Élina (levant les yeux en le voyant arriver) :
T’as mis trois plombes. J’ai failli partir sans toi.
Léo (essoufflé, sac sur l’épaule) :
Je t’ai dit que le prof m’a collé ! Deux heures pour un retard… j’ai rien fait, je te jure.
Élina (moqueuse) :
Toujours innocent, hein ?
(Elle lui donne un coup de coude. Il sourit. Comme toujours. Avec elle, tout semble plus simple.)
Léo :
Tu m’en veux pas trop ?
Élina (soupirant) :
T’es chiant. Mais t’es mon pote. Allez viens, j’ai pris des trucs à grignoter, on squatte chez moi ?
(Ils marchent côte à côte. Pas besoin de parler tout le temps. Leur amitié date de la sixième. Une évidence, presque une routine.)
(20h12. Chambre d’Élina. Un film tourne en fond, mais ni l’un ni l’autre ne le regarde vraiment. Les chips sont presque toutes finies. La lumière est tamisée )
Léo (hésitant) :
Tu… Tu t’es déjà demandé si les choses devaient rester comme ça ? Entre nous ?
Élina (haussement de sourcil) :
Comme quoi, “comme ça” ?
Léo (avalant sa salive) :
Juste... amis. Enfin, c’est ce qu’on est, non ? Juste amis.
(Un silence. Un de ceux qui fait du bruit dans le cœur. Élina détourne les yeux. Elle sent la tension grimper. Trop vite. Trop fort.)
Élina :
Léo…
Léo :
Je sais, je sais… Oublie. J’ai bu, un peu trop. Je parle pour rien.
(Mais il ne parle pas pour rien. Et elle le sait. Et elle aurait dû lui dire stop. Ou rire. Mais elle ne le fait pas.)
(Minuit passé. Une nuit trouble, faite de gestes maladroits, de regards fuyants, de baisers trop longs. Le genre de nuit qui casse des équilibres.)
Lendemain.
Élina (froide) :
Tu m’as pas attendu.
Léo (visage fermé) :
Je savais pas si tu voulais que je le fasse.
Élina :
On n’est pas obligés d’en parler. C’était une erreur. C’est tout.
Léo (blessé) :
Une erreur ? Sérieux ?
Élina :
Tu voulais quoi, Léo ? Que je tombe amoureuse ? Que je te dise que j’ai rêvé de ça depuis toujours ?
(Son ton est sec. Défensif. Mais ses yeux brillent. Elle regrette déjà ce qu’elle dit. Mais elle ne sait pas faire autrement.)
Léo (murmure) :
Non. Juste... que tu me regardes encore comme avant.
......................
(Trois semaines. Vingt-et-un jours sans se parler vraiment. Ils se croisent. Se jaugent. Se fuient. Les mots restent coincés. Comme un nœud dans la gorge.)
(Mercredi matin. CDI. Peu de monde. Élina lit un vieux recueil de poésie, mais ses yeux ne suivent pas les lignes. Léo s’approche, lentement. Trop lentement.)
Léo (voix basse) :
Tu comptes m’ignorer encore longtemps ?
(Elle relève à peine les yeux. Soupire. Puis ferme son livre doucement.)
Élina :
Je savais pas que t’avais encore envie qu’on se parle.
Léo :
Tu crois que j’ai passé trois semaines à faire semblant de rien ? Je me suis senti comme un fantôme, Élina.
Élina (amère) :
Tu crois que j’allais faire quoi ? Sourire comme si cette nuit n’avait rien changé ?
Léo (s’asseyant en face d’elle) :
Elle a tout changé. Mais peut-être pas pour de mauvaises raisons.
Élina (ironique) :
Ah. Tu trouves que c’était... bien, toi ? Cette nuit ?
Léo (hésitant) :
Non. Pas comme ça. C’était... confus. Triste, même. On s’est perdus.
(Elle baisse les yeux. Il a mis le doigt dessus. Ce n’était pas de l’amour. C’était de la panique, du besoin, une échappatoire mal choisie.)
Élina (doucement) :
Alors qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On oublie ? On recommence à zéro ? On devient des étrangers ?
Léo (sincère) :
J’ai pas envie d’être un inconnu pour toi. J’ai envie de redevenir ton Léo. Même si ça veut dire juste... être ton pote.
Élina (long silence) :
Tu veux vraiment qu’on fasse comme si rien n’avait existé ?
Léo :
Non. Je veux qu’on accepte que c’était moche. Et qu’on redevienne... nous. Avec le temps. Si tu veux bien de moi.
(Le CDI est silencieux. La documentaliste lève les yeux, agacée par les chuchotements. Élina esquisse un vrai sourire pour la première fois depuis des semaines.)
Élina (sourire discret) :
Faut que je réapprenne à te supporter, alors ?
Léo (sourire sincère) :
Ouais. Et j’ai encore plein de conneries à te raconter.
Léo (en regardant son écran) :
Tu fais quoi ce week-end ?
Élina (sans le regarder) :
Rien. Peut-être une soirée chez Sarah, je sais pas encore.
Léo :
T’es invitée à tout toi maintenant.
Élina (rire bref) :
T’as qu’à venir. On redeviendra peut-être populaires ensemble.
(Elle croit que c’était une erreur. Elle se le répète. Mais une part d’elle... le veut encore.)
Inconnu :
Je m’appelle Niels. Je suis dans la 1ère D. T’es Élina, c’est ça ?
Élina (souriante) :
Tu retiens vite les prénoms.
Niels :
Seulement ceux qui m’intéressent.
(Léo serre les dents. Il s’approche.)
Léo (froid) :
T’as perdu ton chemin ou tu comptes t’installer là ?
Élina (surprise) :
Qu’est-ce que tu fais, Léo ?
Niels (détendu) :
C’est ton mec ? Il a l’air tendu.
Léo :
Non. Mais je veille sur elle. C’est pas une raison pour venir la coller comme ça.
Élina (sec) :
Je gère très bien toute seule, merci.
(Niels rit doucement et s’éloigne avec un clin d’œil.)
Niels :
On se revoit, Élina.
(Silence.)
Élina (croisant les bras) :
T’es sérieux là ? Qu’est-ce qui te prend ?
Léo (tentant de rester calme) :
Ce type te drague. Et toi tu souris comme si c’était normal.
Élina (piquée) :
Et alors ? J’ai pas le droit ? On est quoi toi et moi, Léo ? Des ex d’une nuit ? Des amis ? Je suis censée avoir des comptes à te rendre ?
Léo (amer) :
Tu sais très bien ce que t’es pour moi.
Élina (baissant la voix) :
Non, Léo. Je sais ce que tu veux que je sois. Mais tu sais ce que je veux, moi ?
(Elle le regarde droit dans les yeux. Et il voit quelque chose. Un désir. Une colère. Une faille.)
Élina (chuchotant) :
Je fais semblant d’avoir tout oublié. Mais j’y pense. À cette nuit. À toi. Et ça me fait peur.
(Léo reste figé. Il aurait voulu l’embrasser. La prendre dans ses bras. Mais il sent que c’est fragile. Trop.)
Léo :
Alors laisse-moi te prouver que c’était pas une erreur.
...----------------...
(Samedi soir. Soirée chez Sarah. Lumières tamisées, musique trop forte, canettes ouvertes un peu partout. Élina arrive en jean taille haute et veste en cuir. Elle cherche Léo des yeux. Son cœur se serre sans raison apparente.)
Sarah (s’approchant) :
Tu cherches Léo ? Il est là-bas… avec Zoé.
Élina (fronce les sourcils) :
Zoé ? Quelle Zoé ?
Sarah (sourire narquois) :
Zoé, la blonde du club photo. Elle lui a collé aux baskets toute la soirée. J’crois qu’elle veut plus que des clichés…
(Élina rit pour cacher son agacement. Mais en elle, ça grince. Elle traverse la pièce du regard. Elle le voit. Léo. Adossé à un mur, Zoé tout contre lui, trop proche. Elle rit à ce qu’il dit. Il ne la repousse pas.)
(Une boule dans le ventre. Inexplicable. Inavouable.)
(Plus tard, dans la cuisine. Élina verse un soda, l’air faussement détaché. Léo entre à son tour.)
Léo (détendu) :
Tu t’amuses ?
Élina (froidement) :
Ouais. Super ambiance. Surtout pour les photos.
Léo (hausse un sourcil) :
T’étais là ? Je t’ai même pas vue.
Élina :
J’ai vu Zoé, moi. Collée à toi. Littéralement.
Léo (sourit, comprend tout de suite) :
T’es jalouse ?
Élina (secoue la tête) :
Non. Juste surprise que tu sois aussi... tactile, d’un coup.
Léo :
Tu vois, c’est marrant. Moi aussi j’étais jaloux, l’autre jour, quand Niels t’a touchée comme si t’étais à lui.
(Élina le regarde. Les battements de son cœur s’accélèrent. Il y a quelque chose dans ses yeux à lui. Moins de jeu. Plus de vérité.)
Élina (doucement) :
Tu crois qu’on est en train de devenir quoi, toi et moi ?
Léo (s’approchant) :
Je sais pas. Mais quand je suis avec toi, tout me semble juste. Même quand c’est flou, même quand ça fait mal.
(Ils sont proches maintenant. Trop pour que ce soit innocent. Elle sent son souffle. Il sent son parfum.)
Élina (chuchotant) :
J’arrête pas de repenser à toi. À cette nuit. Mais aussi à… maintenant. À comment tu me regardes. Et à comment j’ai envie que tu me touches encore.
(Silence. Mais un silence chargé. Léo glisse ses doigts contre les siens.)
Léo :
Tu veux vraiment ça ? Ou c’est juste l’envie de combler un manque ?
Élina (sincère) :
Je crois que je commence à te vouloir pour de vrai.
(Et c’est là que ça commence vraiment. Pas juste le désir. Les sentiments. Le risque de tomber. Pour de bon.)
Lundi matin. Cour du lycée. Le froid est encore là, mais il y a dans l’air une chaleur nouvelle. Élina marche aux côtés de Léo. Ils ne se tiennent pas la main. Pas encore. Mais tout dans leurs gestes dit qu’ils ne sont plus "juste amis".)
Léo (regard furtif vers elle) :
Tu regrettes pas ? Samedi soir, je veux dire.
Élina (secouant la tête, un demi-sourire) :
Pas du tout. Mais j’ai peur. De nous. De tout gâcher. Encore.
Léo :
Alors on le fait lentement. Pas besoin de précipiter quoi que ce soit. Juste toi et moi. Vraiment.
(Elle hoche la tête. C’est fragile. Mais ça respire vrai.)
(Mardi. Pause de midi. Élina mange seule sur un banc. Niels arrive, un sac de sport à l’épaule. Il s’installe sans demander.)
Niels :
T’as disparu, toi. On te voit plus.
Élina (polie) :
J’suis juste occupée. Les cours, les révisions…
Niels :
Ou peut-être Léo ? T’inquiète, c’est pas un crime. Même si… c’est pas le genre de mec à t’assumer, si tu veux mon avis.
(Elle fronce les sourcils.)
Élina :
Qu’est-ce que tu racontes ?
Niels :
Il a passé son samedi aprem à envoyer des snaps à Zoé. Des trucs pas très clairs.
(Élina rit nerveusement. Elle ne veut pas le croire. Mais la petite graine est plantée. Le doute.)
(Plus tard, dans les couloirs. Elle attrape Léo au vol, le regarde droit dans les yeux.)
Élina :
Tu parles encore à Zoé ?
Léo (pris de court) :
Quoi ? Non. Enfin… elle m’a envoyé un message, j’ai répondu par politesse. Rien de grave.
Élina (tendue) :
Et samedi après-midi ? Des snaps ?
Léo :
Je… ouais. J’ai répondu à un ou deux. Je t’ai pas dit parce que je savais que t’allais mal le prendre.
Élina :
Donc tu m’as menti.
(Silence. Il ne répond pas tout de suite. Et ce silence fait plus mal que tout.)
Léo (bas) :
J’ai merdé. C’était idiot. Mais j’te jure que ça comptait pas.
(Elle se détourne, blessée. Elle ne sait pas si c’est la jalousie, la peur ou l’humiliation qui pique le plus fort.)
(Mercredi. Messages laissés sans réponse. Petits regards évités. Le monde recommence à trembler.)
Léo (message non ouvert) :
Je suis désolé. J’ai pas su gérer. Je veux pas te perdre encore.
(Élina lit sans répondre. Mais le cœur cogne. Parce qu’elle ne veut pas le perdre non plus. Parce qu’elle a envie de croire en eux. Mais elle a peur.)
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(La pluie tombe fort, encore. Dehors, Léo est trempé. Élina l’a fait entrer en vitesse. Ils se tiennent dans l’entrée, entre le tapis détrempé, leurs chaussures abandonnées, et un silence trop lourd pour deux cœurs qui battent trop fort.)
Élina (regardant son pull trempé) :
Tu vas choper la crève, idiot.
Léo (souffle un rire) :
Je préfère ça que de rester sans te voir.
(Elle détourne les yeux. Une chaleur monte en elle, malgré la pluie. Malgré la colère résiduelle. Il est là, sincère, maladroit, et terriblement proche.)
Élina :
Attends… je vais te chercher une serviette.
(Elle tourne les talons, mais son pied glisse sur une flaque laissée par les chaussures mouillées. Elle perd l’équilibre. Par pur réflexe, elle attrape la première chose devant elle : Léo.)
Élina (criant presque) :
Aïe — !
(Ils tombent ensemble, déséquilibrés. Léo tente de la retenir mais c’est trop tard. Ils s’effondrent sur le tapis. Elle sur lui. Sa main sur son torse. Son visage à quelques centimètres du sien. Ils ne bougent pas tout de suite. Le monde s’arrête une seconde. Ou deux.)
Léo (souffle coupé) :
T’as essayé de m’assassiner, là ?
Élina (voix douce, troublée) :
T’avais qu’à pas être aussi glissant.
(Un rire nerveux. Puis plus rien. Juste leurs souffles qui se croisent. Leurs regards. Les battements.)
(Et sans réfléchir, sans intention... leurs lèvres se trouvent. Doucement. Comme une erreur parfaitement juste. Un accident qui avait du sens depuis le début.)
(C’est un baiser volé au hasard. Mais il est vrai. Il est brûlant. Et il les fige. Ensemble.)
(Puis ils se séparent. Juste un peu. Pas trop.)
Élina (murmure) :
Tu crois qu’on peut y arriver, Léo ? Sans tout détruire cette fois ?
Léo (voix rauque) :
J’en suis pas sûr. Mais j’sais que j’ai jamais eu autant envie d’essayer.
(Elle le regarde. L’eau sur ses cheveux, le feu dans ses yeux. Elle hoche la tête, tout doucement.)
Élina :
Alors essaie. Avec moi.
(Et cette fois, ils se relèvent ensemble. Pas seulement du tapis. Mais de tout ce qu’ils avaient brisé. Pas parfaitement. Mais sincèrement.)
auteur : salut tout le monde, désolé j'ai pas mis les photos des personnages

voici Léo
et elina.
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