Un soir de printemps, tout allait bien, la journée était magnifique. Namika venait à peine de s’installer avec sa famille au nord du Japon après leur déménagement. Les cerisiers en fleurs bordaient les ruelles tranquilles, et une douce brise faisait frémir les rideaux de sa chambre encore nue.
Assise au bord de la fenêtre, elle observait le paysage inconnu. Tout lui semblait calme… presque trop calme. Soudain, un bruit étrange venant du vieux temple en contrebas attira son attention. Une faible lueur brillait entre les arbres. Intriguée, elle décida de s’y rendre discrètement. Ce qu’elle y découvrirait allait changer sa vie à jamais…
Namika descendit silencieusement les escaliers, prenant soin de ne pas réveiller ses parents. Elle enfila son manteau léger et sortit dans la nuit parfumée. Les grillons chantaient doucement, et seule la lumière au loin guidait ses pas.
Arrivée près du vieux temple, elle remarqua que la porte en bois, habituellement fermée, était entrouverte. Une lumière bleutée pulsait doucement de l’intérieur, comme un cœur vivant. Elle poussa la porte, qui grinça longuement… et découvrit une pièce vide, à l’exception d’un petit miroir ancien posé au sol.
Lorsqu’elle s’en approcha, son reflet la regarda… mais ne bougea pas comme elle. Le miroir semblait vivant. Puis une voix douce murmura :
*« Tu es la dernière. L’équilibre du monde dépend de ton choix. »*
Namika recula, le cœur battant. Était-ce un rêve ? Ou venait-elle de franchir une frontière entre deux mondes ?
Après avoir vécu cela, Namika poussa un grand cri, les yeux écarquillés par la peur. Aussitôt, tout s’effaça. Elle se retrouva brusquement dans son lit, haletante, trempée de sueur. La chambre était calme, baignée par la lueur pâle de la lune.
Elle se redressa lentement, réalisant que ce n’était qu’un rêve… ou du moins, c’est ce qu’elle pensait. Pourtant, en baissant les yeux, elle aperçut quelque chose d’étrange sur sa table de chevet : un petit miroir ancien, exactement le même que dans son rêve.
Son cœur s’arrêta une seconde.
*Était-ce vraiment un rêve ? Ou un appel… vers quelque chose de plus grand ?*
Alors, alertés par le cri de Namika, ses parents accoururent, les visages marqués par l’inquiétude.
— *Namika, que se passe-t-il ?* s’écria sa mère en ouvrant brusquement la porte.
La jeune fille, encore tremblante, pointa le miroir du doigt sans dire un mot. Son père s’approcha et le prit dans ses mains.
— *Ce miroir… tu l’as trouvé où ?* demanda-t-il, intrigué.
Namika secoua la tête :
— *Je ne sais pas… Il était là à mon réveil… mais je l’ai vu… dans mon rêve.*
Un silence lourd tomba. Ses parents échangèrent un regard discret. Quelque chose dans leurs yeux trahissait plus que de la surprise… peut-être une peur enfouie.
— *Ce miroir appartenait à ta grand-mère*, dit lentement sa mère. *Elle aussi avait fait... des rêves étranges.*
Namika sentit un frisson la traverser. Ce n’était peut-être que le début d’une histoire bien plus ancienne…
Les parents de Namika, rassurés qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar, la prirent doucement dans leurs bras. Sa mère caressa ses cheveux tout en murmurant :
— *Ce n’était qu’un mauvais rêve, ma chérie. Tu es en sécurité maintenant.*
Son père posa le miroir sur la commode et lui adressa un sourire apaisant.
— *Essaie de te rendormir. Demain, tu découvriras ton nouveau quartier. Tu verras, tout ira bien.*
Namika hocha doucement la tête. Rassurée par leur présence, elle s’allongea sous sa couverture. Ses parents quittèrent la chambre, refermant la porte dans un silence paisible.
La pièce retrouva son calme. Le miroir, discret, reflétait la lumière de la lune. Namika ferma les yeux… mais au fond d’elle, elle savait que ce rêve n’était peut-être que le commencement.
Le lendemain matin, Namika se leva lentement, encore troublée par les images de la nuit. Le rêve lui paraissait réel, trop réel. Mais elle secoua la tête, décidée à ne plus y penser.
— *Ce n’était qu’un rêve*, se murmura-t-elle en s’habillant. *Ici, tout est nouveau. Tout peut changer.*
Elle descendit prendre son petit déjeuner, salua ses parents avec un sourire forcé, puis sortit découvrir son nouveau quartier. Les rues étaient calmes, les visages inconnus mais accueillants.
Namika n’aspirait plus qu’à une chose : *se reconstruire*. Se faire des amis, rire à nouveau, et surtout… *laisser son passé derrière elle*.
Namika dit au revoir à ses parents après avoir pris son petit-déjeuner, puis enfourcha son vélo pour partir à la découverte de la ville. Le soleil du matin baignait les rues d’une lumière dorée, et l’air frais emplissait ses poumons d’un sentiment de liberté.
Elle pédalait tranquillement, observant les petites boutiques, les enfants jouant près d’une fontaine, et les cerisiers bordant les trottoirs. Tout semblait paisible — peut-être même trop paisible.
Alors Namika s’arrêta devant une petite boutique colorée, attirée par l’odeur sucrée qui s’échappait de l’entrée. Sur la vitrine était écrit en lettres joyeuses : *"Douceurs d’enfance"*.
À l’intérieur, elle aperçut ses bonbons préférés, ceux qu’elle n’avait plus goûtés depuis son ancienne ville. Ses yeux brillèrent un instant de nostalgie.
Elle entra, et la clochette au-dessus de la porte tinta doucement. Une vieille dame souriante l’accueillit :
— *Bienvenue, jeune fille. Tu sembles aimer les bonbons autant que moi.*
Namika sourit timidement. Elle se sentait soudain un peu chez elle.
Mais alors qu’elle s’approchait du comptoir, elle aperçut de nouveau *le même symbole étrange*, gravé discrètement sur une boîte en bois derrière la vendeuse…
Intriguée par ce signe, Namika s’approcha doucement et demanda à la vieille dame :
— « Excusez-moi, mais qu’est-ce que ce signe gravé sur cette boîte ? »
La vieille dame se retourna lentement vers Namika, son regard empreint de mystère.
— « Ah, tu as remarqué cela, petite. Ce symbole appartient à une ancienne tradition de notre région, une marque de protection et de chance. »
Elle fit une pause, puis ajouta d’une voix douce mais grave :
— « Beaucoup l’ignorent aujourd’hui, mais ce signe veille sur ceux qui le respectent. Peut-être que ton arrivée ici n’est pas un hasard… »
Namika sentit un frisson parcourir son dos. Elle se demanda si ce signe avait un lien avec son étrange rêve de la nuit précédente.
Toujours intriguée, Namika reprit timidement :
— « Je suis désolée de vous déranger encore, mais… qu’est-ce que c’est exactement ce symbole ? »
La vieille dame sourit doucement, puis lui expliqua :
— « C’est le signe du phénix légendaire, le gardien des traditions et des pouvoirs puissants de notre région. »
Elle baissa un peu la voix, comme pour révéler un secret :
— « La légende raconte qu’un nouveau gardien sera choisi dès son arrivée ici, quelqu’un destiné à protéger cet héritage. Mais aujourd’hui, beaucoup de gens n’y croient plus… »
Namika sentit son cœur battre plus fort. Était-elle cette personne dont parlait la légende ?
Juste après, la vieille dame rit doucement et dit :
— « Pourquoi te raconter tout ce remue-ménage ? De toute façon, ce ne sont que des légendes, des histoires qu’on raconte… Pourquoi perdre ton temps ? »
Puis, elle tendit les bonbons que Namika avait demandés. Elle sourit chaleureusement, et Namika sortit de la boutique, un peu songeuse, mais avec ses bonbons en main.
Juste après, Namika reprit son vélo et continua sa balade à travers les rues animées de la ville, le cœur rempli de curiosité et d’une légère pointe d’émerveillement face à ce mystérieux symbole du phénix.
Elle arriva dans un parc et découvrit la beauté de cette ville quand soudain un jeune homme la heurta accidentellement.
Namika perdit légèrement l’équilibre, mais le jeune homme la rattrapa juste à temps.
— *Oh pardon !* dit-il en reculant. *Je ne t’ai pas vue venir !*
— *Ce n’est rien*, répondit Namika en souriant timidement. *Je regardais les arbres, je n’ai pas fait attention non plus.*
— *Tu n’es pas d’ici, n’est-ce pas ?* demanda-t-il, intrigué.
— *Non, je viens d’emménager avec ma famille. Je découvre un peu la ville.*
— *Bienvenue alors ! Je m’appelle Riku. Et toi ?*
— *Namika.*
Ils échangèrent un regard complice, puis Riku ajouta avec un sourire :
— *Tu veux que je te montre les coins sympas du parc ?*
— *Avec plaisir*, répondit Namika.
Et c’est ainsi qu’un nouveau lien commença à se tisser…
Par la suite, alors qu’ils marchaient côte à côte dans les allées du parc, Namika sortit son petit sachet de bonbons et le tendit à Riku avec un sourire :
— *Tu en veux ? Ce sont mes préférés. La dame de la boutique m’en a parlé comme d’un trésor local.*
Riku prit un bonbon, un peu surpris.
— *Merci ! Oh, ceux-là ? Ma grand-mère en achetait quand j’étais petit. On dit qu’ils portent chance, tu savais ?*
Namika sourit, intriguée :
— *Encore une légende ?*
— *Ici, on vit avec les légendes,* répondit-il en riant. *Mais qui sait ? Peut-être qu’elles sont vraies…*
Le vent souffla doucement, comme si le destin venait d’écouter leur échange.
Tout d’un coup, le ciel s’assombrit. Le vent se leva, et les premières gouttes de pluie commencèrent à tomber.
— *Oh non, on dirait que l’orage approche*, dit Riku en levant les yeux.
— *Oui… je pense qu’il vaut mieux rentrer*, répondit Namika en remettant ses bonbons dans son sac.
Ils se regardèrent un instant, un peu déçus de devoir se quitter si vite.
— *On se reverra, hein ?* demanda Riku avec un léger sourire.
— *Oui. Je suis sûre qu’on se recroisera très bientôt*, répondit Namika avec assurance.
Puis, chacun repartit de son côté, sous la pluie fine, avec au fond du cœur *la certitude qu’un lien venait de naître*.
Namika se demanda, en sentant la pluie glisser doucement sur ses joues, si finalement cette ville n’était pas faite pour elle.
Elle pédalait d’un rythme léger, comme quelqu’un qui venait de découvrir un trésor caché. Le cœur rempli de joie, le regard tourné vers l’horizon, elle souriait seule, sans raison apparente, mais avec la sensation profonde que *quelque chose de beau venait de commencer*.
Sans qu’aucune raison précise ne l’y pousse, Namika prit soudain son père et sa mère dans ses bras, les serrant fort contre elle.
Avec un sourire rempli de tendresse, elle leur dit simplement :
— *Je vous aime, mes parents chéris.*
Ses parents, un peu surpris, ne comprirent pas tout de suite ce qui se passait. Mais sans rien dire, *ils ressentirent exactement la même chose qu’elle* : un moment pur, sincère, comme si un fil invisible venait de les unir encore plus fort dans cette nouvelle aventure.
Puis, doucement, ses paupières se fermèrent. Le sommeil prit le contrôle, l’enveloppant comme une couverture douce et silencieuse.
Dans ses rêves, le parc réapparut, le ciel s’éclaircissait, et Riku était là, souriant.
Sans un mot, mais avec un sentiment étrange de paix, *Namika s’endormit le cœur léger*, portée par cette journée qu’elle n’était pas prête d’oublier.
Tard dans la nuit, Namika avait du mal à trouver le sommeil. Elle se leva doucement, descendit à la cuisine et se servit un verre de lait bien frais.
Alors qu’elle s’apprêtait à remonter dans sa chambre, sous la lumière éclatante de la pleine lune, *une ombre surgit près de la fenêtre*. Prise de panique, elle lâcha presque son verre et courut se cacher derrière le mur.
Le cœur battant, elle jeta un œil par la fenêtre… et là, elle le vit : *le phénix*, majestueux, brillant d’une lueur dorée, planant silencieusement dans le ciel.
Mais aussitôt, elle secoua la tête, se frotta les yeux… et l’oiseau légendaire avait disparu.
— *Ce n’était qu’une illusion… juste un rêve éveillé,* murmura-t-elle, tentant de se rassurer.
Pourtant, au fond d’elle, *quelque chose lui disait que ce qu’elle avait vu était bien réel*.
Deux semaines plus tard, l’année scolaire avait commencé. Les journées devenaient plus fraîches, les feuilles des arbres commençaient à jaunir doucement… *le printemps laissait place à l’automne*.
Namika, en uniforme, marchait désormais chaque matin jusqu’au lycée, un cartable sur le dos et des pensées pleines de mystère.
Malgré les cours et la routine qui s’installaient, *elle n’avait jamais oublié le symbole du phénix, ni ce qu’elle avait vu cette nuit-là.* Et chaque jour, elle se demandait : *était-ce le hasard, ou le début d’un destin qui se révélait lentement ?*
FIN DU PREMIER CHAPITRE
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