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Le Goût Du Péché

01. Le retour imminent

POV : Isadora
Monica
Monica
Tu dois vraiment faire attention maintenant qu’il va revenir.
Je levai les yeux au ciel, agacée par le ton dramatique de ma tante. Déjà qu’elle m’avait entraînée dans ce restaurant où elle avait l’habitude de m’emmener chaque fois qu’elle avait un nouveau sermon à me faire.
Le sujet du jour était Nick, mon beau-fils.
C’était hier soir, alors que je m’apprêtais à dormir, que Russell (mon mari) m’avait annoncé le retour de son fils.
Sur le coup, je n’avais pas su quoi répondre. Je m’étais contentée de sourire, feignant la joie, alors que je ne l’étais pas du tout. Le retour de Nick ne présageait absolument rien de bon. Surtout pas pour moi.
Dix ans s’étaient écoulés depuis la dernière fois que lui et moi nous étions vus. Il avait tout juste treize ans à l’époque, et je mentirais si je disais que ces dix années loin de ce gosse n’avaient pas été les plus belles de ma vie.
Pour être honnête, Nick m’a toujours détestée. Dès que j’ai épousé son père, il s’est donné pour mission de me pourrir la vie. Je me souvenais encore de toutes les sales plaisanteries qu’il m’avait faites, et de toutes les atrocités qu’il m’avait balancées.
Il n’était peut-être qu’un adolescent, mais il avait déjà le venin d’un serpent adulte dans la bouche. Il m’a toujours détestée et ne s’est jamais gêné pour me le faire sentir.
Et maintenant qu’il était devenu un homme… qu’était-il réellement devenu ? Impossible à dire. Mais une chose était sûre : s’il revenait, ce n’était certainement pas pour de tendres retrouvailles avec son cher papa. Non. C’était pour foutre la merde.
Monica
Monica
Tu m’écoutes au moins ? * avec un ton agacé 😠
Je soupirai bruyamment en fixant ma tante. Elle adorait dramatiser tout et n’importe quoi, c’était son truc. Sauf que, cette fois, elle n’avait pas complètement tort. Néanmoins, j’essayais de garder un masque de sérénité, histoire de ne pas lui montrer que, moi aussi, je paniquais.
Isadora
Isadora
Je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat.
Monica
Monica
Isadora, tu dois te battre. Tu ne peux pas perdre tout ce pour quoi tu t'es battue juste à cause du retour de ce morveux.
Isadora
Isadora
De quoi tu parles ?
Ma tante leva les yeux au ciel, comme si je venais de poser une question stupide.
Monica
Monica
Tu penses qu'il revient pourquoi ?
Isadora
Isadora
Pour me rendre la vie impossible ?
Monica
Monica
Et pas que. Il revient pour l'héritage.
Isadora
Isadora
Quoi ?
Monica
Monica
Tu crois que c'est un hasard, toi, qu'il revienne juste maintenant alors que Russell est affaibli ? Sa santé se détériore, et lui, il revient comme une fleur ? Il veut s'assurer que tu ne touches pas un centime de ce qui lui revient de droit.
Je secouai la tête, dégoûtée par ce qu'elle insinuait.
Isadora
Isadora
Arrête de dire des choses pareilles. Je ne veux même pas imaginer Russell...
Monica
Monica
... six pieds sous terre ?
Monica
Monica
Tu devrais y penser. Et agir en conséquence. Tu dois assurer tes arrières. Demande-lui s'il t'a mise sur son testament.
Isadora
Isadora
Tu es folle. Tu veux que je débarque et que je lui dise : "Hey chéri, est-ce que tu m'as mise sur ton testament ?" Non mais tu entends ce que tu dis ? C'est insensé.
Monica
Monica
Ce qui serait insensé, ce serait d'avoir passé dix ans aux côtés d'un vieux homme pour ne rien obtenir en retour. Parce que, soyons honnêtes, Isadora, c'est pour ça que tu l'as épousé. Pour son argent.
J'avais toujours détesté cette phrase, mais ma tante se donnait un malin plaisir à me la rappeler à chaque fois, comme si j'avais besoin d'elle pour raviver cette vérité. Oui, j'avais épousé Russell pour son argent. Pour sa sécurité. Pour la promesse d'une vie tranquille. Une vie que je méritais, après tout ce que j'avais enduré. Mais avec le temps, quelque chose de plus doux, de plus sincère s'était installé. Il m'aimait, j'en étais certaine. Et moi… j'avais fini par l'apprécier. Peut-être même plus.
Isadora
Isadora
Russell serait incapable de ne pas me mentionner dans son testament. Il est fou de moi.
Monica
Monica
Peut-être, mais Nick est son fils. Son sang. Il ne le sacrifiera pas pour toi.
Isadora
Isadora
Il l'a déjà fait par le passé, je te signale. Si ce gosse est parti à Londres, c'est parce que je l'ai demandé. Russell m'a écoutée. Il m'a choisie, moi.
Elle me lança un regard sceptique.
Monica
Monica
Il avait treize ans, Isadora. Il n'était pas encore assez fort pour se battre. Mais aujourd'hui, il revient en homme.
Agacée, en colère et frustrée, je me levai de ma chaise.
Isadora
Isadora
Il ne me fait pas peur. Peu importe qu'il ait vingt-trois ans aujourd'hui, je m'en fiche. S'il veut la guerre, il l'aura.
Je récupérai mon sac, sortis quelques billets de mon portefeuille et les déposai sur la table pour régler l’addition.
Isadora
Isadora
Bonne journée, ma tante.
Sans un mot de plus ni un regard pour ma tante, je tournai les talons et quittai le restaurant.

02. Faire semblant

POV : Isadora
Assise devant ma coiffeuse, je passais la brosse dans mes cheveux lorsque la porte de la chambre s’ouvrit. En levant les yeux dans le miroir, je croisai le regard de Russell qui entrait dans la pièce. Un sourire s’étira immédiatement sur mes lèvres.
Il ôta sa veste et la jeta négligemment sur le lit avant de s’approcher de moi. Je restai immobile, observant sa silhouette se rapprocher dans le miroir. Lorsqu’il fut à ma hauteur, il se pencha, posa ses mains sur mes épaules et déposa un baiser tendre sur le sommet de ma tête.
Isadora
Isadora
Tu as l'air fatigué.
Russell
Russell
Juste un petit mal de tête, rien de bien grave.
Je me levai du tabouret et me tournai vers lui.
Isadora
Isadora
Tu devrais retourner voir ton médecin.
Russell
Russell
Je n'en ai pas envie. Ce type ne fait que me répéter les mêmes bêtises à chaque rendez-vous. J'ai besoin de repos, pas d'un autre diagnostic alarmiste.
Isadora
Isadora
Mais c'est pour ton bien, mon amour. Juste pour être rassuré...
Russell
Russell
Isa, je vais bien.
Russell
Russell
Je suis en train de lancer une nouvelle ligne de vêtements, j'ai mille choses à penser. C'est normal d'être un peu fatigué.
Je n’insistai pas. Je le connaissais mieux que personne. Lorsqu’il avait une idée en tête, il était impossible de la lui enlever. Il détestait qu’on remette en question sa santé. Pourtant, malgré sa stature encore impressionnante pour ses cinquante-cinq ans, je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter. Depuis quelques semaines, il semblait s’essouffler plus vite… et oubliait certaines choses.
Et là, les mots de ma tante résonnèrent violemment dans mon esprit : six pieds sous terre. Je secouai la tête, tentant de chasser cette pensée absurde. Il n’arriverait rien à Russell. Il avait toujours été fort, robuste, solide comme un roc. Ce n’était pas maintenant qu’il allait flancher.
Russell
Russell
Et toi ? Comment s’est passée ta journée ?
Isadora
Isadora
J'ai déjeuné avec ma tante en ville ce midi, puis je suis allée au spa avec mes amies du club de golf.
Russell
Russell
J'imagine que tu t'es amusée.
Isadora
Isadora
Oui, c’était super.
La vérité, c’est que c’était un cauchemar. Ces femmes que j’appelais “mes amies” pour sauver les apparences étaient toutes bien plus âgées que moi, mariées à des hommes influents que Russell côtoyait dans ses affaires.
Je n'avais pas eu le choix que de les fréquenter. Elles formaient un cercle fermé dans lequel j'étais tolérée mais jamais vraiment acceptée. Elles me regardaient de haut, me jugeaient lorsque j'avais le dos tourné, et même en silence lorsque j'étais avec elles.
Dans leurs têtes, j'étais l'archétype parfait de la jeune arriviste : jolie, maline, et surtout, suffisamment ambitieuse pour épouser un homme riche qui pourrait être son père.
Et à vrai dire... elles n'avaient pas totalement tort.
Mais malgré leur mépris, je faisais bonne figure. Pour Russell. Pour ses affaires. Pour maintenir une image irréprochable de ma personne.
Russell
Russell
Je vais prendre une douche. Tu viens avec moi ?
Isadora
Isadora
Avec plaisir.
Il m’attira par le bras et posa ses lèvres sur les miennes. Je répondis à son baiser en enroulant mes bras autour de son cou. Ses lèvres quittèrent les miennes pour tracer une ligne le long de ma mâchoire, avant de revenir s’y poser, comme s’il ne pouvait s’en éloigner bien longtemps.
Il approfondit le baiser, son torse se pressant contre ma poitrine, et je sentis un soupir s’échapper de ses lèvres. Je lui mordis doucement la lèvre inférieure avant de m’écarter légèrement pour le regarder.
Isadora
Isadora
Allons sous la douche.
Il ne se fit pas prier. Il me prit la main et m’entraîna dans la salle de bain. Je commençai à déboutonner sa chemise pendant qu’il faisait glisser la fermeture de ma robe dans mon dos. En quelques secondes, nos vêtements gisaient au sol.
Nus, nous nous glissâmes sous les jets brûlants de la douche. La vapeur s’éleva rapidement autour de nous, et j’entendis Russell pousser un petit gémissement de protestation.
Russell
Russell
Tu l'as encore mise trop chaude, Isa.
Je ris et posai un doigt sur ses lèvres.
Isadora
Isadora
Chut... Moins de paroles, plus d'actions.
Il m'attira brusquement à lui, son bras se nouant autour de ma taille. Son torse collé au mien, il captura mes lèvres dans un baiser plus passionné encore que le précédent. Mes mains glissèrent sur ses épaules, puis remontèrent jusqu'à ses cheveux trempés, que je tirai, ce qui lui arracha un grognement.
Ses mains glissèrent le long de mon dos avant de se poser sur mes fesses. Son sexe effleura ma fente déjà humide, tandis que sa main libre s’empara fermement de mon sein gauche.
Je reculai un peu, déposant une pluie de baisers sur son torse. Mes lèvres trouvèrent ses pectoraux que je léchai avec lenteur. Mes dents effleurèrent ses tétons, et un frisson parcourut Russell. Je descendis le long de son ventre, ma langue suivant le tracé de ses abdominaux que je léchai et suçai avec une avidité presque joueuse.
Son sexe se durcissait un peu plus à chaque caresse. Je passai ma langue sur son gland, taquinant sa sensibilité, puis la fis glisser le long de sa verge comme s’il s’agissait d’une glace. Je le sentis frémir sous mes attentions, ce qui me fit sourire intérieurement.
Russell
Russell
Arrête, tu sais très bien que je n’aime pas ça.
Je me redressai, un peu déçue, mais plus vraiment surprise. Avec Russell, c’était toujours la même chose. Il avait en horreur que je lui fasse des fellations. Depuis notre mariage, il ne m’avait jamais laissé faire. Comme tant d’autres choses qu’il refusait, catégoriquement, sans discussion. À ses yeux, certaines pratiques étaient puériles, inutiles, voire indécentes. C’était un homme conservateur, presque rigide, surtout lorsqu’il s’agissait de sexe.
J’avais essayé, à plusieurs reprises, de lui faire comprendre qu’il ne s’agissait pas de caprices, mais simplement d’autres façons de se donner du plaisir, d’explorer ensemble notre intimité. Mais il rejetait systématiquement tout ce qui sortait de ce qu’il considérait comme “normal” : quelques caresses, quelques baisers, puis la pénétration. Rien de plus.
Il posa une main sur mon cou et me plaqua contre le mur de la douche. Ses lèvres effleurèrent tendrement les miennes, puis glissèrent dans mon cou, y déposant une série de baisers. Pendant ce temps, il guida son sexe jusqu’à l’entrée de mon vagin.
Quand il entra en moi, je laissai échapper un gémissement plus par automatisme que par réel plaisir. Il entama de lents va-et-vient, son souffle se faisant plus lourd à chaque mouvement. J’enroulai mes bras autour de lui, simulant le plaisir et gémissant à intervalles réguliers pour flatter son ego.
En réalité, je ressentais quelque chose, bien sûr… Mais rien de vraiment intense. Rien de profond. Pas ce genre d’orgasme qui électrise le corps et te laisse tremblante.
En moins de deux minutes, il émit un grognement et jouit en moi. Je criai, moi aussi, pour faire bonne figure. Puis, comme à chaque fois, il se retira immédiatement, vidé, essoufflé. Et moi, je restai là, frustrée, mais surtout silencieuse.
Sans mentir, j’aimais ces moments avec mon mari. J’aimais la chaleur de sa peau contre la mienne, ce sentiment de proximité, d’intimité. Mais… je n’avais jamais eu d’orgasme. Pas une seule fois. Depuis le début. J’avais toujours simulé.
Au départ, je croyais que le problème venait de moi. Que mon corps avait besoin de plus de temps, d’une connexion plus profonde, de confiance. Mais les années avaient passé… et rien n’avait changé.
Alors j’avais appris à gémir au bon moment, à cambrer les reins, à serrer les dents quand il atteignait ce qu’il pensait être le bon endroit. Parce que c’était plus simple. Plus simple que d’expliquer. Plus simple que de briser son ego.
Et puis, c’était mon mari. Il était gentil. On ne quitte pas un homme pour une histoire d’orgasmes, pas vrai ?

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