La forêt nocturne était baignée d’une lueur argentée, illuminée par les cristaux flottants qui parsemaient le ciel. La tribu des Sorcières vivait en harmonie avec la magie, protégée par des enchantements ancestraux. Au centre du village, un grand cercle de pierre marquait le lieu des cérémonies sacrées. C’est ici qu’Aeria Solari se tenait, drapé dans un manteau noir, le regard perdu dans les flammes dansantes d’un brasero.
Il savait. Depuis des semaines, il sentait l’ombre du destin s’abattre sur lui comme un voile de brume. Et ce soir, sa mère allait le confirmer.
— Aeria.
La voix de la Matriarche s’éleva, résonnant avec l’autorité d’une femme ayant porté le poids des âges. Les sorcières s’inclinèrent sur son passage, leurs longues robes effleurant le sol de pierre. Son regard d’or se posa sur son fils unique, un sourire voilé de tristesse aux lèvres.
— Le message des Dragons est arrivé. Ils ont fait leur choix.
Aeria ferma les yeux. Il n’avait jamais été libre. Son sang, son statut, son genre d’Oméga avaient scellé son destin bien avant sa naissance.
— Je suis donc destiné à devenir l’une des concubines de l’Empereur Azazel, souffla-t-il.
Des murmures s’élevèrent dans l’assemblée. Certaines sorcières l’enviaient, d’autres le plaignaient. Azazel, le Dragon Alpha, était connu pour sa force colossale, mais aussi pour sa froideur impitoyable.
— Tu es un honneur pour notre tribu, dit la Matriarche. Notre avenir dépend de cette union.
Aeria serra les poings. Ce n’était pas un honneur. C’était un marché.
— Et si je refuse ? demanda-t-il, défiant les regards posés sur lui.
Un rire triste échappa à sa mère.
— Un Oméga n’a pas le choix, mon fils.
Les mots résonnèrent comme une sentence. Il n’avait jamais eu le choix. Sa magie était puissante, mais face aux lois des Alphas, elle ne valait rien.
Les jours suivants furent un tourbillon de préparatifs. On le baigna dans des eaux sacrées, on lui tissa des vêtements dignes d’un prince, on murmura des incantations de protection sur sa peau. Mais rien ne pouvait le protéger du destin qui l’attendait.
Aeria se tenait devant le grand autel de la Lune, son cœur battant lourdement dans sa poitrine. Ce soir, il quitterait tout ce qu’il avait toujours connu. Sa mère, la grande prêtresse Lysara, l’avait choisi pour être l’une des concubines de l’Empereur Azazel, l’Alpha suprême du royaume.
Il serra les poings. Ce n’était pas un honneur à ses yeux, mais une obligation. Son avenir lui échappait, façonné par des décisions qu’il n’avait pas prises.
— Aeria !
Il se retourna pour voir ses amis d’enfance courir vers lui. Naelis, avec ses cheveux d’un blanc pur et son air malicieux, et Edran, plus grand et imposant, toujours protecteur envers lui.
— On ne pouvait pas te laisser partir sans une dernière nuit ensemble, déclara Naelis en tendant un petit sachet d’herbes parfumées.
— Ça te rappellera la maison, ajouta Edran en lui tapotant l’épaule.
Aeria sourit faiblement en acceptant le cadeau.
— Merci… Je vais vraiment vous manquer, hein ?
— Comme si tu devais poser la question, grogna Edran.
Ils s’installèrent sous le grand chêne au centre du village, un endroit où ils avaient passé leur enfance à rêver d’un avenir radieux. La lune baignait leur petit cercle d’une lumière argentée.
— Tu crois que l’Empereur est aussi terrible qu’on le dit ? demanda Naelis, sa voix teintée d’inquiétude.
— C’est un Alpha dragon, Naelis, répondit Edran. Ils sont puissants, impitoyables et ne voient les autres que comme des pions.
Aeria baissa les yeux. Il avait entendu les mêmes histoires. Un souverain au regard perçant, aux ailes majestueuses, capable de réduire des armées en cendres.
— Quoi qu’il arrive, murmura-t-il, je resterai moi-même.
Ses amis échangèrent un regard avant de hocher la tête.
— Et nous, on sera là, affirma Naelis. Peu importe où tu es, tu ne seras jamais seul.
La cloche du temple retentit, annonçant l’heure du rituel d’adieu. Aeria inspira profondément. Il était temps de dire au revoir à son monde.
voici notre aeria
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