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Mon Obsession Pour Lui

Il était là

C’est devenu un rituel. Une routine secrète, tissée de regards volés et de pensées que je n’ose même plus formuler à voix haute. Chaque jour, je me place à la même table à la cafétéria, légèrement en biais, pas trop près, juste assez pour le voir sans être vue. Et lui, toujours entouré, toujours au centre. Luca, le roi sans couronne. Les autres gravitent autour de lui, rient à ses blagues, se nourrissent de ses humeurs comme s’il distribuait un peu de lumière à chacun.

Mais il ne regarde pas dans ma direction. Ou alors, s’il le fait, c’est fugace, comme un courant d’air. Et pourtant, je sens cette tension invisible entre nous. Ce quelque chose que même elle ne perçoit pas. Elle, ma meilleure amie, qui lui parle chaque jour, qui rit à ses côtés, qui pose sa main sur son bras sans se douter de ce que ça m’arrache à l’intérieur.

Je ne lui en veux pas. Pas vraiment. Comment pourrait-elle deviner ? Je suis douée pour cacher les tempêtes. Mon visage est calme, mes mots toujours polis, mes gestes mesurés. Mais à l’intérieur, c’est un ouragan. Chaque seconde que je passe loin de lui me brûle un peu plus. Et chaque sourire qu’il adresse à une autre me déchire.

Je l’ai suivi, une fois.

Ce n’était pas prévu. Il sortait du lycée, casque sur les oreilles, sac à l’épaule. Il ne regardait personne, il marchait d’un pas rapide, sûr. Et moi, je l’ai suivi, sans réfléchir. Une rue, puis une autre. Il s’est arrêté devant un immeuble au fond d’une impasse. Il a composé un code, est entré sans se retourner. J’ai noté l’adresse. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être pour le sentiment de le connaître un peu plus. Peut-être pour ne plus me sentir aussi invisible.

Le soir, dans ma chambre, je repensais à cette scène. J’essayais d’imaginer son appartement, sa chambre, son lit. Qui l’avait déjà vu dormir ? Qui avait déjà entendu sa voix dans l’obscurité ? Mon imagination allait trop loin. Je le savais. Mais je ne pouvais plus reculer. Pas maintenant.

Et puis, il y a eu cette fête. Celle de Léa. Tout le monde en parlait. Tout le monde avait reçu une invitation… sauf moi. Évidemment. Léa ne m’aime pas. Elle n’a jamais fait semblant. Trop jalouse, trop possessive. Et cette semaine, c’était elle, la petite amie de Luca. Une de plus, mais une ennemie en plus aussi.

Je n’ai pas pleuré. J’ai juste haussé les épaules, comme si ça ne m’atteignait pas. Mais à l’intérieur, c’était la guerre. Et puis j’ai entendu sa voix, dans le couloir, grave, posée :

— "Si elle vient pas, j’viens pas non plus."

Je suis restée figée. Mon cœur a failli exploser. Il parlait de moi. Il voulait que je sois là. Il avait remarqué.

Mais le jour de la fête, tout a éclaté.

Je m’étais préparée pendant des heures. Robe parfaite, maquillage discret mais précis. J’ai passé la porte en me répétant que ce serait ma soirée. Que peut-être… ce serait le début de nous.

Je l’ai vu, près du canapé. Il riait. Beau comme toujours. J’ai traversé la pièce, évitant les regards, priant pour ne pas croiser Léa. Et quand je suis arrivée près de lui, je me suis penchée doucement :

— Merci… pour la fête.

Il m’a à peine regardée. Juste une seconde. Son sourire s’est effacé. Il a détourné les yeux, sans un mot, comme si je n’avais jamais parlé. Comme si je n’existais pas.

J’ai senti mes jambes trembler. J’ai reculé d’un pas, puis deux. J’ai quitté la pièce en silence. J’ai souri à ceux que je croisais, parce qu’il fallait sauver les apparences.

Mais à l’intérieur, quelque chose s’est fissuré.

Peut-être qu’il ne me voit pas encore.

Mais il me verra.

Je m’en assurerai.

Il ne choisi jamais.

Luca change de copine comme il change de chaussures.

Une semaine, c’est Camille, la fille discrète de terminale, avec ses grands yeux verts et ses jambes interminables. Ils se tiennent la main dans les couloirs, elle porte son sweat, ils rient dans un coin de la cour. Et puis, comme par magie — ou plutôt comme par malédiction — elle disparaît de son champ de vision. Plus un mot, plus un regard. La semaine suivante, c’est Jade. Tout l’opposé. Bruyante, solaire, le genre de fille qui prend toute la place dans une pièce sans même essayer. Elle s’accroche à son bras, l’embrasse devant tout le monde comme pour marquer son territoire. Et pourtant, elle aussi finit par s’effacer.

Puis une autre arrive. Toujours une autre. Toujours plus jolie, plus sûre d’elle, plus "parfaite". Il les prend, les brise doucement, et passe à la suivante sans se retourner. Il ne s’attache jamais. Il papillonne de cœur en cœur, collectionne les conquêtes comme d’autres collectionnent des timbres. Et moi, je reste là. Spectatrice de sa cruauté indifférente, fascinée malgré moi.

Je devrais le détester.

Mais je n’y arrive pas.

Il a quelque chose… ce charme qu’on ne peut pas expliquer. Il parle peu, mais quand il le fait, sa voix vous accroche l’âme. Il a ce sourire, légèrement tordu, comme s’il savait des choses que nous ignorons tous. Il regarde les gens avec cette intensité calme, presque dangereuse. Et parfois, il me regarde, moi.

Il me parle, de temps en temps. Un "salut", un "tu peux me passer ton cahier ?", un "t’as compris l’exercice ?". Trois mots. Cinq syllabes. Et moi, je les garde en mémoire comme des reliques sacrées. Je les note, chaque soir, dans un carnet noir que je cache sous mon lit. J’y écris la date, l’heure, ce qu’il portait ce jour-là, comment il m’a regardée. C’est pathétique. Je le sais. Mais je m’en fiche.

Il y a quelques jours, j’ai pris une photo de lui. En cachette, à la sortie des cours. Il riait avec ses amis, tête levée, les yeux plissés par le soleil. Il était magnifique. Je regarde cette photo tous les soirs, comme un talisman. Et ce soir, alors que mes doigts effleurent l’écran de mon téléphone, une pensée s’impose à moi, brutale, glaciale, inévitable.

Je ne veux pas être sa prochaine.

Je ne veux pas être un nom de plus dans la longue liste de ses exs, une silhouette qui finit par se dissoudre dans l’oubli. Je ne veux pas de ses miettes, de son indifférence.

Je veux être la dernière.

La seule qu’il ne pourra pas jeter. Celle qu’il regardera différemment. Celle qui restera.

Et s’il ne le comprend pas de lui-même… alors je le lui ferai comprendre.

D’une façon ou d’une autre.

Le jour même, à notre dernière heure de cours, le prof d'histoire décide que nous fassions un devoir à deux.

Le professeur relève la tête de sa liste et annonce d’une voix neutre :

— Ava… et Luca.

Mon cœur rate un battement. Je sens tous les regards se poser sur moi, mais je n’entends plus rien. Là, au fond de la classe, Luca dort à moitié, la tête appuyée sur sa main. Il ne réalise pas encore. Moi, si. Le destin — ou la cruauté divine — vient de nous lier. Enfin. Un duo. Lui et moi. Seuls. Un devoir d’histoire, oui… mais moi, c’est une autre histoire que je vais écrire. Une histoire dont il ne sortira pas indemne.

Toujours ignorant.

Bien sûr. Voici la suite de ton histoire, avec une scène de 500 mots où Ava réveille Luca à la fin du cours pour lui parler du devoir, toujours dans ce style intense et obsessionnel :

 

La sonnerie retentit, stridente, cassant net le murmure de la salle. Les chaises grincent, les sacs s’ouvrent, les voix s’élèvent, familières, sans intérêt. Mais moi, je ne bouge pas.

Je le fixe.

Luca est toujours là, affalé sur sa table, les yeux mi-clos, à moitié endormi. Comme si le monde ne l’atteignait jamais vraiment. Comme si rien ni personne ne méritait qu’il ouvre pleinement les yeux. Il dégage cette nonchalance, ce détachement presque insolent qui me rend folle. Folle de lui. Folle tout court.

J’inspire profondément.

C’est maintenant.

Je me lève doucement, prenant le temps de ranger mes affaires, comme si c’était une manœuvre anodine. Puis je me dirige vers lui, lentement, consciente de chaque pas, de chaque souffle. Mon cœur bat trop vite, mais mon visage reste impassible. Je ne dois rien laisser paraître. Surtout pas.

Je m’arrête juste à côté de lui. Je le regarde un instant. Il est beau, même comme ça, les cheveux en bataille, les traits un peu flous de sommeil. Je pourrais rester des heures à l’observer.

Mais je me penche.

— Luca.

Ma voix est basse, presque douce. Il ne bouge pas.

Je me penche un peu plus, assez près pour sentir son parfum — mélange de menthe et de quelque chose de chaud, de masculin, que je ne saurais nommer.

— Luca, réveille-toi. Le cours est fini. On est ensemble pour le devoir d’histoire.

Cette fois, ses paupières se soulèvent lentement. Il me regarde, l’air encore perdu entre deux mondes. Puis ses yeux s’ajustent, se posent vraiment sur moi.

Il ne dit rien.

— Le prof nous a mis en binôme, je reprends, un peu plus assurée. Tu veux qu’on travaille quand ? Ce soir ? Demain ? J’ai déjà noté le thème…

Il cligne des yeux, puis passe une main dans ses cheveux. Il me dévisage quelques secondes, sans émotion. Puis il marmonne :

— Hm… on verra.

Et il se lève, prend son sac, me dépasse sans un mot de plus. Comme si j’étais transparente. Comme si cette conversation n’avait jamais eu lieu.

Je reste figée, le cœur serré, les poings crispés. Il ne m’a même pas regardée vraiment. Pas comme je l’espérais. Pas comme je le voulais.

Mais il m’a parlé.

Il a entendu ma voix. Il a répondu. Il a dit “on verra”. Ce n’est pas rien. C’est un début. Une brèche.

Et maintenant, je vais m’y engouffrer.

Je n’ai plus le choix. Ce devoir est ma chance. Notre excuse. Une raison légitime de le voir, de lui parler, de m’infiltrer dans son univers.

Et cette fois, il me verra. Il ne pourra pas faire autrement.

Parce que je vais tout faire pour qu’il me regarde.

Et qu’il ne m’oublie jamais.

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