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The Last Emperor

Chapitre 1

L’air était chargé d’humidité, saturé des parfums mêlés de l’asphalte chauffé par la pluie et des stands de nourriture nocturnes. Yi Seong-hwan avançait lentement dans une ruelle étroite, son long manteau noir effleurant les flaques d’eau. Il n’était plus qu’un fantôme, un homme qui avait disparu de tous les registres officiels depuis des années.

Un néon grésillant projetait des lueurs rougeâtres sur son visage anguleux. Un regard sombre, profond, portant le poids d’un passé qu’il refusait d’évoquer. Dans cette vie qu’il s’était construite, il n’était personne. Un simple antiquaire spécialisé en art impérial, dans une boutique oubliée du quartier d’Insadong.

Ce soir-là, pourtant, tout allait changer.

Un vieil homme en hanbok noir l’attendait devant sa boutique. Son dos était légèrement voûté, mais son regard d’un noir abyssal trahissait une autorité écrasante. Lorsqu’il parla, sa voix s’éleva comme une sentence :

— « Votre Altesse, il est temps de rentrer. »

Seong-hwan s’immobilisa. Un frisson parcourut son échine. Ce titre... Un murmure du passé, un poison qu’il croyait enterré.

— "Vous faites erreur, ahjussi. Je ne suis personne."

Mais l’homme ne bougea pas, sa silhouette imposante semblant défier même la nuit.

— "L’Empereur est mort. Le trône vous appartient."

Le silence retomba comme une chape de plomb. Derrière eux, la ville continuait de vivre, inconsciente du destin qui venait de basculer.

Seong-hwan serra les poings. Il ne voulait pas de ce passé, de ce nom qu’il avait fui.

— "Je n’ai rien à voir avec eux. Ils m’ont abandonné. Je ne suis pas leur héritier."

Le vieil homme inclina légèrement la tête, comme s’il attendait cette réponse.

— « Et pourtant, quelqu’un d’autre le réclame déjà. »

À cet instant, un fracas retentit derrière eux. La vitrine de la boutique vola en éclats sous l’impact d’un projectile inconnu. Seong-hwan pivota juste à temps pour apercevoir une ombre fendre l’obscurité. Des intrus.

Des hommes en noir, masqués, se déplaçant avec une précision militaire. Une embuscade.

Le passé venait de le rattraper.

Et cette fois, il n’y aurait aucun échappatoire. Seong-hwan eut à peine le temps de reculer avant que la silhouette en noir ne se jette sur lui. Un poing fendit l’air – il l’évita de justesse en pivotant sur le côté. Derrière lui, le vieil homme s’était déjà mis en mouvement, esquivant avec une agilité surprenante pour son âge.

D’autres assaillants surgirent des ombres. Trois, cônes, quatres... Peut-être Plus. Tout s’était enchaîné trop vite. Seong-hwan recula d’un pas avant de se figer. Non. Il n’était pas une proie. Il n’avait peut-être pas voulu de ce passé, mais il n’était pas impuissant.

Un des hommes masqués tenta de l’attraper par le col, mais il n’eut même pas le temps d’effleurer le tissu. En un mouvement fluide, Seong-hwan attrapa son poignet et le tordit brusquement. Un craquement sinistre résonna dans la nuit. L’homme s’effondra, criant de douleur. Un deuxième assaillant lui fonça dessus. Seong-hwan para le premier coup, esquiva le second, puis enfonça son coude dans les côtes de son adversaire. L’homme bascula en arrière, heurtant durement le sol pavé.

— « Ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, » lança le vieil homme en s’adossant au mur.

Seong-hwan jeta un rapide coup d’œil autour de lui. Les ombres bougeaient encore. Combien étaient-ils réellement ? Il ne put s’attarder sur la question. Une lame fusa vers lui. Il évita de justesse le couteau qui frôla sa joue, ouvrant une fine entaille sur sa peau. L’adrénaline explosa dans ses veines. Il n’y avait plus de place pour la fuite. Dans un mouvement rapide, il attrapa le bras du combattant et l’attira contre lui, utilisant son propre élan pour le projeter au sol. L’homme tenta de se relever, mais Seong-hwan l’immobilisa d’un coup sec derrière la nuque.

Une respiration rauque derrière lui.

Trop tard.

Un coup violent le heurta aux côtes, le propulsant contre un mur. Une douleur sourde explosa dans son flanc. Il eut à peine le temps de reprendre son souffle avant que le vieil homme ne le tire par le bras, le forçant à bouger.

— "Nous devons partir. Maintenant."

Seong-hwan voulut protester, mais d'autres silhouettes approchaient déjà, fondant sur eux comme des spectres de la nuit. Il comprit alors que ce combat ne finirait pas en leur faveur.

Avec un dernier regard vers sa boutique – son refuge, son mensonge – il se força à tourner le dos.Ils disparurent dans la nuit, tandis que derrière eux, la vitrine brisée reflétait les lumières tremblantes de la ville.

Le passé l'avait retrouvé.

Et cette fois, il n'avait plus d'échappatoire.

Les ruelles sombres d'Insadong défilaient à toute allure sous leurs pas. Seong-hwan sentait son souffle devenir plus rapide, mais il ne ralentit pas. Derrière eux, les assaillants n'abandonnaient pas la poursuite. Il n'avait aucune idée de qui ils étaient, ni de ce qu'ils voulaient vraiment. Mais une chose était certaine : ils savaient exactement qui il était.Le vieil homme, toujours à ses côtés, semblait étrangement calme malgré la course effrénée.

— « Par ici. »

Il bifurqua brusquement vers une ruelle encore plus étroite, presque invisible entre deux bâtiments. Seong-hwan hésita une fraction de seconde avant de le suivre. Derrière eux, des bruits de pas résonnaient. Ils gagnaient du terrain. Après plusieurs détours dans un véritable labyrinthe urbain, ils débouchèrent enfin sur une large avenue illuminée par les phares des voitures. Seong-hwan se retourna. Plus de poursuivants. Seuls les néons vibrants et la rumeur de la ville persistaient.

Il s’autorisa enfin à reprendre son souffle.

— « Qui étaient-ils ? » demanda-t-il d’une voix rauque, encore haletant.

Le vieil homme le dévisagea un instant avant de répondre :

— "Les chiens de l’ombre. Des mercenaires. Ils n’appartiennent à aucun pays, mais servent toujours ceux qui ont le plus à perdre... ou à gagner."

Seong-hwan fronça les sourcils.

— « Et qui les a envoyés ? »

— « Ceux qui craignent votre retour. »

Un silence pesant s’installa. Seong-hwan n’avait jamais voulu être lié à cette histoire. Il avait quitté ce monde il y a longtemps, effaçant même jusqu’à son propre nom. Alors pourquoi maintenant ?

Le vieil homme s’avança légèrement, posant sur lui un regard grave.

— "Yi Seong-hwan, vous ne pouvez plus fuir. L’Empereur est mort. Et vous êtes le dernier de votre lignée."

— « Je ne veux pas de cette lignée ! » gronda-t-il.

Le vieil homme ne broncha pas. Il attendait. Comme s’il savait que Seong-hwan finirait par écouter.

— "Que je le veuille ou non... d’autres le veulent à ma place, c’est ça ?"

Un hochement de tête.

— "Et ils ne s’arrêteront pas tant que vous ne serez pas mort... ou sur le trône."

Seong-hwan ferma les yeux un instant, sentant la rage et la fatigue peser sur ses épaules. Son monde venait de basculer. Il n’était plus un simple antiquaire, il n’était plus un homme du passé.

Il était une cible.

Il se tourna lentement vers le vieil homme.

— « Si je refuse ? »

Un souffle du vent, une lueur dans le regard du vieillard.

— "Alors vous mourrez. Et avec vous, ce qui reste de la véritable Corée."

Chapitre 2

Seong-hwan serra les poings.

C’était le début de la fin.

Ou peut-être... Le début de quelque chose d’autre.

Le silence s’étira entre eux, seulement troublé par le bourdonnement lointain de la ville qui ne dormait jamais. Seong-hwan fixait le vieil homme, cherchant dans son regard un signe de tromperie, une preuve qu’il n’était qu’un fou délirant, mais il n’y trouva qu’une vérité implacable. Son cœur battait encore violemment, non pas seulement à cause de la fuite, mais parce qu’il savait. Il savait que cette nuit venait de tout changer. Il passa une main sur son visage, sentant le sang sécher sur l’entaille que lui avait laissée la lame de son assaillant.

— « Qui êtes-vous ? » demanda-t-il enfin, brisant le silence.

Le vieil homme inclina légèrement la tête.

— "Mon nom n’a plus d’importance. Mais autrefois, on m’appelait Baek Ji-tae, Premier conseiller de Sa Majesté."

Seong-hwan eut un léger rire, amer.

— « Premier conseiller ? Alors vous avez déjà échoué une fois. L’Empereur est mort."

Baek Ji-tae ne sourcilla pas.

— "Et c’est précisément pour cela que je suis ici. Vous devez comprendre, Yi Seong-hwan, que la Cour n’est pas un lieu de paix. C’est une arène où l’on s’entretue dans l’ombre. L’Empereur savait que son heure approchait, mais il n’a jamais eu le temps de vous prévenir."

— « Me prévenir de quoi ? »

Ji-tae s’approcha de lui, sa voix baissant d’un ton.

— « Que vous étiez son seul véritable héritier. »

Seong-hwan sentit son souffle se bloquer dans sa gorge.

— « Mensonge. »

— "La famille impériale actuelle n’a plus de descendance directe. Officiellement, le dernier prince est mort il y a vingt ans... Mais officieusement, il a eu un fils, un enfant caché au monde pour le protéger. Vous."

Les battements de son cœur s’accélérèrent. Il savait déjà une partie de cette histoire. Il avait toujours su qu’il n’était pas un enfant ordinaire, que son éducation secrète et son entraînement n’avaient rien d’un hasard. Mais il s’était forcé à ne jamais poser de questions.

— « Vous mentez. »

— "Votre mère vous a caché loin de la Cour. Elle savait qu’un jour, on chercherait à vous tuer. Vous aviez quatre ans quand elle a fui avec vous. Elle a tout abandonné pour votre sécurité."

Un frisson glacial parcourut l’échine de Seong-hwan. L’image de sa mère, douce et mélancolique, lui revint en mémoire. Son regard triste, sa voix qui lui répétait sans cesse de ne jamais révéler son véritable nom.

— "Et pourquoi maintenant ? Pourquoi après toutes ces années, alors que je vivais une vie paisible ?

Baek Ji-tae le fixa avec une intensité nouvelle.

— "Parce que l’Empire est en train de s’effondrer. Et qu’il ne peut y avoir de trône sans héritier."

Un grondement lointain résonna dans le ciel, comme un présage. Seong-hwan leva les yeux vers les nuages sombres qui s’amoncelaient au-dessus de Séoul.

Tout son être lui criait de fuir. Mais il savait que c’était déjà trop tard.

— « Et si je refuse ? » souffla-t-il.

Ji-tae resta silencieux un instant, avant de prononcer ces mots qui firent frémir Seong-hwan :

— "Alors vous mourrez... Comme tous ceux qui vous ont précédé."

Seong-hwan ne répondit rien.

Il savait qu’il venait de franchir un seuil invisible. Il n’y aurait plus de retour en arrière.

Une pluie fine commença à tomber, recouvrant la ville d’un voile argenté. Seong-hwan restait silencieux, les paroles de Baek Ji-tae résonnant dans son esprit comme un glas funèbre.

Héritier.

Dernier descendant.

Trone.

Mort.

Tout rep lui semblait absurde. Il n’avait jamais voulu de cette destinée. Il avait appris à vivre loin de ce monde, loin des complots, loin de cette histoire qui n’était pas censée être la sienne. Et pourtant, les corps qu’il avait laissés derrière lui quelques minutes plus tôt... C’était bien la preuve qu’il ne pouvait plus l’ignorer. Baek Ji-tae l’observait toujours, avec cette patience inébranlable qui l’agaçait.

— « Pourquoi vous battre pour une couronne aussi souillée ? » finit par lâcher Seong-hwan, la mâchoire serrée.

— « Parce que l’histoire ne s’écrit pas avec des regrets, mais avec des actes. »

— « Et si l’Empire est condamné ? »

Baek Ji-tae laissa un fin sourire flotter sur ses lèvres.

— "Alors soyez celui qui le détruira... ou celui qui le sauvera."

Seong-hwan serra les poings. Il n’avait pas envie d’écouter ce vieil homme. Mais une voix en lui, plus sourde, plus profonde, lui soufflait que ce n’était pas une coïncidence. Les événements de cette nuit n’étaient que le début d’un engrenage bien plus complexe.

— « Qu’attendez-vous de new ? »

Baek Ji-tae s’inclina légèrement, comme s’il avait attendu cette question depuis toujours.

— « D’abord, que vous restiez en vie. »

Seong-hwan arqua un sourcil.

— « Un héritier mort ne sert à rien. »

— « Exactement. »

Un éclair déchira le ciel, projetant sur la ville une lumière spectrale. Dans ce décor de nuit pluvieuse, Seong-hwan comprit qu’il venait de poser un pied dans un jeu dont il ignorait encore les règles. Et surtout, il ne savait pas encore s’il voulait jouer... ou tout faire pour renverser l’échiquier.

Mais une chose était sûre :

Le destin venait de le rattraper.

Et cette fois, il n’avait plus d’échappatoire. Le tonnerre gronda au-dessus de Séoul, un écho lointain de la tempête qui couvait en lui. La pluie tombait à présent avec plus d’intensité, rendant la chaussée luisante sous les néons vacillants. Seong-hwan n’avait jamais aimé la pluie. Il avait toujours eu l’impression qu’elle effaçait tout sur son passage — les traces, les souvenirs, les espoirs.

Mais ce soir, elle ne pouvait rien laver. Il plongea son regard dans celui de Baek Ji-tae. L’homme n’avait pas bougé, debout dans la lumière tamisée du lampadaire, son long hanbok sombre flottant légèrement sous la brise. Il avait l’air d’un vestige du passé, d’une époque que Seong-hwan s’était efforcé d’oublier.

— « Où allons-nous ? » demanda-t-il enfin, sa voix calme, mais tranchante.

Baek Ji-tae esquissa un mince sourire.

— « Quelque part où l’on pourra parler sans être interrompus. »

Sans attendre de réponse, il se mit en marche. Seong-hwan hésita une seconde, puis le suivit, les pas résonnant sur l’asphalte détrempé.

Ils marchèrent en silence à travers les rues de Séoul, évitant les avenues bondées et préférant les chemins plus discrets. Seong-hwan restait sur ses gardes, surveillant chaque ombre, chaque mouvement suspect. Ses années de formation militaire ne l’avaient jamais quitté. Finalement, après plusieurs minutes, ils arrivèrent devant un vieux bâtiment niché entre deux immeubles modernes. Il ressemblait à l’un de ces hanoks traditionnels que l’on ne trouvait presque plus en plein cœur de la ville. L’endroit semblait figé hors du temps, avec son toit de tuiles noires et son portail de bois massif.

Baek Ji-tae poussa la porte, révélant une cour intérieure paisible, éclairée par la lueur vacillante de lanternes en papier.

Chapitre 3

— « Entrez, votre altesse. »

Seong-hwan eut un frisson en entendant ces mots. Il ne voulait pas être appelé ainsi. Il n’était pas un prince, encore moins un héritier. Mais il se contenta de serrer les dents et pénétra à l’intérieur.

L’odeur du bois ancien et du thé infusé l’accueillit. Il y avait quelque chose d’étrangement familier dans cette atmosphère.

— « Cet endroit appartient à la Cour ? » demanda-t-il en parcourant la pièce du regard.

Baek Ji-tae referma la porte derrière lui.

— « Cet endroit appartient aux véritables gardiens du trône. »

Seong-hwan fronça les sourcils.

— "Vous voulez dire... des loyalistes ?"

— "Nous préférons le terme 'Veilleurs'. Nous sommes ceux qui ont toujours protégé la lignée impériale, même lorsque l’histoire a voulu l’effacer."

Il s’approcha d’un petit coffre en bois posé sur une étagère et l’ouvrit délicatement. À l’intérieur, reposait un rouleau de soie scellé par un sceau impérial.

— « Il est temps que vous sachiez la vérité. »

Baek Ji-tae lui tendit le document. Seong-hwan hésita, puis l’attrapa et brisa le sceau d’un geste sec.

Les premiers mots inscrits en hanja lui glacèrent le sang.

« Décret impérial de l’an 1989. »

« Que le prince caché, Yi Seong-hwan, soit un jour rappelé pour restaurer l’Empire. »

Seong-hwan sentit ses doigts se crisper autour du papier. Toute sa vie, il avait cru être un homme libre. Mais la vérité, impitoyable, venait de lui prouver le contraire. Les mots dansaient sous ses yeux, s’enroulant autour de son esprit comme des chaînes invisibles. Seong-hwan sentit son souffle souvenir plus court. Ce document... il était une condamnation. Une phrase signée il y a des décennies, scellant un destin qu’il n’avait jamais choisi.

Il referma lentement le rouleau, la soie glissant entre ses doigts tremblants.

— « Vous attendez quoi de mo ? » lâcha-t-il, sa voix plus rauque qu’il ne l’aurait voulu.

Baek Ji-tae ne répondit pas immédiatement. Il prit le temps de s’asseoir face à lui, derrière une table basse en bois laqué, et versa deux tasses de thé fumant.

— « Buvez. Il apaise l’esprit."

Seong-hwan ne toucha pas à la tasse.

— « Ne me faites pas perdre mon temps. »

Baek Ji-tae esquissa un léger sourire, amusé par son impatience.

— "Vous avez deux choix, Yi Seong-hwan. Vous pouvez refuser cet héritage et tenter de disparaître une fois de plus. Mais vos ennemis ne s’arrêteront pas. Ils savent maintenant que vous êtes en vie. Ils traqueront chaque personne qui vous est proche, ils démoliront votre existence brique par brique."

Seong-hwan serra les dents. Il savait que cet homme ne mentait pas.

— « Et l’autre choix ? »

— "Accepter votre place. Revendiquer ce qui vous revient. Devenir l’héritier que vous êtes né pour être."

Seong-hwan ricana, un rire sans joie.

— "Un héritier de quoi ? La monarchie n’existe plus. Vous parlez d’un trône qui n’est qu’un vestige du passé."

Baek Ji-tae hocha lentement la tête.

— "C’est vrai. Officiellement, il n’y a plus de trone... Mais dans l’ombre, la Corée n’a jamais cessé d’avoir un empereur."

Seong-hwan fronça les sourcils.

— « Qu’est-ce que vous racontez ? »

Baek Ji-tae posa sa tasse avec précaution, son regard s’assombrissant légèrement.

— "L’Empire ne se mesure pas seulement par une couronne ou un palais. Il existe un réseau, un pouvoir caché qui a survécu à la chute de la monarchie. Une influence tissée dans les fondations mêmes de cette nation."

Il marqua une pause, puis ajouta d’une voix plus basse :

— "Et aujourd’hui, ce pouvoir est en danger. Ceux qui l’ont toujours convoité ont enfin trouvé leur opportunité. La mort du dernier empereur a laissé un vide... et vous êtes le seul à pouvoir empêcher qu’il ne soit comblé par les mauvaises personnes."

Seong-hwan croisa les bras, tentant de masquer le chaos qui régnait en lui.

— "Et pourquoi est-ce que je devrais me soucier de tout ça ?"

Baek Ji-tae le fixa longuement, puis déclara :

— "Parce que vous êtes le dernier rempart. Si vous tombez... la Corée tombera avec vous."

Un silence oppressant s'installa dans la pièce.Seong-hwan sentit la tempête en lui atteindre son paroxysme. Tout en lui hurlait de rejeter ces mots, de claquer cette porte et de disparaître à jamais.Mais au fond de lui, une voix plus sourde murmurait autre chose.Il savait qu'il était déjà trop tard.Le destin l'avait retrouvé.Et il n'y aurait plus d'échappatoire.

Le silence était pesant. Seong-hwan fixait le parchemin, ses pensées enchevêtrées dans un tumulte dont il n'arrivait pas à se libérer. Chaque mot qu'il avait lu résonnait comme un coup de gong dans son esprit.

"Que le prince caché, Yi Seong-hwan, soit un jour rappelé pour restaurer l'Empire."

Il releva lentement les yeux vers Baek Ji-tae.

— "Si ce que vous dites est vrai, si l'Empire existe encore dans l'ombre... alors pourquoi me révéler tout cela maintenant ? Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt ?"

Baek Ji-tae soupira, croisant les mains devant lui.

— "Parce que jusqu’à présent, vous étiez en sécurité. Votre existence était un secret bien gardé. Mais la mort de l’Empereur a changé l’équilibre des forces. Désormais, tout le monde sait qu’un héritier a survécu."

— « Qui est 'tout le monde' ? » demanda Seong-hwan d’une voix plus tendue.

Le vieil homme le regarda avec gravité.

— "Ceux qui veulent que l’Empire se relève... et ceux qui veulent qu’il disparaisse à jamais. Vous êtes à la croisée des chemins, Seong-hwan. Et peu importe ce que vous choisissez de faire, une chose est certaine : vos ennemis ne vous laisseront pas en paix."

Seong-hwan sentit une pointe glacée se ficher dans son estomac. Il n’avait jamais eu d’ennemis auparavant. Juste une vie modeste, rythmée par la rigueur militaire et quelques rares instants de liberté. Il n’avait jamais demandé à être impliqué dans un complot ancestral. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux, la mâchoire crispée.

— "Qu’est-ce que vous attendez exactement de mo ? Que je prenne les armes et réclame un trône qui n’existe même plus officiellement ? Vous réalisez à quel point tout cela est insensé ?"

Baek Ji-tae ne cilla pas.

— "Ce que j’attends de vous, c’est de survivre. De comprendre avant qu’il ne soit trop tard. De décider par vous-même si vous voulez accepter l’héritage que l’on a voulu vous cacher... ou laisser ceux qui ont assassiné votre père et détruit votre famille gagner définitivement."

Les mots étaient tranchants, un coup porté en plein cœur. Seong-hwan tressaillit, un éclair de colère dans le regard.

— « Ne parlez pas de ma famille comme si vous les connaissiez. »

— "Votre mère vous a protégé toute sa vie. Votre père est mort en vous cachant. Croyez-moi, je les connaissais bien mieux que vous ne le pensez."

Le souffle de Seong-hwan se bloqua un instant. Ce n’était pas juste une histoire. Ce n’était pas un simple jeu politique. C’était peint de mille feux. C’était son passé, son présent... et peut-être son futur. Il ferma les yeux un instant, inspirant profondément. Puis, lentement, il posa le rouleau sur la table.

— "Alors was tested-moi tout. Depuis le début."

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