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Omega Revenge

Chapitre 1

Depuis son siège, il pouvait percevoir la piste d'atterrissage de son vol. Il était de retour au point de départ, de réintégration dans un pays qui ne lui avait donné que de mauvais souvenirs. Shane se sentait à la fois mal et serein, ses émotions et ses souvenirs se bousculaient en lui comme les vagues d'un océan en pleine tempête.

Est-ce le fait qu'il soit partie depuis si longtemps qui l'angoissait autant ?

Il n'avait que 16 ans lorsqu'il avait été obligé de partir. Ce n'était pas voulu, mais c'était sans doute le bon choix à faire pour lui et son avenir. Et aujourd'hui, à l'âge de 26 ans, le jeune oméga décide de rentrer dans son pays natal.

Quelle pouvait bien être la raison de son retour ?

Rattacher des liens avec sa parentèle ? Ou alors une occupation spécifique ?

Tout ça n'était que mystère et secret. Shane avait régulièrement figuré froid et distant envers les autres, mais en évidence, il ne l'était pas par bon ambitionné. Mais parce qu'avant, celui-ci n'avait pas d'autre choix que d'obéir à son géniteur avec qui il s'était retrouvé isolé.

Il traînait sa valise vers la sortie, le visage caché par un masque et la tête couverte d'une casquette qu'il venait d'acheter. Ce dernier n'avait pas besoin qu'on le reconnaisse maintenant. Il voulait à tout prit évité de se retrouver mêler aux journalistes. Alignant ainsi sa route sans reluquer de gauche à droite, il expérimentait tant bien que mal, de se nuancer à foule qui était autour de lui. À sa sortie de l'aéroport, Shane se commanda un taxi via son téléphone et attendit que ce dernier n'arrive pour le transporter jusqu'à sa destination finale. Cependant, plus les minutes d'attentes devaient longues, plus les gens autour de lui commençaient à être trop curieux.

Les gens qui passaient près de lui commencèrent à murmurer des choses en le voyant, malgré ça, il gardait son calme pour ne pas attirer encore plus l'attention sur lui. Cet alors qu'une voiture de couleur blanche s'attarda devant lui, le propriétaire de cette dernière abaissa la vitre latérale avant du côté passager.

─ Puis-je vous déposer quelque part ? Questionna l'homme au volant.

Un sourire exaspéré prit le contrôle du visage de Shane. Décidément, l'univers ne voulait pas de sa paix.

─ Non, j'attends déjà un taxi, vous pouvez continuer votre chemin.

─ Vous savez depuis un moment, les omégas comme vous ne court pas les rues. J'ai peur de ne plus jamais vous revoir un jour. Dit-il d'un sourire charmeur.

Shane n'en pouvait plus de jouer la comédie avec lui, il ouvra la porte et grimpa à bord de la voiture, laissant sa valise sur le trottoir de l'aéroport.

─ Tu te décides enfin à monter ? Mes talents de drague marchent si bien que ça ?

─ Et ma valise, tu penses qu'elle va monter dans le coffre toute seule ? Questionna Shane, le regard plaqué à l'avant.

─ Tu es toujours aussi colérique envers moi.

─ Je peux toujours descendre si je te dérange, après tout, c'est toi qui m'as autorisé à monter.

Son interlocuteur sorti de la voiture et alla s'occuper de la valise laissée seule abandonner par son propriétaire. Sur le chemin vers leur destination, les paroles se faisaient rares, et à la moindre interaction, notre petit oméga n'hésitait pas à se refermer encore plus sur les différents sujets.

Il n'avait même pas prévu la possibilité de tomber sur une connaissance dès son arrivée au pays, tous ces imprévus le mettaient mal à l'aise. Il détestait ce genre de circonstances. Lui qui voulait passer comme un inconnu, ce n'était pas vraiment le résultat voulu.

─ Pourquoi, j'ai comme l'impression que tu veux mettre de la distance entre nous ?

─ Parce que c'est le cas. Répondit sèchement l'oméga. Ce n'était pas dans mes projets de croiser ta route. Donc oui, je déteste cette situation présente.

─ J'ai surtout l'intuition que tu me détestes également.

─ Tu te trompes… Je ne te déteste pas, je déteste tous les alphas sans exception. Et le fait que tu en sois un, suffit amplement à me mettre hors de moi.

Ses mots avaient beaux faire mal, Shane s'en foutait, s'il y avait bien une chose que la vie avait prise le temps de lui expliquer du haut de son cycle, c'était de ne faire confiance à personne, encore moins aux alphas. Ces êtres de la même espèce que lui qu'il détestait au point de vouloir se donner la mort, ceux-là mêmes qui ont contribué à sa descente aux enfers. Alors qu'il regardait devant eux, il pouvait sentir le regard de son interlocuteur brûler sa peau.

─ Tu oublies que tous les alphas ne sont pas pareils.

─ C'est votre hymne international préférée, dire que vous n'êtes pas tous les mêmes. Pour après sauté sur le premier oméga qui vous tombe sur la main, ensuite, vous le pissez dessus avec votre supériorité pour montrer à ce dernier qu'il n'est rien.

Plus il parlait, plus sa rage montait, les souvenirs affluaient et la tempête qu'il avait trop bien essayé de cacher commençait à gronder au loin.

─ Vous les alphas, vous considérez les omégas comme des sacs à phéromones et des réceptacles à sperme, qu'ils soient femmes comme hommes. Vous croyez que tous vous est permis parce que vous êtes des alphas.

─ Ren calme-toi s'il te plaît.

─ Ne prononce plus jamais ce nom, est-ce que tu m'entends ? Aucun alpha n'a le droit de le prononcer, je dis bien aucun. Maintenant ferme ta gueule et contente-toi de conduire ta voiture de merde.

La dispute était venue semer un vent de frustration et de colère, plus aucuns d'eux ne voulaient aborder l'autre en premier.

Chapitre 2

Arriver à la résidence William's, celle où vivait Shane lorsqu'il était encore petit. Les domestiques se chargèrent de ses affaires qui n'étaient pas très nombreuses.

─ Mon Dieu, mon petit Shane, ça fait tellement longtemps que tu es parti. Tout le monde se faisait vraiment de souci. Mais je vois que tu vas bien mit à part le fait que tu as un peu maigri.

─ Ne t'inquiète pas Nanou. Les études ont juste assez abusé de moi, pour me faire maigrir.

Nanou, était la femme bêta qui s'occupait de Shane lorsque son père était tout le temps absent. Elle a occupé la place de mère qui était vide dans sa vie, et a fait du mieux qu'elle pouvait pour qu'il ne sente jamais seul dans cette immense maison.

Alors que Shane s'en allait saluer les autres domestiques, Nanou se rapprocha de Jude, celui qui avait ramené le petit oméga de l'aéroport. Leur relation passée était plutôt bonne jusqu'à ce que le père de Shane décide de l'envoyer hors du pays pour couvrir un scandale qui n'avait pas encore éclaté.

─ Dis-moi Jude, comment s'est passé le retour de l'aéroport ?

─ Assez bien pour qu'il me demande de la fermer.

─ Oh, vous vous êtes disputé ? Je comprends, tout doit tellement le chambouler d'être revenu ici. De plus que ce pays lui rappel tant de mauvais souvenirs.

Nanou abordait une mine triste, elle savait que malgré tous ses efforts passés, Shane ressentait toujours cette sensation d'être un étranger.

─ Je vais ordonner qu'on vous prépare un bon repas à toi et Shane pour fêter son retour parmi nous !

─ Tes petits gâteaux m'ont beaucoup manqué Nanou. Annonça Jude tout souriant.

Elle esquissa un sourire et demanda à Jude d'aller tenir compagnie à Shane qui était au salon.

Leurs regards se croisèrent, mais aucunes autres interactions n'en suivit. Comme s'il cherchait réellement à semer le doute et la distance dans leur relation, Shane se leva de sa place et s'en alla vers les escaliers qu'il emprunta pour rejoindre l'étage supérieur. Jude décida de le suivre et de ne pas le lâcher. Agacer par ses agissements, il décida de le confronter dans le couloir, même si cela signifiait que tout le monde allait entendre ce qu'ils avaient à ce dire.

─ Je peux savoir pour qui tu te prends à me suivre partout ? Questionna Shane.

─ Pour ton ami, j'ai bien le droit de suivre mon ami si je le veux non ?

─ Non, tu n'as pas ce droit de me suivre, tu n'es rien pour moi alors arrête maintenant.

Jude se rapprocha de lui et saisisse son poignet de façon douce pour ne le brutaliser. Shane, surprit de son geste, ne chercha pas à retirer son membre de son emprise, au contraire, il rapprocha leur visage d'une courte distance.

─ Shane, je te connais mieux que quiconque dans cette ville, et dans ce pays. Je sais quand quelque chose te tracasse.

─ C'est faux, tu ne sais rien de moi, Jude. Comme tous les autres, tu es juste le spectateur de ma vie.

─ Je refuse de faire partie des spectateurs, quand je sais que dans ton cœur… J'occupe une place plus importante que ça.

Et avec ça, il dévora l'espace qui séparait leurs visages, collant leurs deux fronts ensembles. Il n'avait pas quitté Shane du regard, mais lui détourna le regard. Voulant fuir la vérité qui se présentait devant lui.

─ Arrête de dire n'importe quoi Jude, murmura-t-il. Tu te fais des idées.

─ Alors explique-moi pourquoi tu es revenu ?

─ Rien de tout ça ne te regarde. Tu n'as pas à connaître la raison de ma venue ici ni la raison de mon départ. Je te l'ai déjà dit… Ma vie ne te regarde pas.

Il se sépara de lui, s'enfonçant dans le reste du couloir sans pour autant se retourner. Jude avait le cœur qui se retournait sans cesse, le fait que celui qu'il aimait créer indéfiniment de la distance entre eux, le rendait malade. Prit de colère, il descendit les escaliers et se dirigea vers la sortie. Ignorant les mots que Nanou prononçait derrière lui.

Chapitre 3

Depuis sa fenêtre, il voyait la voiture Jude s'éloigner de la propriété. Il referma les rideaux et alla prendre place sur son lit, il sortit un ordinateur de son sac, l'alluma et se mit à faire des recherches. Il ne voulait mêler personne à ses problèmes personnels. Pas même celui qui disait l'aimer.

Sortant d'une de ses voitures avec l'aide de son garde, l'homme arrangea posément son manteau et prit la canne que son garde tenait. C'est avec prestance et charisme, qu'il s'avançait vers la maison.

Devant la porte, une femme l'attendait déjà ainsi que deux autres domestiques. Il arriva à leur niveau et les confronta sans pour autant leur délaisser un sourire.

─ Bonsoir monsieur William's.

─ Bonsoir Nanou.

─ Bonsoir monsieur. Disent les deux domestiques.

Il les fit un signe de tête et entra dans la maison. Il laissa les deux domestiques s'occuper de son manteau, ainsi que de sa canne.

─ Dis-moi Nanou, quelles sont les nouvelles ?

─ Le jeune maître William's est rentré aujourd'hui. Il faut dire que son retour nous a tous émus. On ne s'attendait pas à le revoir comme ça.

─ Alors comme ça mon fils est rentré. Aborda-t-il d'un simple sourire. Soit, j'imagine qu'il a appris de ses erreurs passées. Prévenez-le de mon arrivée.

─ Oui monsieur.

Ainsi, elle s'éloigna de lui, partant à l'étage pour prévenir le fils de l'arrivée du père. Elle avait toujours servi d'intermédiaire entre les deux. Et selon elle, ça ne semblait pas s'arrêter maintenant. Monsieur William's encore connu sous le nom de Damon William's O'shea. Il a hérité de la fortune de sa femme après que cette dernière est mystérieusement disparue sans laisser d'information. Personne ne savait ce qui était réellement arrivé à la mère de Shane, mais comme on le dit souvent, il se trouve que les murs ont des oreilles et que les portes connaissent les secrets les plus enfouis d'une maison.

Cette fortune a fait de lui le deuxième plus riche du pays juste derrière la maison Desmond. Avec pour héritier le fils unique des Desmond, Alrick Levi Desmond.

Affalé sur l'un de ses canapés, Damon essayait tant bien que mal de comprendre ce qui avait pu motiver le retour de son fils. Jusqu'à présent, les nouvelles de ce dernier lorsqu'il était encore hors du pays étaient toujours bonnes et sans interrogations. Jamais il n'avait fait allusion à son retour aux sources. Selon lui, quelque chose se préparait et cela n'annonçait rien de bon.

Avec du fil rouge, il reliait des notes entre elles. Avec des punaises, il collait les photos et les bouts de journaux qui lui semblaient importants. Il avait pour seule lumière, la lampe de son chevet. Sur son ordinateur, on pouvait apercevoir les recherches qu'il effectuait. Alors qu'il collait la dernière photo sur le mur au-dessus de son lit, un bruit à peine audible se fit entendre.

─ Jeune maître William's ?  Questionna Nanou de l'autre côté de la porte.

Shane descendit de son lit, il laissa sa chambre comme elle était et alla entre-ouvrir la porte à cette dernière.

─ Oui Nanou, que se passe-t-il ?

─ Votre père de retour et souhaite vous voir, il est actuellement dans l'étage du dessous.

Il prit un moment silence avant de répondre, renvoyant cette dernière à ses occupations. Elle profita également pour annoncer que le dîné était prêt et qu'on attendait plus que lui. Shane referma la porte en s'adossant à cette dernière, il ferma les yeux un moment, repensant à quoi ses anciennes années avec son père s'étaient toujours passées.

Arriver au salon, il vit la silhouette de son père et s'avança sans faire de bruit. Il se racla ensuite la gorge pour indiquer sa présence. Sa tête qui basculait vers l'arrière de son siège, se redressa et il confronta le regard de son fils. Un court instant de calme, puis il soupira et gloussa en même temps qu'il tentait de se lever de sa place. Shane ne l'avait même pas quitté des yeux.

─ Avant quand je te regardais, tu baissais les yeux, aujourd'hui, tu soutiens mon regard comme mon ennemi.

Il ne répondit pas sur le moment à cette provocation, donnant le temps à son père de le dépasser. Lorsque ce dernier fut de dos à lui, Shane inclina sa tête sur le côté pour regarder où il se dirigeait.

─ Votre accident vous à donc réellement laisser des séquelles. Dit posément Shane.

Damon s'arrêta dans sa marche et se tourna vers son fils qui se retourna ainsi au même moment pour lui faire face.

─ On ne peut rien te cacher Shane, ton regard émeraude révèle toujours ce qui passe inaperçu pour les autres.

─ Je dois avouer vous voir avec un tel handicap me réjouis tellement, mais je n'ai pas l'intention de le montrer à tout le monde.

Le regard de Damon s'assombrit, le fait que son fils le confronte ainsi le ne plaisait pas.

─ Je te trouve bien insolent, donne-moi la raison de ton retour ici.

Mais à cette question, Shane se contenta de sourire et de dépasser la présence de son père pour se rendre dans la salle à manger, il murmura des mots derrière le dos de ce dernier qui le firent grelotter de frayeur.

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