Chapitre 1 : Le retour de l’ombre

Le soleil matinal se lève lentement sur Tokyo, étirant ses rayons dorés entre les immeubles encore endormis. La ville, peu à peu, s’éveille dans un tumulte familier : les klaxons des premiers bus, les pas pressés des lycéens, et cette odeur légère de pain grillé qui flotte des maisons voisines. La cloche du lycée Kaisei Kōkō sonne au loin, marquant le début d’une nouvelle année scolaire.

Dans les rues bordées de cerisiers en fleurs, les uniformes impeccables, les voix excitées et les rêves d’avenir se mêlent à l’air doux du printemps. C’est un jour ordinaire pour certains… mais pas pour elle.

Voix intérieure de Hana :

“Sept ans. Sept ans que je n’ai pas remis les pieds ici. Pourtant… tout semble identique. Comme si le temps s’était figé.”

Plan : Une jeune fille marche seule sur un trottoir jonché de pétales roses. Elle est vêtue de l’uniforme du lycée — jupe plissée, blazer bien ajusté, cravate sobre —, attirant les regards sans même s’en rendre compte. Ses longs cheveux bruns ondulent sous la brise, lui donnant une allure à la fois élégante et mystérieuse.

C’est Hana Fujimoto, 17 ans. Autrefois garçon manqué, toujours en baskets et casquettes à l’envers, elle est devenue une beauté délicate, au port de tête gracieux, au regard intense. Pourtant, dans ses yeux, une étrange nostalgie plane comme une ombre.

Flashback rapide : Une petite Hana, les cheveux courts, court dans un parc sous le soleil d’été. Des garçons la poursuivent en riant, elle trébuche, tombe, éclate de rire et se relève en criant joyeusement.

Voix intérieure de Hana :

“Je me demande s’ils s’en souviennent… Renji, Kaito, Mina, Emi…”

Scène suivante :

Dans la cour du lycée, l’agitation est à son comble. Les rires fusent, les cris de retrouvailles résonnent entre les bâtiments. Certains élèves prennent des photos, d’autres se précipitent pour raconter leurs vacances. L’air est vibrant d’énergie.

Hana franchit les grilles, un pincement au cœur. Elle balaye la cour du regard — et soudain, son cœur se fige.

Non loin, adossé à un arbre, se tient un garçon. Cheveux noirs légèrement en bataille, silhouette élancée, bras croisés. C’est Renji Aoyama. Mais il n’est plus le garçon souriant qu’elle connaissait. Son regard est froid, distant.

Leurs regards se croisent. Un bref instant. Il la voit. Mais il ne sourit pas. Il détourne les yeux. Comme si elle n’existait pas.

Hana (pensée) :

“C’était lui… C’était bien lui. Pourquoi… Pourquoi il a l’air de me détester ?”

Une voix joyeuse interrompt le silence.

Kaito (sourire éclatant) :

— HANA ?! C’est vraiment toi ?!

Elle se retourne. Kaito Minami se précipite vers elle, son éternel sourire aux lèvres. Sans hésiter, il la serre dans ses bras.

Kaito :

— Wow ! Tu as changé, c’est fou ! On t’a tellement cherchée après le collège… Tu es magnifique maintenant, t’as vu ça ?

(Murmure) Renji t’a vue aussi, tu sais…

Hana (rougissant) :

— Je suis contente de te revoir, Kaito…

Mais son sourire tremble. Le silence de Renji continue de résonner dans son cœur.

Plan final du chapitre :

Renji les observe de loin, le regard sombre. Une main serrée contre sa poitrine.

Voix intérieure de Renji :

“Pourquoi es-tu revenue… Hana ?”

Fin du Chapitre 1

Chapitre 2 : Le ballon du passé

Le lendemain matin, le ciel est couvert de nuages gris perle. Le vent est plus frais, presque mélancolique, et il fait danser les feuilles encore vertes sur le terrain du lycée. L’ambiance est plus calme que la veille, mais une certaine excitation règne : les élèves sont rassemblés pour les présentations des clubs sportifs. Des groupes se forment autour des terrains, certains testent déjà les équipements, d’autres discutent bruyamment des activités à venir.

Hana, elle, reste légèrement en retrait, adossée à un muret, observant la scène d’un regard perdu.

Voix intérieure de Hana :

“Je n’ai jamais rejoint de club au collège… Je ne sais même pas pourquoi. Pourtant, j’adorais courir, jouer, me salir. Ça me manque, un peu. C’était moi, avant.”

Soudain, un ballon de football roule jusqu’à ses pieds, coupant ses pensées nettes.

Voix d’un garçon :

— Hé, la nouvelle ! Tu peux nous le renvoyer ?

Hana regarde le ballon, figée un instant. Elle se penche doucement, ses doigts effleurant la surface usée du cuir. Un petit sourire nostalgique s’étire sur ses lèvres. Elle se redresse, ajuste sa position, puis frappe. Le ballon s’élève avec précision et retombe directement dans les bras du garçon.

Quelques élèves autour poussent une exclamation d’admiration.

Un élève :

— Wouah ! Tu joues super bien ! Tu veux rejoindre le club de foot féminin ?

Hana (légèrement embarrassée) :

— Ah… non, désolée. Je faisais juste ça… avant.

Elle tourne les talons, un peu troublée, son cœur battant plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Ses pas sont lents, pensifs.

Flashback : Une petite Hana, dix ans, en short trop grand, pieds nus dans un parc. Elle rit aux éclats, courant après un ballon. À ses côtés, Kaito, Renji et deux autres garçons. La scène est vivante, pleine d’insouciance. Renji se tourne vers elle, rayonnant.

Renji (souvenir) :

— Tu cours plus vite que tous les gars, Hana ! C’est trop cool d’avoir une amie comme toi !

Hana (enfant, souriant) :

— Je serai toujours là pour jouer avec vous ! Promis !

Retour au présent. Hana s’est arrêtée au bord du terrain, les yeux légèrement brillants.

Voix intérieure de Hana :

“Pourquoi est-ce que ça me rend triste maintenant… ?”

Une voix douce, presque timide, l’interpelle derrière elle.

??? :

— Tu n’as pas changé.

Hana se retourne. Devant elle se tient Emi Shiraishi, les cheveux attachés en une tresse soignée, un livre serré contre sa poitrine. Son sourire est timide, mais sincère.

Emi :

— Tu cours toujours comme un garçon… Mais maintenant, tu es belle comme une héroïne de roman.

Hana (émue, yeux écarquillés) :

— Emi… ? C’est bien toi ?

Leurs regards se croisent, et un sourire partagé les unit. Elles se prennent dans les bras brièvement, comme si le temps n’avait pas passé. Pourtant, une tension flotte dans l’air.

Emi (hésitante) :

— Je suis heureuse que tu sois revenue, Hana. Mais… il y a quelque chose que je dois te dire. Quelque chose que tu ne sais pas…

Hana (fronçant les sourcils) :

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

Mais avant qu’Emi puisse répondre, une voix sèche interrompt le moment.

Renji (froid) :

— T’as retrouvé tes vieilles copines, c’est bien. T’as l’air de bien t’amuser.

Il passe devant elles sans même s’arrêter. Hana, blessée, serre les poings.

Hana (criant) :

— Attends, Renji ! Pourquoi tu me fuis ? Qu’est-ce que je t’ai fait ?

Il s’arrête, dos tourné, silencieux. Puis, d’une voix basse :

Renji :

— Tu ne t’en souviens vraiment pas, hein ?

…Tant mieux.

Et sans un mot de plus, il disparaît au coin du couloir.

Hana reste là, figée, les mains tremblantes.

Voix intérieure de Hana :

“Il y a quelque chose… que j’ai oublié ?”

Fin du Chapitre 2

Chapitre 3 : La distance entre nous

Les jours passent, rythmés par la sonnerie du lycée, les devoirs, les bavardages dans les couloirs. Hana tente de s’adapter à sa nouvelle vie à Kaisei Kōkō. Elle sourit quand il le faut, prend des notes en cours, mange à la cafétéria avec Kaito et Emi… mais une ombre reste accrochée à son cœur. Rien n’est vraiment comme avant.

Renji l’évite comme si elle n’existait plus.

Kaito, toujours solaire, fait tout pour la faire rire, mais parfois son regard s’assombrit quand il pense qu’elle ne le voit pas.

Emi, qui semblait heureuse au début, devient plus distante, comme si quelque chose la rongeait.

Et Mina… Mina n’a toujours pas réapparu.

Voix intérieure de Hana :

“Ils ont tous changé. Moi aussi, probablement. Mais pourquoi ai-je l’impression que j’ai laissé quelque chose d’important derrière moi ?”

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Scène 1 : Salle de classe – matin

Les rayons timides du soleil traversent les vitres de la salle. Les élèves sont installés, chuchotant, baillant, riant doucement. Hana s’assied à côté de Kaito, qui lui offre un sourire énergique. Devant eux, trois rangs plus loin, Renji est penché vers la fenêtre, la joue dans la main, l’air ailleurs.

Kaito :

— Tu veux que je lui parle ? Renji… il a toujours été un peu froid, mais là, avec toi, c’est carrément glacial. T’as une idée de ce qu’il a ?

Hana (hésitante) :

— Non… mais je sens qu’il me cache quelque chose. Et Emi aussi.

Kaito (sérieux, baissant un peu la voix) :

— C’est peut-être à cause de cette fameuse promesse.

Hana (surprise) :

— Quelle promesse ?

Kaito (gêné, détournant le regard) :

— Hmm… rien. Laisse tomber. J’ai sûrement mal compris.

Hana le regarde longuement. Son malaise est évident. Un frisson traverse son dos. Pourquoi est-ce que tout le monde semble savoir quelque chose qu’elle, elle a oublié ?

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Scène 2 : Cour du lycée – après les cours

Le ciel commence à se teinter d’orange. Les élèves quittent l’établissement en petits groupes. Hana repère Renji et se précipite vers lui.

Hana (sérieuse) :

— Attends ! Tu peux arrêter de m’ignorer deux secondes ?

Renji s’arrête, immobile, le dos toujours tourné.

Renji (froid, sans se retourner) :

— Pourquoi tu t’accroches ? T’es partie sans un mot pendant des années. Et maintenant, tu reviens comme si de rien n’était.

Hana (choquée, la voix tremblante) :

— Quoi ? Mais je—

Renji :

— Peu importe. J’ai appris à ne plus faire confiance aux gens qui disparaissent.

Il repart, sans un mot de plus. Hana reste plantée là, figée, comme transpercée par ses paroles.

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Scène 3 : Chambre de Hana – soirée

La lumière douce de sa lampe éclaire son bureau. Une boîte en bois, couverte de poussière, est ouverte devant elle. Des photos froissées, des dessins colorés à moitié effacés, des bracelets d’amitié en fil… Au fond, une feuille pliée en quatre.

Elle l’ouvre, lentement. L’encre a un peu coulé, mais les mots sont encore lisibles :

> « Le 21 avril, promets-moi qu’on se retrouvera ici dans 7 ans. Je veux que rien ne change entre nous. – R. »

Hana (chuchotant) :

— Le 21 avril… c’est dans deux jours.

Elle serre le papier contre elle, le cœur serré, les yeux brillants de larmes.

Voix intérieure de Hana :

“Je crois que j’ai brisé une promesse importante. Et je ne m’en souvenais même plus…”

Scène finale : Parc de leur enfance – nuit tombée

Le parc est calme, baigné dans la lumière froide des réverbères. Une silhouette solitaire est assise sur un banc. C’est Renji. Il regarde le ciel, les étoiles, l’air perdu dans ses souvenirs.

Voix intérieure de Renji :

“Pourquoi es-tu revenue maintenant, Hana… après tout ce qu’on a perdu ce jour-là ?”

Fin du Chapitre 3