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Notre Vu (Tome 1)

Chapitre 1 : Une rentrée pas comme les autres

Le lycée *Notre Vu* se dresse au sommet d’une colline entourée d’arbres anciens, comme protégée du reste du monde. Son architecture mêle le charme de l’ancien — pierres blondes, grandes fenêtres à vitraux, escaliers en colimaçon — à des touches modernes presque discrètes. Un vieux clocher surplombe le bâtiment principal, et certains affirment qu’il sonne même quand personne ne le touche.

L’intérieur est vaste, presque labyrinthique. Les couloirs semblent parfois changer de direction, et certaines outes restent toujours fermées. La bibliothèque est immense, silencieuse, et remplie de livres rares que personne ne sait vraiment d’où ils viennent.

La cour centrale, avec sa grande fontaine en pierre, est un lieu de passage et de rencontres. Le soir, quand la lumière baisse, des ombres dansent sur les murs, comme si le passé de l’école n’était jamais vraiment parti.

Tout dans Notre Vu semble cacher quelque chose — et Amélia ne va pas tarder à le découvrir.

La brume du matin enveloppait doucement le portail en fer forgé du lycée *Notre Vu*. Amélia, 16 ans, les mains serrées autour des bretelles de son sac, regardait l’imposant bâtiment avec un mélange d’angoisse et de curiosité. C’était son premier jour, et quelque chose en elle lui murmurait que cette rentrée serait tout sauf ordinaire.

Elle inspira profondément et passa les grilles. Le gravier crissait sous ses pas tandis que les autres élèves, déjà regroupés par affinités, discutaient, riaient, ou consultaient nerveusement leur emploi du temps. Elle reconnut quelques visages : *Manon*, joyeuse et toujours entourée ; *Max*, sportif et un peu moqueur ; *Arthur*, discret, collé à son livre. Puis, il y avait *Mirabelle et Esther*, inséparables, perchées sur un muret en train de chuchoter. *Mirco*, fidèle à lui-même, faisait des blagues à *Natacha*, qui levait les yeux au ciel. Au fond de la cour, *Anastasia*, solitaire et mystérieuse, tapotait sur son téléphone pendant que *Félix*, à bout de souffle, arrivait en courant, son casque autour du cou.

Mais une silhouette retint particulièrement son attention. Assis seul sur un banc, les yeux levés vers les tours de l’établissement, *Oscar* semblait détaché du monde. Les rumeurs allaient bon train sur lui : certains disaient qu’il parlait aux murs, d’autres qu’il avait vu des choses que personne ne voulait croire. Amélia n’avait pas peur. Au contraire, elle était intriguée.

Lorsque la cloche sonna, elle suivit le flot d’élèves dans les longs couloirs aux murs tapissés de cadres anciens. Chaque pas résonnait étrangement, comme si le lycée lui-même les observait.

En entrant dans la salle 3A, son cœur battit plus fort. Tous les regards se tournèrent un instant vers elle. Il restait une seule place libre : juste à côté d’Oscar. Elle hésita. Il leva à peine les yeux vers elle, mais son regard était profond, presque inquiet. Comme s’il savait déjà quelque chose qu’elle ignorait.

Elle s’assit.

« T’as fait le bon choix, » murmura-t-il, à peine audible.

Amélia le fixa, surprise. Mais avant qu’elle ne puisse répondre, la professeure entra. La journée commençait.

Et ce qu’Amélia ignorait, c’est que *Notre Vu* allait changer sa vie.

𝑻𝒐 𝒃𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒊𝒏𝒖𝒆𝒅

Chapitre 2 : La salle aux portraits

La journée passa lentement, rythmée par les présentations habituelles et les consignes de rentrée. Mais pour Amélia, rien ne semblait ordinaire. Tout dans l’établissement dégageait une ambiance étrange : les couloirs semblaient s’allonger, les fenêtres laissaient filtrer une lumière trop pâle pour l’heure, et certains escaliers grincaient comme s’ils respiraient.

À la pause de midi, Amélia suivit Manon et Max jusqu’au réfectoire. Ils l’accueillirent sans difficulté, contents d’avoir une nouvelle dans le groupe. Arthur les rejoignit, silencieux, un livre sous le bras. Tout le monde parlait du lycée, des profs, et des "zones à éviter" comme le couloir nord du troisième étage, ou encore la vieille salle aux portraits. Personne ne savait vraiment ce qu’il s’y passait. Tout juste quelques chuchotements sur des tableaux qui changeraient d'expression quand on les regarde trop longtemps.

— C’est des histoires pour faire peur aux nouveaux, lança Max avec assurance.

Mais Oscar, qui s’était installé seul à une autre table, leva brièvement les yeux. Amélia sentit un frisson. Il avait entendu. Et il savait quelque chose.

Plus tard, à la sortie des cours, Amélia décida de ne pas rentrer tout de suite. Elle erra dans les couloirs presque déserts. Son regard se posa sur une porte à demi entrouverte. Une plaque en laiton presque effacée indiquait : *Salle des Fondateurs*.

Curieuse, elle poussa la porte.

La salle était sombre, silencieuse, couverte de poussière. Des portraits géants, anciens, bordés d'or terni, couvraient les murs. Dix visages figés, dont certains semblaient la suivre du regard. Amélia sentit son cœur s’accélérer. Elle s’approcha du tableau central. Un homme à la barbe grise, les yeux perçants, la fixait. Soudain, un murmure, à peine perceptible, glissa dans l’air :

— Tu n’es pas la première.

Elle recula d’un pas, paniquée.

— Il faut sortir de là, dit une voix derrière elle.

Oscar. Il était là, comme s’il l’avait suivie depuis le début.

— Qu’est-ce que c’était ? demanda Amélia, la gorge serrée.

— Ce lycée garde des choses. Des souvenirs. Des échos. Et certains ne veulent pas qu’on les réveille.

Il s’approcha du tableau central et posa la main sur le cadre.

— Lui, c’est Alaric de Vu. Le fondateur. Il a bâti cet endroit... pour protéger quelque chose. Ou quelqu’un. Personne ne sait vraiment.

— Et les autres ?

Oscar haussa les épaules.

— Ils ont tous disparu. Un par un.

Un silence pesant s’installa.

— Tu ne devrais pas revenir ici, dit-il enfin.

Puis il sortit.

Amélia resta encore quelques secondes, le regard planté dans celui du portrait. Cette fois, elle en était sûre : l’homme souriait. Un sourire discret. Inquiétant.

Elle quitta la pièce, referma la porte derrière elle et nota l’emplacement dans son carnet.

 *Salle des Fondateurs. Interdit. À explorer.*

Elle sentait que tout commençait à peine.

𝑻𝒐 𝒃𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒊𝒏𝒖𝒆𝒅

...Salut tout le monde, n'oubliez pas de laisser des commentaires pour me dire comment vous trouverez cette histoire...

Chapitre 3 : Le carnet d’Esther

Depuis sa découverte de la Salle des Fondateurs, Amélia ne pensait plus à rien d’autre. Le visage du portrait, les paroles murmurées, l’attitude d’Oscar… tout cela l’obsédait. Elle passa la nuit à griffonner des hypothèses dans un vieux carnet noir, récupéré dans un tiroir chez elle. Elle y traçait des plans du lycée de mémoire, notait des noms, des lieux, des impressions.

Le lendemain, elle entra dans la cour les yeux fatigués mais l’esprit en alerte. Elle chercha Oscar du regard, mais il était introuvable. En revanche, elle aperçut *Esther*, seule pour une fois, assise dans l’ombre d’un arbre. D’ordinaire toujours collée à Mirabelle, elle semblait pensive, presque inquiète.

Amélia hésita, puis s’approcha.

— Salut… Tu es Esther, c’est ça ?

La jeune fille leva les yeux, surprise, puis hocha la tête.

— Tu voulais me parler ? demanda-t-elle, un peu distante.

— Je… je voulais savoir… Tu connais la Salle des Fondateurs ?

Esther la fixa quelques secondes. Un léger frisson la parcourut.

— Tu y es entrée ?

Amélia acquiesça lentement. Esther baissa les yeux.

— Alors il faut que je te montre quelque chose.

Sans un mot de plus, elle se leva et entraîna Amélia à l’écart, derrière le bâtiment administratif. Là, dans une fissure du mur, elle tira une petite boîte métallique rouillée. Elle l’ouvrit lentement, révélant un carnet en cuir brun, usé.

— C’était à ma sœur. Elle était ici, à Notre Vu, il y a trois ans. Elle a disparu sans laisser de trace.

Le cœur d’Amélia manqua un battement.

— Disparu ?

— Officiellement, elle a « fugué ». Mais moi je sais que c’est faux. Elle écrivait tout dans ce carnet. Et juste avant qu’elle ne disparaisse, elle parlait souvent de cette salle… et d’Oscar.

Amélia ouvrit le carnet. L’écriture était nerveuse, serrée. Des mots revenaient souvent : *"cercle"*, *"clef"*, *"les visages bougent"*, *"Oscar ment"*, *"ne pas leur faire confiance"*.

— Pourquoi elle parlait d’Oscar ?

Esther croisa les bras, hésita, puis répondit :

— Il était déjà ici. Il est dans ce lycée depuis… au moins cinq ans. Et il n’a pas changé. Pas vieilli. Pas bougé. Toujours dans la même classe. Comme figé dans le temps.

Un long silence s’installa.

— Il est peut-être coincé lui aussi, murmura Amélia.

Elle rangea le carnet dans son sac. Il fallait qu’elle en sache plus. Et pour cela, elle devait reparler à Oscar. Ce soir.

***

À la fin des cours, Amélia se précipita dans le vieux bâtiment administratif. Elle savait qu’Oscar y traînait parfois, près des salles oubliées. En tournant au coin d’un couloir, elle le trouva, assis par terre, adossé à un mur.

— On doit parler, dit-elle fermement.

Oscar leva les yeux. Il semblait fatigué. Triste, même.

— Tu as trouvé le carnet, hein ?

Amélia resta figée.

— Tu savais qu’il existait ?

Il hocha lentement la tête.

— Elle aussi avait vu des choses. Et elle a voulu aller trop loin. J’ai essayé de l’en empêcher… mais c’était trop tard.

— Qu’est-ce que tu caches, Oscar ? Qui es-tu vraiment ?

Il ne répondit pas tout de suite. Puis, dans un souffle :

— Je suis ici depuis longtemps. Trop longtemps. Et je n’ai pas le droit de partir.

Il se leva.

— Cette école est un piège. Un cycle. Tous les dix ans, elle choisit quelqu’un. Quelqu’un qui voit ce que les autres ignorent. Quelqu’un comme toi.

— Et toi ? Tu es quoi, alors ? Une victime ? Un gardien ?

Oscar la regarda avec une tristesse profonde.

— Je suis celui qui doit veiller. Jusqu’à ce que quelqu’un rompe le cycle.

Il sortit une clé en cuivre de sa poche. Petite, ancienne, gravée d’un symbole étrange.

— Si tu veux comprendre ce qui se passe ici, va à la bibliothèque. Demande le *livre que personne ne veut lire*.

Puis, sans un mot de plus, il disparut dans le couloir, comme s’il se fondait dans les murs.

Amélia, seule, serra la clé dans sa main. Le mystère venait à peine de commencer. Et déjà, elle sentait que la vérité serait bien plus dangereuse qu’elle ne l’imaginait.

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