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Les Héritiers De L'Enfer

chapitre 1

Le 6 juin 1977, à la maternité de Londres, l’atmosphère était lourde malgré les murs blanchis à la chaux et le parfum stérile des couloirs. Une femme, haletante, les traits tirés par la douleur et l’angoisse, était en train d’accoucher. Les cris étouffés, les allées et venues du personnel médical et les battements rapides de son cœur semblaient résonner à l’unisson.

Pendant ce temps, dans un vieux manoir isolé à la lisière d’une forêt sombre, loin de toute civilisation, un vieil homme au visage parcheminé traçait lentement des symboles anciens sur le sol poussiéreux d’un sous-sol éclairé à la lueur tremblotante de chandelles noircies par le temps. Son souffle était rauque, et chaque mot de l’incantation qu’il prononçait semblait faire vibrer les murs. Il entamait un rituel satanique, l’un des plus anciens connus, dans le but d’invoquer Satan lui-même.

Quelques heures plus tard, au terme d’un accouchement difficile, la jeune femme mit au monde un petit garçon. Elle le regarda avec une tendresse mêlée de peur, le serra doucement contre elle et le prénomma Ryan. Son regard semblait absent, comme si elle devinait déjà que cet enfant portait en lui un destin hors du commun — ou une malédiction.

À sa sortie de la maternité, une voiture noire aux vitres teintées l’attendait. Une berline de luxe, silencieuse, avec un chauffeur vêtu de noir qui ne prononça pas un mot. Sans poser la moindre question, il ouvrit la portière, laissa la mère et l’enfant s’installer, puis les conduisit sans un mot à travers une route sinueuse jusqu’au vieux manoir.

Huit années s’écoulèrent, comme emportées par un vent sourd. Ryan avait grandi au sein du manoir, entouré de silence, d’ombres, et de couloirs interminables où le froid semblait s’attarder, même en été. Il n’allait pas à l’école. Son éducation se faisait entre les murs du manoir, sous l’œil d’un précepteur strict et d’une gouvernante austère, qui ne le regardaient jamais dans les yeux. Le personnel semblait constamment nerveux en sa présence, comme s’ils savaient quelque chose qu’on lui cachait.

Un soir d’hiver, alors que la pluie fouettait les vitres et que le vent faisait craquer les volets, Ryan s’apprêtait à s’endormir. La chambre était plongée dans une semi-obscurité, éclairée uniquement par les reflets lunaires filtrant à travers les rideaux. Il sentit une présence, quelque chose d’étrange. En ouvrant les yeux, il aperçut une silhouette assise dans le fauteuil au fond de la pièce. L’homme le fixait sans ciller, les traits sévères, et une paire de cornes émergeait de son crâne. Son aura semblait irradier une puissance infernale.

— Je suis ton père, Lucifer, dit-il d’une voix grave et glaciale, semblable à un souffle d’hiver.

Ryan se redressa lentement, le cœur battant, incapable de détourner les yeux de cette apparition terrifiante. Le démon, sans détours, lui expliqua la vérité : Ryan était destiné à accomplir un dessein bien plus grand que tout ce qu’il aurait pu imaginer. Il devait sacrifier des âmes humaines, et par ce sang versé, hériter du trône des Enfers.

Mais il n’était pas seul. Trois autres héritiers, trois frères inconnus, partageaient ce destin maudit. Chacun, quelque part dans le monde, portait en lui le même pouvoir latent, la même part d’ombre. Ryan était l’un des quatre enfants de Lucifer.

Secoué par ces révélations, l’enfant demanda, d’une voix tremblante, comment cela pouvait être possible. Qui était sa mère réellement ? Pourquoi lui ?

Lucifer ne répondit pas directement. À la place, il lui tendit un grimoire, ancien et usé, recouvert de symboles impies et de cuir craquelé. Dès qu’il le toucha, une vague d’énergie noire parcourut son corps. Un souffle brûlant et glacial à la fois. Il sentait quelque chose changer en lui, une force invisible naître au creux de ses mains, dans son esprit. Il était désormais capable de déplacer des objets par la pensée. La télékinésie n’était que le début.

Le livre renfermait également des incantations, des rituels interdits, des malédictions puissantes. Ryan savait, en lisant la première page, que sa vie venait de basculer. Rien ne serait plus jamais comme avant.

chapitre 2

Le lendemain matin, Ryan se leva d’un pas lent et alla s’asseoir à son bureau. L’esprit encore chargé des révélations de la veille, il tenta de réfléchir à la meilleure façon de suivre les directives de son père, Lucifer.

Après un long moment de silence, une idée commença à germer dans son esprit. Il se dit qu’un endroit où de nombreuses vies pourraient être prises d’un coup serait idéal… Peut-être un hôpital peu connu, déjà en difficulté. Un lieu discret, dont la disparition passerait presque inaperçue, pourrait faire une cible parfaite pour amorcer son sombre dessein. Bien sûr, voici la scène où Ryan élabore un plan pour s’échapper du manoir sans attirer l’attention ni être suivi :

La nuit était tombée depuis un moment, plongeant le manoir dans une obscurité oppressante, seulement brisée par la lueur vacillante des chandelles accrochées aux murs. Ryan, allongé sur son lit, les yeux ouverts, ne trouvait pas le sommeil. Les murs de pierre semblaient se refermer sur lui un peu plus chaque jour.

Il savait qu’il ne pouvait pas rester ici éternellement. Il devait sortir, agir, avancer dans sa quête. Mais quitter ce manoir, véritable prison déguisée en demeure noble, n’était pas une tâche simple. Les domestiques, les sortilèges de surveillance, les corbeaux aux yeux trop brillants... tout semblait avoir été placé là pour empêcher une fuite.

Assis à son bureau, Ryan déroula une vieille carte de la propriété volée dans la bibliothèque. Il y repéra un ancien passage souterrain, aujourd’hui oublié, qui menait autrefois aux écuries. Peut-être encore praticable… C'était risqué, mais c'était sa meilleure chance.

Il prit ensuite soin de modifier légèrement sa routine pendant plusieurs jours. Il fit semblant de s’ennuyer, de se promener sans but. Il s’assura que ses mouvements n’éveillaient pas les soupçons, testant discrètement les horaires de passage des gardiens et les zones moins surveillées.

Puis, une nuit où le tonnerre couvrait les bruits et où la lune était cachée par les nuages, Ryan glissa hors de sa chambre, dissimula son grimoire sous son manteau, et se faufila silencieusement vers l’aile Est.

Il était temps de disparaître… sans laisser de trace. L'odeur de l'hôpital, mélange de moisi et de produits chimiques, enveloppait Ryan à chaque pas qu'il faisait dans les couloirs sombres. L'endroit semblait figé dans le temps, les murs décrépits renfermant des secrets bien enfouis. Il n'y avait pas de bruit, à peine quelques murmures étouffés venant de derrière les portes fermées. L’atmosphère était pesante, comme si même les murs avaient pris l’habitude de garder les choses cachées.

Ryan s’engagea dans une aile de l’hôpital, l'écho de ses pas se perdant dans l’immensité du silence. Il savait ce qu'il était venu faire. Le grimoire sous sa veste semblait plus lourd maintenant, son énergie palpable, presque anxieuse. Il n'avait plus de doutes. Ce qu'il avait à accomplir ici, dans cet endroit à l'abandon, serait le début d’un enchaînement qu'il ne pourrait plus stopper.

Au bout du couloir, une porte en bois, vieille et écaillée, se distingua des autres. Il s'arrêta devant, écouta. Le bruit léger de la respiration d'une personne se fit entendre. Il poussa lentement la porte, l’intérieur était faiblement éclairé par une lumière vacillante. Sur un lit de fortune, un patient, un vieil homme apparemment, était allongé, les yeux fermés, son souffle faible mais régulier. Il ne se doutait pas qu’il était l'élément clé du rituel.

Ryan entra sans faire un bruit, s’approchant du lit. Le grimoire pulsa une nouvelle fois sous sa veste, une vibration douce mais insistante. Il sortit le livre, ses mains tremblantes légèrement, et l’ouvrit à une page bien précise, celle qu'il avait étudiée la veille. Les mots, écrits en une langue ancienne, semblaient danser devant ses yeux. Il se concentra, récitant à voix basse les incantations, ses mots s'entrelacèrent dans l'air, lourds de mystère et de pouvoir.

La lumière de la pièce sembla faiblir d’un coup, et un frisson parcourut l’échine de Ryan. Le vieil homme, toujours inconscient, commença à se convulser légèrement. Ses yeux s’ouvrirent brusquement, et un cri muet s’échappa de ses lèvres, mais il était trop tard. Ryan avait déjà fait ce qu’il devait faire.

Le corps de l’homme se figea soudainement, et dans un dernier souffle, la vie l'abandonna. Un silence glacé s’abattit sur la pièce. Ryan resta immobile un instant, observant la scène, la lourdeur de son acte pesant sur ses épaules. Il n'avait pas éprouvé de plaisir, ni même de remords. Ce n’était qu'une étape, une nécessité.

L’ombre de ce qu’il avait fait s'estompa rapidement, comme si le rituel avait absorbé toute trace de l'événement. Le livre sous sa main se calma aussi, ses pages se refermant d'elles-mêmes. Ryan rangea soigneusement le grimoire sous sa veste, et, sans un regard en arrière, il quitta la pièce, refermant doucement la porte.

Le couloir était encore plus désert qu’auparavant. Le sentiment d’ac

chapitre 3

Ryan erra dans les couloirs déserts de l'hôpital, ses pas résonnant à chaque mouvement, perturbant l'immensité de ce silence lourd. La lumière vacillante des néons au plafond était à peine suffisante pour éclairer les ombres qui se faufilaient entre les murs dégradés. L'odeur persistante de l’humidité et du déclin flottait dans l’air. Ce lieu, oublié du monde, semblait appartenir à une autre époque, un autre univers où le temps n’avait pas d’emprise.

Il sentit encore la présence du grimoire contre son torse, sous la veste. L’énergie qui s’en dégageait ne cessait de croître, de plus en plus palpable. Ryan savait que son acte, bien qu’il n’ait pas éprouvé de satisfaction ni de remords, avait lancé quelque chose qu’il ne pourrait plus contrôler. Le livre, lui, semblait s’impatienter, comme si la prochaine étape était déjà prévue.

Il s’arrêta devant une porte métallique, bien plus solide que les autres. Elle semblait scellée par le temps et la négligence, mais elle n’était pas fermée à clé. Ryan jeta un coup d'œil furtif autour de lui avant de pousser la porte, qui grinça dans un écho inquiétant. L’air à l’intérieur était encore plus lourd, presque suffocant. Le faible cliquetis d’un appareil électronique lointain était le seul bruit dans la pièce.

Au centre, sur une table d'examen, un autre patient, une jeune femme cette fois, était attachée. Elle avait l'air de dormir, mais Ryan savait qu’elle n’était pas dans un état normal. Ses yeux étaient clos, ses lèvres pâles, son visage marqué par des signes de souffrance. La brume d’une inconscience étrange semblait envelopper son esprit, mais l’énergie qui flottait autour d’elle lui disait tout ce qu’il devait savoir.

Le grimoire vibra à nouveau. Ryan se rapprocha de la table, son regard croisant celui de la femme, bien qu'elle ne fût pas en mesure de le voir. La tension monta dans l'air, l'incantation qui lui avait été dictée résonnait dans son esprit. Il ouvrit le livre, les pages se tournant d'elles-mêmes, jusqu’à ce qu'elles s’arrêtent, comme si une main invisible le guidait.

Il commença à lire les mots anciens à voix basse, mais cette fois, la sensation n'était pas la même. Il sentit la pièce se remplir d’une énergie plus dense, plus lourde. La lumière vacillante semblait réagir, pulsant comme un battement de cœur. Il savait que ce qu’il allait accomplir ici était bien plus risqué que ce qu’il avait fait précédemment. Il se concentrait, ses mots se chevauchant les uns sur les autres, imprégnant l’air de leur pouvoir.

La jeune femme bougea légèrement, un frisson courant le long de son corps. Elle commença à convulser, mais de manière étrange, comme si son corps était pris entre deux mondes. Ses mains se tendirent vers le ciel, comme pour saisir quelque chose qui échappait à sa portée. Un cri muet s’échappa de sa gorge, déformant les traits de son visage. C’était un cri silencieux, un cri qui appartenait à une autre dimension.

Ryan sentit un frisson glacé le parcourir tandis qu’il continuait de réciter les mots. Le livre dans sa main se mit à vibrer de plus en plus fort. La jeune femme se tendit sur la table, ses muscles se crispant sous l’influence du rituel. Puis, d’un coup, tout s’arrêta. La lumière des néons s’éteignit dans un clignotement, plongeant la pièce dans une obscurité quasi totale. Le calme qui suivit était lourd, oppressant, comme si tout l’air avait été aspiré.

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