"On dit que les rêves n’ont pas de limites... Mais aujourd’hui, nos rêves sont codés en données. Et ils peuvent planter."
Le monde réel — Lycée Hanamizu, fin d’après-midi
La sonnerie retentit dans la cour du lycée comme une vague libératrice. Aussitôt, les élèves se déversent hors des bâtiments, rieurs, bruyants, heureux d’enfin échapper aux cours. Sous un grand cerisier encore en fleurs, deux lycéennes avancent côte à côte.
Luna, silhouette élancée, cheveux blonds noués en une queue haute, tient délicatement une paire de lentilles connectées entre ses doigts. Son regard est tranquille, perdu quelque part entre ciel et données.
À ses côtés, Hikari rebondit presque sur place. Avec ses cheveux rose bonbon et son sac couvert de badges trop mignons, elle est une explosion de bonne humeur ambulante.
— Dis, dis, tu les as reçues toi aussi, pas vrai ? chuchote-t-elle, les yeux brillants d’excitation. Les Nexus 3.0 !
Luna esquisse un sourire.
— Bien sûr. Installées ce matin. Ça téléchargeait pendant le cours de maths.
— Nooon, trop bien ! On va enfin créer nos avatars ! La mise à jour a ajouté les zones volantes, des familiers... et un système d’émotions ! Genre, ton avatar peut sourire quand toi, tu souris ! Dingue, non ?
— Ou un peu flippant... murmure Luna. Ce truc qui lit les émotions, je sais pas.
Hikari rit, insouciante.
— Tu t’habitueras ! Ce soir, 20h dans Nexus ? Je veux qu’on entre ensemble !
Luna hoche la tête, plus réservée, mais tout aussi curieuse.
Elles se séparent sur un signe de main, chacune rejoignant son chemin, avec cette sensation étrange au creux du ventre. De l’excitation, ou quelque chose d’autre ?
19h58 — Chambre de Luna
Les lumières sont tamisées. Un petit hologramme flottant, signé EIDEN Corp., tourne doucement sur la commode, accompagné d’un jingle aussi doux que mystérieux.
Assise en tailleur sur son lit, Luna enfile les lentilles connectées.
Un écran transparent s’affiche devant ses yeux.
> 🔹 Connexion à Nexus Dream…
🔹 Synchronisation des données émotionnelles…
🔹 Bienvenue, utilisateur : LUNA_HEART
Un souffle de lumière l’enveloppe. Puis, lentement, son corps disparaît… pixel par pixel.
Nexus Dream — Zone d’accueil
Luna rouvre les yeux.
Elle flotte un instant dans un ciel mauve, avant d’atterrir en douceur sur une plateforme translucide suspendue dans les airs.
Tout autour d’elle, un monde irréel prend vie.
Des cités flottantes, des ponts d’énergie, des créatures numériques qui glissent dans le vent... Et partout, des avatars aux couleurs éclatantes, qui rient, discutent, courent.
— Tadaaa ! lance une voix joyeuse.
Un avatar aux cheveux roses agite les bras. Hikari.
Elle porte une robe magique rose fluo, un sceptre pixelisé et des ailes holographiques. À ses côtés, un familier numérique en forme de chat-licorne cligne de l’œil.
Luna s’approche, fascinée. Dans une vitre flottante, elle aperçoit son reflet : un avatar élégant, vêtu d’un long manteau lumineux, de gants argentés et de détails futuristes.
— C’est... incroyable, souffle-t-elle.
— Et encore, t’as rien vu ! Viens !
Les deux filles commencent leur exploration. Elles traversent la place centrale animée : vendeurs de skins, portails vers des mini-jeux, arènes de duel, simulateurs de vol… Tout brille, tout bouge. C’est vivant, vibrant. Presque trop parfait.
Hikari envoie des emojis 3D qui flottent dans l’air en explosant comme des confettis.
Luna, elle, teste le système émotionnel. Lorsqu’elle pense à quelque chose de triste, son avatar baisse les yeux. Frissonnant, elle désactive l’option.
— Là-bas, dit Hikari en désignant une arche d’énergie, c’est l’entrée du Jardin d’Aether ! Si on termine le tutoriel, on pourra voler librement !
— Tu crois qu’on pourra toucher les nuages ? demande Luna, rêveuse.
Hikari la regarde en souriant.
— Avec toi, tout devient poétique.
Mais soudain, la plateforme vibre légèrement.
Un grand écran suspendu au-dessus de la place centrale se met à clignoter.
> ⚠️ ALERTE SYSTÈME — Anomalie détectée dans la Zone Oubliée. Veuillez éviter l'accès.
Un frisson parcourt l’air. Au loin, un brouillard noir, numérique, se répand comme une fissure vivante. Certains avatars se figent. Un joueur, soudain, disparaît. Absorbé.
— Tu... tu as vu ça ? murmure Luna.
— Juste un bug, sûrement, dit Hikari, un peu moins sûre d’elle. Nexus est encore en version bêta...
Luna fronce les sourcils. Une étrange sensation lui serre le cœur.
— J’ai eu froid. Juste un instant...
Le silence retombe. Puis l’écran redevient normal. Comme si de rien n’était.
— Bon, on teste le simulateur de vol ? demande Hikari, avec un clin d’œil. Ou t’as trop la frousse ?
— J’arrive, répond Luna, esquissant un sourire.
Et elles s’envolent. Haut, toujours plus haut. Deux filles, libres, dans un rêve numérique.
Une heure plus tard — Monde réel
Luna retire doucement ses lentilles. Elle reste allongée sur son lit, les yeux rivés au plafond. L’euphorie est passée.
Elle repense à l’alerte. À ce joueur disparu. À ce frisson.
Et son regard se pose sur le logo d’EIDEN Corp., toujours là, toujours en veille.
Pourquoi ce monde semblait-il... vivant ?
Ce n’était que le début.
Et nous n’étions pas prêtes à découvrir la vérité derrière nos rêves numériques.
"Dans un monde virtuel, quand quelqu’un disparaît... est-ce vraiment un simple bug ?"
Le ciel était gris, presque métallique, comme si même la météo refusait de sourire. Luna marchait seule sur le trottoir, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Ses pas étaient lents, un peu traînants. Hikari n’était pas encore arrivée.
Arrivée devant le portail du lycée, elle s’arrêta sous un petit abri. La pluie menaçait.
D’un geste discret, elle ouvrit l’interface de Nexus Dream sur son téléphone. Son regard suivit le fil d’actualités défilant sur l’écran :
> 🔹 Crash serveur hier soir : la Zone Oubliée devient inaccessible. 🔹 Un joueur signale avoir perdu tout contrôle de son avatar avant une déconnexion brutale. 🔹 #BugFantôme devient tendance : simple défi ou vrai danger ?
Un pseudo attira immédiatement son attention : Yuto_Kaz3. Elle l’avait croisé la veille, rapidement. Il semblait expérimenté.
> “Disparu pendant une session. Dernière position connue : Jardin d’Aether. Aucune trace depuis.”
Luna fronça les sourcils. Ce bug étrange qu’elle avait aperçu hier soir… Était-ce lié ?
— Bouh !
Elle sursauta. Une main venait de se poser sur son épaule. Elle se retourna brusquement.
— Hikari ! Tu m’as fait peur !
— Tu étais ailleurs… comme d’habitude, dit Hikari en riant. Qu’est-ce que tu fais plantée là toute seule ?
Luna hésita un instant, puis rangea son téléphone.
— Rien de spécial. J’attendais.
Hikari l’observa, un sourcil levé.
— Tu penses encore à ce joueur disparu, pas vrai ?
Luna baissa les yeux, puis hocha la tête doucement.
— Ce n’est pas normal. Yuto a disparu en pleine session. Et maintenant, son profil Nexus a été désactivé… C’est trop bizarre.
— C’est peut-être juste un bug, tenta Hikari d’un ton léger. Ou alors, il a fait un rage quit dramatique…
Luna n’était pas convaincue.
— Il était là… juste après l’alerte système. Et ensuite, plus rien.
— Tu crois vraiment qu’on peut… disparaître dans Nexus Dream ? demanda Hikari, mi-sérieuse, mi-amusée.
Luna hésita avant de murmurer :
— Je ne sais pas. Mais quelque chose cloche. Je le sens.
Un silence s’installa entre elles, troublé uniquement par les bruits de la ville.
— Bon, dit Hikari en attrapant son sac. On va être en retard en cours. Allez, viens. On reparlera de tout ça plus tard.
Luna suivit son amie, l’estomac noué. Elle sentait que cette histoire n’était pas terminée.
Après les cours
Le soleil se couchait, colorant le ciel d’orange pâle.
Les deux filles étaient de retour dans Nexus Dream.
Mais l’ambiance avait changé. Moins de joueurs. Des avatars parlaient à voix basse, regroupés par petits cercles. Un air de méfiance flottait dans l’air.
— Y’a moins de monde que d’habitude, remarqua Luna.
— Ouais… je trouve aussi, répondit Hikari en scrutant les environs.
Une rumeur circulait : un joueur aurait été « avalé » par un glitch. Sans retour.
— Tu crois que c’est juste un buzz ? demanda Hikari. Le coup de la légende urbaine qui fait flipper tout le monde ?
— Pas sûr. Yuto était bien là, hier soir. Et maintenant, même son profil a disparu. C’est pas un simple bug…
Hikari haussa les épaules. Mais au fond, elle aussi avait un mauvais pressentiment.
Soudain, elle déclara :
— Très bien. Et si on allait voir par nous-mêmes ?
Luna la regarda, surprise.
— Tu veux qu’on aille dans la zone où il a disparu ? Mais c’est interdit !
— Justement. J’en ai marre d’attendre les bras croisés. Si quelque chose cloche, autant vérifier tout de suite.
Luna hésita, la gorge serrée.
— Et si c’était dangereux ?
— Ce sera toujours moins angoissant que d’imaginer le pire sans savoir. Allez, on commence par le Jardin d’Aether.
Luna prit une profonde inspiration. Puis hocha la tête.
— D’accord. Allons-y.
Le Jardin d’Aether
C’était un lieu magnifique autrefois. Des îles flottantes tapissées de fleurs numériques, des rivières de lumière, des créatures douces et colorées. Mais ce jour-là, quelque chose avait changé.
Une partie du jardin était recouverte d’un voile étrange, comme un nuage de pixels noirs flottants. Il pulsait, comme s’il respirait.
— C’est… bizarre, murmura Luna.
Elle tendit la main vers le voile, mais fut aussitôt repoussée par une barrière invisible. Une interface clignota devant elles :
> ⚠️ Zone instable. Accès restreint. Risques d’altération de données. Continuer ?
Hikari regarda Luna.
— On y va quand même ?
Un silence.
— Juste un coup d’œil, dit Luna.
Elles franchirent la frontière de pixels.
L’anomalie
Le décor changea. Le ciel devint sombre, le sol craquelé. Le vent numérique faisait voler des fragments de données comme des feuilles mortes.
— C’est un désert, souffla Hikari.
Au centre de la zone, une silhouette flottait. Semi-transparente. Comme un spectre.
— C’est quoi… ce truc ? murmura Luna, glacée.
La forme ressemblait à un avatar… mais déformé. Corrompu. Des lignes de code parcouraient son corps, comme des veines de lumière.
— C’est… c’est Yuto ? balbutia Hikari.
— Non, répondit Luna, le cœur battant. Ce n’est plus lui.
La créature tourna lentement la tête vers elles. Elle n’avait pas de visage. Juste un écran de code clignotant.
— C’est quoi ce délire ?! s’écria Hikari.
Soudain, l’entité s’élança vers elles.
> 🔴 ALERTE — Entité non identifiée. Fuite recommandée.
— COURS ! hurla Luna.
Le sol se brisa sous leurs pieds. Les pixels se fissuraient, l’air lui-même semblait se déchirer. Elles couraient. Le décor tremblait. Des morceaux du monde se désintégraient derrière elles.
Hikari glissa.
— HIKARI !
Luna la rattrapa de justesse.
— Déconnecte-toi ! Vite !
— Et toi ?
— FAIS-LE !
Un éclair blanc. Tout disparut.
Retour à la réalité
Luna se réveilla en sursaut, allongée sur son lit. Son casque était tombé au sol. Elle haletait, tremblante. Elle regarda ses mains. Réelles. Vivantes.
— Je suis là… Je suis revenue…
Un message rouge clignotait sur son interface Nexus :
> ⚠️ Votre session a été interrompue suite à une instabilité critique. Veuillez éviter les zones corrompues.
Elle resta figée.
Son cœur battait encore trop vite.
Ce n’était pas un simple jeu. Quelque chose existe, là-dedans. Quelque chose qui nous observe. Et qui peut… nous prendre.
"Quand un message vient du néant... faut-il y répondre, ou fuir ?"
La chambre est plongée dans la pénombre. Seule la lumière bleutée de l’interface Nexus éclaire les murs. Hikari est allongée sur son lit, les yeux fixés au plafond. Son casque de réalité augmentée repose à côté d’elle, silencieux.
Elle n’arrive pas à se sortir de la tête ce qu’elle a vu l’après-midi même.
Est-ce qu’un joueur peut vraiment… mourir dans Nexus Dream ? pensa-t-elle en silence.
Elle détourna le regard vers le casque posé près d’elle.
— Et cette zone… Le Jardin d’Aether était si paisible, avant…
Puis, presque sans s’en rendre compte, elle murmura :
— J’espère que Luna va bien…
Elle tendit la main vers l’interface et ouvrit ses messages privés. Rien. Pas le moindre mot. Jusqu’à ce qu’un flash rouge surgisse à l’écran.
> 🔒 Nouveau message – Expéditeur inconnu
Elle se redressa d’un bond, le cœur battant.
— Qu’est-ce que… ? souffla-t-elle.
Elle cliqua. L’écran devint noir. Des lignes de code défilèrent. Puis des phrases apparurent, comme tapées en direct par une main invisible.
> 🌑 Il vous observe.
🌑 Ce n’est pas un bug.
🌑 Ce réseau est vivant.
🌑 Si vous l’avez vu… il vous a vus aussi.
🌑 Quittez. Avant qu’il ne soit trop tard.
Hikari resta figée.
— C’est une blague ou quoi… ?
Un son strident jaillit brutalement de l’interface. Un cri numérique, strident, presque douloureux.
— C’est quoi ce bruit horrible ?!
Elle se couvrit les oreilles. L’écran clignota, puis tout s’éteignit. L’interface redémarra comme si de rien n’était.
Le lendemain, à la pause, Hikari retrouva Luna. Celle-ci avait le visage livide et les mains légèrement tremblantes.
— Tu vas bien ? demanda Luna, inquiète.
— Oui… oui, je suis juste fatiguée.
Luna la fixa sans dire un mot. Puis :
— Tu peux me le dire, tu sais. T’as l’air… bizarre.
Hikari hésita. Puis baissa la voix.
— J’ai reçu un message, cette nuit. Un truc vraiment flippant. Il disait que quelque chose… nous observait.
— Montre-le-moi.
— Je peux pas. Il s’est effacé tout seul. Comme si le système refusait qu’il existe.
Luna fronça les sourcils.
— Et si ce n’était pas le système… mais lui ?
Hikari la regarda, surprise.
— Tu veux dire… que celui qui l’a envoyé l’a effacé lui-même ?
— C’est possible. Peut-être qu’il voulait éviter d’être repéré.
— Mais pourquoi nous envoyer un message aussi étrange, alors ?
Luna haussa les épaules.
— Aucune idée. Mais on doit découvrir pourquoi.
Hikari soupira.
— Et dire que je pensais que cette appli était juste… géniale.
— C’est vrai que tout ça commence à faire beaucoup, admit Luna. Et franchement, ça me fait flipper aussi.
— Je commence à douter de la sécurité de Nexus Dream…
— Viens. On va se connecter depuis un espace public, surveillé.
Elles entrèrent ensemble dans une zone commune du Nexus. Autour d’elles, des avatars discutaient, échangeaient des skins, participaient à des mini-jeux. Tout semblait normal… mais plus calme qu’avant. Comme si quelque chose pesait dans l’air.
— L’ambiance a changé, remarqua Luna à voix basse.
Hikari regardait autour, méfiante.
— J’ai fouillé les logs. Le message venait d’un utilisateur fantôme. Aucun avatar, aucun historique. Juste un nom : REVENANT-01.
— Si quelqu’un peut écrire dans le réseau sans laisser de trace… il ne joue pas avec les mêmes règles que nous, dit Luna en fronçant les sourcils.
— Tu crois que c’est un ancien développeur ? Un pirate ?
— Ou autre chose.
— Et maintenant ? demanda Hikari.
— Pour l’instant… je dirais qu’on se replie dans mon espace privé. Là-bas, on pourra enquêter sans être dérangées.
— Bonne idée.
L’espace personnel de Luna était un véritable petit monde virtuel. Une forêt suspendue dans le ciel, parsemée de fleurs lumineuses et de cabanes flottantes.
— Wouah ! souffla Hikari. C’est magnifique…
— Merci. En fait, c’est un peu grâce à toi. Cet endroit, je l’ai construit avec nos souvenirs.
— Tu veux dire… tous ces objets… ?!
— Chaque image, chaque son, chaque lumière, c’est un souvenir heureux qu’on a partagé. C’est mon refuge.
Hikari sourit.
Mais soudain, Luna s’immobilisa.
— Attends… quelque chose cloche.
Hikari se tourna vers elle, inquiète.
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Au fond de l’espace, quelque chose flottait. Un objet noir, pixelisé, comme une tache d’encre dans un monde parfait.
> Objet détecté : TRACE_CORRUPT_001
— Tu l’as mis là ? demanda Hikari.
— Non… murmura Luna.
Elle s’approcha, tendit la main, hésita… puis toucha l’objet.
Un son strident éclata de nouveau.
— Encore ce son ! hurla Hikari, les mains sur les oreilles.
Une voix se fit entendre. Grave. Déformée. Inhumaine.
> Ils arrivent. Le Nexus ne les retient plus. Trouvez le Cœur du Système.
Luna resta figée, le regard fixé sur l’objet.
— Qu’est-ce que… !?
Le fragment explosa soudainement en une pluie de pixels. La déflagration projeta les deux filles au sol.
— Aaaah !!!
Quand elles se relevèrent, le monde autour d’elles avait changé. L’espace privé de Luna était méconnaissable. Les couleurs s’étaient ternies. Le ciel semblait brisé. Et au loin, une silhouette floue se dessinait, immobile.
— C’était quoi ça… ? murmura Hikari.
— Je ne sais pas… mais c’était pas normal. Pas du tout.
— Cet endroit était censé être protégé…
— C’est comme disait le message. Il nous observe.
Un dernier message résonna dans leur esprit, comme gravé dans le vide :
> Nous avons ouvert une porte. Quelqu’un – ou quelque chose – de l’autre côté nous regarde. Et il ne veut pas qu’on la referme.
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