Chapitre 1 : Rencontre sous haute tension

Le soleil se glissait paresseusement à travers les persiennes des bureaux, dessinant des rayons d’or sur le sol impeccable. Dans cet univers de verre et d’acier, tout semblait calculé, maîtrisé… sauf elle.

Léna venait d’arriver. Fraîche diplômée, l’envie de conquérir le monde dans les yeux, mais aussi cette légère nervosité qui ne la quittait jamais dès qu’elle passait la porte de cette grande entreprise.

À peine avait-elle déposé son sac sur le coin du bureau que la porte du bureau du PDG s’ouvrit brutalement, laissant apparaître un homme dont le regard glacé fit aussitôt frissonner l’air.

Kaël. Le genre d’homme qui commandait sans un mot, dont la présence seule imposait le respect – et un peu la peur. Ses cheveux noirs en bataille, son costume parfaitement taillé, sa mâchoire serrée… Il était tout ce que Léna aurait voulu fuir, et pourtant…

Leurs regards se croisèrent, et un frisson électrique parcourut l’échine de Léna.

— Vous êtes la nouvelle secrétaire ? demanda-t-il, sa voix grave comme un orage lointain.

Elle hocha la tête, incapable de décrocher ses yeux du sien.

— Oui, répondit-elle d’une voix un peu trop basse.

Kaël s’approcha, son regard perçant ne la quittait pas une seconde.

— Alors ne perdez pas de temps. Ici, on ne fait pas dans la demi-mesure.

Léna sentit son cœur battre plus vite, entre défi et fascination. Elle savait que cette rencontre marquait le début d’une bataille silencieuse, d’un jeu dont les règles lui échappaient encore.

Le destin, ce vieux farceur, venait de signer leur contrat.

Chapitre 2 : Secrets et non-dits

Les jours suivants, Léna plongea dans son nouveau rôle avec une énergie fébrile. Les couloirs de l’entreprise résonnaient de pas pressés, de murmures feutrés et de cliquetis de claviers. Mais ce qui la fascinait le plus, c’était ce bureau au bout du couloir, derrière une porte toujours fermée, là où Kaël régnait en maître.

Elle savait qu’elle ne devait pas s’y aventurer. Ce n’était pas son monde, celui des décisions lourdes et des secrets bien gardés. Pourtant, un après-midi, alors qu’elle cherchait un dossier urgent, elle trouva la porte entrouverte.

Curieuse malgré elle, elle jeta un coup d’œil à l’intérieur. Sur le bureau, un dossier marqué d’un sceau discret mais officiel. Ses mains tremblèrent un peu. Ce dossier n’était pas ordinaire, elle pouvait le sentir.

Un bruit derrière elle la fit sursauter. Kaël venait d’entrer. Son regard s’assombrit quand il vit ce qu’elle avait découvert.

— Ce n’est pas pour toi, souffla-t-il, la voix tendue mais contrôlée.

Léna recula, confuse et un peu effrayée.

— Je… Je ne voulais pas…

Il posa une main sur le dossier, le refermant doucement.

— Ici, chaque secret a son prix, Léna. Tu dois apprendre à choisir ce que tu peux voir, et ce que tu dois laisser dans l’ombre.

Elle croisa son regard, cherchant une faille, un indice, quelque chose qui expliquerait cette froideur. Mais il n’y avait que du mystère.

— Pourquoi tant de mystères, Kaël ?

Il esquissa un sourire triste.

— Parce que certaines vérités peuvent tout détruire.

Dans ce bureau, entre eux, un mur invisible se dressait, fait de non-dits et de promesses brisées. Léna comprit que sa mission ne serait pas juste d’organiser des rendez-vous ou de classer des papiers. Elle venait d’entrer dans un jeu dangereux, un contrat sans fin avec le destin lui-même.

Chapitre 3 : Premiers pas vers l’interdit

Les lumières de la ville se déployaient comme une mer d’étoiles artificielles au-delà de la baie vitrée du bureau de Kaël. Il était tard, bien plus tard que les heures habituelles de travail, mais dans cet espace suspendu entre ciel et béton, le temps semblait obéir à d’autres règles. La ville dormait, mais eux deux restaient éveillés, pris au piège d’un silence chargé d’une tension invisible.

Léna, assise devant son ordinateur, tentait de concentrer son attention sur le dossier que Kaël venait de lui confier. Mais ses doigts tremblaient légèrement, et son esprit était ailleurs. Chaque fois qu’elle levait les yeux, elle surprenait le PDG la regardant avec une intensité qui la déstabilisait. Ce regard n’était plus celui du patron froid et distant. Il portait une curiosité lourde de promesses, un désir qu’elle ne comprenait pas encore totalement.

— Léna, viens par ici, dit-il enfin, sa voix plus douce qu’à l’accoutumée.

Elle se leva, le cœur battant plus fort, et s’approcha de son bureau. Sur la table, des feuilles étalées, détaillant un projet confidentiel et risqué pour l’entreprise. Pourtant, ce n’était pas le contenu qui retenait toute son attention, mais la proximité de Kaël, cette aura qui semblait envelopper tout l’espace entre eux.

— Tu travailles tard, observa-t-il, comme une remarque personnelle plutôt qu’une simple constatation.

Elle esquissa un sourire fatigué, tentant de masquer son trouble.

— Je veux bien faire, répondit-elle honnêtement.

Un silence s’installa, lourd et chargé d’attente, comme si les mots étaient trop faibles pour exprimer ce qui flottait entre eux.

Puis, presque imperceptiblement, Kaël se pencha vers elle, réduisant la distance.

— Ce travail, ce n’est pas qu’une question d’horaires et de dossiers, murmura-t-il. Il y a des règles tacites, des frontières à ne pas franchir, des jeux de pouvoir.

Léna sentit son souffle se couper, le cœur s’emballer. Leurs regards se croisèrent et le monde autour d’eux sembla s’évanouir, ne laissant place qu’à cette tension électrique qui vibrait dans l’air.

— Et toi ? osa-t-elle enfin, cherchant à percer le mystère qui l’entourait.

Il esquissa un sourire énigmatique, ses yeux brillant d’une lumière étrange.

— Moi, je joue un jeu dangereux, un jeu que peu peuvent comprendre. Mais toi, Léna… tu pourrais être mon alliée, ou ma plus grande menace.

Un frisson parcourut l’échine de Léna. Était-ce un avertissement ou une invitation ? Elle ne savait plus, mais elle sentait que sa vie venait de basculer.

Le silence retomba, épais et lourd, avant que Kaël ne se redresse et mette fin à ce moment suspendu.

— Reste vigilante, Léna. Ce que nous construisons peut s’effondrer à la moindre erreur.

Elle hocha la tête, consciente que ce message allait bien au-delà de simples conseils professionnels.

Sur le chemin du retour, ses pensées tourbillonnaient, un mélange d’excitation et d’appréhension. Ce contrat, ce travail, ce lien naissant entre elle et Kaël, tout se mêlait en un tourbillon imprévisible. Elle comprenait maintenant que ce n’était pas seulement une carrière qu’elle avait choisie, mais un jeu complexe et dangereux où le cœur risquait d’être la mise.

Le destin, sournois et implacable, venait de poser un nouveau piège. Et Léna n’avait plus le choix : elle devait avancer, coûte que coûte.