J’ai toujours été fascinée par la manipulation. Pas dans le sens malsain du terme, bien sûr..... enfi si un peu . Je ne cherche pas à nuire aux gens, à les exploiter ou à les faire souffrir. Non, c’est bien plus subtil que ça. Pour moi, la manipulation est un art, une science, un jeu d’échecs où les pions sont des émotions et les cases sont des relations humaines.

Depuis toute petite, j’ai observé les gens. J’ai analysé leurs expressions, leurs paroles, leurs gestes, leurs réactions. J’ai appris à décrypter leurs motivations cachées, à comprendre leurs peurs et leurs désirs les plus profonds. J’ai compris que la plupart des gens ne sont pas conscients de leurs propres motivations, qu’ils sont facilement influençables, manipulables même. C’est là que mon talent prend tout son sens.

Je ne suis pas une escroc, je ne suis pas une menteuse, je ne suis pas une manipulatrice au sens négatif du terme. Je suis une artiste, une stratège, une joueuse d’échecs qui maîtrise les subtilités de la psychologie humaine. J’utilise mes connaissances pour créer des liens, pour influencer les gens, pour les guider vers des objectifs qu’ils n’auraient peut-être jamais osé atteindre.

Ce qui me passionne le plus, c’est de créer une dépendance. J’aime sentir le pouvoir que j’ai sur les autres, le fait qu’ils ont besoin de moi, qu’ils ne peuvent pas se passer de moi. C’est une sensation exaltante, un sentiment de domination qui me donne un sentiment de puissance et de contrôle. Mais je ne suis pas une tyranne. Je ne cherche pas à opprimer les autres, à les asservir. Je veux simplement les aider à atteindre leur plein potentiel, à réaliser leurs rêves.

Bien sûr, il y a un côté sombre à mon jeu. Je sais que je peux être dangereuse, que je peux manipuler les gens à mon avantage. Mais je suis consciente de mes pouvoirs, et je fais de mon mieux pour les utiliser à bon escient. Je suis une artiste, et mon œuvre, c’est la vie des autres.

La manipulation, pour moi, est un mélange complexe d'art et de science, à la fois fascinant et troublant. J'ai toujours été attirée par cette capacité à influencer les autres, à jouer avec leurs émotions comme un musicien avec une mélodie. C'est une danse délicate entre le pouvoir et la vulnérabilité, où chaque geste, chaque mot peut changer le cours des choses. La sensation que cela procure est enivrante, presque addictive.

Il y a une part de moi qui adore cette dynamique de contrôle. C'est comme un jeu d'échecs où je peux anticiper les mouvements de l'autre, les manipuler subtilement pour les amener là où je le souhaite. Cette maîtrise me donne un sentiment de puissance, mais il y a aussi une ombre qui plane. J'aime cette sensation d'avoir le destin de quelqu'un entre mes mains, de pouvoir les amener à agir selon mes désirs. C'est une satisfaction malsaine, une montée d'adrénaline qui me fait me sentir vivante.

Mais au-delà de ce plaisir dérangeant, il y a aussi une volonté de comprendre les autres à un niveau plus profond. Je suis fascinée par les motivations humaines, par ce qui pousse les gens à agir. Cependant, il est difficile de ne pas se laisser emporter par cette fascination. Parfois, je me rends compte que je franchis des limites, que je me perds dans ce jeu. Cette dualité, entre le désir d'aider et le besoin de contrôler, crée une tension constante en moi.

Le bruit de mes pas résonnait dans les couloirs vides de l'école, accentuant mon retard. Les murs, recouverts de photos jaunies et d'affiches délavées, semblaient se moquer de ma situation. L'odeur de poussière et de vieux livres flottait dans l'air, un parfum familier que j'associai à la panique qui me gagnait. J'accélérais le pas, le cœur battant à la chamade, scrutant l'horloge imaginaire qui me rappelait mon retard croissant. e. J’avais oublié mon livre d’histoire, le laissant sur le bureau de mon colocataire. Un oubli fatal qui me condamnait à un retard inexorable.

Je n’avais plus le temps de revenir en arrière, il fallait que j’y aille. J’ai dévalé les escaliers, la salle de classe se rapprochant à grands pas. Mon souffle s’accélérait, mes poumons brûlaient, mais je n’avais pas le choix. Il fallait que j’arrive à temps. Enfin, j’y étais. J’ai frappé à la porte, mon cœur battant à tout rompre. Le professeur, un homme à l’air sévère, me regarda d’un air noir.

- Encore en retard, monsieur ? lança-t-il. Sa voix était glaciale, comme l’air glacial qui me pénétrait jusqu’aux os. Je me suis excusé, expliquant que j’avais oublié mon livre.

-Et bien, allez le chercher, et revenez pas tu iras t'expliquer chez le proviseur quand rétorqua-t-il.

Alors, j'ai sorti mon atout le plus fiable : la manipulation:

-Mais monsieur, j’ai une excuse valable , ai-je essayé de dire.

-J’ai oublié mon livre d’histoire, mais j’ai préparé le cours, et j’ai même une question sur le sujet. Il leva un sourcil, intrigué. -

Une question ? demanda-t-il. je réussi à l'intriguer

J’ai pris une grande inspiration, essayant de calmer mes nerfs.

-Monsieur, j’ai une question sur la révolution française. J’ai regardé autour de moi, les visages des élèves étaient tournés vers moi, attentifs. Le professeur, lui, gardait un air impassible. Je me demandais pourquoi la révolution française a été si violente. J’ai continué, On nous apprend qu’elle a été motivée par des idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, mais la réalité a été bien plus sanglante. J’ai hésité un instant, puis j’ai ajouté : Est-ce que les idéaux révolutionnaires ont vraiment justifié la violence ?

J’ai senti le regard du professeur se poser sur moi. Il a gardé le silence un moment, puis a répondu d’une voix grave

-C’est une question complexe, et il n’y a pas de réponse facile. La révolution française a été un moment charnière de l’histoire, un moment de bouleversements et de changements radicaux. Il a fait une pause, observant la réaction de ses élèves. - La violence a été un élément important de cette période, et il est important de la comprendre dans son contexte.Il a continué, Il faut se rappeler que la France était alors une société profondément inégalitaire, avec une noblesse privilégiée et un peuple opprimé. Les idées révolutionnaires ont permis à ce peuple de se révolter, de se battre pour ses droits. Mais la violence a aussi été nourrie par la peur, la haine et la violence

-La révolution française a été un moment de grande violence, mais aussi un moment de grande espérance. Elle a permis à la France de se transformer, de s’ouvrir à de nouvelles idées et à de nouvelles possibilités. conclu t-il

Une satisfaction sournoise me gagna. J'avais encore une fois réussi à manipuler, à faire croire, à contourner. C'était un jeu que j'avais appris à maîtriser au fil des années, et je ne pouvais m'empêcher d'en éprouver une certaine fierté.

Je me suis assis sur la banquette, laissant échapper un soupir lourd de lassitude. C'était ma dernière année à l'école. Je me sentais déjà comme un prisonnier libéré, impatient de tourner la page sur ce chapitre de ma vie. J'avais hâte d'en finir avec les cours, les examens, les professeurs, et surtout, avec la manipulation constante que j'avais mise en place pour survivre mais aussi pour passer le temps c'est fou comme l'ennui peut nous faire faire des chose .