Maélie ajusta la lanière de son sac sur son épaule et descendit les marches du bus scolaire en courant. Comme chaque matin, Arthur l’attendait au bout de la rue, adossé contre le vieux lampadaire qui grinçait au moindre coup de vent.

— Toujours en retard, Jones… lança-t-il avec un sourire moqueur.

Maélie lui tira la langue en arrivant près de lui.

— C’est toi qui arrives toujours trop tôt, Davis.

Ils éclatèrent de rire. C’était leur rituel, leur petite bataille de mots du matin. Depuis le collège, rien n’avait vraiment changé entre eux. Toujours les mêmes blagues, les mêmes regards complices, les mêmes fous rires.

En entrant dans le lycée, ils croisèrent plusieurs élèves, mais Maélie n’y prêta pas attention. Son monde à elle, à cet instant, se limitait à Arthur. Lui et son sourire un peu de travers quand il disait une bêtise, lui et sa façon de passer une main dans ses cheveux quand il était gêné.

Ils traversèrent la cour, direction leur salle de classe. Arthur lui prit son sac des mains, comme il le faisait souvent, pour l’embêter.

— Tu devrais alléger tout ça, sérieusement. On dirait que tu pars en vacances à chaque fois.

— Rends-moi ça, idiot ! protesta-t-elle en lui donnant un coup dans l’épaule.

Il rit, mais finit par lui rendre son sac.

Pendant les pauses, ils avaient leur coin préféré sous le grand chêne, au fond de la cour. Là où personne ne venait trop les déranger.

— T’as vu la tête de Mme Dupont en maths ce matin ? demanda Arthur, allongé dans l’herbe, les bras derrière la tête.

— J’ai cru qu’elle allait exploser, répondit Maélie en riant.

Arthur se tourna vers elle, son regard pétillant.

— On devrait lui offrir un punching-ball pour son anniversaire.

Maélie rit de bon cœur, le regardant, lui. Juste lui. Il avait ce don incroyable de la faire sourire même dans les pires journées.

Parfois, ils révisaient ensemble à la bibliothèque. Enfin… réviser était un grand mot.

— Davis, tu fais encore des avions en papier avec tes fiches de philo ? Soupira-t-elle en tentant de rester concentrée.

— Faut bien s’amuser un peu, non ? répondit-il en lançant son chef-d'œuvre en direction de la table voisine.

Maélie secoua la tête en souriant. C’était ça, Arthur. Imprévisible, drôle… et tellement lui.

Le soir, ils s’envoyaient des messages jusqu’à tard.

Arthur : Tu crois qu’il pleuvra demain ?

Maélie : Pourquoi ? Tu comptes venir en maillot de bain ? 😂

Arthur : Tu me connais trop bien...

Maélie : Toujours… le jour suivant... au lycée

Arthur demanda à maélie  "Tu crois qu'on sera toujours amis ? Même quand on sera vieux et ridés ?"

Arthur rit en balançant ses jambes au bord du muret du lycée. Ses yeux pétillaient, un mélange d'innocence et de malice qui faisait sourire Maélie à chaque fois.

— Toujours, promit-elle. Même quand on sera vieux... on s'échangera encore des secrets.

Leurs doigts se frôlèrent. Pas intentionnellement. Du moins, c'est ce qu'elle se disait. Depuis le collège, ils formaient un duo inséparable : devoirs, confidences, rêves d'adolescents... rien ne semblait pouvoir les séparer.

Ce jour-là, ils ne savaient pas encore que les promesses d'enfance sont parfois fragiles

"Ce fut le dernier été où Maélie put se convaincre qu'elle n'était qu'une amie pour lui."