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A Lui Pour L'Éternité

Chapitre 1 - Trois Portes, Un Destin

PDV Ray :

On était 4 sur ce maudit bateau ! On était 4.... Mais le bateau a pris feu et a fini dans les ténèbres des profondeurs de l'océan qui nous a tués. Qui m'a tué.

On peut croire que je m'en fous, mais c'est faux... tellement faux. Le fait d'imaginer mes proches pleurer pour moi me tétanise et m'effraie. Je culpabilise de ma mort. Je ne savais pas ce que ça faisait. Mourir je veux dire. Je ne pensais pas que même mort tu as ta conscience et ton corps.

Je ne sais pas se qu'il se passe, mais à peine arrivé arrivé dans cette pièce sombre, quelqu'un me tire par le bras et je suis forcé de le suivre.

Alors je marche, je marche encore et encore même si mes pieds me brûlent à cause des cendres qui glissent sous mes pieds. L'homme qui me guide ne porte qu'un short, déchiré et troué.

Les muscles de son dos laissent apparaître quelques blessures, comme des coups de couteau ou des brûlures. Ça me fait de la peine.

L'homme ne semble pas très bavard , caril ne m'adresse aucun mot, pas même un regard.

Il ne fait qu'avancer. D'un pas déterminé.

J'arrive devant un palace, immense, d'une beauté qui donne froid dans le dos. Ce palace ne ressemble pas au château de princesse que l'on voit dans les films. Non. Celui-ci fait peur. Il te donne envie de reculer, de fuir loin d'ici. J'aimerais bien, moi, fuir. Mais je ne peux pas. Mes jambes ne m'obéissent pas.

Je suis forcé de rentrer dans les couloirs. Les murs de ce couloir sont rouges, un rouge qui rappelle le sang, on dirait que l'on a déversé des kilos de sang sur les murs. Le sol est d'un noir profond qui fait penser au néant. Cet endroit me met mal à l'aise. Il n'y a aucun tableau ni aucune décoration. Seule des étagères comportant des bocaux ayant des parties du corps humain mort ...ou vivant d'ailleurs.

L'inconnu qui me guidait jusque-là toque à cette grande porte métallique en face de nous.

 Une fois. Deux fois. Trois fois.

Et enfin une réponse positive. Une voix forte ! Et autoritaire !

— Entre… Qui me ramènes-tu cette fois ?

On entre enfin, mais mon cœur bat de plus en plus vite. Je le sens battre jusque dans mes tempes. J'ai peur ?

La pièce semble sombre, mais ne l'ai pas vraiment, car elle est illuminée par des flambeaux, installés dans chaque coin de la pièce. L'homme au milieu de cette pièce est celui qui l'assombrit.

L'aura qui se dégage de cet endroit est lourde et pesante. Comme un sentiment d'un poids qui s'affaisse sur toi.

Pourquoi suis-je en enfer ? Je n'ai jamais rien fait de mal dans ma vie. Alors pourquoi ? Pourquoi suis-je devant ce trône noir ?

D'ailleurs le trône n'est pas mis en avant, au contraire il est dans l'ombre, discret, comme un murmure qui s'enfuit de la bouche d'un fantôme. Il cache parfaitement le visage du roi.

— Jackson ! Apporte se gars que tu as ramené dans mon royaume au lieu de l'escorter.

— Maître ! Ce p'tit gars n'a rien d'un démon ! Je pense que Liam a fait une erreur.

Il me pousse doucement devant le trône imposant et le roi Lucifer se lève, lentement, marchant devant vers moi. Je n'arrive toujours pas à distinguer son visage. Il prend mon visage dans ses mains et le tourne dans tous les sens. Je me demande se qu'il en pense réellement, mais il dit à son ami qu'il y a vraiment eu erreur. Ai-je vraiment un visage si angélique pour qu'il dise ça ?

Il s'exclame alors en me regardant :

— Tu as 3 possibilités de vivre ici. Mais ça changera tout. Ainsi choisi bien. Alors écoute bien.

Le premier, tu vas vivre jusqu'à ta réincarnation en étant dans une pièce isolée de tout contact humain et le seul contact avec l'extérieur que tu auras c'est de voir tes proches pleurer.

Le deuxième, tu vivras dans une pièce isolée ou toute les 5 heures, tu seras frappé par le fouet du Dragon. Le fouet du Dragon incarne la colère céleste, une énergie sauvage qui balaie tout sur son passage, c'est une technique rapide et dévastatrice, semblable à l'attaque imprévisible d'un dragon capable d’embraser les âmes.

Le troisième, est le plus dur. Tu devras me servir.

Tu as le choix alors prends le bon ! Je peux te montrer pour t'aider à choisir. Suis moi !

Il m'emmena dans la première salle, où l'on voit ses proches pleurer, ma première réflexion est d'abord « ça n'a pas l'air si dur ! » mais il projeta ma famille, mes amis pleurer, c'est désastreux. Voir leurs larmes et leurs sanglots. Je crois que c'est la première fois que j'ai vu mon père pleurer.

À cet instant, mon cœur se serra si fort que j'eus du mal à respirer. Chacun de leurs cris semblait m'arracher un morceau de moi-même. Mon père, d'habitude si fort, s'effondrait, et cette image me brisa d'une manière que je ne savais même pas possible. Ma mère tendait les bras vers moi en hurlant mon nom, ses yeux rouges, vidés de toute lumière. Mes amis, eux aussi, étaient à genoux, secoués de sanglots incontrôlables. Je sentais la culpabilité me dévorer, comme si c'était moi qui les avais condamnés à cette douleur. À ce moment précis, je compris que ce n'était pas moi qui souffrais le plus, mais eux.

Quelqu'un toqua à la salle comme pour m'arracher à cette souffrance. Lorsque j'en sors mes yeux sont encore rouges et humides de ma culpabilité. Le roi se moque d'un rire mauvais.

Je ne sais toujours pas à quoi m'attendre dans les autres salles, mais j'appréhende.

Dans les couloirs les cries de douleur et de détresse des personnes de ces salles se font déjà entendre. Des frissons me parcourent le corps, je me fige, mais suis forcé d'avancer par un petit coup que me donne Jackson.

Lorsque nous arrivons devant une salle vide, Jackson me pousse dedans. Un vieil homme m'accueille, m'ordonnant de me mettre à genoux et tors nue. J'attends. J'ai peur. Puis d'un coup. J'entends le fouet sifflé. Une douleur sourde m'assaille le dos et vient se propager dans tout mon corps. J'ai mal.

Plus jamais !

Je sors de cette salle, mes yeux pleure, mais cette fois plus de tristesse. Non, cette fois, c'est de douleur. Mon dos saigne, mais le roi se marre. Quel connard !

Nous nous dirigeons ensuite vers une autre salle. Son trône.

Il me dit de sa voix autoritaire, presque sexy :

— C'est la salle où tu iras si tu me choisis. Je te laisse 2 minutes pour te décider.

Chapitre 2 - Du mal à s'endormir

/_C'est la salle où tu iras si tu me choisis. Je te laisse 2 minutes pour te décider._/

PDV Ray :

Deux minutes.

Deux minuscules minutes pour choisir mon destin.

Je regarde encore une fois autour de moi. Ce trône noir, imposant, semble m'observer, me juger. L'air est lourd, presque irrespirable. Mon dos me lance encore de douleur, mon cœur saigne toujours d'avoir vu ma famille dans cet état.

Et pourtant… malgré tout… il faut que je choisisse.

J'inspire un grand coup. Mon choix est fait.

— Alors ! As-tu pris ta décision ? Me demande t'il.

Je relève la tête, plonge mon regard dans l'ombre qui cache le visage du roi et d'une voix tremblante mais déterminée, je réponds :

— Oui… Je choisis de vous servir.

Un silence glacé envahit la pièce.

Puis, un éclat de rire sourd résonne entre les murs, un rire qui semble tout ébranler.

Le roi Lucifer, toujours dissimulé dans l'obscurité de son trône, murmure d'une voix vibrante :

— Sage décision… Très sage décision…

Jackson sourit pour la première fois. Un sourire presque compatissant.

— À partir de maintenant, tu m'appartiens, Mon Ange

Ses mots claquent comme un fouet. Plus aucun retour possible. Plus aucun espoir.

Et malgré la peur qui serre ma gorge, au fond de moi, une étrange lueur de défi commence à naître.

Peut-être... peut-être que même en enfer, je trouverai un moyen de survivre.

Je pense que j'ai fait le bon choix. Jackson me dirige vers ma nouvelle chambre.

Elle est spacieuse et lumineuse. Elle contraste bien avec la salle du trône qui reste très sombre. Je n'ai sûrement pas besoin d'affaires puisqu'à présent je ne suis qu'une âme errante avec pour seule but de servir son roi.

Jackson me murmure doucement comme pour ne pas se faire entendre " Tu n'aurais sûrement pas dû choisir de le servir. Il est d'une cruauté sans nom. " Pourtant, même avec son conseil ou ça compatit je ne doute pas de ma décision.

Nous parlons un moment et je découvre que Jackson était en faîte père d'une famille de trois enfants, mais que sa femme était, elle aussi, décédé à cause de son violeur et il a choisis de tué l'agresseur de sa femme et ce pourquoi il a fini en enfer.

En fait il n'est pas du tout muet. Il était juste timide et c'est sa carrure imposante qui effraie.

Il m'affirme être là depuis 120 ans. Le pauvre… Il m'explique chacune de ses blessures et elles viennent directement ou indirectement du roi. Ça ne me rassure pas.

Une fois qu'il repart je m'allonge rapidement dans mon lit. Ce matin, me paraît être à des années lumières. Pourtant, c'est bien, ce matin que ma vie a péri dans les flammes.

Je m'endors.

L'eau était partout. Noire, glaciale, lourde comme du plomb. Je tendais les bras, cherchant désespérément à attraper quelque chose, n'importe quoi, mais mes mains ne rencontraient que le vide humide. Au-dessus de moi, des éclats de flammes dansaient à la surface, déchirant l'obscurité de couleurs rouges et or, comme un ciel en feu.

J'entendais le bois craquer, hurler, se tordre dans une agonie lente. Notre bateau, notre fier "Liberté", n'était plus qu'une carcasse brûlante. Des étincelles tombaient autour de moi, petites étoiles assassines qui piquaient ma peau avant d’être englouties par la mer.

Je voulais crier, mais l’eau emplissait déjà ma gorge. Je battais des jambes, je luttais, je montais... montais... mais la surface semblait s’éloigner à chaque mouvement, se transformant en un lointain tableau de lumière et de hurlements.

Soudain, une main surgit de l’ombre — une main calcinée, les doigts tordus comme des branches mortes — et agrippa mon poignet. J'essayai de me débattre, mais la poigne était glaciale, inhumaine. Lentement, inexorablement, elle me tirait vers le fond.

Dans un dernier effort, je levai les yeux. J'aperçus mon propre visage, flottant au-dessus des vagues, les yeux vides et la bouche ouverte dans un cri silencieux.

Puis tout s'effondra en un claquement sec.

Je me suis réveillée en sursaut, haletant, trempé de sueur. Le grondement des vagues résonnait encore dans mes oreilles. Mais il était trop tard : la terreur du rêve s'accrochait à moi comme une seconde peau. J'ai chaud, j'ai froid, j'ai peur. Ce n'était qu'un cauchemar. Tout est fini à présent. Tout va mieux. Je suis mort.

Je retente de m'endormir.

Je ne marchais plus de mon plein gré.

Mes jambes avançaient, mécaniques, tandis que mon cœur hurlait de terreur. Autour de moi, tout était brumeux, comme si le monde avait été plongé dans un voile sale et froid. Une voix, rauque et sifflante, chuchotait dans mon oreille, m'ordonnant d'aller plus loin, toujours plus loin, vers cette silhouette noire qui m'attendait.

Je voulais m’arrêter. Je voulais fuir. Mais mon corps ne répondait plus.

La silhouette grandit, se précisa. C'était un homme, ou plutôt... quelque chose qui avait vaguement forme humaine. Son visage n'était qu'une masse d'ombres mouvantes. Il tendit une main, et à ce moment-là, je sentis quelque chose en moi se déchirer. Comme si un fil invisible me reliait à lui, un fil que je ne pouvais ni couper, ni fuir.

Il me parla sans ouvrir la bouche :

"Tu es à moi."

Je voulus crier que non, que je ne voulais pas, mais mes lèvres restèrent closes. Mes bras se levèrent d'eux-mêmes. Je tendis mes propres poignets vers lui. Une chaîne noire, surgie du néant, s'enroula autour de mes poignets avec un bruit métallique.

Je sentis son pouvoir glisser sous ma peau, envahir mes veines comme un poison lent.

Je n'étais plus qu'une marionnette.

Tout ce que j'avais été – mes souvenirs, mes rêves, ma liberté – s'effaçait, aspiré par cette chose qui m'avait revendiqué.

Je voulais lutter. Je voulais hurler. Mais tout ce que je pus faire, c'était le regarder me voler moi-même.

Je me réveillai en hurlant, les poignets douloureux, comme si les chaînes étaient encore là, invisibles et glacées.

Pourquoi ai-je fait ce cauchemar ? Est-ce à cause du roi ? Qu'importe ! Je n'arrive décidément pas à dormir.

Je me lève et essaie de me diriger vers la " cantine" où l'on mange pour voir s'il n'y aurait pas quelque chose à grignoter pour m'occuper.

Je me dirige vers la cuisine d'un pas hésitant, la porte est ouverte alors j'entre et ouvre le frigo. Des pas résonne derrière moi, mais je n'y prête pas attention. Je trouve un yaourt donc je le prends.

 Un voix s'élèvent derrière moi et me demande se que je fais là. Je ne prends même pas la peine de répondre ni de me retourner. Une main ferme agrippe ma hanche et me retourne me faisant faire face à lui. Il est grand, son aura aussi. Je ne distingue pas son visage mais les contours de sa silhouette me laissent voir ses muscles.

Cette voix sexy me chuchote ensuite :

— Mon Ange, que fais-tu dans mes cuisines ?

Je la reconnais. Sa voix. Se surnom.

C'est lui.

Chapitre 3 - Dans la cuisine

/_ Je la reconnais. Sa voix. Ce surnom. C'est lui. _/

PDV Ray :

Mon cœur manque un battement.

C'est lui.

Le roi Lucifer.

Je reste figé, mon yaourt à la main, incapable de dire un mot. Ses doigts sont toujours posés contre ma hanche, brûlants, possessifs. Sa présence est écrasante, étouffante, électrisante. L'air semble vibrer entre nous, lourd de quelque chose que je n'ose pas nommer.

Il se penche légèrement, sa bouche dangereusement proche de mon oreille.

Je sens son souffle chaud effleurer ma peau, et un frisson incontrôlable me traverse tout le corps.

— Tu es bien audacieux... murmure-t-il d'une voix basse et traînante, presque caressante.

— ... Oser t'introduire ici sans permission.

Je déglutis difficilement. Son torse effleure à peine le mien, mais c'est suffisant pour que ma respiration devienne chaotique. Chaque parcelle de mon être est en alerte, comme si mon corps reconnaissait quelque chose que mon esprit refusait d'admettre.

Il descend lentement sa main sur ma taille, sans me lâcher du regard. Ses yeux — que je devine dans l'obscurité — brûlent d'une intensité dévorante. Il se joue de moi, comme un prédateur qui savoure la peur et le désir mêlés de sa proie.

— Tu es... très gourmand, Mon Ange.

Sa voix est un poison lent, qui s'insinue dans mes veines. Mon cerveau hurle que je dois m'éloigner, mais mon corps... mon corps reste ancré là, suspendu à chacun de ses mots.

— Peut-être... très désobéissant aussi ? poursuit-il, son pouce glissant à la naissance de ma hanche.

Son visage est si proche maintenant que nos souffles se mélangent.

Je me sens brûler, noyé dans une chaleur qui n'a rien à voir avec la honte ou la peur.

Son autre main vient effleurer la peau nue de mon poignet, là où j’avais senti les chaînes dans mon cauchemar.

Il trace des cercles lents, possessifs, presque tendres. Mais sous cette douceur, je sens toute la violence contenue, prête à éclater à tout moment.

— Dis-moi, Mon Ange... susurre-t-il.

— Vas-tu me supplier de te punir pour ton insolence... ou bien... de t'accorder une récompense ?

Mon souffle se brise dans ma gorge.

Je sens qu'un mot de moi, un geste, pourrait tout faire basculer.

Et au fond de moi, malgré la peur, malgré la raison...

Une envie folle me dévore.

Son pouce effleure la ligne de ma mâchoire, lentement, presque avec une tendresse cruelle.

Je reste là, paralysé, incapable de détourner les yeux. Mon corps, pourtant, trahit mes pensées : ma peau frissonne sous son toucher, mon cœur cogne si fort que j’ai peur qu’il l’entende.

— Tu ne réponds pas, murmure-t-il en penchant légèrement la tête, sa voix vibrante d'une fausse douceur.

— Ce silence pourrait être interprété comme un aveu...

Je ferme les yeux une seconde pour reprendre contenance, mais il réduit aussitôt la distance qui nous sépare.

Nos corps se frôlent — un contact infime, et pourtant tout en moi se tend.

Il attrape doucement le yaourt que je tiens encore maladroitement. D'un geste lent, presque moqueur, il le retire de mes doigts tremblants et le pose sur le comptoir derrière moi. Son regard ne me quitte pas, pas une seconde.

— Ici... poursuit-il dans un souffle rauque, ses lèvres effleurant presque ma joue.

— ... C'est moi qui décide de ce que tu goûtes.

Il saisit alors mon menton entre ses doigts, forçant doucement mon visage à se lever vers lui.

Son pouce effleure mes lèvres dans un mouvement lent, calculé, presque obscène.

— Regarde-moi, ordonne-t-il.

Je m'exécute, malgré moi.

Ses yeux, brillants d'une lueur cruelle et affamée, m'avalent tout entier.

Je me noie dans leur obscurité, incapable de penser, incapable de fuir.

Il se penche davantage, jusqu’à ce que je sente son nez frôler le mien, jusqu'à ce que l'électricité entre nous devienne insupportable.

— Tu es à moi, Mon Ange, souffle-t-il si bas que seul moi peux l'entendre.

— Et je vais m'assurer que tu n'oublies jamais ce que cela signifie.

Sa main quitte mon visage pour glisser lentement sur ma nuque, ses doigts jouant avec la base de mes cheveux. Il tire légèrement, m'obligeant à basculer un peu plus la tête en arrière.

Un gémissement muet me monte aux lèvres, et il sourit — un sourire de chasseur qui sent sa proie céder.

Pendant une fraction de seconde, j'oublie tout. La peur, la honte, la perte. Il n'y a plus que lui, cette chaleur enivrante, cette tentation terrible.

Sa bouche frôle enfin la mienne. Pas un vrai baiser — une menace, une promesse.

Je retiens mon souffle.

Un battement. Deux. Trois.

Puis il s’éloigne brutalement, me laissant pantelant, le cœur en feu et les jambes prêtes à me lâcher.

Lucifer se redresse, me regardant de haut avec ce même sourire énigmatique.

— Retourne dans ta chambre, Mon Ange, ordonne-t-il d'une voix froide et brûlante à la fois.

— Avant que je décide de ne pas être aussi clément.

Et sans attendre ma réponse, il disparaît dans l'ombre, me laissant seul au milieu de la cuisine, le souffle court, les jambes tremblantes... et un goût interdit sur les lèvres.

Je reste un moment planté là, incapable de bouger.

Mon cœur bat si vite que j’en ai presque le vertige.

Je passe ma main tremblante sur mes lèvres, comme pour m'assurer que tout ça vient bien d'arriver... que ce n'était pas encore un de ces foutus cauchemars.

Un sourire, fugace, nerveux, étire malgré moi le coin de ma bouche.

Je finis par me forcer à bouger, mes jambes encore fébriles. Chaque pas en direction de ma chambre est un effort. Mes pensées tournent en boucle, s'emmêlent, se contredisent.

Je devrais avoir peur. Je devrais être en colère. Je devrais vouloir fuir.

Mais au fond de moi...

Une chaleur étrange grandit. Un sentiment interdit, doux-amer, qui me réchauffe malgré tout ce chaos.

Arrivé devant la porte de ma chambre, je m'appuie un instant contre le bois froid, fermais les yeux.

Pourquoi suis-je aussi... heureux ?

Ce n’est pas logique. Pas après ce qu'il vient de faire. Pas après cette façon de me dominer, de me posséder déjà, sans même me toucher réellement.

Et pourtant...

Je me surprends à sourire à nouveau, un sourire petit, fragile, mais sincère.

Je pousse la porte et entre.

La chambre est paisible, silencieuse. Rien ne trahit ce qui vient de se passer dans les cuisines, comme si tout cela n'avait été qu'un rêve étrange.

Je m'effondre sur le lit, mon cœur toujours en déroute.

Je fixe le plafond, laissant mes pensées vagabonder, porté par un sentiment d'excitation sourde, de curiosité, de... bonheur, peut-être.

Il m'a vu.

Il m'a touché.

Il m'a parlé comme si... comme si j'avais de l'importance pour lui.

Même si ce n'était qu'un jeu cruel, même si demain il me piétine... ce soir, dans cette cuisine, j’ai existé pour lui. Rien que pour lui.

Et pour la première fois depuis ma mort, je me sens vivant.

Un rire nerveux m'échappe, étouffé dans l'oreiller.

Je suis perdu. Perdu corps et âme.

Mais étrangement...

Ça ne me dérange pas tant que ça.

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