Chapitre 1: Ta un problème réglons sa maintenant !?
La cloche du midi venait à peine de sonner que le couloir s’était transformé en terrain de guerre. Au centre, comme souvent : Noah et Luca.
— Bouge de mon casier, grogna Noah, la mâchoire serrée.
— T’as qu’à attendre ton tour, le génie, répliqua Luca en ouvrant lentement le sien, l’air de le provoquer volontairement.
Noah claqua violemment la porte du casier d’à côté.
— Ça t’amuse, hein ? Toujours à chercher les embrouilles sale conn*rd !
— C’est pas ma faute si t’as une tête qui donne envie de cogner, répliqua Luca, sourire en coin.
Noah sentit le sang lui monter à la tête. Il en avait marre. Marre que Luca le cherche, et comme toujours il répondit à c'est provocation.
— T’as qu’à essayer pour voir.
Luca le fixa. Une seconde. Deux. Puis, comme si un déclic venait de se faire, le premier coup partit.
Un attroupement se forma aussitôt. Des cris, des encouragements idiots, des téléphones dégainés. Mais Noah n’en avait plus rien à faire. Il se jeta sur Luca, le plaqua contre les casiers, le poing prêt à repartir.
— Vous deux, ça suffit !
Le surveillant les sépara brutalement. Les deux garçons étaient essoufflés, les vêtements en vrac, les regards noirs.
— Direction la vie scolaire. Tout de suite.
Alors qu’ils marchaient côte à côte dans le couloir, le silence pesait. Mais leurs regards, eux, continuaient de se défier.
Les bancs froids de la vie scolaire grinçaient sous le poids du silence. Noah fixait le mur en face de lui, les bras croisés. Luca, lui, tapotait nerveusement sur son téléphone, jusqu’à ce qu’un surveillant le lui arrache des mains.
— Deux jours de colle. Ensemble, annonça sèchement la CPE. Vous règlerez vos comptes autrement. Ici, on n’est pas dans une arène.
Noah lâcha un soupir agacé. Luca haussa les épaules comme si ça ne le touchait pas. Mais en réalité… il bouillonnait encore. Pas à cause de la bagarre. À cause du regard de Noah juste avant de le frapper. Froid. Blessant. Et bizarrement… touchant.
Le lendemain, 17h. Salle de colle. Les deux garçons s’installèrent aussi loin que possible l’un de l’autre, mais la surveillante les rappela à l’ordre :
— Vous êtes là pour réfléchir ensemble à votre comportement. Je veux un exposé à deux voix pour vendredi. Sujet libre, mais convainquez-moi que vous pouvez collaborer.
— C’est une blague, grogna Noah.
— Super idée, répliqua Luca avec ironie. On va faire un exposé sur la haine pure. Je pense qu’on a un bon niveau.
Noah se retourna vers lui, le regard noir.
— Tu veux vraiment qu’on recommence ici ? Parce que j’ai encore un poing de libre.
Luca se redressa, le ton baissa… mais son regard resta dur.
— Pourquoi tu me détestes autant ? J’t’ai jamais rien fait de grave.
Noah éclata d’un rire sec.
— T’es sérieux ? Depuis la 3e tu me cherches. Tu te moques, tu fais des remarques. Tu crois que c’est drôle ?
— Peut-être que j’te cherchais… parce que je sais pas comment… être autrement avec toi.
Un silence tomba. Noah fronça les sourcils. C’était quoi, cette phrase bizarre ? C’était censé être une excuse ?
— J’ai pas besoin que tu sois gentil. Juste que tu me foutes la paix.
Il aurait pu répondre. Protester.
Mais il vit quelque chose dans ses yeux.
Et pour la première fois, Noah comprit que ce n’était pas de la colère.
C’était de la peur.
Fin du chapitre.
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Chapitre 2 : La guerre continue
Le lendemain, 17h. La salle de colle était presque vide, à l’exception des deux chaises placées l’une à côté de l’autre. Noah entra le premier, traînant les pieds, suivi de Luca qui mâchait un chewing-gum avec insolence.
— Sérieusement ? Tu pouvais pas t’asseoir plus loin ? grommela Noah.
— Désolé, j’voulais profiter de ta charmante compagnie, répondit Luca, faussement enjoué.
Noah grogna. Il avait passé la journée à ruminer. À se repasser leur bagarre. Et plus il y pensait, plus il bouillait. Luca l’agaçait. Avec son air supérieur, son sourire en coin, sa façon de croire qu’il contrôlait tout.
— Bon, lâcha-t-il en sortant un cahier. Faut qu’on fasse un exposé. Sujet libre. J’propose “comment supporter un abruti pendant une heure”.
Luca rit.
— Bonne idée. Mais faut d’abord que tu sois capable d’écrire une phrase sans faire trois fautes.
Noah se tourna d’un bloc.
— Tu veux qu’on règle ça ici ?
Luca se leva aussitôt.
— J’attends que ça.
La chaise tomba en arrière. Noah le poussa violemment. Luca répliqua aussitôt, le saisissant par le col. Le choc les projeta contre le mur. Une trousse tomba, des papiers volèrent. Ils se bousculaient, se frappaient, sans penser à s’arrêter.
— T’es qu’un gamin frustré ! hurla Noah.
— Et toi un pauvre type qui supporte pas d’être moins bon que moi !
Le poing de Noah frôla la mâchoire de Luca. Ce dernier répliqua d’un coup d’épaule qui l’envoya contre la table. Le bruit alerta la surveillante, qui surgit dans la pièce, furieuse.
— Assez ! hurla-t-elle. Sortez d’ici, tous les deux !
Essoufflés, les cheveux en bataille, ils se dévisagèrent encore, haletants, les poings serrés.
— J’te jure, Luca, la prochaine fois, j’me retiens pas, lâcha Noah.
— J’espère bien. Parce que moi non plus.
Ils quittèrent la salle chacun de leur côté, claquant la porte derrière eux. Pas un mot de plus. Juste de la haine. Pure et brute
La punition tomba le lendemain matin : une semaine d’exclusion interne. Même salle. Même horaires. Même enfer.
Quand Noah entra, Luca était déjà là, affalé sur sa chaise, les écouteurs vissés aux oreilles. Il ne leva même pas les yeux. Noah serra les dents.
— T’es sérieux ? Tu vas vraiment me pourrir la semaine jusqu’au bout ?
Luca haussa les épaules, sans répondre. Noah s’avança, attrapa un des écouteurs et le jeta sur la table.
— Tu fais genre t’entends rien, mais t’attends que je pète un câble, hein ?
Luca leva enfin les yeux, lentement, et planta son regard dans le sien.
— Non. J’attends juste que tu te rendes compte que t’as jamais été à la hauteur.
Noah sentit la rage monter. Il bondit, renversa sa chaise sans s’en rendre compte.
— Redis ça. Juste pour voir.
Luca se leva aussi, sans peur.
— Depuis qu’on est gosses, t’as toujours voulu jouer les durs. Mais t’as jamais eu les épaules. Moi, j’ai pas besoin de gueuler pour exister.
Noah le poussa. Cette fois, Luca ne broncha pas.
— T’as pas changé. Toujours à croire que t’es au-dessus. Tu veux quoi, au fond ? Que j’te casse la gueule pour de bon ?
— Vas-y, fais-le, répondit Luca, les poings serrés. Mais tu sais quoi ? Tu seras encore celui qu’on verra comme le mec instable, incapable de se contrôler. Comme toujours.
Noah avança d’un pas, le souffle court. Ses mains tremblaient de colère. Il n’y avait rien à comprendre, rien à discuter. Juste cette tension entre eux, explosive, dévorante.
Un bruit dans le couloir les interrompit. Ils se figèrent. Le surveillant jeta un œil dans la pièce. Les deux garçons s’étaient éloignés d’un pas, comme deux loups prêts à bondir.
— Un mot de plus, un geste de travers, et c’est renvoi direct, prévint-il avant de refermer.
Le silence retomba. Lourd. Tranchant.
Luca reprit place, le regard dur. Noah fit de même, à contrecœur. Mais l’air vibrait encore de haine.
Ils ne se supportaient pas.
Et ils allaient devoir passer cinq jours enfermés ensemble.
L’enfer ne faisait que commencer.
fin.
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Chapitre 3: Plus de retour possible
La deuxième journée d’exclusion commença comme la première : un silence glacé, des regards en coin, et deux présences qui se toléraient à peine dans la même pièce.
Noah arriva le premier cette fois. Il s’installa au fond de la salle, bien décidé à ignorer Luca. Il posa son sac, sortit un stylo… et découvrit une inscription griffonnée sur la table : "Va te faire enc*ler"
Il serra les dents. C’était l’écriture de Luca. Aucun doute.
Quand ce dernier entra quelques minutes plus tard, l’air nonchalant, Noah se leva aussitôt.
— Efface ça.
— Efface quoi ? répondit Luca avec un sourire de serpent.
Noah désigna la table d’un geste sec.
— T’as pas mieux à faire que d’écrire des conneries sur moi ? T’es pathétique.
Luca s’approcha, les mains dans les poches.
— Ce qui est pathétique, c’est que tu sois aussi prévisible. Je te provoque, tu fonces. Comme un bon petit chien.
Noah vit rouge. Il attrapa Luca par le col, le plaqua contre le mur.
— Tu veux vraiment que je te casse la figure ? Parce que là, je suis à deux doigts de le faire.
Luca ricana.
— Vas-y. Comme ça t’auras enfin une vraie raison de te faire virer.
Ils restèrent ainsi, yeux dans les yeux, respirant fort. Une tension presque insupportable. Puis, lentement, Noah desserra ses doigts, le cœur battant à cent à l’heure. Il recula sans un mot et retourna à sa place.
Luca, lui, réajusta son col sans cesser de le fixer.
— C’est ça. Fuis. Comme d’habitude.
— J’ai pas peur de toi. J’ai juste pas envie de salir mes mains, cracha Noah sans le regarder.
Le reste de la journée passa au ralenti. Aucun mot. Aucun regard. Juste cette haine constante, rampante, étouffante.
À la fin de la journée, alors qu’ils quittaient la salle, Luca lança sans se retourner :
— T’en auras marre avant moi.
Noah répondit froidement :
— Essaye encore, et tu verras lequel de nous deux craquera le premier.
Ils s’éloignèrent chacun de leur côté, le dos raide, les nerfs à vif. Ce n’était plus une guerre. C’était une obsession.
Le troisième jour d’exclusion démarra sous une pluie battante. Noah avait les baskets trempées, le sweat humide, et l’humeur encore plus pourrie que le ciel. Il entra dans la salle et, comme prévu, Luca était déjà là, les pieds posés sur la table, l’air insolent.
— Tu connais l’heure, non ? lança Noah en déposant son sac violemment.
— Relax, t’es pas mon père, répondit Luca sans bouger.
— Heureusement pour toi. Sinon je t’aurais corrigé depuis longtemps.
Luca le fixa, narquois.
— Tu parles beaucoup pour quelqu’un qui se dégonfle toujours au dernier moment.
Noah n’hésita pas. Il traversa la salle d’un bond, attrapa la chaise de Luca et la renversa. Luca s’écroula au sol, surpris. Mais il se redressa aussitôt et se jeta sur lui. Cette fois, aucun d’eux ne se retenait.
Ils roulèrent au sol, les poings levés, les jurons claquant plus fort que les coups. Noah frappa, Luca riposta, jusqu’à ce que la surveillante entre en hurlant, paniquée.
— Vous êtes complètement malades ! cria-t-elle en les séparant.
Le souffle court, les vêtements déchirés, les visages rouges, les deux garçons restèrent là, debout, se fixant comme deux bêtes prêtes à mordre à nouveau.
— Vous allez me suivre. Tout de suite. Et cette fois, c’est plus la colle. C’est la direction.
Noah lança un regard noir à Luca.
— Bravo, abruti. Tu l’as voulu.
— Ouais ? Bah j’en ai rien à foutre, répliqua Luca. Si ça te permet de disparaître une bonne fois, j’signe où tu veux.
Dans le bureau du directeur, l’ambiance était glaciale. Les deux garçons restaient debout, les bras croisés, le visage fermé.
— Vous voulez vraiment en arriver à être renvoyés tous les deux ? demanda le directeur, exaspéré.
Silence. Aucun des deux ne baissa les yeux.
— Très bien. Trois jours d’exclusion à domicile. Et vous reviendrez me voir ensemble, pour prouver que vous êtes capables de vous tenir.
Ils quittèrent le bureau sans un mot. Dans le couloir, leurs épaules se frôlèrent. Luca cracha au sol.
— T’as gagné. J’peux plus te blairer. J’peux plus t’voir.
— Le sentiment est partagé, cracha Noah.
Ils s’éloignèrent, chacun dans une direction. Plus de cris. Plus de coups. Juste une haine devenue si forte… qu’elle en devenait presque calme.
Mais ce calme-là… c’était le genre qui précède les pires tempêtes.
Fin.
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