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Kaïxen : L’Héritier De L’Ombre

Chapitre 1 – L’Enfant Sans Lien

« Certains naissent avec la lumière. D'autres... avec un vide. »

Les tambours de guerre résonnaient encore dans les souvenirs des anciens. Le sol portait les cicatrices de l’ancien cataclysme, et le ciel refusait de sourire à la Cité d’Argonos — capitale du royaume de l'Éther.

Dans un quartier oublié, entre les ruines des anciens temples élémentaires, un enfant ouvrit les yeux. Il ne pleura pas. Il ne cria pas.

Kaïxen naquit sans aura. Sans feu. Sans eau. Sans vent. Sans pierre. Sans lumière.

Un vide pur.

Un néant silencieux.

— « Cet enfant… n’a aucun lien élémentaire. C’est une erreur. Un accident. », murmura le prêtre en reculant.

Les prêtresses cachèrent leur effroi. Sa mère, une jeune exilée aux cheveux blancs, serra l’enfant contre elle. Les marques noires sur son bras gauche — des runes anciennes — semblaient pulser au rythme du cœur de Kaïxen.

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🕯 13 ans plus tard…

Kaïxen avait grandi dans la boue et le mépris. À Argonos, chaque enfant est testé à ses 13 ans pour être assigné à une Confrérie Élémentaire.

Mais lui… encore une fois, le cristal ne réagit pas.

— « Tu es un poids mort, Kaïxen… Un sans-élément. Tu fais honte à l’Académie. », cracha le Maître Urran.

Kaïxen fixait le sol. Son poing saignait. Ce jour-là, quelque chose en lui se fissura.

Il ne répondit pas. Il quitta l’enceinte sans un mot, les regards dans son dos brûlant plus fort que le feu lui-même. Les élèves ricanèrent, mais lui, il n’avait plus la force de ressentir la colère. Il n’avait que ce vide.

Cette nuit-là, il rêva.

Un désert sans fin. Un ciel noir. Des milliers de mains tendues vers lui. Puis une voix.

> « Héritier du Vide… Tu n’es pas sans pouvoir. Tu ES le pouvoir que ce monde redoute. Réveille-toi… mon sang coule en toi… »

Un œil rouge s’ouvrit dans le ciel onirique. Une silhouette encapuchonnée tendit la main.

Kaïxen avança… et la toucha.

Il se réveilla en sursaut, haletant, couvert de sueur.

Et là… sur son bras gauche…

Un symbole noir incandescent brillait, comme gravé au fer dans sa chair.

Il tomba à genoux, tremblant. Ce n’était plus un rêve. Quelque chose en lui… venait réellement de s’éveiller.

Ses doigts tremblaient, mais il ne sentait plus la peur. Il ressentait autre chose… une présence froide, ancienne, comme si une force oubliée venait de reprendre place en lui.

Une silhouette l’observait dans le miroir fissuré de sa chambre. Ce n’était pas lui… pas entièrement. L’ombre dans la glace avait les yeux rouge sang, et un sourire cruel, presque compatissant.

— « Ce monde t’a rejeté, Kaïxen… mais moi, je t’ai choisi. Tu es mon réceptacle. Mon héritier. »

Le garçon recula d’un pas. Il se cogna contre le mur. La voix résonnait toujours, dans son esprit, dans ses veines.

Un éclair noir jaillit soudain de sa paume. La pierre au sol se fendit. La marque sur son bras pulsa une dernière fois… puis disparut.

Kaïxen comprit une chose : plus rien ne serait comme avant.

🩸 Chapitre 2 : La Lame et le Murmure

“Quand le sang s’éveille, l’ombre danse. Et dans le silence… quelque chose appelle.”

La pluie giflait les toits de pierre de Kaïrei. Kaïxen avançait, capuche sur le front, son regard chargé d’un orage ancien.

Les rumeurs de la Prophétie du Sixième Élément se répandaient, et son nom revenait dans toutes les bouches : "le garçon maudit", "l’enfant de la faille", "le rejeté de la lumière".

— Tu devrais rentrer, murmura une voix dans le vent.

Kaïxen s’arrêta. Cette voix…

Elle ne venait ni d’en haut, ni d’en bas, mais de l’intérieur de lui-même.

Il ferma les yeux. Une vision apparut :

Un champ de guerre. Des corps. Des flammes noires. Et une épée plantée dans un trône d’os.

Il se réveilla en sursaut. Ce n’était pas un rêve. C’était un souvenir… d’un avenir possible.

La nuit recouvrait Kaïrei d’un voile de cendres.

Sous la pluie, Kaïxen marchait, silencieux, comme une ombre fuyant la lumière.

Un feu froid brûlait en lui.

Depuis quelques jours… il entendait des murmures.

Un soir, cette voix fut plus forte.

> — Kaïxen… ton heure approche.

Il s’arrêta.

Autour de lui, le monde semblait suspendu.

Le ciel, lourd. L’air, électrique.

Même la pluie s’était figée.

Un vieil homme sortit d’un coin d’ombre, enveloppé d’une cape rapiécée.

Son œil était aveugle, mais son aura… immense.

— Tu entends l’appel, pas vrai ?

— C’est en moi… mais je ne le comprends pas.

— Alors suis-moi. Une lame t’attend. Elle connaît ton nom mieux que toi-même.

---

Ils traversèrent la forêt de Nissho, où les arbres pleurent des cendres.

Kaïxen ressentait chaque pas comme une marche vers l’inconnu.

Le sol vibrait sous ses bottes.

Une présence l’appelait.

Dans une grotte noire, taillée par le temps et les regrets,

reposait une épée figée dans la roche, entourée de symboles anciens.

Elle brillait faiblement. Comme si elle… respirait.

Comme si elle attendait.

> — Je suis Vernith. Ton âme me reconnaît.

— Je ne suis qu’un garçon perdu.

— Non. Tu es l’élu du néant. Tu portes le poids d’un monde qui ne sait pas encore trembler.

Kaïxen posa sa main sur le manche.

Un éclair noir le traversa.

Il cria.

Son bras fut marqué de veines rouges.

Son œil gauche s’embrasa.

Et son cœur… s’ouvrit à quelque chose d’ancien.

Il tomba à genoux, haletant.

La pluie reprit. Mais cette fois, elle ne le trempait plus.

Elle l’évitait, comme si l’univers entier reconnaissait sa mutation.

— Tu viens de briser ton propre destin, dit le vieillard.

— Alors je suis enfin libre ?

— Non… Maintenant, tu appartiens à l’Ombre.

Kaïxen se releva.

Sa main tenait Vernith, et la lame vibrait comme une bête.

Derrière lui, une statue se fissura.

Un œil rouge s’ouvrit dans la pierre.

> Quelque chose… s’était éveillé.

Et il n’y aurait plus de retour.

Un vieillard s’approcha. Un ancien, borgne, avec des doigts brûlés par la magie.

— Kaïxen… ton aura tremble comme une bête enchaînée. Tu sens l’appel, pas vrai ?

— ...Qui êtes-vous ?

— Un simple éclaireur. Le monde change. Et toi, tu es un déséquilibre vivant.

Il tendit un parchemin.

Un symbole y brillait : un cercle brisé par une griffe.

> Le Sceau d’Ezharon.

Le nom interdit. Le cauchemar que même les dieux ont tenté d’oublier.

Chapitre 3 – L’appel du Sang Noir

Le vent hurlait sur la cime des arbres. Les feuilles noircies par l’hiver tombaient comme des lames silencieuses sur le sol pierreux de la Forêt d’Abyssia. Kaïxen avançait, capuche rabattue, le regard tendu vers la lumière bleutée d’un ancien autel. Il était seul, mais il sentait l’ombre d’un autre marcher dans ses pas.

Son bras gauche, celui qui portait la marque de l’Ogre, vibrait. Ce tatouage vivant, fait de veines noires et de racines d’ébène, s’étendait lentement jusqu’à son épaule. Chaque pulsation était comme une morsure dans son âme.

— Tu sens ça, murmura-t-il. Le sang noir... il m’appelle encore.

Une voix résonna dans sa tête. Grave, ancienne, inhumaine :

> « Kaïxen... l’éveil approche. Le chaos sommeille en toi. Ouvriras-tu la porte ? »

Il s’arrêta net. Devant lui, une silhouette encapuchonnée l’attendait. Des corbeaux tournoyaient autour de cette ombre. Ses yeux rouges luisaient comme deux braises dans la nuit.

— Tu es Kaïxen, dit l’inconnu. Fils de l’exilé. Porteur de l’ogre.

— Qui me parle ?! cria Kaïxen en dégainant sa lame noire.

— Je suis le Gardien de l’Autel. Je veille sur ceux qui portent la malédiction. Et toi... tu es celui qu’on redoute.

Kaïxen sentit la colère monter. Pas contre l’inconnu. Contre lui-même. Contre ce sang étrange qui lui donnait une force terrifiante, mais qui rongeait sa raison.

— Si tu me connais... alors tu sais ce que j’ai fait. Je ne suis pas un héros. Je suis un monstre.

L’ombre sourit.

— Non. Tu es un équilibre. Tu es celui qui porte l’héritage des deux mondes. L’homme... et l’ogre.

D’un geste, l’ombre dévoila l’autel. Une dalle ancienne, recouverte de symboles oubliés. Et au centre... une dague d’onyx, posée sur un crâne d’enfant.

— Prends la lame, Kaïxen. Réveille l’ombre. Libère-toi... ou reste faible à jamais.

Kaïxen trembla. Ses mains brûlaient. Il avait juré de ne jamais tuer à nouveau. Mais le monde ne lui offrait plus de paix. Juste des choix impossibles.

Il avança. Lentement. Comme si chaque pas l’arrachait à son humanité.

Il saisit la dague.

Un cri déchira le ciel. Son œil droit devint noir, ses veines se gonflèrent. Le tatouage prit vie, se transformant en griffes éphémères.

— AAAAAAHHHHH !

Un souvenir lui revint. Sa mère, mourante, lui murmurant :

> « Tu ne seras jamais seul, Kaïxen. Même dans l’ombre... tu es lumière. »

Il se redressa. Le Gardien recula, surpris.

— Non... je ne serai pas ton pantin, murmura Kaïxen.

Il planta la lame dans sa propre paume. Le sang jaillit. Noir comme le néant. Mais pur.

— J’absorberai cette ombre. Je ne la fuirai plus. Mais elle ne me dominera pas.

Le sol trembla. L’autel explosa dans une pluie de cendres. Les arbres s’inclinèrent. Et dans le silence revenu, Kaïxen se tenait debout. Plus fort. Moitié homme, moitié ogre. Entier.

Son voyage ne faisait que commencer. Mais pour la première fois... il choisissait sa voie.

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