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À LA CROISÉE DES CHEMINs

Confrontation et Éveils

Je me tenais devant le miroir, observant mon reflet. Ce visage, ces yeux qui trahissaient tant d’émotions, étaient-ils vraiment ceux de la Camilla que je connaissais ? Je me rappelais des événements marquants de ma vie, des moments qui avaient façonné la personne que j'étais devenue. Tout avait commencé à l'âge de cinq ans, lors d'un accident tragique. J'avais failli perdre l'usage de mes jambes. Après un mois d'hospitalisation, je sortis enfin de l'hôpital, mais les cicatrices laissées par cet incident demeuraient, tant sur mon corps que dans mon esprit.

Les années passèrent et, à onze ans, je rentrai au collège. Accompagnée de ma meilleure amie Ivana, j'étais pleine d'espoir. Je pensais que tout irait bien. Cependant, je n'étais pas vraiment sociable ; engager la conversation avec les autres était un véritable défi pour moi. Un mois s'écoula sans que je ne me fasse d'amis.

Puis un jour, Aïcha fit son apparition dans ma classe. Je me souviens encore du moment où elle s'approcha de moi alors que j'étais assise seule à mon bureau.

— Salut ! Je m'appelle Aïcha, se présenta-t-elle avec un large sourire.

Mon sourire timide lui répondit et peu à peu, nous devenions inséparables. Chaque pause déjeuner se transforma en un moment de joie partagée ; Aïcha apportait une nouvelle énergie dans ma vie et je commençais enfin à m'ouvrir aux autres.

Pourtant, plus je passais de temps avec Aïcha, plus je sentais la distance grandir entre Ivana et moi. Elle semblait distante et absente. Un jour, je pris mon courage à deux mains et confrontai Ivana.

— Pourquoi est-ce que tu m'évites ? demandai-je, le cœur battant.

Elle leva les yeux vers moi, surprise.

— De quoi tu parles ?

— Depuis qu'on est au collège, tu ne m'attends plus pour aller en cours et tu m'ignores. Dis-moi ce qui se passe.

Ivana croisa les bras sur sa poitrine et lâcha :

— C'est à toi de me dire ! Depuis qu'Aïcha a rejoint la classe, vous êtes devenues inséparables.

Sa réponse me frappa comme une claque.

Je me tenais là, face à Ivana, mon cœur battant la chamade. C’était comme si le monde autour de nous s’était figé, chaque mot pesant lourdement dans l’air.

« Toi, tu restes ma BFF, » avais-je dit, mais en prononçant ces mots, je sentais une angoisse sourde s’insinuer en moi.

Ivana, avec son regard intense, avait rétorqué : « Ce n'est pas que ça... Je vois bien que tu l'aimes plus que moi. » Mes yeux s’écarquillèrent de surprise. Comment pouvait-elle penser cela ?

« Qu'est-ce que tu racontes ? » m’étais-je exclamée. « On se connaît depuis la maternelle et Aïcha ça fait juste deux mois ! Même si je le voulais, je ne pourrais pas l'aimer plus que toi. » Mais au fond de moi, je savais qu’Aïcha avait pris une place spéciale dans ma vie.

Ivana soupira, sa tristesse palpable. « Je croyais aussi que quoi qu'il se passe, personne ne pourra nous séparer... mais ce n'est pas vrai. » Ses mots résonnaient en moi comme un coup de poignard.

Que pouvais-je dire pour apaiser son cœur ? « Que veux-tu que je fasse pour te le prouver ? » avais-je demandé, désespérée.

Sa réponse fut brutale : « Choisis : soit c'est elle, soit c'est moi ! Et si tu n'es pas capable de faire un choix, ne m'adresse plus jamais la parole. »

Je me sentais déchirée. Aïcha était devenue une amie chère pour moi, apportant joie et rires. Mais dire à Ivana que je voulais rester amie avec elle serait comme lui avouer que j’avais fait mon choix en faveur d’Aïcha.

Le dilemme me paralysait. Comment pouvais-je choisir entre deux personnes qui comptaient tant pour moi ? La loyauté envers mon amie d’enfance ou l’attachement grandissant pour Aïcha ? Mon esprit était en ébullition et je savais que peu importe ma décision, quelqu'un allait souffrir.

puis elle s'en alla. J'avais juste 2 semaine pour prendre ma décision

Un dimanche ensoleillé, pendant les vacances de ma première année au collège, je me promenais dans mon quartier lorsque je tombai sur un groupe de filles que je n'avais jamais croisées auparavant. Elles se tenaient là, rassemblées comme une nuée de guêpes prêtes à piquer. Alors que je passais, une voix s'éleva, claire et tranchante comme un éclat de verre.

« Eh toi ! »

Je m'arrêtai, perplexe, et me retournai pour voir si c'était bien à moi qu'elles s'adressaient. Leur leader, Mia, affichait une expression hautaine qui ne laissait rien présager de bon.

« Tu vois quelqu'un d'autre ici ? » rétorqua-t-elle avec un mépris palpable.

« D'accord, et que me voulez-vous ? » demandai-je, tentant de garder mon calme.

Mia se pencha légèrement en avant, un sourire moqueur aux lèvres. « Je veux juste te demander pourquoi tu ne peux pas t'empêcher de crâner. »

Un rire amer s'échappa de mes lèvres. « Et en quoi est-ce que je crâne ? »

« Ta façon de marcher. »

Je plissai les yeux, surprise par cette accusation absurde. « Je vois, et en quoi est-ce qu'elle te dérange ? »

« Je ne l'aime juste pas et je voudrais que tu la changes. »

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. « Et je la changerai rien que pour toi ! Vraiment, tu me fais marrer. Ce n'est pas de ma faute si tu marches comme un canard boiteux. »

La colère monta dans ses yeux. « Pour qui est-ce que tu te prends ? »

« Si ce n'est pas de la jalousie, je ne vois pas ce que c'est. »

Elle sembla hésiter un instant, puis répondit d'un ton défiant : « Moi jalouse ? »

Je soupirai exaspérée. « Bref, je n'ai pas le temps à perdre avec toi. »

Je me remis en route, mais soudainement, je sentis une main sur mon épaule. Me retournant brusquement, je découvris Mia levant la main comme pour me gifler. Mon cœur s'accéléra alors qu'un mouvement rapide m'interrompit : Howen, le meilleur ami de mon frère aîné et mon protecteur attitré depuis toujours.

« Camilla, ça va ? » demanda-t-il d'une voix douce mais ferme.

« Je vais bien », répondis-je en essayant d'apaiser mes émotions.

Howen tourna son regard vers Mia avec une intensité qui aurait pu faire reculer quiconque. « Mia, que comptes-tu faire ? »

Elle répondit avec défi : « Je la remets à sa place. »

Howen haussait les sourcils avec désapprobation. « Et qui es-tu pour faire ça ? »

Mia se redressa, l'air indigné : « Ne te mêle pas de nos affaires ! »

J'aimais ces moments où Howen prenait ma défense ; cela me donnait l'impression d'avoir un bouclier contre les attaques du monde extérieur. Mais au fond de moi, une petite voix me chuchotait que si j'étais plus courageuse, il n'aurait pas à le faire si souvent.

Je savais que Mia ne nourrissait sa haine envers moi que parce qu'elle était amoureuse de Howen. Pourtant, elle n'avait aucune raison de s'inquiéter ; Howen ne me voyait que comme une petite sœur et je n'aimais pas cette position inconfortable dans laquelle je me trouvais.

Alors que le soleil commençait à descendre derrière les arbres du quartier et que l'atmosphère devenait plus tendue encore, je réalisai que cette confrontation était peut-être le début d'un nouveau chapitre dans ma vie – un chapitre où j'allais devoir apprendre à me défendre sans compter sur les autres pour le faire à ma place.

entre choix et rivalité : les tumultes d'une adolescence

Les vacances touchèrent à leur fin, et je me retrouvai contraint de retourner au collège. Cependant, avec tout ce qui s'était déroulé entre Howen et Mia, je n'avais pas réussi à prendre une décision claire. Pendant la pause, Ivana s'approcha de moi, son regard déterminé.

« Quelle est ta décision ? » demanda-t-elle, impatiente.

Je lui répondis, un peu désemparée : « Désolée, mais je ne peux pas choisir. »

Elle acquiesça d'un air résigné. « Ok, c'est clair. »

Sur ces mots, elle se détourna de moi. Je tentai de la retenir, mais elle m'ignora complètement et poursuivit son chemin sans un regard en arrière.

Deux mois passèrent ainsi, et l'année scolaire toucha à sa fin. Ivana ne m'adressait plus la parole. La distance entre nous semblait insurmontable.

Durant les vacances d'été, un sentiment d'inquiétude grandit en moi. Je décidai alors de lui rendre visite pour tenter de réparer les choses.

Lorsque j'arrivai chez elle, sa mère m'accueillit avec une expression triste. Elle m'annonça qu'Ivana avait quitté la ville, sans prévenir, et qu'elle ne reviendrait plus. Un frisson de désespoir me parcourut ; je réalisai que c'était ma décision qui l'avait poussée à partir. Mon cœur se brisa face à cette réalité que je n'avais pas su anticiper.

C'est ainsi que s'acheva ma première année au collège, pleine de rebondissements et d'apprentissages.

Le premier jour de ma deuxième année arriva. Je pris place au fond de la classe, sur l'avant-dernier banc, observant les visages familiers qui me faisaient face. Quelques camarades de l'année précédente étaient présents, mais je décidai de garder mes distances, notamment avec Aïcha.

Le premier trimestre se déroula sans heurts, une routine paisible qui me convenait parfaitement. Cependant, tout changea avec l'arrivée d'une nouvelle élève au début du deuxième trimestre. Elle se présenta sous le nom de Patricia Fooster. Comme tout nouvel arrivant, elle devait choisir un clan parmi les différentes factions qui composaient notre collège.

Un mois plus tard, des rumeurs commencèrent à circuler à son sujet. « Elle serait amoureuse de Steven, le plus grand Don Juan du collège », murmuraient mes camarades. Steven avait un talent certain pour séduire la plupart des filles de notre classe, mais tout cela ne m'intéressait absolument pas. Sandra, la deuxième meilleure élève de la classe, et Patricia, la troisième, se retrouvaient alors en compétition non seulement sur le plan académique mais aussi sur le plan sentimental. Ce qui aurait pu sembler être une rivalité scolaire se transforma rapidement en une lutte pour l'affection d'un garçon.

Un jour, durant le cours d'histoire, alors que Sandra corrigeait un devoir au tableau, la prof lui demanda de passer la craie à sa rivale. Sans surprise, elle tendit la craie à Patricia. Ce geste était comme une déclaration de guerre ! Loin de moi l'idée de comprendre cette rivalité ; je ne voyais pas pourquoi elles s'affrontaient pour un garçon qui semblait clairement s'intéresser à Rachelle, celle que certains considéraient comme la plus belle fille du lycée.

L'année en cinquième continua sur ce même rythme effréné et moi, j'évitais autant que possible Howen. La tension entre les filles et leurs intrigues sentimentales me dépassaient ; je préférais me concentrer sur mes études et rester en dehors de ce tumulte émotionnel.

Rencontre et révélation : les liens de l'adolescence

Dans une ville où les adolescents se croisent sans vraiment se connaître, j'avais décidé de marcher pour aller au collège. Le mal des transports me poursuivait, rendant chaque trajet en bus insupportable. C'est sur le chemin du retour que je rencontrai Sylvia, une camarade de classe dont je n'avais jamais osé croiser le regard auparavant.

« Salut, c'est Sylvia, c'est ça ? » lui dis-je, un peu nerveuse mais déterminée.

« Oui, » répondit-elle avec un sourire timide.

Nous avons échangé quelques mots et elle m'a raconté qu'elle vivait dans un appartement d'une grande cité pas très loin de chez moi. Cette simple conversation marqua le début d'une nouvelle routine ; nous avons commencé à faire route ensemble pour aller aux cours. Cependant, notre lien ne dépassa jamais le cadre scolaire. Cette rencontre, bien que significative à l'époque, mit fin à cette année scolaire sans laisser de traces indélébiles.

L'année suivante, en troisième, de nouveaux visages apparurent dans notre classe. Parmi eux se trouvait Reïna, une passionnée d'animés comme moi. Petit à petit, nous sommes devenues plus proches. Le premier trimestre passa sans accrocs, mais au deuxième trimestre, Reïna m'annonça une nouvelle qui me laissa un goût amer : elle allait en classe supérieure pour passer le BEPC. Bien que je comprenne sa décision et que je sois heureuse pour elle, l'idée de la perdre me pesait.

Avant de quitter notre classe, Reïna me présenta une amie qui me surprit : Patricia Fooster. J'avais entendu parler d'elle sans vraiment la connaître. Juste après le départ de Sandra, qui avait quitté l'école après avoir appris que Steven ne viendrait plus en cours, Patricia et moi avons commencé à discuter de tout et de rien.

Au fil des jours, notre amitié grandit et je lui confiai mes sentiments naissants pour Howen. Depuis ce jour où il m'avait défendue contre Mia, je réalisai que mon cœur s'emballait chaque fois que je pensais à lui. Mais j'étais consciente que mes sentiments n'étaient pas réciproques.

Patricia m'écouta attentivement avant d'ouvrir son cœur à son tour. « Durant l'année de cinquième, Steven et moi sortions ensemble », confia-t-elle avec une tristesse palpable dans sa voix. « Même si je savais qu'il ne m'aimait pas vraiment et qu'il me trompait avec Sandra, ce qui m'a fait le plus souffrir, c'est qu'il a quitté le collège sans me prévenir alors que nous étions en couple. »

Son histoire résonna en moi comme un écho de mes propres angoisses et désirs inassouvis. Nos échanges devinrent des refuges où nous pouvions partager nos peines et nos espoirs dans ce monde complexe qu'était l'adolescence et tous ces moments ne faisaient que nous rapprocher.

Un lundi après-midi, alors que je rentrais du collège, je ne m'attendais pas à croiser un garçon d'un autre établissement. Il s'approcha de moi avec un sourire.

« Salut ! » lança-t-il d'une voix enjouée.

« Salut, » répondis-je, un peu surprise.

« Comment ça va ? » continua-t-il, visiblement désireux de discuter.

Je n'avais pas beaucoup de temps à perdre, alors je décidai d'être directe. « Je n'ai pas beaucoup de temps, alors abrège. »

Il se présenta. « Je m'appelle Christian, et je voulais te poser une question. »

Intriguée, je lui demandai : « Laquelle ? »

« T'es mannequin ? » me demanda-t-il sans détour.

Je frémis à cette idée. « Non, et qu'est-ce qui te fait penser ça ? »

Il me scruta un instant avant de répondre : « Ta façon de marcher et ton corps, on dirait une miss. »

Je levai les yeux au ciel. « Je vois. Désolée de te décevoir, mais je n'en suis pas une. »

Christian ne se laissa pas décourager et continua : « Et tu marches de cette façon depuis l'enfance ? »

« Oui, » avouai-je, un peu amusée par la tournure de la conversation.

« Tu sais que tu pourrais participer à un concours de beauté et que tu aurais toutes tes chances de gagner ? » ajouta-t-il avec enthousiasme.

Je secouai la tête. « La mode ne m'intéresse pas. »

« Ok, on y va alors, » dit-il tout en avançant.

« Aller où ? » m'étonnai-je.

« Tu ne rentres pas chez toi ? » demanda-t-il avec un ton innocent.

« Si, mais pourquoi tu me suis ? » insinurai-je avec une pointe d'irritation.

Christian expliqua calmement : « Je vis pas loin de chez toi. Je suis le voisin de Sylvia. »

Ainsi, je dus le supporter sur le chemin jusqu'à ce qu'il arrive chez lui et me laisse tranquille. À ce moment-là, j'aperçus Howen au loin.

« Salut ! » lança-t-il avec sa bonne humeur habituelle.

« Salut, » répondis-je en essayant de cacher mon agacement.

« Comment tu vas ? » demanda-t-il avec intérêt.

« Bien, et toi ? » répondis-je en espérant que notre conversation serait plus agréable que celle que je venais d'avoir.

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