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Le ciel du Jardin de Verre n’a jamais été réel.

Un immense dôme de verre, presque invisible, recouvre la ville. Il diffuse une lumière artificielle, froide, bleutée, qui baigne les rues d’un éclat étrange et sans vie. Ici, chaque détail est minutieusement contrôlé : le climat, les sons, même les odeurs, et jusque dans les pensées de ses habitants.

Yuna avance rapidement dans une ruelle étroite, coincée entre deux tours immenses et translucides. Elle garde la tête baissée, les yeux fixés sur les dalles humides et fissurées sous ses pieds. Pourtant, elle le sent, cette présence invisible qui la suit, depuis plusieurs jours. Quelqu’un, ou quelque chose, rôde dans son sillage, une ombre qui ne la quitte jamais.

Elle n’a jamais connu ses parents. Son passé est un mystère profond.

Recueillie et élevée par Sorel, un vieil ingénieur solitaire et discret, elle a grandi dans les bas-fonds oubliés du Jardin de Verre, loin des regards du gouvernement qui surveille tout.

Mais depuis quelques jours, une sensation nouvelle l’oppresse. Une chaleur étrange au creux de sa poitrine. Un battement sourd, un bourdonnement incessant qui semble vouloir exploser. Comme si une force ancienne, enfouie en elle, cherchait à s’éveiller.

Un sifflement mécanique déchire soudain le silence. Deux drones argentés surgissent au-dessus d’elle, leurs projecteurs blancs braqués sur elle comme des yeux impitoyables.

— « Cible repérée. Énergie fragmentaire détectée. »

Yuna recule, terrifiée, les jambes tremblantes, le souffle court. Elle n’a nulle part où fuir.

Une silhouette familière surgit alors, déboulant au bout de la ruelle : Sorel, le visage marqué par l’angoisse et la détermination.

— « Yuna, écoute-moi bien ! Ils t’ont retrouvée. Tu dois partir, tout de suite ! »

— « Pourquoi moi ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? » demande-t-elle, le cœur battant.

Sorel ne répond pas. Il regarde fixement son torse, là où une lumière dorée commence à filtrer à travers ses vêtements, comme une petite flamme fragile mais puissante.

— « Non... pas ici... c’est trop tôt. Pas maintenant. »

Les drones foncent vers eux, rapides et implacables. Yuna lève les bras pour se protéger, prête à encaisser le choc, mais à cet instant précis, tout explose.

Une onde dorée jaillit d’elle, illuminant la ruelle d’une lumière aveuglante. Les drones tombent au sol, désactivés, tandis que le sol lui-même semble vibrer sous leurs pieds.

Yuna reste debout, haletante, tandis qu’une forme lumineuse flotte devant elle, suspendue dans l’air. Un fragment d’énergie pure, vibrant comme un cœur vivant, brillant d’une force mystique intense.

— « C’est ça… le fragment d’Eden ? » murmure-t-elle, fascinée.

Elle tend la main vers la lumière. Dès qu’elle entre en contact avec le fragment, une voix puissante résonne dans son esprit :

— « Tu m’as trouvé… Porteuse. »

Un flot d’images envahit soudain sa conscience. Des cités en flammes, ravagées par des guerres anciennes. Des créatures façonnées de verre, effrayantes et étranges, qui évoluent dans des paysages déformés. Un trône vide, baigné d’une lumière éthérée, symbole d’un pouvoir perdu. Des souvenirs qui ne sont pas les siens, pourtant gravés au plus profond d’elle, comme une mémoire ancestrale.

Yuna tombe à genoux, le cœur battant à tout rompre, submergée par la vérité et le poids de son destin.

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Ailleurs, dans un autre Jardin…

Un homme encapuchonné observe la scène à travers un miroir d’obsidienne noire, les yeux brillants d’une lueur inquiétante.

— « Enfin. Une nouvelle joueuse entre dans l’arène. »

Son reflet brille doucement, et dans sa poitrine, un autre fragment mystérieux luit, prêt à s’éveiller lui aussi.

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Fin du Chapitre 1

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