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L'Héritière Du Dragon D'Or Gâté Par Quatres Oncles

Chapitre 1 : L’Héritière Perdue

Le vent d'automne balayait les rues animées de la ville, soulevant des feuilles mortes et le pan du manteau trop fin de Lin Xia. Son sac de livraison battait contre sa hanche alors qu'elle courait, une boîte à nouilles encore chaude à la main.

C'était sa quatrième commande de la soirée.

Étudiante en dernière année d'université, Lin Xia jonglait entre les cours, les examens à venir et son petit boulot de livreuse. Chaque yuan gagné servait à payer les frais de scolarité, à acheter les médicaments de sa grand-mère Wu ou à réparer les dégâts causés par sa famille adoptive.

Chez elle, le mot "famille" n'avait pas de chaleur. Madame Zhu, sa mère adoptive, la traitait comme une bonne à tout faire, toujours prompte à critiquer ou à lever la main. Monsieur Zhu, souvent absent, s'était désintéressé d'elle dès l'enfance, la voyant comme un fardeau de plus à nourrir. Leur fils, Zhu Hao, de la même génération qu'elle, passait ses journées à jouer à des jeux vidéo ou à exhiber ses fausses marques sur les réseaux sociaux. Il méprisait ouvertement Xia.

Mais Lin Xia tenait bon. Pour sa grand-mère. Pour elle-même. Et surtout, pour honorer la mémoire d'une femme dont elle n'avait qu'un seul souvenir : sa mère biologique, disparue quand elle avait cinq ans.

Un pendentif en jade blanc, attaché à une chaîne de soie usée, ne la quittait jamais. Ce bijou, Xia le portait depuis l'enfance. Il était le seul lien tangible qu'elle avait avec sa mère. Elle ne connaissait ni son nom complet, ni son histoire. Rien, à part l'amour vague et brûlant qu'un enfant garde dans un coin de son cœur, même quand tout semble l'oublier.

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À quelques bâtiments de là, une autre étudiante de dernière année descendait d'un taxi en talons bruyants : Tang Mei. Son maquillage était soigné, son sac portait un logo de marque… bien que chacun de ses vêtements soit une imitation savamment choisie.

Tang Mei rêvait de luxe. De tapis rouges. De robes haute couture. Et surtout, d'une vie loin de la médiocrité. Elle avait toujours jalousé Lin Xia. Sa discrétion, son visage doux, cette aura calme qui attirait les regards sans le vouloir.

Et maintenant, elle avait en main ce fameux pendentif.

Quelques heures plus tôt, alors que Xia sortait d'un amphithéâtre pressée pour livrer un repas, elle l'avait perdu sans s'en rendre compte. Mei l'avait vu tomber… et l'avait ramassé.

Elle ne savait pas encore à qui il appartenait. Mais rien qu'à sa matière, à la finesse de la gravure ancienne sur le jade, elle avait compris une chose : ce bijou valait cher. Très cher.

— "Un bijou de famille ? Une relique ancienne ? Peu importe… Il est à moi maintenant", murmura-t-elle en le glissant à son cou.

Ce qu'elle ignorait, c'est que ce geste allait déclencher un tumulte familial, réveiller un passé oublié, et surtout… attirer l'attention de quatre hommes puissants, prêts à tout pour retrouver leur vraie nièce.

Chapitre 2 : Le réveil des Dragons

Shanghai, 14h42 - Siège du Lin Group

Dans une tour de verre dominant le quartier d'affaires, la salle de réunion du dernier étage vibrait sous la tension. Réunis autour d'une longue table en acajou, une dizaine de cadres présentaient leur rapport devant un homme dont la simple présence suffisait à imposer le silence.

Lin Wei, PDG du Lin Group, portait un costume noir taillé au millimètre, ses traits sévères sculptés par les années de pouvoir et de responsabilité. À quarante ans, il était reconnu comme l'un des hommes les plus influents de Chine. Son groupe possédait des filiales dans plus de 20 pays, allant de l'énergie aux technologies de pointe, en passant par l'immobilier de luxe.

— « La fusion avec Tianhua Corp apportera un retour sur investissement de 18 % dans les six prochains mois, Président Lin », déclara nerveusement un directeur.

Lin Wei ne leva même pas les yeux. Il tournait une page d'un dossier quand la porte s'ouvrit discrètement. Une assistante s'approcha, un téléphone en main. Elle murmura quelques mots à son oreille.

Son visage impassible se figea. Puis il se leva.

— « Réunion suspendue. »

— « Président Lin ?! Mais la signature est prévue dans vingt minutes ! »

— « Ma nièce. Elle est en vie. » Sa voix était calme, tranchante. « Rien d'autre n'a d'importance. »

Et sans plus d'explications, il quitta la salle, laissant ses cadres sidérés, leurs feuilles encore en suspens dans l'air.

 

Shanghai, 16h08 - Hôpital Central

Dans une salle d'opération stérile, le cœur d'un patient battait sous les doigts experts d'un chirurgien d'élite. Les assistants retenaient leur souffle. Chaque mouvement était précis, méthodique. Personne n'osait parler.

Le chirurgien, Docteur Lin Zhi, deuxième frère du Clan Ling, était célèbre dans le monde entier pour ses mains bénies. Derrière son masque, ses yeux restaient concentrés… jusqu'à ce que l'infirmière en chef s'approche, un téléphone entre les mains.

Elle chuchota à son oreille.

Lin Zhi s'arrêta net.

Il releva les yeux. Ses mains tremblèrent à peine, puis il tendit les instruments.

— « Refermez. C'est terminé. »

— « Mais Docteur Lin, vous n'avez pas… »

— « Ma nièce est en vie. J'ai attendu dix-sept ans. Cette opération peut attendre une autre heure. Sa vie à elle, non. »

Et il quitta la salle, la blouse encore tâchée de sang, les gants jetés derrière lui.

 

Los Angeles, 7h36 - Studio de tournage

La caméra tournait. Les assistants couraient. Les fans criaient. Sous les projecteurs, un homme aux traits parfaits, vêtu comme un général antique, brandissait une épée. Il tournait la scène finale d'un film d'action colossal.

Lin Jian, troisième frère, acteur mondialement connu, star adulée en Chine comme à Hollywood, s'apprêtait à lancer sa réplique culte, quand son manager surgit avec un téléphone.

Il lut le message en silence. Puis, devant l'équipe médusée, il laissa tomber l'épée, retira sa perruque et son armure.

— « Désolé, tout le monde. La seule histoire que je veux jouer maintenant, c'est celle où je retrouve ma nièce. »

La caméra continuait de tourner pendant qu'il quittait le plateau, sans regarder en arrière.

 

Pékin, 10h57 - Maison des Trésors Lin

Dans un salon baigné de lumière, entouré d'objets anciens, un homme âgé de trente-cinq ans observait un fragment de jade au microscope. À côté de lui, des enchérisseurs attendaient avec impatience son verdict.

Lin Feng, le quatrième frère, maître en art ancien et propriétaire de la maison de ventes Lin, caressa la pierre, fronça les sourcils… puis s'immobilisa lorsqu'un assistant entra à toute vitesse.

Il déposa une photo sur la table.

Un pendentif.

En jade blanc.

Celui que portait leur sœur disparue.

Lin Feng pâlit.

— « Vous êtes sûr ? Il a été retrouvé en circulation ? »

— « Oui, dans une rue commerçante de Chengdu. »

Il referma la mallette en silence.

— « La vente est annulée. Ce jade n'est plus qu'un caillou comparé à celui que je dois retrouver. »

Il tourna les talons, son regard brûlant de détermination.

 

Chengdu - 20h14

Pendant ce temps, Lin Xia fouillait frénétiquement sa chambre. Elle retournait ses draps, ses poches, ses sacs. Elle vida son sac de livraison sur le sol. Rien.

Le pendentif avait disparu.

Son cœur battait à toute allure. Ce n'était pas qu'un bijou. C'était sa mère. Son sang. Sa vérité.

Elle se précipita dehors, courant dans les rues sombres, les yeux pleins de larmes.

 

Et ailleurs, dans le quartier chic de Chengdu, Tang Mei s'admirait dans le miroir de sa chambre. Elle avait trouvé une chaîne pour son nouveau bijou, qu'elle portait fièrement autour du cou.

— « Ce truc a l'air de valoir cher… Je vais le poster sur Insta. »

Elle ne savait pas qu'à cet instant, quatre dragons d'or étaient déjà en route.

Et qu'ils suivaient la trace du pendentif…

Pas pour sa valeur.

Mais parce qu'il les mènerait à elle.

Chapitre 3 : L'éclat du jade, la blessure du sang

Centre-ville de Chengdu – 17h30

Une foule s'amassait autour de la place commerçante où trônait une fontaine dorée. Les vitrines affichaient les plus grandes marques et les terrasses vibraient d'éclats de rires feints et de photos retouchées.

Assise sur une chaise en velours d'un salon de thé luxueux, Tang Mei prenait des selfies, une main posée élégamment sur le pendentif en jade blanc qu'elle avait trouvé plus tôt. Elle avait nettoyé la chaîne, poli le jade jusqu'à ce qu'il brille. Elle n'avait aucune idée de sa vraie valeur… mais elle savait une chose : il faisait riche. Et c'est tout ce qui comptait.

— Ce bijou te va tellement bien… on dirait qu'il a été fait pour toi, lui dit l'une de ses copines.

— Évidemment, répondit Tang Mei en souriant. Peut-être que j'étais princesse dans une autre vie.

Elle n'eut pas le temps de plaisanter davantage.

Quatre berlines noires de luxe, ornées d'un discret symbole doré en forme de dragon, s'arrêtèrent devant le salon. Des hommes en costumes sortirent en silence, imposant. Puis, les portières s'ouvrirent.

Ils arrivèrent. Les Quatre Oncles.

Lin Wei, PDG du groupe Lin Group, une des plus grandes entreprises de Chine, dirigeait la marche. Son regard sombre balaya la place. Derrière lui, Lin Zhu, médecin-chef dans un prestigieux hôpital de Shanghai, vérifiait encore son téléphone, des notifications chirurgicales s'accumulant sans réponse.

Lin Jian, la star internationale, portait encore le costume de son dernier rôle historique, ce qui fit hurler les fans à distance. Enfin, Lin Feng, l'antiquaire mystérieux, tenait une petite boîte d'argent contenant… un capteur de jade ancestral.

Le capteur s'activa en passant près de Tang Mei. Une lueur verte. Faible. Mais réelle.

Lin Wei s'arrêta net.

— « C'est elle. »

Tang Mei, confuse, leva les yeux. Le jade pendait à son cou, attrapant la lumière du soir. Elle sentit immédiatement qu'ils la confondaient avec quelqu'un. Mais au lieu de corriger… elle se leva lentement, dans une grâce étudiée.

— « Vous… vous me cherchiez ? »

Lin Zhi fronça les sourcils.

— « Tu as bien grandi, Tang Xia. Tu n'as aucun souvenir de nous ? »

Tang Mei hésita une seconde. Puis hocha la tête, les yeux baissés.

— « Tout est flou. Mais… ce pendentif, je l'ai toujours eu, non ? »

Le silence s'installa. Lin Wei s'approcha, toucha le jade, et hocha lentement la tête. La lueur n'était pas aussi puissante qu'il s'y attendait… mais il n'y avait qu'une seule descendante du Dragon d'Or.

Du moins, le pensaient-ils.

— « Tu es rentrée à la maison. » dit-il.

Tang Mei ne se fit pas prier. Elle monta dans la voiture, laissant derrière elle les regards envieux… et la vérité.

 

Banlieue – 18h45

Les chaussures de Lin Xia claquaient contre le bitume. Son sac de livraison était vide, son cœur encore plus. Elle avait fouillé tout Chengdu, supplié des passants, appelé chaque client de la journée. Le pendentif de sa mère avait disparu.

Lorsqu'elle entra chez elle, une villa modeste mais cossue dans un quartier résidentiel, la voix stridente de Madame Chen lui tomba dessus comme un couperet.

— « Enfin tu rentres, espèce de bonne à rien ! »

Madame Chen, une femme autrefois belle mais rendue amère par l'envie, croisa les bras en la voyant.

— « T'as encore les cheveux en bataille, t'es qu'une honte. Tu crois qu'on peut te présenter à quelqu'un dans cet état ? »

Lin Xia ne répondit pas. Ses jambes tremblaient. Son cœur aussi.

— « J'ai… perdu le pendentif de maman. »

— « Encore ce bijou ridicule ?! Un vieux truc même pas en or ?! » s'énerva Madame Chen. « Tu te crois précieuse parce que tu portes un caillou fêlé ? »

Lin Xia serra les dents.

C'est à ce moment que Monsieur Chen, en costume dénoué, descendit lentement l'escalier. Ses lunettes en écaille posées de travers sur son nez, il fixait Lin Xia comme s'il la voyait pour la première fois.

— « Elle est… devenue jolie. Comme sa mère. Trop jolie. »

Lin Xia leva les yeux, étonnée.

— « Vous l'avez connue ? »

Il descendit les dernières marches et se versa un verre de vin.

— « Bien sûr que je l'ai connue. Ta mère… était une beauté fatale. Sauvage. Blessée. Une fleur dans la boue. »

Madame Chen grimaça.

— « Une traînée, tu veux dire. »

— « Peut-être. Mais elle avait quelque chose. Elle brillait, même en sang, même fuyante. Je l'ai trouvée sur une route de campagne, perdue, à moitié inconsciente. J'ai eu pitié. Je l'ai ramenée ici. Soignée. »

Lin Xia restait figée. Elle avait entendu des bribes. Mais jamais la vérité.

— « Elle m'a parlé du danger… d'hommes puissants qui la cherchaient. Elle avait peur. Elle s'est enfuie. Puis elle est revenue, enceinte. »

Il vida son verre.

— « Elle a supplié qu'on élève l'enfant. Qu'on protège "la lignée". Je croyais qu'elle délirait. Mais je l'ai fait. Par amour peut-être… ou par faiblesse. »

Madame Chen cracha au sol.

— « Et moi, j'ai accepté. Parce que tu m'as promis qu'on allait t'en débarrasser dès qu'elle mourrait. Mais tu n'as jamais pu. Tu t'es entiché de cette gamine. »

Lin Xia sentit sa gorge se nouer.

— « Alors tout ça… c'était vrai. »

— « Ouais. Et regarde-toi. T'es belle comme elle. Et tout aussi inutile. »

Elle trembla.

— « Alors pourquoi m'avoir gardée ? »

— « Parce qu'on avait besoin d'une fille pour tenir la maison. Et d'un prétexte pour nos réceptions. Et que ton frère… ce bon à rien de Chen Hao… n'est bon qu'à jouer et dépenser. »

Au même instant, Chen Hao, leur fils unique, descendit avec un casque de jeu sur les oreilles.

— « Hé, y a quoi à bouffer ce soir ? »

— « Tu fermes ta bouche, Hao ! » hurla Madame Chen.

Lin Xia monta dans sa chambre, les jambes fléchies, les poings serrés.

Elle s'allongea sur son lit et pleura en silence.

Et quelque part, dans un manoir somptueux, Tang Mei dormait dans des draps de soie, choyée par quatre hommes qui pensaient l'avoir enfin retrouvée.

Mais un jour viendrait…

Où le jade retrouverait le bon sang.

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