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Le Témoin

chapitre 1 - l’éveil

Électrique, c'est le mot parfait pour décrire cette sensation : grisante, plaisante... Mon cœur n'a jamais battu si fort, comme si chaque cellule de mon corps était palpable. Un état qui ne dure que quelques secondes pourtant tous mes sens sont en alerte. 

Puis un impact, le silence. Le vide qui m'envahit. Au loin, mes pensées sont presque muettes elles aussi. Je n'entends plus les pas des passants, le son des moteurs, les chiens aboyant, le bruit du vent dans les feuilles… 

Je reprends connaissance et laisse mes yeux se poser sur ce qui m'entoure. J'ai les idées troubles, pourtant, je comprends ce qu’il s'est passé. Il y a une voiture encastrée dans une vitrine, je suis allongé dans un fluide chaud et visqueux. Rouge… Du sang ? Il y a des personnes autour de moi, je crois qu’ils essaient de me sauver. Ils ne vont pas réussir, je n’ai pas mal, je devrais, mais je ne ressens aucune douleur. Ça n’est pas normal, sûrement la preuve que c’est fini. Mon heure est venue. 

Mes yeux se ferment, lorsque je les ouvre à nouveau, je ne suis plus dans la rue, je me trouve sur une plage de sable noir, mes pieds nus sont enfoncés dans le sol tiède, le ciel est bleu, l’eau est claire. Le soleil est présent mais pas éblouissant. L'air est doux. Je porte une tenue étrange : elle est noire et couvre peu mon corps. 

Une sensation chaude dans mon ventre et des picotements à mes doigts me rappellent ce souvenir de… ma mort 

Je regarde de mes mains une couleur noire apparaît remplaçant le bleu de mes veines sous ma peau pâle. Elle grignote l'espace et devient plus diffuse jusqu'à disparaître à la moitié de mon avant-bras. Effrayer, je frotte la zone infectée en m'agitant. Rien n'y fais, je sens l'angoisse me nouer la gorge, j'aimerais extérioriser, mais aucun son ne sort. 

C'est alors qu'un livre apparaît devant moi dans un nuage de fumée épaisse, elle aussi noire. Je recule sous la surprise et trébuche, mes jambes ne me portent plus. La peur me fige.

“Où je suis et qu'est-ce qu'il se passe ?”

Le nuage disparaît et le livre tombe à mes pieds. Je le fixe : devrais-je le toucher ou courir loin de lui ? 

Je me mets à genoux en face, mes bras sont redevenus normaux. Je caresse ma peau suivant les lignes de veines. Elles sont bleues, je ne ressens plus aucune sensation inhabituelle. J'en suis rassuré. Peut-être que j'ai simplement halluciné. 

“Allez Ethan… C'est juste un livre… Qu'est-ce qu'il pourrait t'arriver ?” 

J'attrape le livre et retire le sable noir venu se loger sur la couverture en cuir vieilli par le temps. Le titre est une fine gravure presque invisible. Je passe les doigts dessus en me concentrant pour mieux lire. C'est une langue qui est bien loin de tout ce que je connais. 

J'ouvre, la même langue remplit les pages. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il est écrit. Ça a été rédigé à la plume, il y a longtemps. Les pages sont décorées et illustrées à l'aquarelle. Des décors floraux, rien qui n'indique une piste pour déchiffrer ce langage inconnu, mais ça a l’air d’être important. Je ferme le livre et me lève.  

Lorsque je me tourne le dos à l'eau, je vois dans le ciel deux lunes violettes. Immenses, elles sont proches et on y voit les détails. Ce spectacle est hypnotique. 

- Mais dans quel monde je suis bon sang…

De la fumée m'envahit, elle sort du livre m’arrachant à ma rêverie. Je ne vois plus le paysage idyllique qui m'était offert jusque-là. Je cherche un point de repère, mais je m'y perds. Très vite, le vertige me prend. Une voix étrangère s'élève de part delà le fumé.

***

- Posez le livre au sol. 

- Qui est là ?! 

La panique est perceptible, l'angoisse rend ma voix fébrile, mes yeux sont pleins de larmes. Je sers le livre contre moi pour avoir un semblant de réconfort. La voix répète plus l'autoritaire. 

- Posez le livre afin de dissiper la fumée.

J’obéis. La fumée disparaît. Je découvre un tout autre endroit, le son des vagues a disparu, mes pieds touchent un sol froid et dur. Je suis dans un palais de marbre blanc et or. Je suis dans un couloir ouvert bordant un sublime jardin composé de fleurs inconnues aux couleurs variées. Mes yeux continuent leurs explorations. Je cherche l'origine de la voix. Je n'ose pas me tourner. Personne n'est face à moi, alors c'est dans mon dos, et cette idée me terrifie. Ma salive a du mal à passer, je sens mes mains devenir plus humide sous l'angoisse. Mon cœur accélère. Je m'attends à tout...

Je rassemble mes forces et commence à me tourner. Je me mets ancrée sur mes appuis et tient une garde maladroite devant moi les yeux fermés pour ne pas voir ce qui me menace. 

- Je sais me battre ! Ne me tuez pas ! 

C'était un mensonge évidemment. Voyant qu'il ne se passe rien, je baisse ma garde et ouvre lentement les yeux. Je vois un homme de mon âge, 22, 23 ans ont vu d'œil. Il porte un fin diadème sur le front et de nobles habits qui détonnent avec ceux des quatre personnes l’entourant. Il a de longs cheveux noirs décorés de petite perle rose pâle perdue dans ces mèches, sa peau, légèrement, sombre est sans imperfection, il a de pleine lever, un nez classique, les joues rebondi au-dessus d’une mâchoire discrète. Il a les traits fins qui lui donnent un air féminin, agréable à l'œil. La peur a presque disparu, je me contente d'apprécier sa beauté. 

La situation me rattrape, les questions m’envahissent. Je le fixe. Il fait signe aux autres personnes de quitter l'espace où nous sommes. Je dois rêver… En-tout-cas, j'aime bien ce que mon cerveau a créé hormis l'accident et l'angoisse trop réaliste à mon goût. Ceci dit, j'ai l'habitude des crises d'angoisse. Mais tout un tas d'hypothèses me ramène à la triste vérité : c'est bien réel. À cette pensée, je sens mes entrailles se liquéfier, je suis pris de nausée. Mon regard se perd dans le vide. Je ne supporte plus ces folies. J’ai besoin de stabilité, or tout ça sors de mes capacités. J'abandonne, je reste dans le déni. C'est un rêve. Alors je n'ai rien à perdre. 

Je pointe du doigt le livre et recule de deux pas :

- Prenez ce truc et ramenez moi chez moi ! 

Je suis bien plus autoritaire que voulu, je rajoute timidement en croisant les bras sur mon torse visible en transparence sous les voilures du tissu. 

- s’il vous plaît.

L’homme me regarde avec une peine dans les yeux. Il parle doucement, articulant correctement chaque syllabe avec une élégance envoûtante.

- Je suis sincèrement navré, vous ne pourrez pas retourner sur terre, votre vie de mortel s’est achevée. 

Je fixe toujours l’homme mince, aux yeux vert. Les mots mettent un temps à être analysés. “Terre” personne ne dis ça… “Vie de mortel” ? Je suis mo- je sens le sol se dérober sous mes pieds, mes yeux se voilent…

***

Leyo 

Depuis tant d'années, j'attends ce jour. L'oracle a prédit ce qui est sur le point de se produire. J'ai répété, étudié dès ma plus tendre enfance pour ce moment. Tout doit être parfait, je n'aurais pas de seconde chance. Avec mes plus proches serviteurs, dans l’enceinte du jardin d'Opale : j'attends. C'est ici qu'il doit apparaître : dans des volutes d'encre, le mortel devenu immortel de ses yeux innocents assistera à la fin des temps. Le fils du soleil sera son guide, sa lumière dans les ténèbres qui vont l'envahir. 

L'heure passe et aucune fumée n'apparaît. Je regarde le ciel, la lumière commence à décliner. Mon conseiller s'approche, il s'incline arrivant à mon niveau. 

- Mon prince, veuillez vous asseoir. Cela fait plusieurs heures que vous vous tenez debout. Votre fatigue aura raison de vous… Prenez place. 

Il désigne un banc en bas des marches de marbre blanc au milieu des nombreuses fleurs. Je décline : 

- Je ne peux pas tenir en place. Il va arriver d'un instant à l'autre. Je dois me tenir prêt. 

- Oui, bien sûr. 

L'attente continue. L'oracle n'avait pas prédit une attente si longue, peut-être qu’il y a un souci ? Non impossible… 

La fumée apparaît dans une détonation, les gardes arrivent, mais je les renvoie aussitôt. Je m'approche le cœur battant les yeux brillants. C'est bien là, c'est aujourd'hui que mon destin s'accomplit. Je me dois d'agir parfaitement… Mais surtout naturellement. Je suis dans un état de panique absolue… Mais je dois faire ce pourquoi je suis né. 

- Posez le livre au sol.

Une voix affolée me répond immédiatement. 

- Qui est là ?! 

- Posez le livre au sol afin de dissiper la fumée. 

Il obéit, la fumée disparaît. Il est dos à moi. Je laisse mes yeux se poser sur lui. Le tissu noir laisse apparaître ses rondeurs, sa peau pâle et ces multiples gris de beauté. Il se tourne et se met en garde, prêt à se défendre, il pense que je suis une menace ? C'est sûrement mon ton trop autoritaire… Nous échangeons quelques mots. Il commence à comprendre et alors qu’il perd connaissance, je le retiens dans sa chute. J’use de ma magie pour le porter. Je marche vers les escaliers que j’emprunte.

 Je l'installe dans l’une des chambres réservées aux invités. Le mobilier de celle-ci est similaire à ce qui se trouve sur terre. Il ne sera pas loin de ses habitudes. Je le dépose sur le lit et le borde respectueusement. Je regarde l’endormi. Il est comme l’oracle le décrit, de taille moyenne quelques formes, des cheveux court brun, de fine lèvre et un petit nez droit qui s'harmonise parfaitement à son visage rond. Le pauvre n’a pas supporté le choc. C'est tout naturel. Il a tout un monde à découvrir, tout un univers invisible qui va s’ouvrir à ses yeux. Sera-t-il capable d’apprivoiser ce nouveau monde et de répondre aux exigences de son rôle ? Mais surtout… est-ce qu'il m'appréciera ? Que se passera-t-il si ça n'est pas le cas ? 

Je n'ai plus le temps pour une réflexion basée sur des approximations, l’homme se réveille, je reste à son chevet assis sur un fauteuil. Je lui sers de l’eau qu’il boit lentement. J'attends avant de lui demander.

- Tout va bien ?

Il pose le verre vide sur la table de nuit et s'assoit en tailleur gardant sur lui la couverture qui cache ainsi son corps. 

- Au mieux, que ça puisse être dans la situation actuelle… où je suis ? 

Les questions commencent, je dois être prudent dans mes réponses, tout doit se faire en douceur. Ma voix tremble trahissant mon hésitation. 

- je vais commencer par me présenter, je me nomme Leyo Keteya vous vous trouvez chez moi actuellement, en sécurité vous n’avez aucune crainte à avoir.

- facile à dire… vous êtes… un roi ? C’est votre palais ?... Je savais que j'avais une imagination débordante, mais ça, c'est une première…

- Prince, vous avez une belle déduction… mais… ça n'est pas un rêve. Je ne suis pas le fruit de votre inconscient. 

- Permettez-moi d'en douter… 

Comment lui prouver le contraire ? Après tout, son cerveau essaie de le protéger en pensant que tout cela n'est pas réel. 

- Pourtant… je dis vrai, et vos souvenirs confirmeront mes dires. Même si cela risque d'être douloureux. 

Il semble réfléchir, et son trouble se lit sur son visage. Il attrape un coussin qu'il entoure de ses bras. Les souvenirs deviennent clairs dans son esprit. D'une petite voix, il brise le silence qui s'était installé.

- On est jeudi… Je suis étudiant et, les jeudis, on a surtout des conférences ou des expositions, mais là pour la première fois de l'année ça a été annulé. J'ai fait une grasse matinée… Puis je me suis préparé. Je devais reprendre mes révisions pour mes examens… je suis parti vers la bibliothèque. Comme d'habitude… mais… j'ai jamais atteint la bibliothèque… Il y avait du sang, de la fumée, une voiture encastrée dans une vitrine… des éclats de verre… puis cette plage et ce livre…

Sa voix se brise interrompue par des sanglots. 

- Je devais rejoindre Léa… Elle va s'inquiéter… 

- Je suis désolé…

Sa tristesse me touche. Je me lève et lui donne des mouchoirs. Je suis préparé à l'impact psychologique qu'à l'annonce de la Mort. Mais y être confronté de la sorte me rend nauséeux. J'aimerais l'aider, mais je ne dois pas interférer.

- Je vais vous laisser reprendre vos esprits. Si vous avez besoin de quoi que ce soit demandé, n'hésitez pas.

- Attendez… j'ai quelques questions.

- Nous en discuterons plus tard… vous avez besoin de repos 

Je le vois réfléchir. Une petite horloge sur la commode sonne à l'heure de la prière. Je marche vers la porte.

- Une gouvernante viendra avec quelques livres terriens pour vous occuper et un repas chaud. 

- Je n'ai pas faim. 

- C'est normal comme vous êtes décédé, votre corps n'a plus besoin d'être nourri, mais c'est réconfortant de garder des habitudes humaines.

chapitre 2: vague d'émotion

Ethan: 

Il m'a laisser seul, j’en profite pour faire le point. Je m'allonge. Les draps sentent bon la lessive, ils sont doux et de tres bonne qualité. La pièce est grande, il y a même un beau balcon qui donne sur une ville splendide en contrebas. La chambre est réconfortante, mais mon cœur n'a pas envie de cette douce énergie. Je me sens mal et ce cadre idyllique est trop en contraste avec mon état.

 Je roule sur le dos et palpe mon ventre nu. Je tire sur le tissu, ça n'est pas agréable. Pourquoi cette tenue est-elle si courte ? C'est comme de la soie, on dirait une tenue de danseuses de charmes. c’est honteux. Pourquoi je porte ça ? Je reste sous les draps, je n'aurais plus à voir ma tenue. Mais lui m'a vu… J'ai bien l'air ridicule. 

Mes habits, c'est une chose, mais je dois réfléchir. Mon chat me manque… Ma petite boule de poil ira chez Léa. Elle va prendre un sacré coup quand elle apprendra…

Ces pensées me brisent le cœur. Je me laisse envahir. C'est douloureux je sens mon corps bouillonné de tristesse. mes reflexion n’aboutissent qu’a un flot de rage. celui ci se traduit par des larmes, je suis tetansier.

Plus tard, je suis debout enrouler dans un drap, sur le balcon, a contemplé les étranges maisons en sphère accrochée les unes aux autres en quartier de bulles. l’evidence apres la crise que j’ai traverser me frappe

- Et merde, je suis vraiment mort… 

Je regarde le ciel et sens les larmes emplire de nouveau mes yeux. Ma vue se trouble et l'eau salé perle a nouveau sur mes joues. mes jambes ne me tiennent plus, je ne comprends pas ce que je fais la… C'est le paradis ? Peut-être, mais ça ne me dit pas pourquoi le prince me protège comme ça… Ni ce que ce livre signifie… C'était quoi cette plage ? Ces deux lunes ? Pourquoi il a fallu qu'une voiture grille le feu rouge ? 

Je reste à fixer ce paysage qui m'est offert tout en continuant d'être inondé de questions sans réponses. 

Leyo : 

J'arrive au niveau de mon plus fidèle serviteur, mon confident et conseiller,Edae. Il s'incline par respect. J’entame la conversation. 

- Ma prière a été instructive. 

- Merveilleux. Vos peurs, ont-elles eu des réponses ? 

- C'est encore flou, mais j'ai bon espoir. 

- Ne pressez pas les événements. Faites confiance au destin. 

- Tu as des paroles justes… Merci.

Edae m'a vu grandir, il me connaît par cœur et sait quels mots employer pour me rassurer. C'est un excellent soutien. Sa famille est à nos côtés depuis des siècles. Chaque génération vit en symbiose. Son père est le conseiller de Père. Son grand-père était celui de ma grand-mère. Plus tard, mon enfant aura comme conseiller son enfant. Je le considère comme mon ami le plus proche, comme un frère. Je suis content de l'avoir près de moi. 

- Mon prince ? Vous me semblez soucieux. Puis-je apaiser vos craintes ?

Il me sert un thé chaud, je m'assois. 

- La prophétie a dicté ma vie. J'ai été formé pour ce jour, mais… et maintenant ? Que dois-je faire ? La suite n'est pas écrite je dois bien avoué ma peur. 

- Cet humain ne sait pas ce qui l'attend, pensez-vous qu'il n’aura pas peur lorsqu’il sera au courant ? Lui, n'a pas grandi dans ce monde pourtant, c'est lui que le destin a choisi. Et c'est vous qui allez être à ses côtés.

- C'est étrange tout ceci… Ça paraissait si lointain. 

- C'est bien aujourd’hui, cela se déroule comme convenu. N'ayez crainte tout ira bien faites vous confiance 

Il me sourit et prend place à mes côtés, nous buvons notre thé. Ces moments sont précieux. Je les chéri plus que tout.

Plus tard, je toque à la porte de l'humain. J'entre et y trouve un lit vide. Mon regard se tourne vers le balcon il est assis emmitouflé dans un drap. Il marmonne et semble avoir l'esprit embrumé. Le regard fixe dans le vide, il y a une fine fumée qui l'enveloppe. Je m'approche doucement, je dois agir avant qu'il ne se téléporte. 

- Ethan ?

Il sursaute et la fumée disparaît instantanément. Il commence à se lever, mais je l'en empêche et m'assois avec lui. Il serre le drap qui couvre complètement son corps. les yeux bas, il ose:

- J'ai… tout un tas de question 

- Je m'en doutais. Et je suis là pour y répondre. 

Il a l'air surpris. Il lève les yeux qui croisent les miens. Leur couleur rouge me frappe, il a sûrement versé beaucoup de larmes. c'est naturel, il n'a pas eu de jugement, sa mort n'a donc pas suivi le chemin habituel… Son âme est impactée. Je dois prendre cela en compte. Il hésite avant de me demander.

- Pourquoi je suis seul avec vous ? Sans la moindre garde ? C'est… un privilège que je ne devrais pas avoir. On ne se connaît pas, ça peut être dangereux.

- Vous n'êtes pas une menace. Les gardes ne seront d'aucune utilité. 

- Ce que je veux souligner surtout, c'est l'incohérence… Pourquoi un prince m'accorde de son temps ? Vous ne pourrez pas faire ça avec tous le monde. 

- C'est juste… mais c'est seulement vous que j'accueille ainsi. 

- Pourquoi ? J'ai quoi de particulier ? 

Je prends une pause pour réfléchir aux mots que je vais employer. Bien choisir mes termes pour ne pas lui faire perdre connaissance. 

- Il se trouve qu'une prophétie à annoncer votre venue il y a de cela des milliers d'années. Ma famille prépare ce moment depuis bien longtemps. Ce jour est arrivé. 

Je n’ose pas le regarder de peur d’y voir une panique que je ne pourrais pas contenir.

- Que dit cette prophétie ? Puis à mon avis, il y a erreur moi j'ai rien de spécial. 

- Justement. Votre cœur d'humain et vos yeux innocents devront faire face à une menace inévitable. 

- Une menace ? 

Je marque une pause, c'est la où les choses vont devenir plus compliquée. J'ai une connaissance qui changera sa façon de pensée. Nous atteignons un point critique. Mais, nous n'avons aucune autre alternative. Je dis, le plus calmement possible

- La fin de toute chose.

Immédiatement il répond avec un air de panique dans la voix. 

- Si l'univers repose entre mes mains, c'est mal barré, j'arrivais pas à faire survivre mes plantes alors qu'elles étaient dans les meilleures conditions et vous voulez que je sauve l'intégralité des mondes ? Non, je refuse. 

- Ça n'est pas tout à fait cela… vous ne serez pas un héros, mais un témoin… Nous ne savons pas ce que tout cela signifie réellement pourtant, nous savons que c'est une menace ou le combat n'est pas possible. 

- On va tous disparaître ? 

- La fin des temps n'a peut-être pas la définition que nous lui donnons. 

À mon regard, il sait que je ne suis pas convaincu par mes propres mots. Je dois rester honnête. 

-bien… oui peut être que notre heure sera venu… je n'en sais pas plus que vous à ce sujet se sont que des hypothèses.

-quel sera mon rôle dans tout ça alors ?

-Vous serez le témoin, je serais à vos côtés pour vous accompagner dans les ténèbre qui envahissent votre coeur 

-mon coeur ? les ténèbres? je ne suis plus sur de suivre

je marque une nouvelle pause pour trouver la meilleure reformulation aucune ne me convient alors je change de stratégie

-vous avez beaucoup pleuré, vous n'allez pas bien. Se sont ces ténèbres entre autre dont il est question.

-je vais comme un mec à qui on a annoncé que la mort l'avait faucher

-oui j’en convient prenez le temps nécessaire reposez vous… la suite risque d'être vraiment complexe 

C'était peut etre pas les meilleurs mots a prononcer pour conclure. Il a le teint livide l’oeil fixe sur un point inexistant, il garde cet air et parle avec un débit peu fluide:

-a oui quand même… je suis foutu 

-non, regardez moi

je m’approche et prends sa main, je l'entoure des miennes diffusant une douce énergie pour apaiser son coeur. Il plonge son regard dans le miens 

-votre rôle est complémentaire avec le mien vous ne serez pas seul. jamais 

Le silence s'éternise et sur ces joues perlent des larmes, entre deux sanglots il parvient à dire :

-personne m’a jamais dis ça…merci

Ne sachant pas quoi répondre à cette vague d'émotions, je reste muet. Je lâche sa main lorsqu'il retrouve un peu sa contenance. Devrais-je encore une fois le laisser évacuer seul? une question coupe ma réflexion.

-et la plage avec les deux lunes ? C'était réel ?

-oh, oui… d'après la légende c'est le lieu où les dieux créateurs ont insufflé la vie à l'univers … certaine théorie affirme que vous êtes né pour reproduire leurs œuvres 

-je ne vois pas en quoi assister a la fin des temps reproduira la legende…

Le silence s'installe n'ayant aucune répartie je ne fait que donner mes connaissances. Je regarde vers lui soucieux car aucune réponse ne me viens je me sens impuissant sans pouvoir atténuer ces craintes

il reprends quelque couleurs c'est rassurant.

- j’ai une dernière question… je peux avoir des habits ?

- oh oui bien sur 

quel abrutis j’ai totalement oublié la chose la plus importante ! il était en tenue légère et je n’ai pas pensé une seule seconde à lui proposer des tenues décentes je fais honte à mon nom, à mon rôle. misère. je me lève et marche vers un placard normalement tout est prêt 

il m’a suivi et regarde la penderie qui est rempli d’habits terrien il a l’air soulagé de pouvoir se changer. Je quitte la chambre après coup. 

Je retrouve Albert. C'était un musicien talentueux sur terre. A sa mort il rejoint l'équipe d'enseignants qui a suivi mon éducation au palais. Au fil des années, nous sommes devenus plus proches. Il est très doué et apprendre à ses côtés n’a été qu'un délicieux plaisir. Aujourd’hui il ne travail plus et vit avec sa femme, Marie. Je vais les déranger dans leur jardinage et j’entame une marche avec Albert dans leur espace de verdure. je souris :

- Vos plantes sont toujours si belles.

-C’est grace a ma tendre épouse elle a une main verte exceptionnelle, elle ferait pousser un sapin en plein désert j’ai tellement de chance de l’avoir a mes cotes 

-Votre amour est si doux…

il se tourne vers moi. Sa peau sombre met en valeur ces yeux clairs. Ces rides et ces cheveux tirant vers le gris lui donne un air plus sérieux qu’il ne l’est vraiment 

-Tu n’es pas venu parler de mes jeunes pousses et nouveaux semi

-Non, c’est exact… je viens te voir parce que le Témoin est apparu

-Déjà ? je pensais que ça ne serait pas le cas avant un bon mois

-Pourtant il est bien là. J'ai besoin de ton aide pour qu’il soit plus à l'aise pour parler de ses sentiments envers sa mort. tu sais je ne suis pas le meilleur pour parler d’une tel chose car je ne vie pas comme lui: j´ai penser a toi parce que tu as eu du mal après ton décès tu pourrais l’aider 

-C’est toi qui est nommé pour le guider alors c’est a toi de l’accompagner dans cette épreuve fait toi confiance tu as un grand coeur tu ne peux que réussir

Ethan:

Je dois m'adapter à ce monde surtout en connaître plus sur ce prince. Je ne sais rien de ce royaume mais je suis coincé ici faut dire je n’ai aucune envie d'aller explorer des endroits qui pourraient être dangereux. Pour l’instant je suis en sécurité c’est ce qui compte. j’ai demandé un repas à la lueur des étoiles. Ici il n’y a pas d'insectes autant en profiter surtout s'il refuse je verrais ça comme un probleme . 

Chapitre 3- hallucination

Le repas a été accepté. Je m’habille comme pour un soir d'été. Je choisis des habits proches de ce que je portais aujourd’hui avant tout ça. Un jean bleu un t-shirt large neutre gris et une chemise noire à carreau ouverte. J’ose mettre le nez dans les couloirs du palais, je ne trouve aucun garde autour de ma chambre. C’est un bon point.

Je commence à croire que le palais n’a pas de fin, je marche depuis un moment et ça ne s'arrête pas : le long de ma promenade des gardes croise ma route, mais aucun ne me parle. Ils doivent être concentrés. Après une demi-heure de marche, je tombe sur le prince, je devine son conseiller vu sa posture proche de Leyo. Les soldats les accompagnant s'écartent et mettent de la distance comme pour nous laisser de l’intimité. Je dois avoir le regard un peu trop intense sur le conseiller, car il s’incline et se présente.

- Je me nomme Edea, je suis le conseiller du prince Leyo. Depuis sa naissance, je reste à ses côtés et l’aide dans ces tâches d'héritier.

Pourquoi il s’incline ? Le silence s'éternise, je comprends que c’est à moi de me présenter. 

- Salut, moi, c’est Ethan… Je suis mort. 

Il sourit entre l'amusement et la politesse. Il est à peine plus âgé que nous pourtant, il est d’une maturité affolante que ce soit dans son attitude ou dans son physique. Sa barbe bien taillée doit aider à le vieillir.

- Je suis au courant de qui vous êtes.

- Surement mieux que moi-même.

Le prince retire son manteau dévoilant des habits bien moins noble, il donne le diadème qu’il avait sur le front à son conseiller. 

- Nous allons sur la colline Dimalk faire un pique-nique. 

- Bien. Je transmets à vos parents que le repas prévu ce soir n’aura pas lieu.

- C’est vrai…

Il semble embarrassé d’avoir oublié, il se tourne vers moi, je le regarde avec des yeux ronds. 

- Si un repas était prévu, allez-y. 

- Oui, vous avez raison… Reportons le pique-nique et allons ensemble au repas.

- Ensemble ?

- Oui, une rencontre devra avoir lieu autant que cela soit un cadre que vous maîtrisez. Nous avons dans notre royaume un attrait vraiment important pour les habitudes humaines tel que les repas. Ce sera familier.                                                             

- Je ne suis pas habitué à ce genre de dîner… 

- ça n’en sera pas une épreuve juste un repas pour se rencontrer. Si vous êtes mal à l'aise, vous pourrez partir. 

J’ai le droit de partir avant même que ça ait commencé ? Je ne pense pas, dommage.

C'est comme ça que je me retrouve face au couple royal. Je prends le temps de les détailler. La mère du prince a une beauté à couper le souffle : je ne suis pas attiré par les femmes, mais pour elle, je veux bien douter de mon orientation. Sa peau sombre brille au soleil qui décline et donne une lueur doré exceptionnelle. Elle vient sublimer ces traits généraux ces courbes parfaites : ses yeux sombres, éclairés d’une lueur mystique, sont envoûtants. Le prince a hérité des pleine lèvre de sa mère ainsi que de sa belle chevelure noire. La reine a les mêmes perles perdues dans ces mèches. Le mari est tout son contraire, il a les cheveux blond polaire lisse, des yeux vert clair et une peau d'une pâleur similaire à la mienne. Il est tout aussi beau, mais je n’ose pas avoir le regard si baladeur sachant qu’il me fixe. Il a peut être cramer que j’ai observé sa femme. Je rougis de honte et m’enfonce légèrement dans ma chaise. Le couple royal est habillé aussi comme de simple humain. Ils ont pensé à tout pour me mettre à laise, c'est un effort que j'apprécie. Le roi et la reine ont l’air d’ado en plein émoi, ils ne se lâchent pas. C’est plutôt mignon, mais je n'y fais pas vraiment attention par pudeur. 

Les conversations sont dynamiques, j’ai l’impression d'être dans une famille lambda si on met de coté le fait que je ne les connaissais pas il y a 24 heures. Très effacé, je ne participe pas aux conversations, je préfère rester discret et observateur. Finalement, j'apprécie.

 Un bruit sourd retentit, il me fait sursauter, je regarde les autres personnes, ils n’ont pas l’air de réagir alors ça doit être normal. Je reprends contenance et reste sérieux. Le repas continue. Vers la fin de celui-ci, je sens mon esprit s’embrouiller, je perds le fil de la conversation et me concentrer deviens pénible. Je perds la notion de temps et d'espace. La gêne s'intensifie et dans mes pensées des voix inintelligibles surgissent. Je finis par distinguer deux voix différentes, les autres forment un mélange chaotique. Je parviens à créer l'illusion personne ne remarque rien. Je ne veux pas que le repas s'éternise avec ces symptômes étranges. 

 Aussitôt le dîner fini, je retrouve ma chambre, je m'écroule dans les draps et fonds en larmes en tenant mon crâne. Je prends conscience que le futur proche me terrifie. 

J’ai envie de tout raconter à Léa, je fixe mon plafond imaginant la scène : elle, accoudée à la table, elle m’aura attendu, longtemps. Je lui raconterais tout d’une traite sans prendre mon souffle correctement en défaisant ma veste je serais tout du long concentré sur mon récit fou. Elle sera morte de rire dans un premier temps puis ne croirais rien a mon histoire. Elle me dirait "oui bien sur l'aller arrête ton délire de super sauveur de l'univers, d'élu inter-spatial et avoue que t’as juste pris trop de temps sous la douche” elle aurait raison… 

Il faut que j'arrête de douter de la réalité. Comment vais-je faire ? Visiblement, j’ai une tâche importante à accomplir bon sang, j’arrive pas à y croire j’en peux plus la fatigue m’accable. J’empoigne le coussin et le tire vers moi, j'y plonge la tête puis hurle jusqu'à m'en brûler les poumons. Je continue de pleurer, le sommeil ne vient pas. La nuit va être terriblement longue. Mon corps est parcouru de spasmes mes membres son douloureux mon esprit est en proie à de nouvelles hallucination auditive que je m’efforce d’ignorer, en vain.

Une fois la crise passée le calme est revenu les voix ont disparu… Mais le sommeil n’est toujours pas à ma porte. Je décide de m’aventurer dans le château. L’air me fera du bien. Je sens un vide dans mon cœur, j’ai envie de le remplir, mais je ne sais pas ce qui serait efficace. Je me contente de marcher, le sport fait oublier les problèmes ça fonctionnera sûrement pour ça aussi.

J’arrive devant une salle, deux gardes sont de part et d’autre de la porte la tenant fermement, je m’approche de l’un d’entre eux et demande. 

- Il y a quoi ici ?

- Nous ne sommes pas autorisées à vous le dire monsieur. 

- Oh… Oui pardon merci bonne nuit 

C’est décevant mais normal. Je suis un inconnu et un étranger en ces lieux, je ferais mieux de ne pas mettre mon nez là où il ne faut pas. Alors que j'étais sur le point de me tourner pour retrouver ma chambre, un projectile explose la porte et me percute de plein fouet. Je tombe au sol sur le dos quelques dizaines de mètres plus loin le souffle coupé je suis totalement paralyser par la douleur. 

Les gardes se mettent en alerte d’autres arrive, le prince les accompagnent. Il dévale les escaliers en donnant des ordres. Le roi arrive à mon niveau peu après. Il pose un genou au sol et attrape l’objet qui m’a blessé. J’ai une douleur folle, le projectile ne m’a pas épargné et le recul ainsi que la chute n’ont rien arrangé. Je tourne la tête péniblement vers les mains du père de Leyo, j’y vois le livre qui m’est apparu sur la plage. Je le reconnais à la couverture de cuir usé. La douleur me lance de nouveau comme pour me rappeler à l’ordre.

- Bordel… Ça fait mal.

Je me tourne sur le côté et me mets en boule une main sur mon torse là où l’impact a été concentré. Le roi déplore les dégâts sur mon corps, l’air grave. Il lève l’alerte et pose doucement le livre dans les mains du prince.

- Qu’il ne s’en sépare plus. Le message est clair, je crois, donne lui des soins et monte la garde tel est ton rôle mon fils.

Leyo s’incline puis se précipite a mes cotes. 

- Pardonnez-moi, je vais m’occuper de tout cela ça n’arrivera plus je vous en fait la promesse.

Il dépose sa main sur mon épaule espérant une réponse, mais la douleur m’accable, je ne peux rien répondre de plus qu’un gémissement de douleur. L’impact a été violent. Le prince me donne le livre et me demande de ne plus m’en séparer. Instantanément, le vide dans mon cœur disparaît, remplacé par la douleur sûrement… J’ai mal.

Leyo m’accompagne jusqu’à ma chambre, il essaie de communiquer, mais la douleur est trop vive et m’empêche de réfléchir. Je suis de nature douillet pourtant, je peux assurer avec certitude que n’importe qui serait dans mon état. Il m’aide à m’allonger et me demande doucement.

- Vais soulever votre haut afin de voir la blessure. Je vais utiliser mon énergie et atténuer la douleur au mieux êtes vous d’accord ?

Je hoche la tête le laissant faire, il m’a déjà vu à moitié nu alors que pourrait, il se passer de pire. J’ai besoin de soin, c’est urgent. Il relève mon haut et place ses mains sur ma peau déjà bien marquer par l’attaque. De ses mains, s’échappe une lueur verte, elle agit comme de la glace sur une plaie, c’est apaisant, je soupire de soulagement. La douleur après quelques minutes devient supportable, je souffle un merci et m’allonge plus confortablement. 

Le prince retire ses mains lorsque les soins sont administrés, il me couvre le torse dans des geste très respectueux et élégant ça me fascinera toujours à mon avis. Je m’enroule dans le plaid et le remercie encore. Je le détaille, il porte un ensemble en soie bleu, ça a l’air d'être un tissu très doux, il est trop grand pour lui ce qui change des tenue tailler au centimètre près habituel, la nuit, il souhaite sûrement être bien plus à son aise ce que je peux comprendre.

- Merci pour vos soins, ça va beaucoup mieux. 

- C'est tout naturel après tout, j’aurais dû y penser. 

- Personne n’aurait pu prévoir que le livre explose une porte et me fonce dessus. 

- Dit comme cela oui, c’est bien vrai, personne ne pouvais prédire une telle chose 

- Demain, ça sera un mauvais souvenir. 

- Je l’espère… Je vais vous laisser vous reposer, oh… Oui, je dois vous demander que faisiez vous dans le palais si tard ça n’allait pas ?

Il semble vraiment inquiet de mon état, je ne me vois pas l’ignorer ou lui mentir.

- Oui, je n’arrivais pas à dormir, j’ai voulu prendre l’air.

- N’hésitez pas à venir me voir même au beau milieu de la nuit, je dors peu, ma chambre est dans l’aile ouest ma porte est rempli de dessin que j’ai réalisé lorsque j'étais enfant elle est reconnaissable.

Je ne peux m’empêcher de sourire, c’est si adorable. Mais je n’oserais pas le déranger. La fatigue me fait me frotter les yeux en baillant. Le prince me salut et s'apprête à sortir de la pièce. J'enlace un coussin en guise de peluche. 

- Belle nuit à vous prince 

Ce sont mes derniers mots avant de m'endormir.

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