lumière qu’elle ne pouvait expliquer. Chaque nuit, lorsque le monde s’éteignait, quelque chose l’appelait, quelque chose qu’elle ne pouvait nommer, mais qu’elle sentait viscéralement près d’elle.

Ses doigts effleurèrent le collier autour de son cou, un simple pendentif que sa mère lui avait donné avant de disparaître. La pierre semblait vibrer doucement contre sa poitrine, comme si elle contenait un secret ancien, un écho d’un serment oublié. Éloïse frissonna. Il y avait une présence, elle en était sûre. Quelqu’un ou quelque chose l’observait. Le cœur battant, elle tendit l’oreille, mais le seul son était celui de sa respiration et de l’eau tranquille du lac.

Soudain, un éclat de lumière surgit entre les arbres, vif et fugace, laissant derrière lui une trace presque imperceptible de chaleur et de parfum – quelque chose de floral et de sauvage à la fois. Éloïse s’arrêta net, les yeux grands ouverts, et murmura : « Qui… est là ? » Sa voix s’éteignit dans la nuit comme un souffle. Aucune réponse, seulement le frisson du vent.

Elle se souvenait des contes que sa grand-mère lui racontait : des histoires de malédictions anciennes, de serments d’amour qui défiaient le temps et de créatures invisibles aux yeux lumineux. Éloïse n’y croyait pas… pas vraiment. Pourtant, tout en elle savait que quelque chose d’irrémédiable s’annonçait. Une rencontre, un destin, un serment… quelque chose qui changerait sa vie à jamais.

Les minutes s’étiraient. L’air était chargé de mystère, et la forêt semblait retenir son souffle. Éloïse sentit ses émotions se mêler : peur, désir, excitation et une mélancolie profonde, comme si son cœur devinait déjà la douleur et la beauté de ce qui allait venir. Elle s’assit au bord du lac, laissant ses doigts tremper dans l’eau froide, et contempla la lune. « Si tu es là… » murmura-t-elle. « Si quelqu’un m’attend… fais que je puisse le trouver avant qu’il ne soit trop tard. »

Un léger mouvement attira son regard. Une silhouette se glissa derrière les arbres, invisible mais présente. Le cœur d’Éloïse bondit dans sa poitrine. Elle ne savait pas encore qui il était, ni pourquoi il apparaissait à ce moment précis. Tout ce qu’elle savait, c’était que la magie de cette nuit, de cette lune, allait l’entraîner dans un monde qu’elle n’aurait jamais imaginé.

Et dans le silence lourd de la forêt, comme une promesse murmurée par les ombres, un serment ancien semblait flotter dans l’air : « Ceux qui se trouvent sous la lune sont liés à jamais… même si le temps les sépare. »

Éloïse frissonna à nouveau, cette fois moins de froid que de certitude. Quelque chose venait, quelque chose d’inévitable. Et son cœur, malgré la peur, battait avec l’espoir qu’un amour impossible, intense et tragique, allait bientôt commencer.

La marque du Destin

🌙 Chapitre 1 : Éloïse – La Marque du Destin

La pluie avait cessé depuis peu, mais la forêt restait gorgée d’eau. L’air humide collait à la peau d’Éloïse tandis qu’elle avançait sur le sentier boueux, ses pas résonnant faiblement dans le silence. La lune, pleine et éclatante, baignait les arbres d’une lumière irréelle.

Depuis des semaines, elle était hantée par les mêmes visions : une silhouette obscure tendant les bras vers elle, et une voix murmurant « Sous la lune, ton destin se scelle… » Ces mots la réveillaient toujours en sursaut, et ce soir, c’était comme si le rêve avait franchi la frontière du réel.

Sa main serra machinalement le collier autour de son cou : un pendentif de verre translucide que sa mère lui avait laissé avant de disparaître. Il vibrait légèrement contre sa peau, comme un cœur battant.

— « Qu’est-ce que tu caches, toi… » souffla-t-elle, les yeux fixés sur la pierre.

Le silence pesait, trop lourd. Elle accéléra le pas jusqu’à apercevoir l’éclat argenté du lac. L’eau calme reflétait la lune comme un miroir suspendu. Éloïse s’accroupit au bord, la main trempée dans le froid mordant, mais une chaleur étrange se propagea en elle.

Un souvenir fugace surgit : sa mère, à ce même endroit, murmurant à voix basse « Le lac garde la mémoire des serments… » Elle frissonna.

Un craquement.

Éloïse releva la tête, le cœur serré. Une silhouette se découpait entre les arbres de l’autre côté du lac. Immobile. Grande. Les yeux d’un gris lumineux transperçaient l’obscurité.

— « Qui est là ?! » Sa voix se brisa dans la nuit.

La silhouette s’avança lentement. L’air vibrait autour de lui, comme si la forêt retenait son souffle.

— « Éloïse. »

Elle sursauta.

— « Comment… comment connaissez-vous mon nom ?! »

Il s’approcha encore, et son visage se révéla sous la clarté lunaire. Des traits ciselés, beaux mais marqués par une mélancolie profonde. Ses yeux semblaient porter le poids d’un siècle.

— « Parce que je ne t’ai jamais vraiment quittée. » Sa voix grave résonnait comme un écho dans son âme.

— « C’est absurde… je ne vous ai jamais vu ! » protesta-t-elle, reculant d’un pas.

Un sourire amer effleura ses lèvres.

— « Tu crois que les âmes ont besoin des yeux pour se reconnaître ? »

Éloïse sentit son pendentif s’illuminer soudain, projetant une lueur douce entre eux. Elle porta la main dessus, paniquée.

— « Qu’est-ce qui se passe ?! »

L’homme tendit la main vers elle, sans la toucher. Ses doigts tremblaient légèrement.

— « Ce collier… il est la clé de notre serment. Le signe que tu es enfin prête à me retrouver. »

— « Notre… serment ? Mais je ne comprends rien ! » s’écria-t-elle, la gorge serrée.

Il plongea son regard argenté dans le sien.

— « Tu comprendras. Mais sache une chose : cette rencontre n’est pas un hasard. Elle était écrite depuis longtemps… et elle changera tout. »

Éloïse resta figée. Son esprit refusait d’accepter ses paroles, mais son cœur battait à s’en rompre. Une certitude inexplicable l’envahissait : cet homme n’était pas un étranger.

La lune éclairait leurs visages, et dans cet instant suspendu, elle sut que son destin venait de basculer.

L'héritier des Ombres

🌙 Chapitre 2 : Kael – L’Héritier des Ombres

Le vent soufflait entre les arbres comme un chant funèbre. Kael s’était arrêté à la lisière de la forêt, observant la jeune femme au bord du lac. Ses cheveux sombres se mêlaient à la lumière de la lune, et son pendentif brillait comme une flamme fragile dans la nuit. Il inspira profondément, mais ce simple geste réveilla une douleur lancinante dans sa poitrine.

Elle est là… Enfin.

Kael ferma les yeux un instant. Des siècles d’attente, de silence, d’errance. Et maintenant, son nom avait franchi ses lèvres : Éloïse. La simple vibration de ce mot l’avait fait trembler. Il n’aurait pas dû se montrer si vite. Mais il n’en pouvait plus.

Quand elle l’avait fixé avec ses yeux pleins de peur et de curiosité, il avait ressenti un déchirement violent. Elle ne savait rien. Pas encore. Mais le lien entre eux vibrait déjà, invisible et implacable.

Une voix résonna derrière lui.

— « Tu t’exposes. »

Kael se retourna. Dans l’ombre, un homme vêtu de noir s’avançait. Son regard froid ne laissait place à aucune douceur. C’était Ardan, le gardien de leur lignée, celui qui veillait sur lui depuis son enfance.

— « Tu ne devrais pas être ici », ajouta Ardan.

— « Et toi, tu ne devrais pas me suivre », répliqua Kael, sa voix basse, contenue.

Le vieil homme s’approcha, ses pas aussi silencieux que ceux d’un prédateur.

— « Tu sais ce que cela signifie, Kael. La retrouver, c’est réveiller le serment. Et le serment… a un prix. »

Kael détourna les yeux, le regard perdu vers la silhouette d’Éloïse au bord du lac.

— « J’ai porté ce poids assez longtemps. Elle doit savoir. »

— « Savoir quoi ? Que son destin est lié au tien ? Que tu portes en toi la malédiction de notre sang ? » Ardan ricana doucement. « Tu crois que son regard restera doux quand elle verra ta véritable nature ? »

Les poings de Kael se crispèrent.

— « Tais-toi. »

Un silence lourd tomba. Ses propres paroles résonnaient comme une menace contre lui-même. Oui, il savait. Son sang n’était pas celui des hommes. La nuit l’avait façonné, l’ombre l’avait nourri. Et pourtant, face à Éloïse, il avait senti une part d’humanité renaître, fragile mais brûlante.

Il fit un pas vers le lac. Ardan soupira derrière lui.

— « Tu vas la condamner. »

— « Ou la sauver », répondit Kael sans se retourner.

Il s’approcha lentement, ses yeux d’argent fixés sur elle. Elle tremblait encore, serrant son collier contre elle. Kael s’arrêta à quelques mètres, la gorge nouée.

— « Éloïse… » Sa voix n’était qu’un souffle.

Elle leva les yeux vers lui, méfiante.

— « Pourquoi vous m’appelez ainsi ? Qui êtes-vous vraiment ? »

Kael hésita. La vérité brûlait ses lèvres, mais il savait qu’elle la détruirait. Alors il choisit les fragments qu’elle pouvait supporter.

— « Je suis… lié à toi depuis toujours. Tu ne t’en souviens pas, mais ton âme me connaît déjà. »

Elle secoua la tête, incrédule.

— « C’est insensé… Je ne vous ai jamais vu avant ce soir ! »

Un sourire triste effleura son visage.

— « Et pourtant, ton cœur bat plus vite quand je parle. Tu le sens, n’est-ce pas ? »

Éloïse recula, troublée, mais ses yeux s’accrochaient aux siens malgré la peur.

— « Vous me faites peur », avoua-t-elle dans un souffle.

Kael baissa les yeux.

— « Je me fais peur à moi-même, Éloïse. »

Un silence. La forêt semblait suspendue à chacun de leurs mots.

Soudain, une douleur fulgurante traversa le corps de Kael. Il tomba à genoux, les mains crispées sur la terre humide. Ses yeux s’assombrirent, virant presque au noir, et un grondement sourd s’échappa de sa gorge.

Éloïse fit un pas vers lui malgré elle.

— « Vous… ça va ?! »

Il leva une main tremblante.

— « N’approche pas ! » Sa voix résonnait comme un ordre désespéré.

Le pendentif d’Éloïse pulsa de lumière, comme s’il répondait à la douleur de Kael. Une énergie invisible les relia, vibrante, brûlante. Kael serra les dents, luttant de toutes ses forces.

— « Ce collier… » souffla-t-il. « Il réveille le serment… et ma malédiction avec lui. »

Éloïse le fixa, bouleversée.

— « Je ne comprends rien… mais je ne peux pas vous laisser souffrir ainsi ! »

Elle s’agenouilla près de lui, malgré la peur qui nouait sa gorge. Ses doigts effleurèrent sa main glacée. Au contact, Kael releva la tête brusquement. Ses yeux argentés brillaient d’une intensité inhumaine, mais ce n’était pas la haine qu’elle y vit : c’était une douleur infinie.

— « Pourquoi… » murmura-t-elle. « Pourquoi ai-je l’impression de déjà vous connaître ? »

Kael ferma les yeux, la respiration haletante.

— « Parce que nos âmes… sont prisonnières du même serment. Et il n’y a aucun retour possible. »

Un frisson parcourut Éloïse. Elle voulut lui demander davantage, mais Kael se releva difficilement, reculant vers l’ombre des arbres.

— « Reste loin de moi, Éloïse », dit-il, la voix brisée. « Je suis à la fois ta promesse… et ton malheur. »

Et avant qu’elle ne puisse répondre, il disparut dans la nuit, avalé par l’obscurité.

Éloïse resta seule, tremblante, le pendentif brillant encore faiblement sur sa poitrine. Dans le silence du lac, une certitude glaciale l’envahit : ce n’était que le début.

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