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Servante Malgré Elle

Chapitre 1

Je m’appelle Annita Sanchez, j’ai 16 ans et j’ai grandi dans une famille de gouvernants. À mon tour, je suis devenue servante malgré moi. Je m’occupe du fils du patron de ma mère, qui est elle-même domestique. Enfin bref, je suis une fille pauvre qui s’occupe d’un garçon pourri gâté… mais à part ça, je suis aussi une lycéenne comme tant d’autres.

J’aime sortir, profiter de la vie à ma manière, et surtout… j’aime un garçon. Mais ce garçon ne sait même pas que j’existe. Je suis beaucoup trop timide pour tenter quoi que ce soit, alors je me contente de l’observer de loin. Dans quelques jours, c’est la rentrée : l’occasion de le revoir. Peut-être que cette fois, j’essaierai de lui parler. Qui sait ? Il voudra peut-être bien devenir mon ami… pour commencer.

Jour de la rentrée

Dring, dring, dring…

Le réveil affiche 6h30. Pas une seule fois depuis que je travaille dans cette maison je n’ai eu de repos. Avec tout le travail qu’il y a ici, je n’ai pas vraiment le choix.

— Hé ho, fillette !

Ma mère me tire de mon sommeil en agitant son torchon sous mes yeux. Elle me regarde d’un air sévère… et j’éclate de rire.

— Aucune crédibilité, maman. Tu es bien trop douce pour me faire peur.

Elle lève les yeux au ciel, faussement exaspérée.

— Allez, prépare-toi. Tu dois t’occuper du jeune maître.

Je soupire en me redressant dans mon lit.

— Oui, maman…

Une fois prêtes et le petit-déjeuner servi, je me dirige vers la chambre de mon jeune maître… alias le démon.

Arrivée devant sa porte, je prends quelques secondes pour souffler avant de toquer. Je fais un grand geste de la main et…

TOC TOC TOC

— Monsieur, j’entre.

J’ouvre la porte et… waouh. Il dort torse nu.

Il est plutôt pas mal, en fait. Si je continue à le fixer comme ça, j’ai l’impression que je vais baver.

Je secoue la tête. Ce n’est pas le moment de rêvasser. Si je ne le réveille pas, il va être en retard… et ce sera encore de ma faute.

Réveillez-vous.

— Mmmm… bouge de là ! grogne Rayan en s’enfonçant un peu plus sous sa couette.

Je lève les yeux au ciel.

— Allez, jeune maître, vous allez être en retard.

Pffff… Espèce d’imbécile de monstre.

— Il est à peine 7h15… marmonne-t-il.

— Justement, levez-vous.

Après avoir déposé le plateau sur son chevet, j’ouvre grand les volets, laissant la lumière du jour inonder la chambre.

— Monsieur Rayan, faites donc un effort, s'il vous plaît.

Bon, j’avoue… j’ai pris un malin plaisir à le priver de son cocon d’obscurité. Mais vu le combat que c’est chaque matin pour le réveiller, il l’a bien mérité.

Soudain, je sens une force m’attirer vers lui. Avant même de comprendre ce qui se passe, je me retrouve… allongée sur mon maître.

— Mais qu’est-ce que vous faites ?!

— Et toi, à quoi tu joues ? grogne Rayan. Tu veux que je te refasse ton éducation, petite planche à pain ?

Je fronce les sourcils.

— Excusez-moi, mais vous ne sembliez pas décidé à vous lever, alors il fallait agir.

Son "éducation" ? Plutôt une torture qu’autre chose. Mieux vaut éviter ça à tout prix… Si moi je suis une planche à pain, alors lui, c’est un monstre. J’aimerais tellement lui rétorquer ça, mais c’est impossible.

— Allez, bouge de là, j’arrive dans 30 minutes.

— Oui, Monsieur.

Sans attendre, je me redresse et quitte sa chambre. Direction le salon, où je l’attends tranquillement… jusqu’à ce que je remarque une silhouette imposante s’approcher.

Le Grand Maître.

D’habitude, il ne fait même pas attention à mon existence. Pourtant, cette fois, il avance droit vers moi, l’air décidé.

— Bonjour, Annita.

— Bonjour, Grand Maître.

Il me scrute de la tête aux pieds avant d’annoncer d’un ton neutre :

— Je t’ai transférée dans le lycée de Rayan pour que tu puisses l’aider si besoin. Tu commences aujourd’hui.

Je cligne des yeux.

— Oui, Grand Maître.

À l’intérieur, c’est la panique totale. Tout… mais pas ça !

Changer de lycée du jour au lendemain ? Une catastrophe. Supporter Rayan à la maison et en cours ? Un cauchemar.

Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?!

— Bonjour, Père.

— Bonjour, fils. À partir d’aujourd’hui, Annita a été transférée dans ton lycée afin de subvenir à tes besoins.

— Oui, Père.

Je l’observe du coin de l’œil… et je vois apparaître sur son visage un sourire diabolique.

Oh non… Ça annonce déjà la couleur des péripéties qui m’attendent. Et c’est peu dire.

Je me ressaisis.

— Monsieur, le chauffeur vous attend.

— Père, je vous laisse.

— D’accord.

Rayan monte dans la voiture, me laissant le suivre… à vélo. Évidemment.

Quand j’arrive au lycée – dix minutes après lui –, une scène familière se déroule sous mes yeux : un groupe de filles l’entoure déjà.

Sérieusement ?

Il a donc autant de popularité ? Bon, en même temps, ce n’est pas si surprenant. Il a un physique avantageux, des yeux qui changent souvent de couleur, un teint parfait, des cheveux impeccables… et pour couronner le tout, il est extrêmement riche.

Je comprends mieux pourquoi tout le monde lui tourne autour. Mais pour moi, ça ne change rien.

Il reste un monstre.

Soudain, mon téléphone vibre.

BIP BIP BIP

— Allô ?

— Tu fous quoi ? Bouge-toi et viens m’aider au lieu de me mater.

Je sursaute.

— Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Je suis nouvelle ici !

— Putain… Contente-toi de venir.

Je roule des yeux.

— J’arrive.

L’enfer commence.

Plus je m’approche, plus une boule d’angoisse se forme dans mon ventre. Qu’est-ce qu’il va encore me faire ?

Je me faufile entre toutes ces filles agglutinées autour de lui, tentant de me faire la plus discrète possible… Mais soudain, je sens une main m’attraper par la taille.

Je sursaute.

Avant même que je puisse réagir, Rayan détache mes cheveux, les laissant cascader le long de mon dos jusqu’à mon bassin. Il passe lentement sa main dessus, comme s’il savourait l’instant.

Je me fige.

Mais qu’est-ce qu’il fabrique ?!

chapitre 2

— Désolé, les filles, mon cœur est déjà pris.

Un silence s’installe avant qu’un chœur de déceptions ne s’élève.

— Oh, c’est trop dommage…

Je les entends déjà murmurer des critiques à mon sujet, leurs voix pleines de jalousie. Petit à petit, elles se dispersent toutes… enfin, presque.

Trois filles restent en place : une blonde, une brune et une rousse, toutes aussi magnifiques les unes que les autres. À côté d’elles, je me sens… tellement banale.

La blonde s’avance, les bras croisés.

— Rayan et moi ? J’ai cru…

— T’as cru quoi ? réplique-t-il, indifférent. Il n’y a rien du tout entre nous. C’est elle que j’aime.

Je cligne des yeux, complètement abasourdie.

Pendant qu’il balance ces énormités, sa main est toujours posée autour de ma taille et ma tête repose contre son épaule. Ça fait combien de temps que ça dure ? Une éternité ? Pourtant, ça ne doit pas faire plus de cinq minutes.

La brune plisse les yeux.

— Rayan, je ne te crois pas.

Mauvaise idée.

Je n’ai même pas le temps de réagir qu’il m’attrape par le menton et se rapproche dangereusement. Son souffle chaud effleure mes lèvres… avant qu’il ne les capture dans un baiser.

Je sens sa langue s’immiscer dans ma bouche.

Mon premier baiser.

Je devrais être en colère. Vraiment en colère. Il vient de me le voler, sans mon consentement.

Mais le pire ?

C’est que j’apprécie ce moment.

Il embrasse… incroyablement bien.

Sous les regards choqués des trois filles, je reste figée, incapable de bouger. Finalement, elles finissent par partir, nous laissant seuls. Et c’est là que je reprends mes esprits.

Je le repousse violemment.

— Tu as quoi ? demande-t-il, surpris.

— Rien. Elles sont parties, donc… arrêtez ça, s’il vous plaît.

Un sourire malicieux étire ses lèvres.

— Ça n’avait pas l’air de te déplaire.

Je détourne le regard, le cœur battant.

— Monsieur, il faut qu’on rentre en classe.

Il me fixe un instant, puis esquisse un sourire avant de partir.

Je prends une grande inspiration et le suis de loin.

Je suis nouvelle ici, ce qui signifie… que je vais devoir me présenter devant toute la classe.

Génial. Comme si ma journée n’était pas déjà assez catastrophique.

Professeur : "Allez, viens te présenter."

Annita : "Je m'appelle Annita Sanchez, j'ai 16 ans et c'est mon premier jour ici."

Professeur : "C’est parfait, installe-toi près de Rayan, jeune fille."

À cet instant, je croise son regard. Il sait, il a compris pourquoi je suis là et quel rôle je suis censée jouer auprès de lui. Je me dirige lentement vers ma place. Les regards des autres filles me traversent comme des flèches. Elles m’observent, toutes sans exception. Et moi, sans vraiment pouvoir m'en empêcher, je scrute Rayan du regard.

Rayan : "Quoi ? Pourquoi tu me fixes comme ça ?"

Annita : "Pfff... Rien, rien du tout."

Rayan : "Vu ta réaction, je doute que ce soit rien. Tu devrais être flattée d’avoir le privilège de t’asseoir à côté de moi."

Annita : "Ah, tu crois ? Vous allez vite sentir vos chaussures vous serrer. Et franchement, ça n’a rien à voir avec ça. Donc, si tu veux bien, je vais essayer de me concentrer sur les cours. Parce qu’il faut bien que j’écoute pour nous deux, non ?"

Rayan : "Mission accomplie, tu as compris ta principale tâche. C’est déjà un bon début."

Il me lance un sourire ironique. Impossible de ne pas serrer les dents. Ce type de gosse de riche m’agace au plus haut point. Comment je vais tenir toute l'année à ses côtés ? J'espère de tout cœur qu'on ne sera pas toujours l'un à côté de l'autre.

À ma grande surprise, c’est exactement ce qui se passe. Je suis assignée à sa place dans tous les cours. Le grand maître a tout manigancé pour qu’on soit constamment ensemble. À ce stade, je suis probablement l'ennemi numéro un de toutes les filles du lycée. Est-ce que je vais réussir à me faire une place ici ?

Les heures passent, et les cours se déroulent assez calmement. À la sortie, deux filles me rejoignent près du portail.

Fille 1 : "Salut, je m'appelle Sana."

Fille 2 : "Et moi, Sara."

Annita : "Salut, Annita."

Sana : "Enchantée ! J’ai voulu venir te parler plusieurs fois, mais je ne voulais pas te déranger."

Sara : "Oui, c’est vrai. Tu semblais tellement concentrée pendant les cours."

Annita : "Je suis ici pour étudier, pas pour faire du tourisme. C’est un peu différent de mon ancien lycée."

Sana : "Pourquoi donc ?"

Annita : "Vous allez vite comprendre. Je ne viens pas d’un milieu aisé. Je suis pauvre et je n’ai pas eu de bourse pour entrer ici. Alors, vous devinez ce que ça implique ?"

Sara : "Ah, ici, tous les élèves pauvres ont une bourse. Ceux qui n’en ont pas, ce sont les… serviteurs des familles riches."

Annita : "C’est exactement ça."

Sana : "Alors vous devez être une dizaine dans le même cas."

Sara : "À peine. Il n’y en a pas beaucoup ici."

Annita : "Et je suis certaine que vous ne savez même pas qui ils sont, ni pour qui ils travaillent."

Sara : "Et toi, tu travailles pour qui, exactement ?"

Annita : "Pour un dictateur sans cœur, qui n’a aucune pitié pour moi."

Sans le vouloir, mes mots s’échappent. Sana et Sara restent sans voix, leurs yeux écarquillés. C’est alors que je sens une présence glaciale derrière moi. Je me retourne. La silhouette froide n’est autre que Rayan.

Rayan : "Un dictateur sans cœur, hein ? C’est la première fois que j’entends ce que tu penses de moi."

Annita : "Monsieur, je suis désolée… J’aurais dû garder ça pour moi."

Rayan : "Même si tu le gardes pour toi, tu le penses quand même. Moi qui voulais être sympa et te proposer de monter dans la voiture, vu que ton vélo a été volé."

Annita : "Je vais rentrer à pied, ça ira."

Rayan : "Quand tu rentres, viens directement dans ma chambre."

Chapitre 3

Annita : "Oui, Monsieur."

Rayan s’éloigne sans même se retourner, laissant les deux filles stupéfaites, me scrutant intensément.

Sana : "Tu es la servante la plus chanceuse que je connaisse."

Sara : "Et c’est un euphémisme. Tu le vois tous les jours, au réveil, au repas, le soir dans ses pires états… Tu dois être celle qui connaît tous ses secrets."

Annita : "Les filles, vous vous trompez complètement. Ce n’est pas du tout ce que vous croyez. C’est strict. Vraiment strict de travailler pour lui. Je n’ai droit de lui parler que pour son travail, ses devoirs ou en cours, et c’est tout."

Sara : "Donc tu n’as jamais tenté quoi que ce soit avec lui ?"

Annita : "Non, rien, à part jouer l’alibi. Rien d'autre, les filles. Bref, je vous laisse, j’ai des tâches à accomplir."

Sana : "Alors, à demain. Soyons amies, d’accord ?"

Annita : "Avec plaisir, les filles."

Cela me fait du bien de parler à d'autres que Rayan ou le professeur. Elles semblent sympathiques. J'ai hâte de mieux les connaître. Elles sont probablement les seules à vouloir m’adresser la parole ici. Je rentre chez moi à pied, mettant une bonne quarantaine de minutes. Une fois arrivée, je me dirige vers la cuisine où je trouve ma mère. Je lui raconte brièvement ma journée, me change rapidement, et me dirige ensuite vers la chambre de Rayan.

Annita : "Monsieur, je suis rentrée."

Rayan : "Attends, je mets juste un pantalon."

Annita : "D’accord, et pourquoi ne pas en profiter pour mettre un haut, tant que tu y es ?"

Je sais bien qu’il ne m'écoutera pas, mais je tente tout de même. Il m’ouvre la porte comme prévu. Il n’a pas prêté attention à ma remarque. Il est torse nu, et ses abdos sont visibles. Sa peau parfaite me donne presque des complexes.

Rayan : "Quand tu auras fini de mater ton patron, tu peux entrer."

Annita : "Non, je ne vous matais pas, Monsieur."

Rayan : "Allez, fais pas la timide. T'as vu la bombe que je suis."

Annita : "Tes chevilles doivent être hyper solides. Vu tout ce que tu dis, elles n’ont toujours pas explosé."

Rayan : "Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?"

Annita : "En d’autres termes, tu es un narcissique."

Rayan : "Donc, tu te prends pour une grande, planche à pain ?"

Annita : "Non, c’est juste une observation, Monsieur. Vous m’avez demandé d’être honnête, je le suis."

Rayan : "Et là, tout à coup, tu te lâches ? D’habitude, t’es pas aussi directe."

Annita : "Non, c’est juste que tu n’entends que ce que tu veux entendre."

Rayan : "Ouais, c’est vrai. Ce que tu dis m'intéresse rarement."

Pff, quel sale type. Je ne peux m'empêcher de le fixer. Il doit savoir qu’il m’agace, et il en profite.

Rayan : "Tu dois me maudire intérieurement, non ? Je vois bien ton regard, planche à pain."

Annita : "Peut-être que oui, peut-être que non. Et si on commençait nos devoirs ?"

Je sors mes livres et commence à travailler. Mais en réalité, je ne fais que meubler. Lui, il se fiche totalement de ses cours. Son attitude commence sérieusement à m’agacer.

Annita : "Monsieur, à la fin de la semaine, il y a les examens d’entrée pour évaluer notre niveau. Il serait peut-être temps que vous vous concentriez, non ?"

Il se lève brusquement de son lit et se dirige vers son bureau. Je sens la chaleur de son corps derrière moi, une pression étrange envahit l’air. Il se penche et commence à murmurer près de mon oreille.

Rayan : "Ce qu’on a vu aujourd’hui, je le connais déjà. Inquiète-toi plutôt pour toi."

Je tourne la tête brusquement, et nos lèvres frôlent presque. C’est à un souffle près.

Annita : "Si vous connaissez déjà les cours, pourquoi me demander de venir vous aider à les réviser ici, dans votre chambre ?"

Je ne bouge plus. Nos visages sont à quelques centimètres. Une tension palpable flotte entre nous. Je suis légèrement brûlante de l’intérieur.

Rayan : "Pour que mon père me foute la paix."

Il ne quitte pas mes lèvres des yeux et, d’un geste presque imperceptible, il effleure mon pouce. Je reste figée, incapable de réagir.

Rayan : "Je dois avouer qu’elles sont douces et chaudes. J’étais surpris ce matin, mais tu manques encore cruellement d’expérience, gamine."

Annita : "Je n’en ai aucune. Ce matin, vous m’avez pris mon premier baiser."

Rayan : "Donc, tu n’as jamais eu de petit ami, Annita ?"

Annita : "Non, jamais. Bon, je vais me lever, si vous n’avez plus besoin de moi. Il me reste des tâches à accomplir, entre autres, la ligne de votre père."

Rayan : "Non, reste et termine tes devoirs. Et après, tu pourras t’en aller."

Annita : "Je pourrai le faire plus tard, avant de me coucher."

Rayan : "Ce n’était pas une demande, c’était un ordre, gamine."

Annita : "D'accord, Monsieur."

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