L’odeur de terre humide monta aux narines de Clara dès qu’elle descendit de la voiture. La pluie avait cessé une heure plus tôt, mais le ciel restait bas, chargé d’un gris pesant. Devant elle, la vieille ferme de son père n’avait pas changé. Toujours cette façade défraîchie, ce porche en bois qui grinçait, et ce silence, presque trop grand pour quelqu’un qui venait de la ville.
Elle tira sa valise de la banquette arrière. Un corbeau croassa quelque part dans le champ. Bienvenue à Breux-le-Chêne, pensa-t-elle.
Sa mère était morte deux semaines plus tôt. Un cancer rapide. Une injustice brutale. Et Clara, vingt ans, étudiante en sociologie à la fac de Lyon, s’était soudain retrouvée sans ancrage. Son père, qu’elle ne voyait qu’aux grandes occasions, lui avait proposé de venir vivre avec lui « le temps de se retrouver ». Elle avait accepté. Elle ne savait pas si c'était une fuite ou un retour aux sources.
— Clara, appela une voix grave.
Son père sortait de l'étable, les bottes pleines de boue, la barbe plus blanche qu'elle ne se souvenait. Il la serra dans ses bras, maladroitement, comme un homme qui ne sait plus où mettre sa tendresse.
— C’est bon de te voir, ma fille.
Les premières semaines furent difficiles. Pas d’Internet rapide, pas de café à emporter, pas de bruit de fond urbain. Juste les cloches du village, les aboiements des chiens et le crissement du gravier sous les bottes.
Mais peu à peu, Clara apprit à aimer ce calme. Elle reprenait ses cours à distance, aidait un peu à la ferme, sortait marcher dans les bois. Elle recommençait à respirer. Son père, plus bavard qu’elle ne s’en souvenait, lui parlait chevaux, récoltes, et vie d’avant. Un soir, il lui lança :
— Ce week-end, y’a le rodéo à la foire d’août. Tu veux venir ? Ça te changerait les idées.
Elle haussa les épaules.
— Un rodéo ? Sérieusement ?
— C’est pas si mal. Et tu verras, y’a du beau spectacle.
Elle accepta, par curiosité plus que par enthousiasme.
Le rodéo battait son plein lorsque Clara et son père arrivèrent. Les cris de la foule, les sabots frappant la terre battue, l’odeur du foin, tout cela avait quelque chose d’intensément vivant. Des cavaliers passaient à toute allure, maniant leurs chevaux avec une précision folle.
Et puis il entra.
Il était grand, les cheveux bruns en bataille sous son chapeau, une mâchoire serrée, les yeux sombres. Sur son cheval noir, il ne faisait qu’un avec la bête. Chaque mouvement, chaque saut, semblait instinctif, presque animal. Le public retenait son souffle à chaque cabriole.
— C’est lui, murmura une spectatrice derrière Clara. Nathan Delval. Le meilleur du coin.
— Et le plus arrogant aussi, répliqua quelqu’un d’autre. Il déteste les gens de la ville, paraît-il.
Clara sentit son cœur battre un peu plus vite. Il avait ce genre de présence magnétique. Mais lorsqu’il passa non loin d’elle, ses yeux croisèrent les siens… et glissèrent dessus comme si elle n’était qu’un brin de poussière.
Elle n’existait pas pour lui.
Et ça, bizarrement, ça la piqua.
^^^Autrice: Voilà ma nouvelle histoire✨ dans un style complètement différent de l’autre. J’espère qu’il vous plaira, si vous voyez quelque chose que vous ne comprenez pas ou à améliorer dites le moi je le changerais tout de suite. Aussi si vous avez des idée pour la suite pour m’aider à faire une histoire qui vous plait dites-moi😉 ^^^
^^^Bisous j’essaye de poster le plus souvent possible 🩷^^^
Le lundi matin, la ferme s’éveilla sous un brouillard épais de l’hiver. Clara, emmitouflée dans un vieux pull de son père, sortit nourrir les poules. Ses baskets s’enfonçaient dans la boue, et elle pestait intérieurement contre l’humidité omniprésente. Pourtant, il y avait quelque chose de rassurant dans cette routine. Moins de place pour les pensées envahissantes.
Le rodéo lui restait en tête.
Pas les cris, ni les chevaux, mais lui. Nathan Delval. Ce prénom s’était imposé comme une écharde sous sa peau. Elle ne savait même pas pourquoi. Il n’avait rien fait. Il ne lui avait rien dit. Mais il l’avait ignorée avec une telle évidence que ça en devenait presque personnel.
— Tu rumines ? demanda son père en versant du grain dans l’auge.
Clara haussa les épaules.
— Juste fatiguée. C’était intense, la foire.
— T’as aimé ?
Elle hésita. Puis admit :
— Ouais… C’était différent.
Il hocha la tête, satisfait. Puis, en nettoyant ses mains pleines de terre sur son pantalon, il ajouta :
— J’ai parlé avec le père Delval. Ils cherchent quelqu’un pour donner un coup de main à l’écurie. Rien de bien compliqué, un peu de nettoyage, un peu de surveillance. Ça paie pas des mille et des cents, mais bon. Si t’as du temps…
Elle s’arrêta de marcher.
— Le père Delval ? Le père de Nathan Delval ?
— Mmh. Pourquoi ?
— Non, pour rien.
Elle aurait pu refuser. Elle aurait dû, peut-être. Mais quelque chose la poussa à dire oui.
Le lendemain matin, elle se rendit à l’écurie du domaine Delval. C’était une grande bâtisse en bois sombre, adossée à une colline. Des hennissements résonnaient entre les murs, accompagnés de l’odeur chaude du foin et du cuir. Un chien noir la suivit du regard, sans aboyer.
— T’es la fille McLaughlin? lança une voix derrière elle.
Elle se retourna.
Nathan.
Il portait une veste matelassée et des gants de cuir. Ses yeux la détaillèrent sans émotion.
— Mon père a dit que tu venais filer un coup de main. T’as déjà bossé dans une écurie ?
— Non, admit-elle.
— Alors t’écoutes, tu poses pas trop de questions, et tu touches pas aux chevaux sans qu’on te le dise.
Charmant.
— Bien noté, répondit-elle sèchement.
Il lui indiqua la réserve à foin, lui montra comment remplir les abreuvoirs, comment éviter de se faire mordre par les plus nerveux. Pas un mot de plus que nécessaire. Pas un sourire. Il la traitait comme une ado en stage d’observation, invisible et inutile.
Et pourtant, Clara s’accrocha. Elle s’appliqua, suait sous l’effort, et ignora ses remarques brèves et ses silences pesants. Elle ne voulait pas lui plaire / enfin, c’est ce qu’elle se répétait. Elle voulait comprendre ce qu’il y avait derrière cette façade froide, cette distance blessante.
Une heure plus tard, alors qu’elle pliait une couverture de selle, elle l’entendit murmurer à son cheval :
— Faut croire qu’elle tiendra pas plus de deux jours, la petite princesse de la ville…
Clara releva la tête, les joues en feu.
— Tu veux parier là-dessus ? lança-t-elle.
Il leva un sourcil, surpris. Puis, pour la première fois, un sourire fugace /presque moqueur/ effleura ses lèvres.
— On verra bien.
Et elle sut, à cet instant précis, que quelque chose venait de commencer. Quelque chose de trouble. De tenace. Et peut-être… dangereux.
Vous avez de la chance je suis courageuse aujourd’hui j’ai fait deux chapitre mais maintenant je suis crevée 😂🫠
Est ce que les chapitres sont assez long ? 🧐(Je fais un peu plsu de 550 mots par chapitre mais je sais pas si ça suffit je me rend pas compte)
Bon j’arrête pour aujourd’hui bisous ♥️
Les jours suivants défilèrent avec une lenteur propre aux lieux sans horloge. Clara se leva chaque matin avant le soleil, tiraillée entre la rudesse des tâches à l’écurie et l’étrange tension qu’elle sentait flotter dans l’air dès que Nathan entrait dans une pièce. Il ne parlait toujours pas beaucoup, mais il ne l’ignorait plus. Pas complètement.
Un mardi, alors qu’elle balayait les allées entre les boxes, il s’approcha d’elle, un licol à la main.
— Tu peux m’aider à tenir Apache ?
Elle acquiesça. Le cheval, une jument pie au regard anxieux, tapait du sabot. Nathan s’approcha lentement, lui murmurant quelque chose d’inaudible. Clara tendit la longe. La bête tourna la tête, hennit faiblement, mais se laissa finalement faire.
— Pas mal, dit-il en attachant la bride.
— Elle est souvent nerveuse comme ça ? demanda Clara.
— Depuis l’accident, ouais.
Elle fronça les sourcils.
— Quel accident ?
Il se tut un instant, les yeux fixés sur la jument.
— Elle a éjecté un cavalier y a trois mois. Un môme de treize ans. Fracture du bassin.
Clara blêmit. Nathan haussa les épaules.
— Les chevaux, c’est pas des peluches. Faut les respecter.
Puis il s’éloigna.
Ce soir-là, Clara monta jusqu’au grenier de la ferme de son père. Elle y cherchait une vieille veste chaude, mais elle tomba sur une boîte en carton marquée « Été 2009 ». À l’intérieur, des photos cornées, des lettres, et un carnet jauni.
Elle s’assit dans la poussière et feuilleta.
Une photo la fit s’arrêter. On y voyait deux fillettes, à peine âgées de six ou sept ans, sur des poneys. L’une, c’était elle. L’autre… avait les mêmes yeux sombres que Nathan.
Derrière la photo, une inscription : « Clara & Élise – stage d’équitation – Domaine Delval »
Clara sentit un frisson lui courir le dos.
— Papa ! cria-t-elle en redescendant.
Il mit quelques secondes à répondre, la bouche pleine de soupe.
— Oui ?
— J’ai trouvé une photo. J’étais au domaine Delval, moi ?
Il posa sa cuillère.
— Ah. Oui. Un été seulement. Tu avais adoré ça. Tu t’étais liée d’amitié avec la fille Delval… Élise. Une vraie tornade, celle-là.
— Pourquoi tu m’en as jamais parlé ?
Il haussa les épaules.
— Ta mère préférait oublier cette période. Il y a eu… des histoires. Rien de très clair. On a arrêté les visites après un incident. Je crois qu’Élise avait eu un accident aussi.
Clara sentit sa gorge se nouer.
— Elle est toujours là-bas ?
— Non… Non, elle est morte, Clara.
Le silence tomba. Seules les flammes dansaient encore dans la cheminée.
— Un incendie. Il y a six ans. On n’en a jamais su plus. Les Delval n’en parlent jamais.
Cette nuit-là, Clara ne dormit pas. Elle pensait à Nathan, à son regard dur, à ce cheval qui avait blessé un enfant… Et à cette sœur qu’on ne mentionnait jamais.
Quelque chose clochait. Et maintenant qu’elle avait mis le doigt dessus, elle ne pouvait plus faire marche arrière.
Le chapitre 3: l’intrigue commence😎 (c’est pas de fou mais bon et il est pas très long mais bon). Si vous avez des suppositions ou des propositions pour la suite vous pouvez me les dire (j’ai déjà écrit la suite dans mes notes mais je peux ajuster avec vos idées😉)
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