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BEYOND THE SEAL

Chapitre 1 :

Chapitre 1 — L’Inaccessible Forêt

Dans un coin du monde que nul homme ne connaît, loin des royaumes et des cités battues par le vent, une forêt vivait cachée, enveloppée dans un voile de silence et de lumière. Cette forêt n’était pas comme les autres. Elle semblait flotter entre deux mondes, suspendue dans une dimension secrète que le temps lui-même semblait respecter.

Les arbres immenses, aux troncs épais et noueux, s’élevaient vers le ciel comme des sentinelles silencieuses. Leurs feuilles, d’un vert profond et presque luminescent, chuchotaient des secrets anciens que seuls les esprits de la forêt pouvaient entendre. La mousse recouvrait le sol comme un tapis doux, et les rivières coulaient doucement, chantant des mélodies oubliées depuis longtemps.

Au cœur de cette forêt, pieds nus sur la mousse fraîche, marchait un garçon aux cheveux blancs comme la neige éternelle. Ses yeux, d’un blanc pur, semblaient capturer la lumière de la lune et la refléter en silence. Il s’appelait Bel.

Bel avançait lentement, en parfaite harmonie avec ce lieu qui l’avait vu grandir. Chaque pas qu’il faisait semblait caresser la terre, comme s’il voulait s’imprégner de chaque souffle de vie autour de lui. Il ne connaissait pas son passé, ni ses origines, mais il portait sur sa peau des tatouages mystérieux — des sceaux anciens gravés avec précision, marquant ses poignets, ses chevilles, son bras droit et un anneau lumineux flottant au-dessus de son front.

Ces tatouages n’étaient pas simplement décoratifs. Ils enfermaient un pouvoir immense, un secret que même Bel ne pouvait encore comprendre. Pour lui, ils étaient juste des marques, un mystère dont il ressentait parfois la lourdeur sans en connaître la signification.

Le vent soufflait doucement entre les feuilles, apportant avec lui le parfum humide de la terre et la fraîcheur des rivières. Autour de lui, des lucioles scintillaient comme de petites étoiles vivantes, illuminant la pénombre de la forêt. Bel aimait cet endroit, même s’il ne comprenait pas toujours les murmures que les arbres semblaient lui adresser.

Les animaux ne le craignaient pas. Un renard roux s’approcha, ses yeux brillants remplis de curiosité et de douceur. Un hibou, perché sur une branche haute, l’observait silencieusement, ses grands yeux ronds reflétant la lumière argentée de la lune. Bel leur adressa un sourire tendre, un sourire qui en disait long sur la solitude douce dans laquelle il vivait.

Il était seul, mais jamais vraiment seul. La forêt était sa maison, son refuge, son univers tout entier.

Parfois, quand la nuit tombait et que la rivière murmurait sous la lumière des étoiles, Bel fermait les yeux et laissait venir un souvenir lointain, fragile comme un souffle.

Il se revoyait bébé, blotti dans un berceau de bois et de feuilles, regardé avec amour par deux silhouettes floues. Il ne pouvait pas distinguer leurs visages, seulement sentir leur présence chaleureuse et protectrice. Ils portaient des tatouages semblables aux siens, mais ces marques étaient différentes : de larges anneaux bleus, flottant doucement autour de leurs corps comme des couronnes invisibles, symboles d’un pouvoir divin.

Bel ne comprenait pas ce que cela signifiait, mais au fond de son cœur, il sentait que ce pouvoir les dépassait tous, un secret enfoui qui un jour pourrait se révéler.

Le garçon ouvrit les yeux, les murmures de la forêt reprenant leur chant ancien. Il inspira profondément, prêt à continuer son chemin dans ce monde mystérieux qui était tout ce qu’il connaissait.

 

Chapitre 2 : ce que le vent lui dit

La lumière du matin filtrait à travers les feuilles épaisses, découpant des formes dansantes sur le sol recouvert de mousse. Bel était déjà éveillé, assis au bord de la rivière, les pieds dans l’eau fraîche, les mains posées sur ses genoux.

Il aimait ce moment précis : l’instant où la forêt se réveillait doucement.

Les oiseaux lançaient leurs premiers chants, le vent glissait entre les branches, et les lucioles de la nuit disparaissaient une à une, comme si elles rentraient chez elles.

Bel ferma les yeux. Il n’y avait aucun danger ici.

Aucune voix pour lui ordonner, aucun regard pour le juger.

Et pourtant… quelque chose, en lui, murmurait qu’il n’était pas né pour cette paix.

Il leva lentement le bras droit, observant les marques noires qui s’enroulaient autour de sa peau.

Elles n’étaient pas douloureuses. Pas lourdes.

Mais elles étaient là. Toujours.

Silencieuses. Dormantes.

Il avait essayé, plusieurs fois, de comprendre leur sens.

Il avait plongé ses bras dans l’eau, posé ses mains sur les pierres anciennes de la forêt, même parlé aux esprits qui habitaient les vieux troncs.

Mais les sceaux restaient muets.

Et pourtant, il savait, au fond de lui… qu’ils retenaient quelque chose d’immense.

« Vous ne m’appartenez pas… pas encore, » murmura-t-il.

Il regarda son reflet dans l’eau.

Ses cheveux blancs tombaient en mèches légères sur son visage calme.

Ses yeux, clairs comme du cristal, ne portaient aucun souvenir d’enfance.

Juste un vide ancien. Une attente.

Bel n’avait jamais quitté la forêt.

Il n’en connaissait même pas les limites.

À ses yeux, il n’y avait que cette dimension verte, ce ciel changeant, ces animaux sages et doux.

Il n’avait jamais vu de châteaux. Jamais entendu de chants de guerre.

Mais parfois, dans ses rêves, il entendait des voix qu’il ne comprenait pas…

Des voix d’un autre monde.

Il ne savait pas ce qu’était l’amour d’un père.

Mais il se souvenait du regard de sa mère, ou de ce qu’il pensait être sa mère : un visage flou, noyé dans la lumière, avec un sourire plein de paix.

Elle peignait. Toujours. Des fleurs, des visages, des symboles.

Un pinceau à la main, un tatouage lumineux sur le front.

Un anneau flottant.

L’image revenait parfois, entre le sommeil et le réveil.

Et chaque fois, le cœur de Bel se serrait sans savoir pourquoi.

Il posa une main sur sa poitrine.

Quelque chose approchait. Il ne savait pas encore quoi.

Mais le vent, ce matin-là, portait une voix différente.

Une note étrangère, presque brisée.

La forêt, elle aussi, semblait écouter

Bel se leva lentement, la rosée collant à ses pieds nus. Il marcha sans bruit entre les troncs, comme s’il flottait. Un grand cerf s’approcha sans peur, ses bois brillants de lumière dorée. Bel posa doucement sa main sur son museau, et l’animal ferma les yeux.

« Je suis comme vous, » pensa-t-il. « Libre… mais lié à quelque chose d’invisible. »

Il leva les yeux vers le ciel.

Un frisson lui parcourut l’échine.

Un oiseau noir venait de passer.

Un oiseau qu’il n’avait jamais vu ici.

Et dans ses ailes, Bel ressentit une chose qu’il n’avait jamais connue :

le pressentiment.

Mot de l’auteure

Bel ne sait pas qui il est, mais la forêt, elle, le sait.

Ses marques dorment encore…

Mais le silence commence à changer.

Chapitre 3 : Le sang silencieux

Chapitre 3 — Le Sang Silencieux

À l’autre bout du monde, loin des arbres bienveillants et des lucioles paisibles, un royaume se dressait, fier et ancien, bâti sur des siècles de pouvoir, de guerre… et de mensonges.

Le palais royal, au cœur de la cité, brillait sous les derniers rayons du soleil. Mais dans ses couloirs d’or et de marbre, tout n’était que jeu de pouvoir, jalousies invisibles, et haines héréditaires.

Dans l’aile est du château, un garçon marchait seul dans une grande salle vide. Il avait treize ans, portait une tunique fine aux broderies argentées, et ses yeux, dorés comme des pièces anciennes, semblaient voir bien plus que son âge ne le laissait croire.

Il était le fils du roi, mais pas le premier.

Son nom n’était murmuré que par quelques serviteurs fidèles, et les courtisans évitaient de le croiser.

Car il était le second héritier, fils d’une reine morte trop tôt, effacée par les intrigues d’une concubine ambitieuse qui avait mis au monde le premier prince.

Et ce premier prince… voulait le trône tout entier.

Le jeune garçon savait. Il savait qu’on le regardait de travers.

Il savait que son frère, plus âgé, ricanait dans l’ombre, sous les dorures.

Et il savait surtout que sa propre vie pesait peu dans les décisions de la cour.

Mais il ne fuyait pas.

Pas encore.

Ce jour-là, il avait quitté le palais par une porte arrière, pour aller voir les chevaux, comme il le faisait parfois.

Il avait besoin d’air. De calme.

De silence, loin des regards.

Mais le silence, ce jour-là, était piège.

Un bruissement.

Une ombre.

Puis une douleur fulgurante dans le dos.

Une flèche.

Silencieuse. Précise.

Son souffle se coupa. Il chancela.

Ses jambes tremblèrent.

Il vit un pan de ciel, un morceau de nuage.

Puis l’eau.

Il tomba dans la rivière qui longeait les murailles.

Le courant l’emporta sans résistance, comme une plume dans le vent.

---

« Il est tombé. »

« Mort. »

« Personne ne le saura. »

Deux hommes restèrent un instant au bord de l’eau, cachés par les arbres.

L’un d’eux rangea lentement son arc, satisfait.

Puis ils disparurent, comme si rien ne s’était passé.

---

Le garçon flottait.

Entre deux mondes.

Son sang teinta l’eau d’un rouge pâle.

Mais ses yeux restaient ouverts, figés sur le ciel.

Il ne pensait pas à la douleur.

Il pensait au dernier sourire de sa mère.

À ses cheveux sombres.

À ce halo étrange qu’elle portait autrefois au front.

Comme… une couronne de lumière.

---

Et la rivière l’emporta.

Loin du palais.

Loin des complots.

Vers un lieu inconnu de tous.

Vers la forêt.

Mot de l’auteure

Il ne suffit parfois que d’une flèche pour renverser un destin…

Mais certaines chutes ne brisent pas — elles réveillent.

Ce garçon qui tombe n’est pas faible.

Et celui qui l’attend, sans le savoir, n’est pas ordinaire.

Deux mondes vont se frôler,

Deux âmes vont se rencontrer.

Et ce n’est que le début.

Merci de continuer à marcher à mes côtés dans cette histoire.

Je vous invite à écouter le silence… car c’est souvent là que naissent les grandes vérités.

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