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Mon Ex Mari Est Mon Patron

Retour du monstre

Le juge ajuste ses lunettes avant de prendre la parole.

— Madame Suarez, Monsieur Velasquez, avez-vous bien compris les termes du divorce ?

Elma relève lentement la tête. Son cœur bat fort, mais elle refuse de montrer la moindre faiblesse.

— Oui, votre honneur, répond-elle d'une voix qui se veut ferme.

Adrian, lui, hoche simplement la tête. Pas un regard pour elle. Comme si elle n'était qu'une inconnue.

L'avocat d'Elma prend la parole.

— Ma cliente souhaite préciser qu'elle n'accepte aucun accord à l'amiable concernant la répartition des biens.

Adrian esquisse un sourire amer.

— Évidemment, lâche-t-il avec froideur.

Elma sent la colère monter. Pendant des années, elle a tout sacrifié pour lui, pour son travail, pour son avenir. Et aujourd'hui, il ose jouer à l'homme détaché ?

— Parce que toi, tu acceptes quelque chose à l'amiable, peut-être ? rétorque-t-elle d'un ton cinglant.

Le juge lève la main pour imposer le silence.

— Je vous rappelle que nous sommes dans un tribunal, pas dans une dispute conjugale.

Mais la tension est déjà à son comble. Adrian pose enfin les yeux sur Elma.

— Tu veux vraiment qu'on lave notre linge sale ici ? demande-t-il calmement, mais avec cette lueur glaciale dans le regard.

Elle serre les dents.

— C'est toi qui m'as poussée à bout, Adrian.

Il ne répond rien, mais son silence est plus lourd que n'importe quelle parole.

Le juge soupire avant de signer les derniers papiers.

— Dans ce cas, le divorce est officiellement prononcé.

Elma sent son cœur se briser une dernière fois alors que le marteau du juge frappe la table. C'est fini. Plus de "nous". Juste deux étrangers, qui autrefois s'aimaient.

Adrian se lève sans un mot et quitte la salle, sans un dernier regard.

Elma, accompagnée de sa sœur quitta le tribunal, le soir même elles fêtent sa liberté après 5 années de mariage à supporter sa belle mère exigeante, sa belle sœur avide, un beau père inutile et un mari froid, elle était enfin libre, libre des tâches de ménage et surtout libre des tromperies.

6 ans plus tard 

Assise dans son appartement, Elma fixait son écran d'ordinateur avec une expression figée. Son cœur battait dans sa poitrine à un rythme effréné, et ses mains tremblaient légèrement alors qu'elle faisait défiler la page d'accueil du site officiel de l'entreprise où elle venait d'être embauchée.

Velasquez Corporation.

Un rire amer lui échappa. Comment avait-elle pu être aussi idiote ?

Elle aurait dû faire des recherches, au lieu de se précipiter sur la première offre d'emploi qui correspondait à ses compétences. Mais non, trop pressée de recommencer sa vie après des années de galères, elle avait sauté sur l'opportunité.

Et maintenant ?

Elle venait de découvrir que l'entreprise dans laquelle elle était censée commencer le lendemain appartenait à Adrian Velasquez. Son ex-mari. L'homme qu'elle avait juré de ne plus jamais revoir après leur divorce humiliant.

Son regard glissa vers une photo sur la page d'accueil. Il était là, debout dans un costume sombre, imposant, charismatique. Toujours aussi beau. Mais son regard froid, son expression implacable... C'était le même homme qu'elle avait affronté six ans plus tôt, dans cette salle d'audience où il l'avait regardée comme si elle n'était plus qu'un souvenir insignifiant.

Un frisson la parcourut.

Qu'est-ce que je fais ?

Elle aurait pu refuser le poste, envoyer un simple mail d'excuse, disparaître avant même d'avoir mis un pied dans ces bureaux.

Mais une autre partie d'elle, celle qui n'avait jamais pardonné, qui enrageait encore face à la façon dont tout s'était terminé entre eux, refusait de fuir.

Pourquoi est-ce que ce serait à moi de partir ?

Elle était compétente. Elle avait travaillé dur. Il n'avait pas à dicter où elle pouvait travailler ou non.

Alors, le lendemain matin, elle se présenta au siège de l'entreprise, la tête haute, sans savoir que cette décision allait bouleverser sa vie.

Et quand elle croisa son regard dans ce bureau luxueux, quand elle vit l'incrédulité passer sur son visage avant qu'il ne retrouve son masque impassible, elle sut qu'elle avait fait le bon choix.

Elma ajusta nerveusement son chemisier en attendant devant la porte du bureau du directeur général. Son premier jour ne se déroulait pas comme elle l'avait imaginé. Tout était allé trop vite. À peine arrivée, elle avait assisté à une scène d'humiliation publique qui avait glacé l'air dans l'open space.

L'ancien secrétaire, un homme d'une quarantaine d'années, se tenait au milieu des employés, le visage cramoisi de honte.

— Une seule tâche ! UNE SEULE ! Et vous êtes incapable de la gérer ! avait tonné une voix froide et implacable.

Elma n'avait pas eu besoin de lever les yeux pour deviner qui parlait. Ce ton... Elle l'aurait reconnu entre mille.

Adrian Velasquez.

Son ex-mari.

Son cœur s'était figé dans sa poitrine à cet instant précis. Elle l'avait connu colérique, perfectionniste, mais jamais elle ne l'avait vu ainsi : aussi froid, aussi impitoyable.

L'homme humilié tenta de bredouiller une excuse, mais Adrian ne lui laissa aucune chance.

— Je ne veux rien entendre, M. Roberts. Vous avez fait perdre un contrat de plusieurs millions à l'entreprise. Vous êtes renvoyé, immédiatement.

Le silence qui suivit fut assourdissant. Tous les employés avaient baissé la tête, feignant de s'absorber dans leur travail pour ne pas attirer l'attention du patron.

Elma sentit son estomac se tordre. C'était dans CET enfer qu'elle venait d'être embauchée ?

Un homme de la sécurité escorta l'ex-secrétaire sous les regards gênés des employés. Adrian, quant à lui, resta figé, observant la scène avec une froideur inébranlable.

— Que quelqu'un nettoie ce bureau et trouve un remplaçant, immédiatement, ordonna-t-il d'un ton tranchant.

Son assistante hésita avant d'annoncer timidement :

— Monsieur... La nouvelle secrétaire est arrivée.

Adrian haussa un sourcil, agacé.

— Faites-la entrer.

Elma inspira profondément. C'était maintenant ou jamais. Elle posa sa main sur la poignée, rassembla son courage et poussa la porte.

Leurs regards se croisèrent.

Adrian se figea.

Un silence glacial s'abattit sur la pièce.

— ...Elma ?

Sa voix n'était plus aussi tranchante. Juste incrédule.

— Bonjour, Adrian, souffla-t-elle, les bras croisés.

Il cligna des yeux, comme s'il doutait de la réalité. Puis, lentement, il se recomposa, retrouvant cette expression impénétrable qu'elle haïssait tant.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle soutint son regard avec défi.

— Je suis votre nouvelle secrétaire, Monsieur Velasquez.

Le choc s'imprima sur son visage, fugace, avant qu'il ne retrouve son masque d'indifférence.

Remboursement

Elma restait debout face à Adrian, le menton légèrement relevé, luttant pour garder contenance alors que son regard la scrutait avec une intensité troublante.

— Répète un peu ça ? lança-t-il finalement, en s'adossant lentement à son fauteuil en cuir.

Elle croisa les bras.

— Je suis votre nouvelle secrétaire.

Adrian passa une main sur son menton, son regard sombre parcourant chaque détail de son visage comme s'il cherchait à s'assurer qu'il ne rêvait pas. Un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres.

— Je vois.

Son ton était neutre, mais Elma le connaissait trop bien. Il analysait, il réfléchissait. Il essayait de deviner si c'était un hasard ou une provocation.

Elle inspira profondément.

— Je ne savais pas que cette entreprise était la tienne quand j'ai postulé.

— Tu veux me faire croire que tu as signé un contrat sans même te renseigner sur ton employeur ? demanda-t-il, un sourcil haussé, un éclat moqueur dans les yeux.

Elle serra discrètement les poings. Il n'avait pas tort. Elle aurait dû faire des recherches. Mais hors de question de lui donner cette satisfaction.

— Ça te pose un problème ? répliqua-t-elle, défiant son regard.

Un silence tendu s'installa.

Puis, à sa grande surprise, il éclata d'un rire discret, presque amusé.

Elle n'aimait pas cette lueur dans ses yeux.

Adrian se leva lentement et fit quelques pas vers elle. Trop près.

— Tu es déjà en train de regretter, pas vrai ? souffla-t-il, baissant la voix.

Elle se força à ne pas reculer.

— Pourquoi je regretterais ? demanda-t-elle d'un ton ferme.

Il esquissa un sourire, mais c'était un sourire dangereux.

— Parce que travailler pour moi ne sera pas aussi simple que tu le crois.

Il retourna s'asseoir et prit un dossier sur son bureau, comme si la conversation était terminée.

— Tu peux commencer immédiatement, ajouta-t-il sans même la regarder.

Elma resta figée un instant. C'était tout ? Pas de remarques cinglantes ? Pas de "je refuse que tu travailles ici" ?

Elma éclata de rire. Un rire clair, moqueur, qui résonna dans le bureau feutré.

Adrian releva lentement les yeux vers elle, un sourcil arqué. Il n'était pas habitué à ce qu'on rit devant lui, encore moins à ce qu'on se moque de lui.

— Qu'est-ce qui est si drôle ? demanda-t-il d'un ton calme, mais tranchant.

Elle essuya une larme imaginaire au coin de son œil et croisa les bras, plongeant son regard dans le sien avec un mélange d'amusement et de défi.

— Toi, Adrian. Toi et ton petit numéro du "grand patron impitoyable".

Son sourire s'agrandit en voyant ses mâchoires se contracter.

— Tu veux vraiment jouer à ça, Elma ? demanda-t-il en s'adossant à son fauteuil, l'observant avec cette expression froide et calculatrice qu'elle connaissait trop bien.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté.

— Oh, ne fais pas comme si tu avais oublié. Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ?

Elle s'approcha de son bureau et posa les mains sur le bois verni, se penchant légèrement vers lui.

— Pendant tout notre mariage, tu m'as fait croire que tu étais un homme ordinaire, un simple employé qui se battait pour joindre les deux bouts. Et moi, comme une idiote, j'y ai cru.

Sa voix était douce, mais chaque mot était une lame bien aiguisée.

— J'ai pris deux boulots pour nous aider à survivre, je comptais chaque centime, je faisais attention à chaque dépense. Pendant que toi, tu jouais les maris aimants et modestes, alors que tu étais en réalité un foutu héritier millionnaire.

Adrian ne répondit pas immédiatement. Son regard s'était légèrement assombri, mais il ne montrait aucune émotion, comme toujours.

— Et aujourd'hui, je découvre que l'entreprise où je bosse t'appartient depuis tout ce temps. Tu te rends compte à quel point c'est ironique ?

Elle laissa échapper un petit rire sarcastique et recula légèrement.

— Franchement, Adrian... J'aurais dû m'en douter. Tu as toujours aimé jouer avec les apparences.

Le silence s'éternisa. Il la fixait sans un mot, sans la moindre réaction apparente. Mais elle voyait bien la tension dans ses épaules, la façon dont il serrait imperceptiblement les poings.

— Tu sais quoi ? Je viens de réaliser que tu me dois quelque chose.

Adrian haussa un sourcil, l'air faussement intrigué.

— Ah oui ? Et quoi donc ?

Elle croisa les bras, savourant l'instant.

— Tout l'argent que j'ai dépensé pour toi pendant notre mariage.

Un silence s'abattit sur le bureau.

Adrian ne bougea pas. Il se contenta de l'observer, son expression impassible, mais Elma savait qu'elle venait de le piquer au vif.

— Les factures, le loyer, la nourriture, les petits plaisirs... Tout ça, c'était mon argent, pendant que monsieur l'héritier caché jouait au pauvre.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, feignant la réflexion.

— Si je fais un calcul rapide... Disons que ça monte à quoi ? Cinquante mille ? Cent mille ?

Elle sourit.

— Tu peux me faire un chèque maintenant, ou tu préfères que je t'envoie la facture avec les intérêts ?

Adrian éclata de rire. Un rire bas, grave, un peu moqueur. Il secoua légèrement la tête, comme si elle venait de dire une énormité.

— Tu veux que je te rembourse ? Sérieusement ?

Elle ne perdit pas son sourire.

— Pourquoi pas ? C'est la moindre des choses, non ?

Adrian se leva lentement et s'approcha d'elle. Il s'arrêta juste devant elle, trop près. Son parfum boisé et intense envahit ses sens, mais elle ne recula pas.

— Tu penses vraiment que je vais sortir mon carnet de chèques et te rembourser comme si tu étais une créancière ?

— Pourquoi pas ? Tu es bien du genre à tout acheter, non ? fit-elle d'un ton léger.

Son sourire s'élargit légèrement, mais son regard se fit plus sombre.

— Tu veux de l'argent, Elma ?

— Rembourse-moi.

Sa voix était douce, presque un murmure, mais son regard était aussi tranchant qu'une lame.

Adrian ne bougea pas, son visage impassible, mais elle le connaissait trop bien. Derrière ce masque, il réfléchissait, pesait chaque mot, chaque possibilité.

Puis, lentement, il baissa les yeux vers elle, un éclat amusé et calculateur brillant dans son regard sombre.

— Et si je refusais ?

Elle haussa légèrement les épaules.

— Alors j'irai voir tous ces investisseurs qui t'admirent tant. Et je leur raconterai comment le grand Adrian Velasquez, ce puissant PDG, était en réalité un menteur qui vivait sur le dos de sa femme.

Son sourire s'élargit en le voyant serrer imperceptiblement la mâchoire.

— Je suis sûre que ça ferait un joli scandale, tu ne crois pas ?

Le silence s'étira, électrique.

Puis, Adrian lâcha un léger rire. Un rire sans joie.

— Tu es toujours aussi insolente.

Elle haussa un sourcil.

— Et toi, toujours aussi arrogant.

Il la fixa un instant, puis se pencha à son tour, réduisant encore l'espace entre eux.

— Tu veux vraiment jouer à ça, Elma ? murmura-t-il.

Son souffle chaud effleura sa peau, et elle sentit un frisson lui parcourir l'échine.

Mais elle ne céda pas. Pas cette fois.

— Je ne joue pas, Adrian. Rembourse-moi.

Son sourire s'effaça légèrement.

Puis, contre toute attente, il recula d'un pas et s'éloigna vers son bureau. Il ouvrit un tiroir, en sortit un carnet de chèques, et commença à écrire sous ses yeux.

Elma sentit son cœur battre plus vite. Il allait vraiment le faire ?

Mais avant même qu'elle ne puisse savourer sa victoire, il arracha le chèque... et le déchira lentement en deux avant de le laisser tomber dans la corbeille.

Il planta son regard dans le sien.

— Je préfère te rembourser autrement.

Un sourire provocateur étira ses lèvres.

— Tu es ma secrétaire maintenant, Elma. Crois-moi, tu vas mériter chaque centime.

Son ton lui donna un mauvais pressentiment.

Idiot

Elma croisa les bras et le fixa avec un sourire satisfait.

— Tu veux jouer à ça, Adrian ? Très bien. Ajoutons quelque chose à l'addition.

Il arqua un sourcil, amusé.

— Oh ? Et quoi donc ?

Elle s'approcha de lui, brisant à nouveau la distance.

— Dommage émotionnel.

Adrian éclata de rire. Un rire grave, profond, presque moqueur. Il secoua la tête en la regardant comme si elle venait de dire la chose la plus absurde du monde.

— Dommage émotionnel ?!

Il croisa les bras, son sourire toujours accroché à ses lèvres.

— Et tu comptes me faire payer combien pour ça ?

Elma ne perdit pas son calme.

— Assez pour compenser tout ce que j'ai enduré à cause de ta mère.

Le sourire d'Adrian s'effaça légèrement, mais l'éclat amusé dans ses yeux resta présent.

— Ah, ma mère... souffla-t-il en secouant la tête. Je me demandais quand tu allais l'évoquer.

Elle continua, savourant le fait qu'elle touchait une corde sensible.

— Tu te souviens, n'est-ce pas ? Comment elle m'a regardée comme si j'étais une moins que rien dès la première fois que tu me l'as présentée. Comment elle m'a humiliée à chaque repas, comment elle n'a jamais raté une occasion de me rappeler que je n'étais pas à la hauteur de son fils.

Elle s'approcha encore plus, levant le menton pour planter son regard dans le sien.

— Et toi, Adrian ? Tu faisais quoi pendant ce temps ?

Il ne répondit pas. Il la laissa parler. Il la laissa vider tout ce qu'elle avait sur le cœur.

— Tu restais là, silencieux. Tu la laissais me piétiner comme si ça t'était égal. Et maintenant, tu rigoles quand je te parle de dommage émotionnel ?

Un silence s'installa entre eux.

Puis, Adrian haussa légèrement les épaules et se contenta de dire, d'un ton presque détaché :

— Ma mère n'a jamais aimé personne. Pourquoi tu pensais qu'elle ferait une exception pour toi ?

Elma serra les poings.

— Tu es vraiment un salaud, Adrian.

Un sourire lent étira ses lèvres.

— C'est pour ça que tu m'as aimé, non ?

Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun mot ne sortit.

Il la regarda, un éclat amusé et provocateur dans les yeux.

— Alors, Elma... Toujours envie de ton remboursement ?

Elle savait qu'il se moquait d'elle. Qu'il la testait.

Le rire d'Adrian s'éteignit doucement lorsqu'il vit qu'Elma ne riait pas avec lui.

Son regard était fixe, froid, ancré dans le sien avec une intensité qui fit tomber toute légèreté.

— Je suis sérieuse, Adrian.

Elle prononça chaque mot distinctement, sa voix calme, mais implacable.

— Tu peux te moquer autant que tu veux, mais tu sais que j'ai raison. Tu sais que tu m'as laissée souffrir, que tu as regardé ta mère m'humilier sans jamais lever le petit doigt.

Elle fit un pas de plus vers lui, et cette fois, il ne bougea pas.

— Et aujourd'hui, c'est trop facile de rire et de balayer tout ça d'un revers de main.

Adrian pencha légèrement la tête, ses yeux sombres fixant les siens avec une lueur indéchiffrable.

— Et tu attends quoi, exactement, Elma ? Un remboursement ? Une excuse ?

— Je veux que tu assumes ce que tu as fait.

Le silence s'étira, pesant.

Adrian la regarda un instant, puis un sourire, cette fois plus discret, se dessina sur ses lèvres.

— Tu me donnes trop d'importance.

Elle ne cilla pas.

— Non. Je donne de l'importance à ce que j'ai enduré.

Elle fit une pause, puis reprit, sa voix plus basse :

— Et je veux que tu le comprennes.

Il ne répondit pas immédiatement. Son regard s'attarda un instant sur son visage, comme s'il la redécouvrait.

Puis, lentement, il passa une main dans ses cheveux et soupira, sans la quitter des yeux.

— Si c'est ce que tu veux, alors tu vas devoir travailler dur, Elma.

Il s'appuya contre son bureau, l'observant avec une certaine curiosité.

— Montre-moi jusqu'où tu es prête à aller.

Elma le fixa, ses yeux sombres remplis d'une lueur nouvelle. Une idée venait d'éclore dans son esprit.

Lentement, son expression changea. Son sérieux restait intact, mais une ombre de malice passa sur son visage.

Adrian le remarqua immédiatement.

— Quoi ? demanda-t-il, méfiant.

Elle ne répondit pas tout de suite. À la place, elle prit une profonde inspiration et laissa un sourire léger, presque imperceptible, flotter sur ses lèvres.

— Rien, murmura-t-elle finalement.

Elle fit un pas en arrière, le détaillant comme si elle le voyait sous un nouveau jour.

— Tu as raison, Adrian. Ce serait trop facile de simplement demander mon remboursement.

Il haussa un sourcil, intrigué.

— Ah oui ?

— Oui... souffla-t-elle en croisant les bras. Ce serait trop simple de récupérer mon argent et de tourner la page.

Elle pencha légèrement la tête, ses yeux s'enfonçant dans les siens.

— Je préfère te faire payer autrement.

Un silence s'installa.

Adrian l'observa, son sourire s'effaçant peu à peu.

— Et qu'est-ce que ça veut dire ? demanda-t-il, sa voix plus grave.

Elma haussa légèrement les épaules, puis se retourna avec une nonchalance feinte.

— Tu verras bien.

Elle se dirigea vers la porte de son bureau sans se presser, savourant l'incertitude qu'elle venait d'installer et lui lança son meilleur doigt d'honneur, amusé il l'a regarde partir. Elle n'avait pas changé

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