NovelToon NovelToon

La Gloire Du Général Phénix

Chapitre 1 : La promesse brisée

La guerre était terminée.

Jiayi contemplait l'horizon embrumé du sommet des murailles de la capitale. Après six années de conflits, de batailles incessantes et de sacrifices innombrables, elle était enfin libre de poser les armes. Mais à quel prix ? Son père et ses frères aînés étaient tombés sur le champ de bataille, son nom était devenu une légende murmurée à travers l'Empire, et son corps portait les cicatrices de son passé militaire.

Avant de s'éteindre, sa mère lui avait tenu la main avec un dernier souhait : qu'elle abandonne les sentiers du sang et trouve un foyer. "Ne sois pas qu'une guerrière, sois aussi une femme. Trouve le bonheur, Jiayi." Alors, pour honorer cette promesse, elle accepta l'offre du marquis Zhao, un homme noble et respecté, issu d'une famille influente.

Les premières années de mariage furent paisibles. Jiayi mit de côté son armure et apprit à gouverner son foyer comme elle gouvernait autrefois son armée : avec discipline et grâce. Mais le vide de la guerre lui pesait parfois, et dans les silences de la nuit, elle se demandait si elle avait fait le bon choix.

Trois ans passèrent, puis vint le jour qui brisa son illusion de paix.

Lorsque Zhao la convoqua dans la grande salle du manoir, elle comprit dès le premier regard que quelque chose avait changé. Debout à ses côtés se tenait une jeune femme, aux traits délicats mais au port militaire.

— Jiayi, dit-il d'une voix posée, voici Li Xue. L'impératrice lui a accordé un titre de noblesse pour ses services. Elle deviendra ma seconde épouse.

Le silence tomba comme une lâme d'acier. Jiayi, impassible, laissa le poids de ces mots s'installer. Elle observa la jeune femme, puis Zhao. Aucune explication, aucune tentative d'atténuer l'affront.

Une tempête couvait en elle, ancienne et familière. Ce n'était pas la douleur d'une épouse trahie, mais l'indignation d'une femme qui avait trop donné pour être traitée ainsi. Elle avait versé son sang pour l'Empire, sacrifié son lignage, et maintenant, on la reléguait au second plan au profit d'une simple générale sans réputation ?

Elle inspira longuement et posa une main sur la table devant elle. Son regard glacial transperça Zhao.

— Dans ce cas, j'exige le divorce.

Un murmure déstabilisé parcourut les serviteurs présents. Zhao écarquilla les yeux, incapable de masquer sa surprise. Ce n'était pas ainsi que les choses devaient se passer. Une épouse délaissée était censée pleurer en silence, résignée à son sort. Pas Jiayi.

— Tu... veux divorcer ?

— Je ne partage pas. Pas mon honneur, pas mon foyer, et certainement pas mon mari. Puisque tu as choisi de me remplacer, je reprendrai ce qui m’appartient. Ma dot laissé par ma mère. Et je te laisse à ta nouvelle épouse.

Zhao ouvrit la bouche, puis la referma. L'assurance de Jiayi le déstabilisait. Il s'était attendu à des pleurs, à de la colère, mais pas à une détermination aussi froide.

Jiayi n'était pas une femme ordinaire.

Elle était une générale. Une guerrière.

Et il était temps qu'elle récupère ce qui lui revenait de droit.

Chapitre 2 : La confrontation du clan Zhao

La tension dans le manoir Zhao était palpable. Le patriarche et la matriarche fixaient Jiayi avec une colère à peine contenue. Comment osait-elle réclamer un divorce ? Comment osait-elle exiger la restitution de sa dot ?

— Inacceptable ! fulmina le marquis Zhao. Cette fille nous tourne le dos après tout ce que nous avons fait pour elle !

— "Fait pour moi" ? répondit Jiayi d'une voix glaciale. Vous avez profité de mon nom et de ma position. Il est temps que je récupère ce qui m’appartient.

Au même instant, un serviteur annonça l'arrivée de Shen Ruotian, le grand-oncle de Jiayi. Le vieil homme entra d’un pas assuré, son regard perçant balayant la pièce. Stratège de renom, il portait encore l’aura imposante d’un homme ayant connu les champs de bataille.

— Ma nièce a-t-elle été lésée ? demanda-t-il d'une voix traînante.

— Grand-oncle, dit Jiayi en l’accueillant d’un hochement de tête. Ils contestent mon droit à ma dot.

Ruotian laissa échapper un rire bref et sec.

— Il n’y a pas de femme faible chez les Shen.

Puis, il posa un regard moqueur sur le patriarche Zhao, qui serra les poings.

Jiayi, sans un mot, déroula un rouleau de soie sur la table, révélant la liste détaillée de sa dot. Zhao jeta un coup d’œil et blêmit. Terres, soieries, bijoux, chevaux de guerre... La somme était colossale.

— Tu es capricieuse, Jiayi, cracha Zhao. Tu étais choyée et gâtée ici.

Jiayi le fixa. Lentement, elle posa sa main sur la liste, et, d’un mouvement fluide, libéra son ki. Une vague d’énergie pure parcourut la pièce et le rouleau se désintégra en cendres sous les yeux ébahis de l’assemblée.

Zhao recula d’un pas, son cœur battant la chamade. Il n’avait jamais vu sa femme ainsi. Il l’avait toujours imaginée comme une noble délicate, bien que douée au combat. Mais à cet instant, il réalisait son erreur. Jiayi n’était pas une femme choyée et fragile. Elle était une guerrière.

— Un simple papier brûlé ne changera rien, gronda Madame Zhao. Nous n’avons pas l’intention de céder quoi que ce soit !

— Oh ? fit Shen Ruotian en haussant un sourcil. Vous pensez pouvoir tenir tête à la maison Shen ? L’Empire entier entendra parler de cet affront.

Zhao pâlit davantage. L’influence des Shen était encore redoutable. S’opposer à eux signifiait ruiner leur réputation.

Jiayi croisa les bras et sourit froidement.

— Ce n’est que le début.

Le combat ne faisait que commencer.

Jiayi le fixa et, dans un mouvement fluide, elle fit un pas en avant. Avant que Zhao ne puisse réagir, elle pivota sur elle-même avec la rapidité d'un éclair et le renversa d’un balayage de jambe précis. Le marquis s’écroula au sol sous le regard stupéfait de sa famille.

— Une femme gâtée, dis-tu ? ironisa-t-elle. Je vais te montrer ce qu'une générale choyée par la guerre sait faire.

Elle se recula d’un pas et, d’un geste précis, projeta son ki à travers la pièce. Un serviteur qui s’était approché tomba à genoux, paralysé par la puissance qui émanait d’elle.

Puis, lentement, elle posa sa main sur la liste et la fit disparaître en cendres sous la force de son énergie.

Zhao, encore au sol, cligna des yeux, réalisant l’écart abyssal entre lui et la femme qu’il avait osé sous-estimer.

Chapitre 3 : L'épreuve du Phénix

Dans la grande cour du palais impérial, l’atmosphère était tendue. Shen Jiayi, droite et fière, se tenait face à Zhao, son époux, qui était venu annoncer à l’empereur son intention d’épouser une autre femme. À ses côtés, sa servante la plus fidèle, Xiaolan, ainsi qu’un jeune homme dont le charme irrésistible semblait capter tous les regards, observaient la scène avec attention. Ce dernier, inconnu de beaucoup, semblait pourtant familier avec les couloirs du palais.

— Majesté, déclara Zhao avec assurance, je suis venu vous informer que je vais prendre une nouvelle épouse. C'est une décision nécessaire pour l'honneur de ma famille.

L’empereur, assis sur son trône, haussa un sourcil.

— Une nouvelle épouse ? demanda-t-il d’un ton calme, mais empreint d’une autorité indéniable. Et qu'en est-il de la fille du général Shen ?

— Elle n’a plus sa place auprès de moi, répondit Zhao sans même un regard pour Jiayi. Il est naturel pour un homme de prendre plusieurs épouses.

L’empereur soupira et posa un regard pesant sur Zhao.

— La famille Shen est une lignée honorable qui a servi l’Empire avec loyauté et courage. Te séparer d’une telle épouse n’est pas une affaire à prendre à la légère.

Jiayi avança d’un pas, sa voix claire résonnant dans la salle du trône.

— Majesté, si mon mari veut me répudier, alors je suis ici pour demander le divorce officiellement. De plus, je réclame la restitution de ma dot, qui est utilisée pour financer ce mariage indigne.

Zhao se tourna brusquement vers elle, les yeux écarquillés.

— Tu oses ?!

— J’ose, répondit-elle en soutenant son regard avec défi.

Un silence tendu tomba sur l’assemblée. L’empereur observa les deux époux en conflit avant d’annoncer d’une voix ferme :

— Une femme qui demande le divorce doit prouver sa détermination. L’usage veut qu’elle subisse cent coups de fouet pour prouver sa résolution.

— C'est absurde !

Le conseiller impérial Huang, fidèle serviteur de l’empereur, s’avança avec colère.

— Majesté, s’opposa Huang. Shen Jiayi est le Général Phénix, une héroïne qui a versé son sang pour l’Empire ! L’obliger à subir cette épreuve est une insulte à son honneur.

L’empereur plissa les yeux et répondit d’une voix calme mais autoritaire :

— Elle est exemptée de l’épreuve. Mais c’est elle qui insiste.

Jiayi leva fièrement le menton.

— Je ne veux pas de traitement de faveur. Si une femme ordinaire doit supporter cent coups, alors moi aussi.

Un silence lourd s’installa. L’empereur fixa Jiayi longuement, avant d’incliner légèrement la tête.

— Soit. Préparez l’épreuve.

Les gardes l’amenèrent au centre de la cour. Le premier coup tomba.

Un craquement sec retentit.

Puis un autre.

Jiayi resta impassible, son regard fixé sur le sol. Vingt. Cinquante. Soixante-dix. Son dos était en feu, son souffle devenait court, et du sang perlait au coin de ses lèvres. Mais elle ne lâcha pas un seul cri.

Le jeune homme au charme irrésistible serra les poings, un éclat sombre dans son regard. À ses côtés, Xiaolan retenait ses larmes, serrant le tissu de sa robe avec force.

Cent.

Lorsque le dernier coup tomba, Jiayi vacilla légèrement, son dos lacéré par les marques du fouet. Du sang coulait lentement sur le sol, et ses jambes tremblaient sous l'effort. Elle essuya le coin de sa bouche ensanglantée avant de se redresser avec dignité.

— J’ai rempli l’épreuve, Majesté. J’exige maintenant mon divorce.

L’empereur, impressionné, fit un geste de la main.

— Shen Jiayi, à compter de ce jour, ton mariage avec le marquis Zhao est officiellement dissous. Tes biens doivent être restitués immédiatement.

Il tendit un décret impérial à un serviteur qui devait le livrer à la résidence du marquis Zhao. Ce document officiel scellait à jamais la séparation.

Xiaolan accourut immédiatement pour soutenir Jiayi, l’aidant à se tenir debout.

— Maîtresse, nous devons rentrer. Vous avez assez enduré...

Jiayi hocha doucement la tête et, appuyée sur Xiaolan, quitta lentement le palais, son dos brûlant de douleur.

Après l’audience, Zhao quitta précipitamment le palais, sans même accorder un regard en arrière. Son esprit était focalisé sur les préparatifs de son mariage, un événement qu’il voulait grandiose et digne de son statut. Il ignorait encore que tout allait basculer.

Dans le manoir Zhao, les domestiques étaient affairés à installer les décorations et organiser le banquet, financé avec la dot de Jiayi. Zhao se tenait au centre de la grande cour, distribuant des ordres avec arrogance.

Soudain, l’entrée principale s’ouvrit brusquement. Un messager impérial pénétra dans la demeure, tenant un décret scellé du sceau de l’empereur.

— Par ordre de Sa Majesté, le mariage entre Shen Jiayi et le marquis Zhao est officiellement dissous. La dot de Madame Shen doit être intégralement restituée.

À cet instant précis, Zhao sentit son sang se glacer.

Alors qu’il lisait le décret, une ombre apparut derrière le messager. Jiayi se tenait là, accompagnée de Xiaolan, le regard aussi tranchant qu’une lame.

— Je viens récupérer ce qui m’appartient, déclara-t-elle froidement.

Le silence tomba sur la cour du manoir Zhao, alors que le vent soulevait doucement le pan de la cape ensanglantée de Jiayi. Le destin du marquis venait de basculer.

Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!

téléchargement PDF du roman
NovelToon
Ouvrir la porte d'un autre monde
Veuillez télécharger l'application MangaToon pour plus d'opérations!