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Tu M'As Trouvé

Le Ciel et l’Homme

Il y a des jours où le ciel semble plus clair que d’habitude, comme si la mer elle-même venait s’y refléter. Ce spectacle m’a toujours fasciné. Quand le ciel devient limpide, j’aime me dire que c’est la pureté de la mer qui s’étend là-haut, suspendue au-dessus de nos têtes. Dans ces moments-là, je ne peux m’empêcher d’admirer le lever et le coucher du soleil, de contempler cette lumière douce qui apaise et rassure. C'est ma façon de me reconnecter au calme et à la beauté du monde. Cette pureté-là, elle est sincère, sans mensonge.

Mais qu’en est-il de l’homme ? Perfide. Trompeur. Menteur. L’être humain cache bien souvent des défauts derrière un sourire. Et pourtant, même l’homme le plus dur, le plus insensible peut un jour être touché par l’amour. Même celui qui prétend n’avoir besoin de personne.

Je m’appelle Alty. J’ai 24 ans. Un gars simple, sans prétention, qui ne cherche pas à briller plus qu’un autre. Dynamique, j’aime plaisanter et je sympathise facilement avec n’importe qui. En apparence, je suis ce genre de type jovial qu’on repère vite dans un groupe.

J’étudie à l’université. Et je suis ce qu’on appelle un otaku, un passionné de mangas, de webtoons, d’animés, de culture japonaise. Oui, je vis dans cet univers parallèle où les héros ont des pouvoirs, où l’amitié et l’amour peuvent sauver le monde. Peut-être parce qu’ici, dans le vrai monde, les choses sont moins belles.

Depuis toujours, j’ai été seul. Pas au sens amical ou familial — j’ai des amis, une famille, des connaissances. Mais seul en amour. Jamais je n’ai su tenir une relation. Je suis de ceux qui prennent la fuite dès que les choses deviennent sérieuses. C’est plus fort que moi, je m’échappe.

En psychanalyse, ça porte un nom : la répulsion instinctive. Ce réflexe qui pousse à repousser ceux qui s’approchent trop près de nous, souvent à cause de blessures du passé. Un traumatisme qu’on garde secret. Moi, c’est comme ça que j’ai vécu mes relations. Je n’aimais pas me sentir vulnérable. Montrer mes failles à quelqu’un, c’était comme lui remettre un poignard et lui tourner le dos.

Sauf qu’un jour… il y a elle. Cette fille a réussi à franchir cette barrière, à entrer dans mon monde sans frapper, et à s’y installer.

Avant elle, l’amour n’avait pour moi qu’une définition physique, un divertissement pour occuper les soirs de solitude. Les sentiments ? Du vent. Je préférais rester distant, maître de mes émotions. Pour moi, une relation sérieuse, c’était une prison dorée. Un piège dans lequel je refusais de tomber.

Et puis… je l’ai rencontrée.

Celle qui allait me faire changer a tout jamais

Et c’est là que tout a basculé pour de vrai.

Une Rencontre Pas Comme Les Autres

Ce jour-là, je rentrais tranquillement des cours. Il faisait beau, le ciel était encore clair, cette pureté que j’aime tant. Comme à mon habitude, je passais par une autre faculté pour saluer quelques potes. Rien de bien spécial, c’était devenu une routine. Mais sans le savoir, cette fin d’après-midi allait bouleverser quelque chose en moi.

En traversant la cour, mon regard s’est arrêté sur une scène à la fois banale et gênante. Une fille, assise sur un banc à l’ombre d’un arbre, se faisait aborder par un gars. Elle était… magnifique. Une beauté naturelle, simple et pure, loin des artifices. Son sourire avait cette douceur désarmante. Pourtant, malgré les apparences, je sentais un malaise.

Le gars, lui, n’abandonnait pas. Il s’accrochait, pensant que le fait qu’elle lui réponde gentiment était un feu vert. Mais pour nous, les hommes qui observaient la scène de loin, c’était un spectacle presque pathétique. C’en devenait gênant de voir ce type se rabaisser de la sorte.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai décidé d’intervenir. Pas pour draguer. Pas pour me faire remarquer. Juste parce que je voyais qu’elle voulait que ça s’arrête, sans savoir comment le dire.

Je me suis donc approché, l’air décontracté, et j’ai lancé :

— « Salut chérie, désolé pour le retard. Tu m’as beaucoup attendu ? »

C’était une technique que j’avais piquée dans un vieux film, un truc que j’avais trouvé plutôt cool à l’époque. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle joue le jeu. Mais à ma grande surprise, elle m’a regardé avec un sourire complice et a répondu :

— « Toi vraiment, je suis fâchée… mais c’est bon, viens t’asseoir mon bébé. »

Le gars a compris. Il a baissé la tête et s’est éclipsé, visiblement vexé. Mission accomplie.

Je n’ai pas traîné. Je me suis levé et lui ai dit, sans même attendre une réaction :

— « Bon, je crois que tu es libérée. Salut et à la prochaine. »

Elle est restée figée, étonnée. C’est vrai que dans ce genre de situation, la logique voudrait que je tente ma chance. Mais non, je suis rentré chez moi, l’esprit tranquille, fier de ma bonne action.

Je sentais encore son regard derrière moi, insistant. Mais je n’ai pas cédé à la tentation de me retourner. Je ne voulais pas qu’elle pense que c’était un plan drague déguisé.

Et pourtant… elle s’est levée et m’a suivi.

Elle m’a rattrapé à la sortie de l’établissement, un peu essoufflée, et m’a lancé :

— « Hein ! Tu t’en vas aussi ? Comment une aussi belle fille que moi ne te fait aucun effet ? »

Elle avait ce ton piquant et fier, un peu provocateur, mais pas méchant. Je me suis contenté de répondre calmement :

— « Hum… tu es belle, c’est vrai. Mais tu ne m’intéresses pas. Tu n’es carrément pas mon genre. »

Évidemment, c’était un mensonge. Elle était tout ce que j’aimais chez une femme. Mais j’avais ma fierté.

Elle a croisé les bras, faussement vexée :

— « Pourquoi tu m’as aidée alors ? Fallait laisser l’autre continuer. Lui au moins me trouvait à son goût. »

Je haussai les épaules et répondis simplement :

— « Parce qu’il était ridicule. Tu étais sympa de lui parler, mais je voyais bien que ça te mettait mal à l’aise. »

Son regard s’adoucit légèrement, puis, avec un petit sourire en coin, elle proposa :

— « On va jouer à un jeu : tu me donnes ton numéro, et je te laisse seulement deux semaines. Tu vas tomber fou amoureux de moi et, quand ce sera fait, je te rejetterai. »

Elle était sérieuse. Son regard brillait de défi. Et moi ? Un otaku comme moi, je ne recule jamais devant un pari. Alors, sans hésiter, j’ai répondu :

— « Si tu m’as suivi jusqu’ici, c’est que je t’intrigue. Même défi : dans deux semaines, c’est toi qui seras folle de moi. »

Nous nous sommes regardés, souriants, et avons lâché ensemble :

— « Que le combat commence ! »

Je le sentais, ce jeu allait tout changer.

Deux Semaines de Combat

Dès le lendemain, le jeu avait officiellement commencé. Et crois-moi, elle n’a pas attendu une seconde pour lancer les hostilités.

Elle s’appelait Angélique, mais tout le monde l’appelait Ange. Un surnom qui lui allait à merveille, vu son sourire lumineux et sa façon naturelle d’adoucir l’atmosphère autour d’elle. Pourtant, derrière ce visage d’ange, elle était une véritable stratège.

Ange utilisait toutes ses armes : messages doux, regards charmeurs, petites attentions et rendez-vous improvisés. Elle connaissait les bons mots et savait parfaitement comment jouer avec mes failles. Chaque fois qu’elle m’appelait « Alty », avec cette voix douce et taquine, je sentais mon cœur sauter un battement.

De mon côté, je ne comptais pas perdre la face. J’étais un otaku, un passionné de mangas, un habitué des comédies romantiques japonaises où les héros finissent toujours par séduire la fille contre toute attente. Alors j’ai ressorti mes techniques : compliments subtils, petites blagues bien placées, invitations surprises, et surtout, ma spécialité… la distance calculée.

Je savais que le mystère attire. Je n’étais jamais totalement disponible. Je répondais parfois en retard à ses messages, je déclinais certaines de ses invitations, histoire de la faire douter un peu. Et ça marchait. Je voyais bien qu’elle s’interrogeait. Pourquoi je n’étais pas comme les autres gars ? Pourquoi je ne cédais pas aussi facilement ?

Nos journées étaient devenues des mini-batailles. Une fois, elle m’avait proposé une balade au bord du fleuve. On a discuté de tout et de rien, du Japon, des animés qu’on adorait, des OST de nos séries préférées. C’était la première fois que je trouvais quelqu’un avec qui je pouvais parler pendant des heures sans jamais m’ennuyer.

Je découvrais une fille drôle, cultivée, sensible et tellement naturelle. Et malgré moi… je baissais ma garde.

C’est au bout de la première semaine que j’ai compris que ce pari n’était plus qu’un simple jeu. Je n’avais jamais ressenti ça avant. Avec elle, je me sentais léger, libre. Je pouvais être moi-même sans masque, sans calcul. Je lui parlais de mes rêves, de mes galères, de mes souvenirs, de mon obsession pour les OST de Naruto et de mes nuits passées à lire des webtoons.

C’était étrange et rassurant à la fois. Elle m’écoutait vraiment. Elle riait de mes blagues nulles, et parfois, c’était elle qui en lançait des encore pires.

Je me surprenais à attendre ses messages. À chercher des excuses pour la croiser. À sourire comme un idiot en repensant à nos conversations.

C’est là que j’ai réalisé : je tombais amoureux.

Mais ce n’était pas prévu.

Je ne savais plus a quoi m'attendre. Je ne savais plus ce que je voulais . Avais-je vraiment envie de gagner ? Ou voulais-je autre chose ?

C’était un combat que je commençais à perdre, et pire encore… je n’avais même plus envie de gagner en vrai.

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