^^^Journal d'Aelita, Entrée 1427 — 21h48^^^
^^^ ^^^
^^^Il y a une faille dans le cœur de Lyoko. Une brèche que nous n'avions jamais détectée jusqu'ici. Jérémie pense qu'il s'agit d'un sous-domaine abandonné, un vestige d'un vieux programme. Mais moi, je sens autre chose. Quelque chose de... vivant.^^^
...⸻...
Le laboratoire était plongé dans une lumière bleutée, les écrans clignotant lentement comme des respirations mécaniques. Jérémie tapait frénétiquement sur son clavier, tandis qu'Aelita, assise à ses côtés, observait la nouvelle interface qui venait d'apparaître.
— Tu es sûr que c'est une extension de Lyoko? demanda-t-elle.
— Non, avoua Jérémie. C'est ce qui m'inquiète. Ce code... ce n'est pas de XANA. Ni de moi. Ni de Franz Hopper.
L'interface ressemblait à un portail. Un simple cercle rouge pulsant au centre d'un vide noir. Et autour... des pixels dansants, des visages figés dans des sourires grotesques.
Ulrich et Yumi descendirent à leur tour dans le labo, alertés par le signal d'anomalie. Odd, bien sûr, était déjà là, mangeant un paquet de chips à moitié écrasé.
— On scanne ? demanda-t-il, une étincelle dans les yeux.
— Non, rétorqua Jérémie. On n'a aucune idée de ce qu'il y a là-dedans. Ça pourrait être un piège.
Mais déjà, Aelita s'était approchée de la console.
— Je reconnais ce type d'algorithme... C'est ancien, mais aussi très avancé. On dirait une simulation... d'un autre type. Presque comme une...
— Une émission pour fous ? fit Odd, en pointant une capture d'écran qui venait d'apparaître.
On y voyait une jeune fille clownesque, aux yeux paniqués. Un homme à la tête de chewing-gum coloré. Et une entité flottante, souriante, avec une canne et un chapeau haut de forme.
Un mot apparut sur l'écran :
"CIRCUS.PROTOCOL.ACTIVE"
...⸻...
Côté TADC — Système de Simulation Principal
Pomni courait. Encore. Toujours.
Les couloirs changeaient, les lois de la physique implosaient. Mais cette fois, quelque chose clochait davantage. Elle ressentait une présence étrangère, comme si un œil invisible l'observait de l'extérieur. Et Caine, pour une fois, était silencieux.
— Hey ! cria Jax, surgissant au détour d'un décor de western en carton. Tu sens ça aussi ?
— Quoi ? demanda Pomni, haletante.
— Y'a un trou dans le cirque. Quelqu'un essaie d'entrer... ou de sortir.
La toile du chapiteau trembla. Et soudain, une lumière bleue déchira le ciel artificiel.
Pomni eut à peine le temps de hurler que cinq figures tombèrent du vide numérique, atterrissant lourdement sur les sols instables du cirque. Des adolescents aux vêtements étranges, mais bien réels.
— Où... sommes-nous ? gémit Ulrich, se relevant difficilement.
— Pas Lyoko, souffla Aelita, en fixant les visages qui les entouraient.
Caine apparut dans une gerbe de pixels dorés, le sourire large et les bras ouverts.
— Mesdames et messieurs ! Quelle surprise inattendue ! De nouveaux invités dans notre petit monde sans sortie ! Il claqua des doigts. Bienvenue au Cirque Numérique !
...ΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩΩ...
C’est ma première histoire du genre donc s’il vous plaît, soyez indulgents! J’aime écrire des fanfictions mais je ne m’y connais pas vraiment en informatique… je risque donc de laisser passer quelques incohérences!
Ulrich fixa pendant quelques minutes le dentier parlant avant de saisir Aelita par la main, peu rassuré.
- Merci pour l'accueil mais... maintenant qu'on a vu, on va rentrer.
C'est à ce moment-là que la jeune fille pâlit.
- Oh mince...
- Quoi?
Elle gémit.
- Je sais où nous sommes... et c'est pas une bonne nouvelle...
Le samouraï fronça les sourcils.
- Quel genre de mauvaise nouvelle?
- Comme Caine l'a dit, on est au Cirque Numérique... la prison pour tout ceux qui ont créé XANA et pour ceux qui ont malheureusement mis les casques de réalité virtuelle qui permettent de coincer la conscience des gens dans le cirque... On ne peut pas partir d'ici.
Ulrich sentit ses jambes devenir molles. Il se retint au mur pour ne pas finir au sol.
- Jérémie ne peut pas nous aider...?
- Pas à ma connaissance, désolée. Cette prison a été créée pour être sans issue par mon propre père.
- Bien! les interrompit l'intelligence artificielle gérant le Cirque Numérique. C'est l'heure de l'aventure du jour et vous allez vous joindre à nous! Plus vite! Que tout le monde se presse!
Le sol vibra légèrement sous leurs pieds, et les néons au plafond se mirent à clignoter en rythme avec une musique de cirque grinçante, comme jouée par un orgue possédé. Ulrich jura entre ses dents alors qu'il entendait les premiers pas d'un public invisible, applaudissant et hurlant d'enthousiasme. Le dentier géant claqua ses mâchoires en riant.
— Une aventure... C'est quoi le niveau de dangerosité? demanda Ulrich, les muscles tendus.
Aelita ne répondit pas tout de suite. Son regard était fixé sur une grande arche lumineuse qui venait d'apparaître au fond de la pièce. Des lettres en pixels roses s'affichèrent au-dessus: « L'Épreuve du Miroir Fendu ».
— Génial, marmonna-t-elle. C'est une des zones les plus tordues du Cirque. Elle lit tes souvenirs... et les retourne contre toi. L'une des rares déjà programmées par Chessking, le créateur du Cirque Numérique... aussi le premier à y avoir été piégé. Les autres sont créés par l'IA en charge de ce monde.
— Super..., souffla Ulrich.
Avant qu'ils puissent protester, un système de rails surgit du plafond et deux harnais tombèrent brusquement sur leurs épaules, les soulevant légèrement du sol. Le dentier sautilla de joie.
— Et hop, deux nouveaux concurrents! Direction l'Épreuve! Soyez créatifs, survivants, c'est bon pour le public!
— Le public?! s'étrangla Ulrich. Il y a des gens qui regardent ça?!
— Bien sûr! siffla l'IA. Des millions d'yeux numériques, coincés ici comme vous. Certains depuis des années. D'autres... sont juste là pour le spectacle. YouTube adore vos aventures une fois que j'ai retiré les moments inintéressants et publié le tout en épisodes de 21 minutes!
- Il a raison, soupira Aelita, la monétisation permet de garder le supercalculateur actif et bien entretenu. Les prisonniers sont mentalement torturés et ça rapporte gros parce que personne ne sait qu'ils sont de véritables personnes.
L'Allemand en fut dégouté. Une véritable horreur et personne ne s'en apercevait.
Ils furent catapultés dans le tunnel lumineux. Ulrich avait à peine le temps de crier que déjà, le décor autour d'eux changeait.
Ils atterrirent violemment au milieu d'une immense salle de miroirs brisés. Les éclats au sol semblaient bouger d'eux-mêmes, renvoyant non pas leur reflet, mais des versions distordues d'eux-mêmes. Une Aelita au regard vide, les cheveux noirs de jais, fixait Ulrich à travers une glace fendue. À côté, un Ulrich vêtu de l'uniforme de XANA souriait froidement.
— C'est une simulation? demanda-t-il, sur ses gardes.
— Pas vraiment, dit Aelita à voix basse. C'est une interface mentale... ces reflets peuvent prendre forme. Et si tu n'affrontes pas ce que tu vois... tu restes coincé ici. Ou alors tu finis corrompu si tu craques sous la pression.
Le miroir devant Ulrich se mit à onduler. Son double franchit la surface avec lenteur, katana en main.
— On dirait que je suis ton adversaire... Ulrich Stern. Le vrai toi contre le faux... ou est-ce l'inverse?
Ulrich se mit en garde, son propre sabre apparaissant dans un flash lumineux. Il n'avait plus le choix.
— Si je dois me battre contre une version de moi-même pour sortir d'ici, alors viens. Mais sache une chose, dit-il en serrant les dents. Même dans une illusion... je me bats pour mes amis.
Le combat s'engagea dans une gerbe d'étincelles numériques. Les deux Ulrichs s'affrontaient avec une vitesse folle, les éclats de miroir explosant autour d'eux à chaque coup paré.
Pendant ce temps, Aelita faisait face à son double qui s'avançait avec lenteur, un sourire cruel aux lèvres.
— Tu crois vraiment pouvoir continuer à fuir ce que tu es? chuchota l'autre Aelita. Tu es la fille d'un monstre. Et tu as aidé à créer XANA. Tu n'es qu'un virus parmi les données.
Aelita recula d'un pas, mais se ravisa. Elle inspira profondément.
— Peut-être. Je n'étais qu'une enfant naïve. Mais je suis aussi celle qui a aidé à l'arrêter. Et je ne suis pas seule.
Elle leva les bras, et les miroirs autour d'elle se mirent à vibrer. L'énergie rose familière, celle de Lyoko, pulsa dans l'air. Son double recula à son tour, grinçant des dents.
— Tu veux me faire croire que tu as encore foi en toi? En Jérémie? En Ulrich?
— Je n'ai pas besoin d'y croire. Je le sais. C'est ça, la différence entre toi et moi.
Elle bondit en avant, ses bras se transformant en colonnes de données, qu'elle projeta vers son double. Le miroir explosa en un éclair.
De son côté, Ulrich reprenait le dessus. Il sentit la colère bouillonner en lui — contre XANA, contre cette prison, contre cette mascarade. Son double le chargea une dernière fois, et Ulrich canalisa toute son énergie dans une attaque tournoyante, tranchant à travers l'image.
Le double se dissipa, criant dans un éclat de pixels.
Un silence pesant retomba. Les deux adolescents se regardèrent, essoufflés.
— Tu crois que c'est fini ? demanda Ulrich.
— Pas vraiment. Ce n'était que la première salle, dit Aelita. Ce cirque est un labyrinthe mental... et chaque jour, une nouvelle épreuve.
Une voix surgit à nouveau, haut-parleur sournois:
— Bravo! Vous avez survécu à l'Épreuve du Miroir Fendu! Mais restez connectés, très chers invités, demain vous affronterez... vos pires regrets!
— Génial, grogna Ulrich.
Ils sortirent de la salle, et les couloirs se refermèrent derrière eux. Au loin, une silhouette étrange, semblable à un clown de verre fracturé, les observait.
Et dans un coin sombre du Cirque Numérique... un œil artificiel s'ouvrit.
Ulrich ouvrit les yeux dans un décor qui n'avait absolument aucun sens.
Le sol était fait de dalles de pixels flottants, comme s'ils étaient debout sur une mosaïque en train de s'effondrer. Le ciel — ou ce qui en tenait lieu — était un vaste rideau violet à pois géants qui clignotaient comme des ampoules en panne. Des statues molles de lapins à deux faces se tordaient dans tous les coins en riant, sans bouche visible.
— Non... non non non non, grogna-t-il. C'est encore pire qu'avant.
Aelita, à côté de lui, venait de récupérer ses esprits. Elle battit des cils, puis écarquilla les yeux.
— On est dans... la salle de spectacle du Couloir des Rires Déformés.
— C'est sensé être une salle de spectacle, ÇA ?!
Une voix tonitruante, caricaturale et amplifiée à l'excès, surgit du néant.
Elle avait la même énergie qu'un clown sous acide qui aurait gobé tous les scripts de show pour enfants en accéléré.
— MESDAMES ET MESSIEURS, ET TOUTES LES IDENTITÉS INTERSTICIELLES ENTRE LES DEUX! Bienvenue à votre Épreuve Numérique du Jour™! Aujourd'hui: affrontez vos rires les plus refoulés!
Rires gênants, rires nerveux, rires de façade! Ici, tout est une blague, même votre agonie!
Un rideau de confettis s'ouvrit brusquement, et une version grotesque d'Ulrich — en version cartoon avec des yeux en spirale et une tête immense — apparut sur scène. Il faisait des grimaces, riait comme un jeu télévisé des années 90, et se tordait dans tous les sens.
— Regarde-moi! dit la caricature avec une voix de canard. Je suis Ulrich, le samouraï bougon qui n'arrive même pas à dire à Yumi qu'il l'aime! BOUHOUHOU, QUEL GAG! AH AH AH!
Une foule invisible éclata d'un rire mécanique strident, comme un enregistrement trop compressé. Les sièges volants dans les airs claquaient d'eux-mêmes, comme s'ils applaudissaient avec frénésie.
Ulrich sentit la colère et la gêne monter d'un coup.
— Il se fout de moi?!
Aelita posa une main sur son bras.
— Calme-toi. Si tu réagis trop fort, il va s'alimenter de ça. Ce cirque veut qu'on perde le contrôle.
Mais déjà, une autre version d'Aelita surgissait sur scène. Elle était minuscule, avec une tête géante et une robe rose bonbon criarde. Elle tournait en rond en chantonnant avec une voix aiguë:
— Je suis la princesse de Lyoko! Mon papa a détruit la planète et j'envoie toujours tout le monde au casse-pipe pour me sauver! Mais c'est pas grave parce que j'ai des cheveux roses et que tout le monde m'aime! HA HA HA HA!
Ulrich serra les poings.
— Bon. Assez. Je le découpe ou on rigole jusqu'à ce que nos âmes explosent? Parce que je suis à deux doigts de...
Le sol s'ouvrit sous leurs pieds, les faisant tomber au centre de la scène. L'éclairage les mitrailla de projecteurs roses et verts, tandis qu'un carrousel en feu tournait dans le fond. Une armée de versions ridicules d'eux-mêmes avançait, tous en train de se moquer, rire, se plier de faux humour. L'un d'eux lançait des gâteaux à la crème. Un autre portait un t-shirt "Je suis un bug ambulant".
— ÉPREUVE ACTIVE: RÉAGISSEZ AVEC HUMOUR, OU PÉRISSEZ PAR LE RIRE. Indice: Ne surtout pas être drôle. Le public est capricieux.
— Ils se foutent de nous. C'est une épreuve de déconnexion de l'ego, murmura Aelita. Une torture par humiliation algorithmique.
— Donc si on rit, on perd?
— Non. Si on rit sincèrement... on gagne. Mais si on rit pour de faux, si on fait semblant, si on fuit le malaise... ça nous efface.
Ulrich leva les yeux. Un projecteur était braqué sur lui. Sa version ridicule s'approcha.
— Vas-y, Ulrich! Dis-nous une blague! Une bien bonne! Ou tu veux encore faire ton ado ténébreux? Allez, un sourire, un p'tit sourire!
Un silence pesant tomba.
Puis Ulrich inspira, haussa les épaules... et lâcha:
— D'accord. Pourquoi XANA n'a jamais trouvé l'amour?
Les clones s'arrêtèrent.
— Parce qu'il était... trop branché sur les mauvaises connexions.
Un petit rire. Puis deux. Puis un éclat, timide mais réel, dans le public invisible.
Aelita le regarda, bouche bée. Il haussa un sourcil.
— Ben quoi? Moi aussi je peux être cringe. C'est peut-être ça qu'ils veulent.
Elle sourit faiblement. Puis, s'avança et dit, d'un ton théâtral:
— Pourquoi Jérémie a mis un antivirus sur sa machine à café?
Ulrich répondit dans un demi-sourire:
— J'en sais rien.
— Parce qu'il voulait filtrer les bugs!
Le rire qui s'ensuivit secoua la scène. Un rire sincère. Réel. Pas le genre de rire moqueur, mais un rire libérateur, un peu absurde, un peu douloureux, mais vrai. Les clones commencèrent à trembler. Le décor fondit en confettis. Les sièges hurlèrent d'indignation en se dissolvant.
La voix du Cirque grinça dans les haut-parleurs:
— ...Inattendu. Non conforme. Déviance émotionnelle détectée. Réinitialisation.
— On a réussi? demanda Ulrich.
— Pour aujourd'hui, répondit Aelita. Mais demain... c'est une autre blague.
Ils furent aspirés par un tunnel en spirale de couleurs vomitives.
Et dans un coin du Cirque, une silhouette de pixels à l'œil unique observait... et rit d'un rire très humain.
Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!