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Sous Ma Peau, Le Cri

Chapitre 1 : Le Silence dans le Berceau

Chapitre 1 : Le Silence dans le Berceau

Je suis née dans un monde où le silence était la première berceuse que j'ai entendue. Avant même de comprendre les mots, j'ai ressenti un vide profond, une absence que personne ne semblait vouloir combler. Ma mère, celle qui aurait dû être mon refuge, mon premier sourire, a versé des larmes le jour où elle a découvert que j'étais une fille. « Je pensais que ce serait un garçon », m’a-t-elle dit une fois, d’une voix tremblante, comme si ma simple existence était une erreur. Ces mots, lourds et tranchants, se sont enfoncés dans mon cœur avant même que je sache ce qu’était l’amour.

Grandir avec cette blessure invisible a été une lutte constante. J’ai appris très tôt que mon existence n’était pas désirée, pas célébrée. Chaque tentative d’approcher ma mère se heurtait à un mur de froideur ou d’indifférence. Parfois, elle me regardait avec des yeux vides, comme si elle cherchait quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’elle aurait aimé avoir à la place de moi. Je me suis surprise à espérer qu’un jour, ce mur s’effondrerait, qu’elle me prendrait dans ses bras et que je sentirais enfin cette chaleur maternelle que tant d’enfants connaissent.

Mais les jours passaient, et le froid demeurait. À l’école, j’essayais de tisser des liens, de me faire des amis. Pourtant, chaque fois que je croyais avoir trouvé une personne qui m’acceptait, un doute sournois s’immisçait dans mon esprit : « Est-ce qu’elle m’aime vraiment, ou est-ce que je suis juste un obstacle pour elle ? » Cette peur m’a souvent poussée à reculer, à me protéger en gardant les autres à distance.

La solitude est devenue ma compagne fidèle. J’ai appris à cacher mes larmes, à sourire quand mon cœur criait de douleur. J’ai découvert que parfois, il valait mieux ne rien dire, ne rien montrer, pour ne pas déranger. Je croyais que mes sentiments étaient un fardeau pour ceux qui m’entouraient, alors je les enfermais dans un coin secret de mon âme.

Pourtant, malgré tout, il y avait en moi une petite lumière, fragile mais tenace. Une voix intérieure qui me murmurait que je méritais d’être aimée, même si personne ne me le disait. Ce murmure était ma force secrète, celle qui me maintenait debout les jours où tout semblait perdu.

Ce chapitre de ma vie est marqué par le silence, la douleur et le rejet, mais aussi par une résilience silencieuse. C’est le début d’un voyage où je vais apprendre à connaître cette lumière en moi, à la protéger et à la faire grandir, même lorsque le monde autour de moi semble vouloir l’éteindre.

Merci à vous, chers lecteurs, de m’accompagner dans ce voyage intime. Votre présence donne un sens à mes mots. Le prochain chapitre cera publié demain. et merci encore pour votre soutien

Chapitre 2 : Le Coupable Invisible

**Chapitre 2 : Le Coupable Invisible**

Dans la maison où j’ai grandi, les murs n’étaient pas couverts de photos de famille ou de rires d’enfants. Ils vibraient au rythme des cris, des disputes, des silences lourds. Chaque pièce semblait retenir son souffle, comme moi, chaque fois que la voix de mon père s’élevait. Il criait souvent, parfois pour des choses futiles, parfois sans raison apparente. Et ma mère, elle lui répondait avec la même rage, ou bien elle se taisait, les lèvres pincées, les yeux sombres.

Le pire, c’était quand les mots devenaient des gestes. Mon père ne frappait pas tout le temps, mais quand il le faisait, c’était comme si le monde s’arrêtait. Une chaise renversée, un cri étouffé, un corps qui se replie. Mes frères étaient souvent les cibles de cette violence. Et moi, figée dans un coin, je regardais, impuissante. Jusqu’à ce que la tempête passe, et que le silence retombe comme un couvercle sur une marmite prête à exploser de nouveau.

Mais ce qui me faisait le plus mal, ce n’était pas la violence elle-même — c’était ce que ma mère disait après. Quand tout était fini, quand mes frères pleuraient encore dans leurs chambres, elle venait vers moi, les yeux pleins de reproches, et murmurait :

**« C’est ta faute. S’il les frappe, c’est parce que tu existes. »**

Et moi, je restais là, bouche ouverte, sans savoir comment répondre. Comment pouvais-je être responsable de la colère de mon père ? Pourquoi est-ce que ma naissance semblait avoir détraqué tout l’équilibre fragile de notre famille ?

Petit à petit, j’ai commencé à y croire. J’étais la faute. Le problème. L’origine du désordre. Alors, j’ai voulu disparaître. J’ai appris à marcher sans bruit, à ne pas parler si on ne me parlait pas, à cacher mes émotions derrière un visage vide. Si je pouvais être invisible, peut-être que la paix reviendrait.

Mais la paix ne venait jamais.

À l’école, j’étais la fille silencieuse. Les professeurs disaient que j’étais sage, mais en réalité, j’étais juste brisée. J’observais les autres enfants, leurs familles qui venaient les chercher, les mères qui souriaient, les pères qui tenaient leurs mains. J’enviais ces gestes simples comme on envie l’eau quand on a soif. J’aurais tout donné pour un regard tendre, une voix qui me dise que j’avais de la valeur.

Un jour, une camarade de classe m’a dit :

**« Tu sais, tu es gentille, mais on dirait que tu es toujours ailleurs. »**

Et elle avait raison. J’étais ailleurs, dans un monde intérieur que j’avais construit pour me protéger. Un monde où je n’étais pas responsable du malheur des autres, où ma naissance n’était pas une erreur.

Mais même dans ce monde, je me sentais seule.

Le soir, dans mon lit, j’imaginais une autre vie. Une vie où ma mère me prenait dans ses bras et me disait qu’elle était fière de moi. Une vie où mon père riait au lieu de hurler. Une vie où je pouvais respirer sans avoir peur. C’étaient des rêves simples, presque naïfs, mais ils étaient tout ce que j’avais.

Je me souviens d’un soir en particulier. Mon petit frère venait d’être frappé parce qu’il avait renversé un verre. Il pleurait dans sa chambre, et moi j’étais assise sur le sol de la salle de bain, les genoux contre la poitrine. Ma mère est entrée, m’a regardée de haut et a dit, sèchement :

**« Si tu n’avais jamais été là, on aurait été heureux. »**

Puis elle est partie, me laissant seule avec ses mots comme des lames froides plantées dans mon ventre.

Ce soir-là, j’ai compris quelque chose : même si je n’avais rien fait, j’étais coupable dans leurs yeux. Coupable d’exister. Coupable d’être née fille. Coupable de ne pas être ce qu’ils espéraient.

Et pourtant, malgré tout ça, je l’aimais. Je l’aime encore. Ma mère. Avec toute la douleur qu’elle m’a donnée, je continue de chercher dans ses gestes le moindre signe de tendresse. C’est peut-être ça, l’amour des enfants : un amour obstiné, qui pardonne tout, même l’impardonnable.

Mais un jour, je me suis promis que j’allais changer. Pas pour eux. Pour moi. Parce que même si on m’a toujours fait sentir que je ne valais rien, au fond de moi, une voix me disait encore :

**« Tu mérites mieux. »**

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**Merci à vous, chers lecteurs, de m’accompagner dans ce voyage intime. Votre présence donne un sens à mes mots.

Chapitre 3 : L’Ombre de l’Anniversaire

Chapitre 3 : L’Ombre de l’Anniversaire

Il y a des dates qu’on attend avec impatience toute l’année. Pour certains enfants, c’est un jour spécial, rempli de rires, de ballons, de gâteaux et de cadeaux. Pour moi, c’était un rappel silencieux que je n’existais pas vraiment dans les cœurs de ma famille.

Mon anniversaire tombait en hiver, une saison froide qui ressemblait à l’ambiance de la maison. Ce jour-là, je me réveillais chaque année avec une minuscule étincelle d’espoir. « Peut-être cette fois… », pensais-je. Peut-être qu’ils s’en souviendront. Peut-être qu’un simple “bon anniversaire” sortira de la bouche de ma mère. Peut-être qu’un petit geste viendra briser le silence.

Mais ce n’était jamais le cas.

Mes frères recevaient des cadeaux, des gâteaux colorés, des photos, des rires. Pour moi, c’était un jour comme les autres. Ou pire. Un jour où l’on m’ignorait davantage, comme si mon existence était une erreur qu’il fallait oublier. Même quand je laissais entendre, timidement :

« Tu sais quel jour on est, maman ? »

Elle répondait souvent :

« J’ai autre chose à faire que penser à ça. »

Et son regard me glaçait.

Avec le temps, j’ai arrêté d’attendre. J’ai arrêté de croire que j’y avais droit. J’ai commencé à me dire que peut-être, je ne méritais rien. Rien de spécial, rien de doux. Juste le silence.

Être l’aînée n’a fait qu’aggraver ce sentiment d’invisibilité. On attendait de moi que je sois forte, responsable, presque adulte alors que je n’étais qu’une enfant. Je devais aider, comprendre, me taire. Quand quelque chose se cassait, c’était moi qu’on appelait. Quand mes frères pleuraient, c’était moi qu’on accusait. Quand ma mère criait, c’était toujours sur moi que sa voix tombait, lourde et tranchante.

Je me souviens d’un jour banal, où elle m’avait demandé de faire la vaisselle après le déjeuner. J’étais fatiguée, mais je n’ai pas protesté. Je savais ce qu’il en coûtait de dire non. Alors j’ai obéi. Mais mes mains tremblaient. Et soudain, une assiette m’a échappé. Elle s’est brisée au sol dans un bruit sec. Le genre de bruit qui déclenche la tempête.

Ma mère est arrivée comme un orage :

« Mais qu’est-ce que tu fais ?! Tu veux qu’on vive dans les ruines maintenant ?! »

Je voulais m’excuser, dire que c’était un accident, que j’étais blessée même – un éclat m’avait coupé le doigt. Mais elle n’a pas vu. Ou elle n’a pas voulu voir.

« Tu ne fais jamais rien correctement ! T’es bonne à rien ! »

Ces mots m’ont frappée plus fort que le verre. Je suis restée debout, figée, le doigt en sang, les larmes au bord des yeux, mais je ne pleurais pas. Je ne voulais pas lui donner cette victoire.

C’était toujours comme ça : un simple incident devenait un crime. Un oubli, une faute impardonnable. Et moi, dans tout ça, je n’étais qu’un fardeau, la cause de tous les malheurs.

Je commençais à croire que si je n’étais pas là, tout irait mieux pour eux.

Mais malgré tout… malgré cette douleur, malgré cette invisibilité, il y avait encore une étincelle en moi. Une voix, faible mais vivante, qui me murmurait :

« Tu mérites d’être vue. Tu mérites d’exister. »

J’écrivais parfois des lettres d’anniversaire à moi-même. Je les cachais dans un vieux carnet, sous mon matelas. Des mots tendres que j’aurais voulu entendre :

« Joyeux anniversaire, ma chérie. Tu es précieuse. Tu es forte. Je suis fière de toi. »

Je me les lisais en silence, comme une prière. C’était ridicule peut-être, mais c’était ma façon de survivre.

Car dans un monde où personne ne célèbre ta naissance, il faut apprendre à se célébrer soi-même. À se rappeler que ton existence, même si elle ne brille pas aux yeux des autres, est une lumière que personne ne pourra éteindre tant que tu la protèges.

Ce chapitre de ma vie est fait de gâteaux absents, de cadeaux oubliés, de silences bruyants. Mais aussi de résistance. D’une enfant qui refuse d’oublier qu’elle est née, même si tout le monde fait semblant que ce jour n’a jamais existé.

Merci à vous, chers lecteurs, de m’accompagner dans ce voyage intime. Votre présence donne un sens à mes mots.

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