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Ce N’Était Pas De L’Amour

Chapitre 1

PVD de Lia

J’entends les sanglots de ma mère à l’étage.

Sa voix brisée, rauque, supplie les banquiers de ne pas nous prendre la maison. De nous laisser un peu plus de temps. Encore un peu. Mais je sais que ça ne changera rien. Cela fait presque deux ans qu’elle se bat contre une montagne de dettes. Deux ans qu’elle s’accroche à l’espoir qu’un miracle se produise.

J’aimerais pouvoir faire quelque chose. Mais je suis là, immobile, impuissante, avec ce poids écrasant dans la poitrine.

Notre père travaille jour et nuit, s’éreintant pour nous donner juste de quoi tenir. Mais ce n’est jamais suffisant. Jamais. La banque prend tout.

Et comme si ce n’était pas assez, la santé fragile de maman complique encore les choses. Son cœur ne suit plus. Il menace de lâcher, comme nous tous.

Dans un coin de la pièce, ma sœur fixe son téléphone, feignant l’indifférence. Mais je vois bien la tension dans sa posture, la façon dont ses doigts crispés serrent l’écran. Mes frères, eux, ne sont pas là. Peut-être est-ce mieux ainsi.

Un long silence s’installe, seulement troublé par les échos lointains de la voix de maman.

— Tu sais… c’est dur, mais on va s’en sortir.

Je tourne la tête. Ma sœur me regarde, les larmes aux yeux. Je pensais qu’elle était impénétrable. Mais à la fin, tout le monde a ses limites.

Elle me sourit, un sourire fragile mais sincère.

— J’ai postulé pour un job de professeur à l’université. J’attends une réponse. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà ça, non ?

Je hoche la tête, tentant d’y croire.

— Et on a Dieu, non ? ajoute-t-elle doucement.

— Oui… je murmure.

Mais au fond, une question me brûle les lèvres. Pourquoi nous fait-il traverser tout ça ? Pourquoi tout semble s’effondrer, encore et encore, sans la moindre issue ?

Je chasse ces pensées. Pas maintenant.

Un soupir m’échappe, et je me laisse tomber sur le lit à côté de ma sœur. Mes paupières se ferment, mais les problèmes ne disparaissent pas. Ils s’accumulent. Ils pèsent sur moi, plus lourds encore.

Il faut que je sorte.

Je me redresse et attrape mon jogging et mon cartable.

Je refuse de sombrer à nouveau. J’ai déjà lutté contre la dépression, et après un an de combat, j’ai réussi à m’en sortir. Je ne laisserai pas mes pensées me ramener en arrière.

Heureusement, j’ai rendez-vous avec Sandra aujourd’hui.

Je sors mon téléphone et lui envoie un message.

Moi : Je pars maintenant.

Sandra : Dépêche-toi, je suis déjà là !

Un léger sourire m’échappe. Sandra et sa ponctualité…

Je jette un dernier regard à ma sœur.

— Je sors.

— D’accord… sois prudente.

J’espère que tout ira mieux à mon retour. Mais qui suis-je en train de tromper ? Rien ne va s’arranger en quelques heures.

Je franchis la porte d’entrée, et l’air frais de Kingswear me frappe instantanément.

La petite ville portuaire s’étend devant moi, paisible en apparence. Les maisons colorées bordent les ruelles étroites, les toits recouverts d’ardoise luisent sous la lumière grise du matin. L’odeur de la mer flotte dans l’air, portée par la brise qui descend de la colline.

En contrebas, la rivière Dart reflète le ciel nuageux, et des bateaux de pêche oscillent doucement sur l’eau. De l’autre côté, Dartmouth s’élève, élégante et vibrante, avec ses vieux bâtiments en pierre et ses petites boutiques animées.

D’habitude, ce paysage me calme. Aujourd’hui, il ne fait que renforcer ce sentiment d’étouffement.

Je resserre mon manteau autour de moi et accélère le pas.

Je tourne à l’angle d’une ruelle menant à l’arrêt de bus lorsque j’entends une voix derrière moi.

— Tu es la sœur de Nathe ?

Je m’arrête, légèrement surprise, et me retourne.

Un garçon se tient là, les mains dans les poches, un sourire en coin sur les lèvres. Grand, une silhouette athlétique, des cheveux noirs  subtilement décoiffés, et des yeux marrons perçants. Son visage a quelque chose d’apaisant et de troublant à la fois.

Je fronce les sourcils.

— Euh… oui ?

Il me regarde un instant, puis laisse échapper un léger rire.

— T’as conscience que je t’ai vue au moins une dizaine de fois dans le quartier et que tu ne m’as jamais remarqué ?

Je hausse un sourcil.

— Peut-être parce que je n’avais pas de raison de le faire ?

Il éclate de rire.

— Ok, point pour toi.

Je l’observe, intriguée.

— Et toi, t’es qui ?

Il tend une main vers moi, l’air faussement solennel.

— Stephan. Pote de ton frère.

J’hésite une fraction de seconde avant de la serrer brièvement.

— Moi, c’est Lia.

— Ouais, je sais.

Je plisse les yeux.

— Et comment tu sais ça ?

Il hausse les épaules, faussement mystérieux.

— J’ai mes sources.

Je croise les bras, sceptique.

— Ça veut dire quoi, ça ?

Il m’observe un instant, puis laisse son regard glisser sur moi avant d’afficher un sourire moqueur.

— Ça veut dire que tu es la seule personne capable de sortir habillée comme ça en plein Kingswear.

Je baisse les yeux sur mon jogging et mon manteau trop large.

— Qu’est-ce qu’il a mon look ? je rétorque, faussement vexée.

— Rien, si ce n’est que tu as l’air d’avoir volé les fringues de ton grand-père.

Je roule des yeux.

— Et toi, t’es qui pour critiquer ? Karl Lagerfeld ?

Il rit à nouveau.

— Ok, je t’aime bien.

Je secoue la tête, amusée malgré moi.

— T’es là depuis longtemps ? je demande finalement.

— Presque un an. J’étudie l’informatique à Dartmouth College et toi tu es en deuxième année en management des affaires et diplomatie.

Je cligne des yeux.

Je le fixe, un peu déstabilisée.

— Sérieusement, c’est flippant. Pourquoi tu sais ça ?

Il ne répond pas tout de suite. Il m’observe, un sourire toujours accroché aux lèvres, comme s’il s’amusait de ma réaction.

Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, la porte de la maison d’à côté s’ouvre.

Une fille en sort, s’avance vers Stephan… et l’embrasse.

Je détourne instinctivement le regard. Un pincement étrange me traverse la poitrine. Un sentiment que je ne comprends pas. Tu

Et que je n’ai pas envie d’expliquer.

Sans un mot, je tourne les talons et me dirige vers mon arrêt de bus.

Chapitre 2

PVD de Stephan 

Donc, finalement, j’avais raison. Elle ne se rappelle vraiment pas de moi. Et d’un côté, c’est une bonne chose. Ça veut dire qu’elle ne se souvient pas des conneries que j’ai pu lui faire. Mais ça me perturbe aussi. Comment peut-elle m’avoir oublié après tout ce qu’on a vécu ? Je pensais lui en avoir fait assez baver pour marquer sa mémoire. Huit ans, c’est long, mais pas assez pour effacer une douleur. Peut-être que mon physique a changé. Ou peut-être qu’elle fait exprès.

Je suis perdu dans mes pensées quand une voix m’interpelle.

— Tu as l’air ailleurs… Un problème que je peux régler ? murmure Mégane.

Je lève les yeux vers elle. Son pyjama en satin rouge tombe négligemment sur son corps, à peine assez long pour couvrir ses cuisses. Ses cheveux blonds sont en bataille, comme si elle sortait d’un rêve ou… d’une attente impatiente. Son regard est intense, sûr d’elle.

— Tu penses pouvoir régler mon problème ? je réponds en arquant un sourcil.

— J’en suis certaine.

Elle s’approche sans hésitation, effleure ma joue du bout des doigts, lentement, presque avec tendresse. Mais moi, je ne ressens rien. Rien d’autre que l’étrange obsession de comprendre pourquoi Lia ne se souvient pas de moi.

Puis, Mégane se hisse sur la pointe des pieds et effleure mes lèvres des siennes.

C’est là que mon corps réagit.

Je la saisis par la taille, mes mains glissant sur la douceur de son satin. Elle pousse un soupir satisfait, son souffle chaud caressant ma peau. Son baiser devient plus insistant, et je m’abandonne à l’instant. Je ne pense plus, je ressens juste.

Ses doigts glissent sous mon t-shirt et le retirent avec une lenteur étudiée. Elle trace du bout des ongles le contour de mes muscles avant de descendre plus bas. Son regard est brûlant, provocateur.

— Tu m’as manqué, Stephan, murmure-t-elle contre ma peau, déposant un baiser sur mon torse.

Je ne réponds pas. Ce genre de phrases, je les ignore. On sait tous les deux pourquoi on est là. Rien de plus.

D’un geste sûr, je la soulève et l’allonge sur le canapé. Mon regard plonge dans le sien, cherchant… je ne sais même pas quoi. Une distraction ? Une réponse ?

— Je t’aime, souffle-t-elle soudain, comme une supplication.

Je me fige.

Bordel.

Les mots résonnent dans l’air, lourds de sens et de non-dits. Je la fixe, cherchant à comprendre si elle est sérieuse ou si c’est juste l’habitude qui parle.

— Écoute, je suis désolée… C’est sorti tout seul, dit-elle précipitamment, comme si elle venait de commettre une erreur fatale.

Un sourire cynique étire mes lèvres.

— On ne dit plus ce genre de choses, Mégane. Pas entre nous.

Son regard vacille, mais elle hoche la tête. Et moi, je continue comme si de rien n’était. Parce qu’après tout, un marché est un marché.

Une heure plus tard, je descends préparer quelque chose à manger. Il est déjà 18h. J’entends Mégane au téléphone avec ses copines, en train de leur raconter qu’apparemment, je suis “trop toxique pour elle”. Amusant. Pour moi, la toxicité n’existe pas quand deux personnes savent exactement à quoi s’attendre.

Je prends une pomme et sors. L’air frais me fait du bien. J’adore cette ville. Kingswear a ce côté paisible que peu d’endroits ont. Les maisons aux façades colorées, la rivière qui reflète les lumières du soir… Ici, tout semble figé dans le temps.

J’entends des voix au loin, mes potes sont en train de débattre sur une partie de poker. Je m’apprête à les rejoindre quand une voix féminine me fait tourner la tête.

— Stephan, Stephan !

Je la reconnais immédiatement. Lia.

Elle marche droit vers moi, probablement en rentrant de la fac.

— Alors, ton cours était bien, mon chaton ?

Elle lève les yeux au ciel.

— Arrête de m’appeler comme ça. Et oui, c’était bien. Tu as encore découvert d’autres infos sur moi ?

Elle sourit. Un sourire qui ne me déplaît pas vraiment.

— Si je te disais tout ce que je sais sur toi, tu me fuirais.

— Je ne déteste personne, Stephan.

— Impossible. Toutes les filles finissent par me détester.

— Je ne suis pas “toutes les filles”, je suis ton chaton.

Elle me fixe droit dans les yeux. Un regard intense, profond. Je crois qu’on pourrait se comprendre sans parler.

Elle détourne la tête et annonce :

— Bon, je dois y aller.

Pas question.

— T’as pas faim ?

— Tu veux cuisiner pour moi ?

Je hausse un sourcil.

— Je suis flatté que tu crois en mes talents, mais non. Un petit burger ? Un sandwich ? Une pizza ? Je préfère tout lister pour éviter que tu trouves une excuse.

Elle rit. Et putain, j’adore son rire.

— D’accord.

Son “d’accord” sonne comme une victoire.

Je prends mes clés, démarre la voiture et m’arrête à sa hauteur. Elle entre directement.

Non. Ça, ça ne passe pas.

Je ressors immédiatement.

— Il y a un problème ? me demande-t-elle.

Je reste immobile. Je veux qu’elle sorte.

— Hé, je te parle ! Il y a un problème ?

Elle finit par descendre, l’air perplexe.

— Tu ne veux plus qu’on sorte, c’est ça ? C’est à cause de la fille de ce midi ?

Elle hausse les épaules.

— Je comprendrais.

— Non, mais…

Elle parle trop. Je réouvre la portière, un sourire en coin.

— Voilà, maintenant tu peux entrer. Je suis un gentleman, moi.

Elle me tape sur l’épaule en souriant. Ce contact, cette petite douleur… Je pourrais m’y habituer.

Quand je reprends enfin le volant, je lui lance :

— Tu croyais vraiment que j’allais te lâcher, chaton ?

— J’ai cru que tu faisais une crise, un truc de bipolarité ou je sais pas quoi.

Elle sourit encore. Et merde. Ce sourire-là, il me fait quelque chose. Son regard ? C’est comme s’il pouvait voir à travers moi.

Et moi, j’ai comme l’impression qu’elle est en train de se rappeler de moi.

Chapitre 3

PVD de Lia 

La voiture roule dans la nuit, les lumières de la ville défilent à travers la fenêtre. Assise sur le siège passager, je jette un coup d’œil à Stephan. Il est concentré sur la route, une main serrant fermement le volant. Sans ses boucles d’oreille, je n’avais jamais remarqué qu’il avait les oreilles percées. Il a un profil captivant, et ses doigts crispés autour du cuir me semblent étrangement séduisants.

— Tu as l’intention de me mater toute la soirée ? demande-t-il en me lançant un clin d’œil amusé.

Je détourne le regard, feignant l’indifférence. Plutôt que de répondre, je saisis le câble, branche mon téléphone et lance une musique. Mon choix se porte sur un classique : Hello d’Adèle.

Stephan arque un sourcil.

— Ne me dis pas que tu viens de te faire larguer et que je suis là pour te remonter le moral. Je suis déçu, Lia.

Je secoue la tête avec un sourire en coin.

— J’adore cette chanson, pas besoin d’en faire tout un drame.

Il secoue doucement la tête, amusé.

— Aucun moyen qu’une fille qui va bien mette ce genre de musique. Qu’est-ce qui s’est passé ? Il t’a trompée ?

Je soupire théâtralement, posant une main sur mon cœur.

— Non… mais je l’ai vu ce midi avec une fille en pyjama quand j’allais prendre le bus.

Stephan éclate de rire, un rire franc, profond, qui résonne dans l’habitacle. Un instant, j’oublie tout. Comme si son rire pouvait balayer mes pensées.

— Ok, je laisse passer cette musique parce que ton action est justifiée. Et de toute façon, on sera arrivés dans quelques minutes, donc je n’aurai pas à subir ça longtemps.

Je l’observe du coin de l’œil.

— Comment tu savais que j’étais en deuxième année, au fait ?

Il esquisse un sourire mystérieux, fixant toujours la route.

— Arrête de poser des questions et écoute ta musique triste. Je viens de te tromper, Lia.

Il marque une pause, et un léger sourire joue sur ses lèvres, comme s’il cherchait à me provoquer. Je préfère ne pas relever, me contentant de regarder le paysage défiler. L’air frais s’engouffre légèrement par la fenêtre, caressant ma peau. Je veux juste être bien ce soir. Oublier les soucis familiaux, les études, tout.

La voiture ralentit. Il se dépêche de sortir et contourne le véhicule pour m’ouvrir la portière. Un vrai gentleman. Je pose ma main dans la sienne, et un frisson me parcourt. Il ne la lâche pas tout de suite, ses doigts frôlant légèrement ma paume.

— Madame, bienvenue au Steam Packet Inn, le meilleur restaurant qui sert des pizzas à Kingswear.

Il porte ma main à ses lèvres et y dépose un baiser léger. Mon cœur rate un battement. Il me fixe, un éclat malicieux dans les yeux.

À l’intérieur, il choisit une table et passe la commande sans même me demander ce que je veux. Je l’observe, intriguée.

— Tu me connais si bien que ça ?

— Je prends le risque, répond-il avec un sourire en coin.

Il s’installe confortablement, posant un coude sur la table, et me regarde attentivement.

— Tu fais quoi de ton temps libre ?

Je souris.

— Je suis polygame.

Il se fige une seconde, puis fronce légèrement les sourcils.

— Je ne savais pas que tu étais le genre de fille à aimer plusieurs mecs en même temps.

Je laisse échapper un petit rire et secoue la tête.

— Je voulais dire que j’aime tout : le foot, le basket, la natation, le tennis, l’art, la poésie, les livres, la cuisine, les randonnées, les vlogs…

Il hoche lentement la tête, puis esquisse un sourire moqueur.

— Donc tu es une pute de passionnée ?

Je suis prise de court avant d’éclater de rire.

— Bordel, celle-là, on ne me l’avait jamais faite.

Il sourit, satisfait.

— Et toi, alors ?

— Les randonnées et le basket, principalement.

Je hausse un sourcil.

— Et ta petite amie aussi ?

Son sourire s’efface légèrement.

— Je n’ai pas de petite amie.

— Ah oui ? Pourtant, ce midi, cette fille en pyjama…

Il soupire et se cale contre sa chaise.

— C’était une amie.

— Drôle de relation pour des amis, dis-je d’un ton sceptique.

Il passe une main dans ses cheveux, visiblement pris au piège.

— Bon… Pour être honnête, c’est mon ex. On était ensemble en sixième. On est restés en contact, et comme elle était dans le coin, elle est restée quelques jours.

Je sens mon estomac se serrer légèrement.

— Donc entre vous, c’est fini ?

Il me regarde droit dans les yeux.

— Fini, oui. Pour les sentiments. Mais pour le reste… non.

Je déglutis. Il est honnête, beaucoup trop. Trop direct, trop brut. Pourquoi il me balance ça comme ça ? Il veut me tester ou quoi ?

Plutôt que de répondre, je sors mon téléphone et fais semblant de taper quelque chose.

— Tu fuis la conversation ? me demande-t-il, un sourire en coin.

— Pas le moins du monde. Je regarde juste mes messages.

Il secoue la tête, amusé.

— Lia, il ne faut pas avoir peur de dire ce que tu ressens. Sinon, à quoi bon discuter ?

Je serre les dents. Je ne suis pas habituée à ça. Dire ce que je ressens ? Pourquoi faire ?

— Il faut t’affirmer. Si tu as tort, tu apprendras et tu diras pardon. Mais il faut parler. La vie est faite pour ça, ajoute-t-il en me regardant intensément.

Je soutiens son regard, mon cœur battant un peu plus fort.

— Tu es un salaud, tu sais ?

Il éclate de rire et applaudit doucement, moqueur.

— Enfin ! Tu n’es plus un robot ! Tu as un cœur !

Le serveur nous apporte notre pizza. Je prends une première bouchée et ferme les yeux de plaisir.

— Bordel, elle est trop bonne.

Stephan sourit, triomphant.

— Je t’avais dit. Je suis le meilleur.

On mange en silence, profitant du moment. Puis, après un instant, je brise la tranquillité.

— Pourquoi tu ne sors pas avec elle ?

Il pose sa fourchette, s’appuie contre la table et me fixe.

— Je n’ai pas envie de m’engager.

— Et elle le sait ?

— Oui, on a un accord.

Je fronce les sourcils.

— Et si tu rencontres quelqu’un ?

Il hausse les épaules.

— Je n’aime pas facilement les gens, Lia. Et j’ai déjà laissé plusieurs filles que j’aimais. Une autre ne serait qu’un ajout à ma liste.

Ses mots me percutent. Il est un vrai mystère. Fascinant et frustrant à la fois.

Mais ce soir, je ne veux pas me prendre la tête. Je veux juste savourer cette pizza et cette étrange complicité qui se crée entre nous.

Stephan pose ses coudes sur la table, me scrutant avec un sourire en coin.

— Et toi, tu as un gars ?

Je hoche vaguement la tête.

— Mmh… Non.

Il arque un sourcil.

— Ce mmh voulait dire quelque chose.

— Non.

— Mais ?

Je soupire.

— Il n’y a pas de mais.

Il pose son menton sur sa main, l’air faussement patient.

— Lia… J’ai été honnête avec toi. À toi maintenant.

Je croise les bras.

— Ok… Je n’ai pas de gars, mais je flirte avec quelqu’un en ce moment.

Son sourire s’élargit.

— C’est qui ?

— T’as pas besoin de savoir.

Il rit doucement.

— Je le saurai tôt ou tard, tu sais.

Il se penche légèrement vers moi, son regard plongeant dans le mien.

— D’ailleurs… ton ex, Luca…

Je sursaute légèrement.

— Comment tu sais pour Luca ?

Et bordel… Qui est-il vraiment ?

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