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Les Cendres D’Étheria

Chapitre 1 : L’odeur du sang

Le ciel d’Étheria n’était plus qu’un voile épais de cendres mêlées à une brume grise et suffocante, un spectre de ce qu’il avait été autrefois. La cité flottante, autrefois joyau d’une magie ancestrale, était devenue un monstre de pierre et de fer, rongé par la corruption et le désespoir. Ses tours élancées se dressaient telles des griffes noires, griffant la voûte plombée, tandis que dans les ruelles étroites des bas-quartiers, les ombres jouaient avec les âmes brisées.

Nyrah marchait sans un bruit, son capuchon serré autour de la tête, une silhouette frêle dans l’océan de ténèbres. Son regard sombre s’accrochait à chaque éclat, chaque souffle, chaque signe d’hostilité qui pouvait jaillir d’un coin oublié. Elle connaissait les rues comme le creux de sa main, mais aujourd’hui, quelque chose était différent. L’air lui-même semblait saturé d’une menace invisible. Une odeur âcre flottait, piquante et métallique, une odeur que son instinct ne pouvait ignorer : l’odeur du sang.

Elle s’arrêta un instant, glissant ses doigts glacés le long du mur couvert de mousse noire. Les traces de pourriture et de déchéance s’insinuaient dans chaque fissure, chaque pierre. La cité était un cadavre à ciel ouvert, mais c’était ici que Nyrah avait grandi, qu’elle s’était cachée, que sa douleur avait pris racine. Une douleur qu’elle portait comme une cicatrice vivante, une marque indélébile que les regards des autres ignoraient soigneusement.

Mais ce soir, l’odeur de sang n’était pas celle d’une bête blessée au loin. Elle venait d’un cri étouffé qui s’était propagé sous la voûte des ruines. Nyrah se figea, ses sens en alerte. Quelque chose de terrible venait de se produire, quelque chose qui brisait le silence oppressant de ce quartier oublié. Elle hésita, puis s’engagea dans une allée obscure, les pavés luisant sous une pluie fine et froide.

Au cœur de la ruelle, la lumière vacillante d’une lanterne révélait un corps étendu, une femme à la peau pâle et aux cheveux dénoués, le visage figé dans une expression de terreur. Une marque étrange, gravée à même la chair de son cou, déformait la peau comme une cicatrice brûlante. Nyrah sentit une boule remonter dans sa gorge : c’était un rituel, une signature. Les Élus avaient leurs rites noirs, et ce symbole n’augurait rien de bon.

— Qui t’a fait ça ? murmura-t-elle, agenouillée près du corps, la magie empathique vibrant en elle, captant les dernières émotions, les derniers échos d’une vie suspendue.

Le silence lui répondit, lourd et glaçant. Le souffle s’était arrêté. Seule restait la trace d’une souffrance profonde, une douleur transmise à travers la chair, tissée dans le sang.

Nyrah comprit alors que cette mort n’était pas un hasard. Quelque chose ou quelqu’un voulait envoyer un message. Et dans ce message, elle sentait le poison de la trahison et la colère des puissants.

Elle se redressa brusquement, un frisson la parcourant. Quelque chose se mouvait dans l’ombre, une silhouette rapide, fuyante, mais consciente d’être observée. Nyrah eut un éclair d’adrénaline. Elle détestait être suivie, surveillée, elle qui fuyait depuis si longtemps. Pourtant, ce soir, elle ne pouvait se permettre de fuir.

« Montre-toi », lança-t-elle, la voix ferme malgré la peur qui nouait son ventre.

La silhouette hésita un instant, puis s’avança dans la lumière défaillante. C’était un homme, jeune, au regard dur, marqué par la fatigue et la culpabilité. Sa tenue noire, déchirée à plusieurs endroits, portait les stigmates d’une bataille invisible.

— Tu n’aurais pas dû venir ici, murmura-t-il, le souffle court.

Nyrah ne répondit pas. Elle sentait, sous cette rencontre fortuite, le poids d’un destin cruel. Cet homme n’était pas un simple passant. Il était lié à cette ville comme elle l’était à ses blessures.

— Je suis Kaël, dit-il enfin, un soldat de l’ordre, chargé de traquer les fauteurs de troubles.

Un frisson parcourut Nyrah. Kaël. Ce nom, elle l’avait entendu murmuré dans les tavernes, dans les marchés, avec une peur respectueuse. Un homme implacable, loyal aux Élus, porteur d’une justice brutale.

— Et toi ? demanda-t-il, ses yeux cherchant les siens dans l’obscurité.

— Nyrah.

Un silence tendu s’installa entre eux, comme si l’air lui-même retenait son souffle. Kaël jeta un regard au corps sans vie.

— Cette marque… Ce rituel… Ce sont les Élus. C’est la guerre des puissants qui recommence, murmura-t-il.

Nyrah hocha la tête, le poids de l’héritage pesant lourdement sur ses épaules. Elle cachait un secret, un secret qui pouvait la tuer si jamais il était révélé. Une malédiction portée par son sang, celle d’une ancienne lignée d’Élus exterminée pour avoir osé défier l’ordre.

Kaël s’approcha lentement, ses yeux se plissant.

— Je vais enquêter. Mais ne t’approche pas, Nyrah. Ce monde n’est pas fait pour toi.

— Peut-être que c’est justement pour ça que je dois agir, répondit-elle, la voix tremblante mais résolue.

Il recula, ses traits se durcissant.

— Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques. Ces meurtres sont le signe que quelque chose d’obscur se réveille. Et je ne te laisserai pas tomber, même si je dois te traquer.

Leurs regards s’accrochèrent, un mélange étrange de défi et de reconnaissance, comme si deux âmes perdues se retrouvaient dans ce chaos.

Puis, un bruit sec, un craquement, brisa l’instant. Dans la ruelle voisine, une explosion de verre et un cri rauque déchirèrent la nuit.

Kaël saisit la main de Nyrah, la tirant à l’abri derrière un tas de débris.

— Reste là, dit-il, les muscles tendus.

Le danger venait de se rapprocher, et Nyrah sentit son cœur battre la chamade. La nuit d’Étheria ne faisait que commencer, et déjà, le sang coulait à nouveau, réveillant les ombres d’un passé trop lourd.

Dans ce monde brisé, chaque souffle était une lutte, chaque regard une menace. Et Nyrah, fille des bas-fonds, allait devoir choisir : se cacher à jamais dans l’ombre ou affronter la lumière brûlante qui menaçait de tout consumer.

Alors que les pas se rapprochaient, et que la lanterne tremblotait dans le vent glacial, un dernier murmure s’éleva, presque inaudible.

— Le jeu commence.

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Qui est l’assaillant ? Quel secret cache Nyrah qui la place au centre d’une machination plus grande qu’elle ? Pourquoi Kaël, l’agent du pouvoir, semble-t-il prêt à risquer sa loyauté pour elle ? Le lecteur est invité à plonger dans cette nuit lourde de promesses et de dangers, à explorer les profondeurs d’Étheria où le sang et la magie se mêlent dans un équilibre instable.

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Chapitre 2 – Nyrah, fille de l’ombre

La nuit étendait ses ailes d’encre sur Étheria, enveloppant les ruelles tordues des bas-quartiers dans un manteau de silence lourd et d’ombres mouvantes. Là où les lampes mourantes projetaient des éclats vacillants, la cité flottante semblait respirer une douleur ancienne, une douleur qu’on murmurait à voix basse, mais qui grondait au cœur de chaque pierre fissurée, dans chaque regard fuyant.

Nyrah Velyn avançait sans bruit, ses pas feutrés glissant sur les pavés brisés comme une ombre parmi les ombres. Sa silhouette svelte se fondait dans la pénombre, et ses yeux, d’un vert profond presque luminescent, scrutaient les recoins d’une vigilance instinctive. Elle connaissait ce labyrinthe comme la paume de sa main. Chaque fissure, chaque recoin, chaque souffle du vent portait une mémoire – une mémoire de souffrance, de perte, et de secrets enfouis.

Mais plus que tout, Nyrah portait en elle le poids d’un secret qui la consumait de l’intérieur. Une lignée maudite, celle des Velyn, ceux que les Élus avaient voulu effacer de la surface d’Étheria. Son sang était un poison, une réminiscence d’un temps révolu, un fragment dangereux de vérité que le pouvoir voulait oublier.

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La solitude d’une survivante

Assise au bord d’une fontaine à moitié détruite, Nyrah caressa doucement la surface de l’eau stagnante. Elle ferma les yeux un instant, laissant s’échapper un soupir étouffé. Le murmure lointain des arbres-mémoire pleurant les morts dans le vent semblait résonner avec sa propre douleur. Ces arbres, ces témoins silencieux du passé, étaient pour elle des confidents muets, seuls êtres à comprendre la profondeur de son exil intérieur.

Une brûlure familière irradiait de sa poitrine — ce n’était pas une blessure physique, mais le poids des souvenirs. Les visages d’ancêtres oubliés, les cris étouffés de l’innocence volée, la trahison suintant de chaque recoin de sa mémoire. Chaque nuit, ces fantômes la hantaient, tandis que le jour ne lui offrait que la froideur d’un monde indifférent.

Elle avait appris à dissimuler sa magie, à taire ses dons de guérisseuse, à étouffer la lumière qu’elle portait en elle, par peur d’attirer les chasseurs, par peur de replonger dans la tourmente. Les Élus, avec leur arrogance et leur cruauté, avaient juré d’éradiquer toute trace de sa famille. Nyrah était devenue un fantôme, une fille de l’ombre, condamnée à errer entre deux mondes : celui des puissants, et celui des oubliés.

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Le poids du passé

Un frisson la parcourut soudain. Elle ouvrit les yeux, son regard fixé sur une silhouette qui se découpait à l’entrée d’une ruelle adjacente. Kaël. Ce nom avait une saveur amère, une promesse de conflits et de secrets. Soldat des Élus, traqueur désigné pour éliminer toute menace, et pourtant, il portait en lui des démons qu’elle entrevoyait parfois, à travers des éclairs furtifs d’humanité.

Elle se rappela leur première rencontre — un face-à-face chargé de méfiance et de douleur. Kaël avait vu en elle une ennemie, un danger, mais il y avait eu ce moment, cette fissure dans son armure, où l’espoir semblait poindre, fragile et incertain.

Nyrah détourna le regard, reprenant son chemin vers son refuge, une vieille bâtisse délabrée où elle vivait recluse. Là-bas, dans l’obscurité, elle pouvait enfin s’abandonner à ses pensées, à ses cauchemars. Elle s’installa dans un fauteuil usé, la pièce faiblement éclairée par une bougie. Sur la table, un carnet ouvert révélait des croquis, des symboles, des notes sur la magie empathique qu’elle tentait de maîtriser — cette capacité unique à transformer la souffrance en lumière, mais qui la consumait à chaque fois un peu plus.

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Le poids de la honte

Un bruit soudain la fit sursauter. Elle se leva d’un bond, ses muscles tendus comme un arc prêt à décocher. Mais ce n’était qu’un rat, fuyant dans l’obscurité.

Elle se laissa retomber, le visage dans les mains. La honte la rongeait. Pas seulement celle de son passé d’abus, d’agression, de trahison — mais celle d’être l’héritière d’une lignée que tous voulaient oublier. Elle était née avec un fardeau, une marque invisible mais brûlante, celle d’une famille exterminée pour avoir osé défier l’ordre établi.

Chaque jour, elle luttait pour ne pas sombrer dans le désespoir. La magie qui coulait dans ses veines était à la fois un don et une malédiction. Si elle la laissait s’exprimer pleinement, elle risquait de s’effacer elle-même, consumée par la douleur qu’elle absorbait.

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Une visite inattendue

Un coup discret résonna à la porte. Nyrah retint son souffle, le cœur battant. Qui pouvait venir à cette heure ? Pas un allié, sûrement. Pas un ennemi non plus — ils ne s’embarrassaient pas de préambules.

Elle s’approcha lentement et ouvrit un petit interstice. Une silhouette encapuchonnée se tenait là, tremblante.

« Nyrah... » murmura une voix familière.

Elle reconnut Maître Elrik, son ancien mentor, un survivant de la purge des Velyn. Son visage était marqué par les ans et les épreuves, mais ses yeux brillaient d’une détermination implacable.

« Il faut que tu viennes avec moi. Le temps presse. Ils cherchent à t’éliminer... encore plus qu’avant. »

Nyrah hésita, le poids de la peur écrasant sa volonté. Mais au fond d’elle, une étincelle d’espoir — peut-être, enfin, la chance de rétablir la vérité.

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L’ombre des Élus

Alors qu’elle quittait son refuge, le silence de la nuit fut déchiré par un cri lointain, un cri qui semblait s’infiltrer dans chaque pore d’Étheria. Nyrah frissonna, consciente que ce cri annonçait une nouvelle tempête.

Les Élus, avec leur magie noire, puisaient dans la souffrance des Disparus, dans les cris des opprimés, pour alimenter leur puissance. Une alchimie perverse où la douleur humaine était la source même du pouvoir. Et Nyrah, en tant que guérisseuse, portait en elle la capacité de briser ce cycle — ou d’être écrasée par lui.

Elle tourna la tête vers les cieux obscurcis, où flottaient les tours d’ivoire de la cité haute, là où la noblesse des Élus menait ses intrigues. Le contraste avec les bas-fonds ne pouvait être plus cruel : en haut, l’éclat froid et artificiel, en bas, la pourriture et la survie.

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Rencontre avec le passé

Alors qu’ils avançaient vers un lieu secret, Maître Elrik lui parla de la mémoire oubliée des arbres-mémoire, de leur pouvoir à conserver les secrets des temps anciens, des rituels perdus qui pourraient réveiller la lumière enfouie dans leur monde.

« Nyrah, » dit-il doucement, « ton destin n’est pas seulement d’échapper à l’ombre. Tu portes la clé pour ranimer l’espoir. Mais pour cela, il faut d’abord affronter ce que tu as fui toute ta vie. »

Nyrah hocha la tête, sentant la terreur et la détermination se mêler en elle.

Elle comprenait que sa fuite était terminée.

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Le poids d’un héritage

À l’aube, alors que les premières lueurs perçaient l’horizon, Nyrah s’arrêta devant un arbre-mémoire, immense et noueux, dont les feuilles semblaient pleurer des gouttes argentées.

Elle posa la main sur son tronc rugueux et ferma les yeux. Une vague de souvenirs lui traversa l’esprit : les visages des siens, la pureté bafouée, la trahison des Élus, la promesse d’un renouveau.

Cette promesse, fragile et incertaine, brûlait désormais en elle comme une flamme ardente.

Elle n’était plus simplement une fille de l’ombre.

Elle était l’héritière des cendres, prête à rallumer la lumière.

**

Mais alors qu’elle se relevait, une silhouette encapuchonnée surgit des ténèbres, une lame scintillante levée vers elle.

Un souffle glacé traversa la nuit.

Et Nyrah sut, au plus profond d’elle-même, que le combat ne faisait que commencer.

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Fin du chapitre 2.

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Chapitre 3 : Les lois du silence

L’air lourd des bas-fonds d’Étheria s’alourdissait encore ce soir, épaissi par une brume grisâtre qui léchait les murs suintants des ruelles étroites. Le murmure constant des âmes errantes, perdues dans la survie quotidienne, formait une mélopée oppressante que seule Nyrah semblait entendre distinctement.

Assise dans l’ombre d’une alcôve dégradée, elle frottait délicatement les mains, tentant de calmer les tremblements qui la tenaillaient. Le contact du tissu usé contre sa peau, le murmure lointain des pas précipités, le souffle rauque d’un enfant qui pleurait quelque part au-delà des décombres — tout cela faisait partie de ce monde sourd, où la parole était devenue un luxe dangereux.

Nyrah connaissait trop bien les lois non écrites qui régissaient ce territoire maudit : les lois du silence. Celles qui étouffaient la vérité, qui tordaient les langues, qui écrasaient les cris sous des poids invisibles mais implacables.

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1. Un secret plus lourd que la peur

Depuis qu’elle avait franchi le seuil de cette cité en ruines, Nyrah portait en elle un secret qui la consumait lentement. Héritière maudite de la lignée Velyn, elle était l’ombre d’un passé que tous voulaient oublier — ou faire disparaître à jamais.

Elle avait appris, à travers les regards furtifs et les murmures sournois, que parler était un risque. Parler c’était appeler la colère des Élus, les juges impitoyables d’une société où le silence valait mieux que la vie. Un silence imposé par la peur, mais aussi par la trahison.

Un soir, alors que les ombres se faisaient plus épaisses, Nyrah s’était aventurée plus loin dans le labyrinthe des bas-quartiers. Elle avait croisé une bande de Disparus, leurs yeux cernés par la faim et le désespoir. Ils la dévisageaient avec une curiosité mêlée d’hostilité. Elle sentait que chacun d’eux portait une histoire brisée, une douleur trop grande pour être dite.

Mais c’était l’hostilité masquée par la résignation qui la frappait le plus. Un pacte tacite d’oubli, de silence imposé pour survivre, pour ne pas attirer l’attention des Élus et de leurs soldats.

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2. La magie de la parole tue

Dans Étheria, la magie était tout, et paradoxalement, c’était le silence qui régnait en maître. Le pouvoir des mots avait été réduit à néant, ou plutôt détourné. Les paroles prononcées n’étaient plus des actes de vie ou d’espoir, mais des armes, des chaînes invisibles qui enfermaient l’esprit.

Nyrah, elle, avait découvert un autre usage de la parole : la lecture silencieuse des douleurs enfouies, celle qui ne nécessitait aucun son, mais juste un regard, une caresse, un souffle. Sa magie empathique lui permettait de sonder les blessures cachées, de transformer le silence en lumière intérieure. Mais cette capacité était un fardeau qu’elle cachait au monde.

Elle avait vu trop de fois les conséquences de la parole révélée — arrestations, tortures, disparitions. Les Élus s’appuyaient sur la peur du silence pour maintenir leur domination, et Nyrah se savait une proie de choix.

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3. Une rencontre sous tension

Ce soir-là, alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre sa cachette, une présence se fit sentir dans l’ombre. Nyrah n’était pas dupe : elle avait croisé le chemin de Kaël, ce soldat taciturne et froid, dont la mission semblait claire comme le cristal — traquer les Disparus et tout ce qui menaçait l’ordre établi.

Kaël la fixa d’un regard perçant, où se mêlaient suspicion et une douleur indicible qu’elle devinait. Nyrah sut que le moindre mot échangé pourrait déclencher une tempête. Pourtant, sans un bruit, sans un geste agressif, leurs regards se croisèrent dans un silence lourd d’histoires inexprimées.

Elle comprit alors que Kaël n’était pas simplement un instrument du pouvoir, mais un homme lui aussi prisonnier des lois du silence.

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4. Le poids du non-dit

Au fil des jours, Nyrah sentit que les murs autour d’elle se resserraient. Les rumeurs couraient dans la ville, des histoires de meurtres rituels visant les Élus, des soupçons grandissants sur les Disparus et surtout sur elle. Elle comprenait que le silence imposé devenait un piège mortel.

Mais au-delà de la peur, c’était la honte qui la paralysait. La honte d’une lignée oubliée, celle des Velyn, qui avait tenté de restaurer l’équilibre entre magie et humanité, avant d’être anéantie par la brutalité des puissants.

Le silence était devenu une cage dorée, un étau autour de son cœur meurtri.

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5. La résistance des murmures

Pourtant, même dans l’obscurité, des voix s’élevaient, fragiles mais déterminées. Nyrah croisa un jour Syrel Haan, l’archiviste rebelle, qui lui glissa entre les doigts un manuscrit interdit, un fragment d’histoire secrète.

« Les mots sont des clés, » murmura-t-il, « même dans le silence, ils peuvent ouvrir les portes de la vérité. »

Cette rencontre éveilla en Nyrah une flamme nouvelle. Peut-être que la loi du silence pouvait être brisée, que la vérité enfouie sous les ruines pouvait reprendre vie.

Mais pour cela, il faudrait affronter la peur, la trahison, et peut-être même Kaël lui-même.

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6. Le dernier souffle d’une ombre

Le chapitre se termine sur une image poignante : Nyrah, seule face à un arbre-mémoire, ses larmes mêlées à celles de l’arbre qui pleurait les morts du passé. Un arbre dont les racines étaient nourries par les secrets et les douleurs d’Étheria.

Alors que les cendres du passé tourbillonnaient dans le vent nocturne, une silhouette s’approcha silencieusement derrière elle. Le souffle de la nuit portait avec lui le présage d’un affrontement inévitable.

Le silence allait-il enfin se briser ? Ou Nyrah allait-elle être consumée par les lois du silence, avalée par les ombres d’Étheria ?

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Notes pour la suite

Le chapitre doit garder une atmosphère de tension constante, mêlant introspection et action retenue.L’opposition entre Nyrah et Kaël se dessine ici clairement, avec une complexité émotionnelle croissante.Le thème du silence, de la peur et du poids des secrets est central, préparant la montée des enjeux.La magie organique de Nyrah, son empathie, et les mystères des arbres-mémoire commencent à se dévoiler.L’écriture alterne passages poétiques, descriptions immersives, et dialogues brefs mais chargés de sens.Le cliffhanger final incite à poursuivre vers le chapitre 4, « Kaël, soldat de l’ordre ».

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