🔥 Chapitre 1 : *Le feu et la pluie*
Kasenga, une ville où les pluies ne lavent rien, seulement laissent les rues boueuses et les cœurs trempés. C’est dans cette ville que *Mika*, 15 ans, vit avec ses parents et sa petite sœur *Kemi*, dans une maisonnette en tôle au bord d’un ravin.
Ce soir-là, la pluie tombait à peine, un crachin timide. Mika, rentrant du marché avec quelques bouteilles d’eau à vendre, entendit les cris avant même d’atteindre sa ruelle. Des voix. De la panique. Puis, un *éclair rouge dans le ciel*. Ce n’était pas la foudre.
C’était *le feu*.
Son quartier brûlait. Mais pas tout. Seulement leur bloc. Et seulement leur maison.
Il lâcha ses bouteilles, courut. Les flammes dansaient sur le toit, des gens criaient pour de l’eau, d’autres filmaient. Une chaleur étouffante émanait du brasier. Il se jeta sur la porte, mais les voisins le retinrent de force.
— _“Y a personne ! Ils ont pas crié ! C’est trop tard !”_
— _“Lâchez-moi ! Maman est là-dedans ! Papa ! Kemi !!”_
Mais *la maison s’écroula*, engloutissant le silence et les prières. Tout devint flou.Mika tomba à genoux dans la boue. Ses mains tremblaient. Des sanglots lui échappèrent, mais ses yeux restèrent secs. Trop de chaleur en lui. Trop de colère.
Deux jours plus tard, il était assis sur les marches du centre communautaire, les vêtements encore noircis de fumée. Sa tante, une femme qu’il n’avait vue que deux fois dans sa vie, lui annonça froidement :
— _“Tu es grand maintenant. Kemi a été retrouvée vivante, elle est à l’hôpital. Mais moi je peux pas vous garder. Trouve comment survivre.”_
Et elle tourna les talons.
Mika devint *invisible*.
Il dormait dans un vieux bus abandonné, travaillait au marché pour quelques francs, ramassait des restes. Son objectif : *protéger Kemi*, qui avait été transférée dans un orphelinat.
Mais le monde semblait vouloir *l’écraser un peu plus chaque jour*.
Un soir, affamé, il fut surpris à voler une mangue sur un étal. Il se fit attraper par le propriétaire, un homme au costume blanc immaculé.
Au lieu de le frapper, il lui tendit une main.
— _“Tu t’appelles comment ?”_
— _“Mika.”_
— _“Moi c’est Monsieur Kayombo. Tu veux travailler ? Gagner un vrai salaire ?”_
Mika hocha la tête. Il venait de croiser *l’homme qui changerait sa vie... mais pas comme il l’espérait.*
On continue à suivre Mika dans sa descente, alors qu’il entre dans un monde dur, sans repères clairs.
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Le chantier s’appelait *Mboka One*, un projet de construction luxueux à la périphérie de Kasenga. Une trentaine d’ouvriers, des machines bruyantes, des ordres qui claquaient comme des fouets. Et au milieu, *Mika*, casque trop grand, bottes trouées.
Il avait 15 ans, mais son dos en portait déjà 25.
*Monsieur Kayombo*, l’homme au costume blanc, était respecté ici. Il avait l’argent, les relations et une sorte d’aura tranquille. Mais derrière son sourire se cachait une autre vérité.
Il n’était pas un philanthrope. Il n’aidait pas Mika par bonté. Il voyait en lui un *esclave discret*, un gamin sans attaches à exploiter sans remords.
🌧️ Chapitre 2 : *Survivre, pas vivre*
Le chantier s’appelait *Mboka One*, un projet de construction luxueux à la périphérie de Kasenga. Une trentaine d’ouvriers, des machines bruyantes, des ordres qui claquaient comme des fouets. Et au milieu, *Mika*, casque trop grand, bottes trouées.
Il avait 15 ans, mais son dos en portait déjà 25.
Mika travaillait *12 heures par jour* à soulever des sacs de ciment, trier les briques, nettoyer le matériel. En échange ? Deux repas par jour et *10 000 francs congolais par semaine* — à peine assez pour nourrir sa sœur et lui acheter un savon.
Mais Mika ne se plaignait pas. Il *endurait*. Il devait rester fort. Il ne pouvait pas abandonner.Chaque soir, après le travail, il marchait jusqu’à l’orphelinat pour voir *Kemi*, derrière la grille. Elle souriait encore, croyant que son frère était un “grand travailleur sur des immeubles modernes”.
Il mentait pour qu’elle espère encore.
Un soir, alors que la pluie tombait dru, Mika s’abrita sous un échafaudage. Il avait mal partout. Une plaie à la main s’infectait. Il n’avait pas mangé depuis midi.
*Kayombo*, sortant d’une jeep climatisée, le vit assis.
— _“Qu’est-ce que tu fais là, Mika ? Tu veux dormir ou construire ?”_
— _“J’ai pas eu le temps d’aller manger.”_
— _“Tant mieux. On ne forme pas les lions avec du riz.”_
Il éclata de rire et partit.
Cette nuit-là, Mika rentra à l’abri de fortune qu’il partageait avec d’autres ouvriers. Il écrivit dans un vieux cahier qu’il avait sauvé de l’incendie :
> _“Un jour, je construirai un immeuble qui ne brûle pas. Et personne ne dormira dehors.”_
Mais les jours passaient, et *le rêve semblait de plus en plus lointain*.Les autres ouvriers, eux, commençaient à parler. Un bruit circulait : le terrain sur lequel ils construisaient n'était pas vide. Des familles y vivaient avant. On les avait *expulsées de force.* Certains disaient même que le feu qui avait ravagé des maisons autour… avait été *déclenché volontairement.*
Le cœur de Mika se glaça.
Ce chantier, ce patron, cette “aide”…
Et si *tout était lié à ce qu’il avait perdu* ?.
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🏗️ Chapitre 3 : *Main tendue, poing fermé*
Les semaines s'écoulèrent lentement pour *Mika*. Chaque jour, il se rendait au chantier, épuisé avant même d’arriver. Les gestes étaient mécaniques, ses pensées envahies par des souvenirs douloureux : le bruit des flammes engloutissant sa maison, le regard plein de terreur de Kemi, la promesse qu’il s’était faite, cette promesse de ne jamais laisser le mal gagner.
Mais l’homme, ce *Monsieur Kayombo*, semblait toujours aussi lointain. Malgré sa posture élégante, son costume immaculé et sa voiture brillante, il avait un pouvoir indéniable sur les quartiers autour du chantier. Les ouvriers, qui travaillaient sous des conditions inhumaines, n'osaient pas se rebeller. Pas devant lui.
Ce jour-là, Mika n’arrivait pas à ignorer la sensation persistante dans son ventre, celle qui lui disait que ce qu'il faisait n’était pas juste. Ce *projet Mboka One*, cette *construction qui redéfinirait l’horizon* de Kasenga, avait des racines sombres.
Il n’y avait pas que les ouvriers qui souffraient. La terre, elle aussi, avait été *volée*.
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