avant de commencer ce chapitre, sachez que je m'excuse, c'est du fantastique et pas du fantaisie. Mais il n'y avait pas la case "fantastique"

Un soir sombre et orageux, une faille s'ouvrit dans le ciel. Zèrath, un puissant démon des ténèbres, fut projeté du monde infernal dans celui des humains. Une de ses ailes, noire comme la nuit étoilée, était brisée et son pouvoir de se transformer en humain était scellé. Incapable de voler et d'utiliser pleinement ses pouvoirs, il chercha un refuge.

Déambulant dans les rues désertes et froides, il trouva un recoin à l'abri des regards : une petite pièce décrépite dans un bâtiment abandonné. Mais à sa grande surprise, cet endroit était déjà habité par un adolescent maigre et sale. Le jeune humain était étendu sur un vieux matelas, entouré de quelques affaires précaires.

— Qui es-tu ? gronda Zèrath, les yeux luisant d'une étrange énergie rouge sous sa forme encore humaine.

Le garçon, sursautant, répondit d'une voix tremblante mais curieuse :

— Je... je m'appelle Thomas. J'ai 15 ans. Cet endroit est mon refuge, je n'ai nulle part où aller.

À ces mots, Zèrath resta silencieux. Bien qu'il eût initialement envisagé d'effrayer le jeune humain pour le chasser, une fatigue étrange s'empara de lui. Thomas, bien que méfiant, s'approcha doucement et tendit un morceau de pain rassis.

— Tiens. Tu sembles blessé.

Zèrath, intrigué par l'audace de l'adolescent, accepta. Avec le temps, une relation inattendue se forma.

Zèrath avait l'habitude de voyager entre le monde humain et son royaume infernal. Pourtant, il revenait souvent voir Thomas, vérifiant qu'il allait bien. Le lien qui se formait entre eux était devenu une énigme pour Zèrath : une curiosité, peut-être même un besoin de protéger ce jeune humain. Chaque visite était ponctuée de longues discussions sous les étoiles ou de moments de silence apaisant dans leur refuge commun.

Thomas apprit que Zèrath était un démon, mais loin de fuir, il resta. Le démon, malgré sa nature méfiante, découvrit une part d'humanité qu'il n'avait jamais connue.

Un jour, Zèrath proposa à Thomas de l'emmener dans son monde. Thomas, d'abord hésitant à quitter son refuge et à s'aventurer dans l'inconnu, finit par accepter, intrigué et poussé par la confiance qu'il avait développée envers Zèrath.

— Viens. Tu seras plus en sécurité là-bas qu'ici.

Thomas accepta, et ils franchirent ensemble une porte magique. Le monde des démons et des créatures était à couper le souffle : des paysages surréalistes, des cieux changeants, des édifices immenses éclairés par des lueurs surnaturelles. Des créatures de toutes formes et tailles erraient : des sylphes ailés, des trolls massifs, des esprits translucides et des félins éthérés scintillants. C'était un monde où la beauté et la terreur coexistaient.

Les habitants, d'abord hostiles à la présence d'un humain, finirent par s'attacher à Thomas. Il était curieux, drôle, et apportait une chaleur nouvelle. Les années passèrent, et Thomas, devenu un jeune homme, il appréciait ce monde. Pourtant, à ses 19 ans, il ressentit un vide.

— Zèrath, je veux retourner chez les humains. Juste pour quelques heures, chaque jour.

Après une longue discussion, Zèrath accepta à contrecœur, imposant une condition stricte : Thomas devait revenir chaque soir. Pendant une semaine, Thomas explora le monde des humains, émerveillé mais aussi attristé par la dureté de cette réalité.

Un jour, un garçon de son âge, cruel et jaloux, l'insulta violemment et tenta de le frapper. Alors que le poing allait s'abattre sur lui, Thomas disparut soudainement. Zèrath était intervenu, le ramenant de justesse dans le monde des créatures.

Thomas, bouleversé, fondit en larmes dans les bras du démon. Zèrath le berça doucement, bien qu'il cachât son inquiétude profonde.

Cependant, leur relation se tendit après une autre dispute. Thomas voulait absolument retourner dans le monde humain, mais Zèrath, en désaccord avec cette idée, il resta ferme sur son "non" appuyer. Thomas, frustré, décida d'utiliser un bijou magique pour retourner seul dans le monde humain. Il y resta quatre jours, ignorant les appels de Zèrath. Lorsqu'il réalisa l'erreur qu'il avait commise, Zèrath chercha Thomas partout, Il était terrifié que Thomas est pu aller dans le côté infernal mauvais. Paniqué, il y alla mais soulagé, il ne trouva pas Thomas ici. Il alla donc dans le monde humain et fouilla un peu partout, dans les recoins où il avait l'habitude d'aller. Finalement, il le retrouva dans leur ancien refuge. Zèrath, en colère de ce que Thomas vient de faire, il dit alors ;

— Pourquoi... pourquoi m'avoir abandonné ? rugit Zèrath, ses yeux brillant de colère et d'angoisse.

Thomas, réalisant son erreur, s'excusa en larmes. Lorsqu'ils retournèrent chez eux, Thomas s'agenouilla devant Zèrath et dit doucement :

— Tu es la seule famille que j'ai. Merci pour tout... Papa.

Le démon, déstabilisé, sentit pour la première fois des larmes couler sur ses joues, étonnant, pour un Démon de pleurer. Il prit Thomas dans ses bras et murmura :

— Mon fils.

C'est ainsi que Zèrath, un démon autrefois solitaire, trouva la rédemption et l'amour familial dans un lien improbable avec un humain nommé Thomas.  

Un jour, Thomas se demanda pourquoi Zèrath était un Démon, alors il alla demander à Zèrath la raison de son apparence démoniaque. Alors Zèrath accepta de lui en parler, le jugeant assez grand pour connaître l'histoire.

Autrefois, il s'appelait Élian. Un nom doux, empli de lumière, tout comme la vie qu'il menait. Élian était un homme comblé : une famille aimante qui le soutenait, des amis loyaux qui partageaient ses joies, et un amour qui semblait éternel. Sa vie était un tableau parfait, une mosaïque d'émotions et de liens sincères. Mais, aveuglé par son propre confort et sa confiance en lui, Élian glissa peu à peu dans l'égoïsme.

Il trahit l'amour de sa vie, lui infligeant une douleur qu'il ne réalisa que trop tard. Il humilia ses amis, se croyant supérieur et intouchable, les rejetant comme des ombres inutiles. Sa famille, qu'il considérait acquise, fut négligée jusqu'à ce qu'elle s'efface, lassée de ses oublis et de son indifférence. Élian, convaincu d'être juste et intègre, ne voyait pas le mal qu'il semait autour de lui.

Puis un jour, il se réveilla seul. L'amour qu'il croyait invincible s'était éteint, ses amis s'étaient éloignés, et sa famille avait disparu, incapable de supporter davantage. Élian, dans son orgueil démesuré, ne comprenait pas pourquoi tout s'effondrait. Il était convaincu d'être la victime d'une injustice, incapable d'admettre ses torts. Alors, emporté par un désespoir croissant, il menaça le peu de proches qu'il lui restait : il prétendit qu'il mettrait fin à sa vie pour échapper à cet enfer.

Mais ceux qui l'entendaient ne le croyaient pas. Ils voyaient en lui un homme bien trop fier pour réellement se détruire. Pourtant, ce jour-là, il monta sur le toit de son immeuble. Là, face au vide, il hésita. Il réfléchit longuement, mais la douleur de son isolement et de son échec l'écrasa. Et alors, dans un dernier acte de désespoir, il sauta.

Ce n'était pas la fin, mais un début. Élian ouvrit les yeux dans un monde de flammes et d'ombres, son âme brûlée par le poids de ses erreurs. Devant lui se dressait Kharzidon, le Dieu des Enfers, une entité puissante et impitoyable. Élian supplia, implora qu'on lui permette d'aller au Paradis, qu'on lui accorde une chance de retrouver la paix. Mais Kharzidon rit, énumérant avec une froideur implacable chaque trahison, chaque blessure qu'il avait infligée.

— Tu ne seras jamais digne de la lumière, déclara Kharzidon. Tu es condamné à porter tes péchés pour l'éternité.

Ainsi, Élian devint Zèrath, un démon des ténèbres. Privé de son humanité, il erra entre le monde infernal et le monde des vivants, portant un visage humain d'une beauté irrésistible, mais abritant un cœur noir et brisé. Il se complaisait dans sa solitude, hanté par ses regrets, incapable de trouver une quelconque rédemption.

Un jour, alors qu'il traversait une faille pour retourner dans le monde démoniaque, une erreur survint. Le portail se referma derrière lui, le piégeant dans le monde des humains. Pire encore, il ne pouvait plus maintenir sa forme humaine que par intermittence. Contraint de se cacher, Zèrath chercha un refuge où il pourrait exister sous sa véritable apparence sans attirer l'attention.

C'est ainsi qu'il découvrit une bâtisse délabrée, abandonnée, ou du moins le croyait-il. À l'intérieur, il trouva Thomas, un adolescent perdu, vivant seul au milieu des ruines. Initialement sous sa forme humaine, Zèrath observa le garçon avec méfiance. Mais lorsqu'il ne put maintenir son illusion, il révéla sa véritable apparence. Thomas, d'abord effrayé, trouva rapidement en Zèrath une curiosité fascinante, un mystère qui éveilla son intérêt.

Zèrath passa une nuit avec lui, puis retourna dans son royaume dès qu'il en eut la possibilité. Pourtant, quelque chose l'attirait irrésistiblement vers Thomas. À chaque visite, il voyait en lui une lueur qu'il avait perdue, un reflet de l'innocence et de la chaleur qu'il avait autrefois connu. Peu à peu, il comprit : ce garçon représentait une chance de se racheter, de protéger une vie là où il avait autrefois échoué.

Mais au fil du temps, ce n'était plus seulement une question de rachat. Zèrath ressentit un lien profond avec Thomas, une tendresse qu'il n'avait plus connue depuis des siècles. Il se surprit à veiller sur lui, à lui offrir des conseils, à partager avec lui des instants qu'il chérissait en secret.

Un jour, Zèrath cessa de voir Thomas comme un simple moyen de calmer ses regrets. Il vit en lui un fils, un être qu'il aimait sincèrement, au-delà de tout ce qu'il avait connu. Et pour la première fois depuis des siècles, il éprouva de l'espoir. Thomas était devenu sa lumière dans l'obscurité.

Zèrath n'était plus seulement un démon. Il était un père, déterminé à protéger son fils à tout prix. Et quiconque s'interposait entre ce lien, verra la colère du démon. 

Les années avaient passé, et Thomas était maintenant un jeune homme de 21 ans. Le monde des démons, avec ses paysages étranges et ses créatures fascinantes, avait été son foyer depuis si longtemps qu'il ne se souvenait presque plus de la dureté de la vie humaine. Pourtant, au fond de lui, une curiosité tenace le poussait à retourner dans le monde humain.

Zèrath, bien qu'il aimât profondément Thomas, avait toujours été réticent à le laisser partir trop longtemps. Mais cette fois-ci, Thomas prit une décision audacieuse. Une nuit, pendant que Zèrath était distrait, il s'empara du Khalithar, un pendentif ancien permettant de voyager entre les mondes. Zèrath l'avait gardé en sécurité, conscient de sa fragilité, mais Thomas, avide de découvrir par lui-même, le vola.

Lorsqu'il franchit la faille pour revenir dans le monde humain, un sentiment familier mais inconfortable l'envahit : le froid, la solitude et l'insécurité des rues où il avait grandi. Pourtant, cette fois, il était déterminé à rester plus longtemps.

Pendant des jours, Thomas explora la ville, cherchant à comprendre comment les humains avaient changé. Mais alors qu'il tentait de revenir pour rassurer Zèrath, le pendentif refusa soudainement de fonctionner. Une lumière vacillante émana du Khalithar, avant qu'il ne se brise en deux dans ses mains.

Piégé, Thomas essaya d'utiliser l'Oraclaris, un artefact magique qu'ils possédaient tous deux pour communiquer à travers les dimensions. Mais aucun son ne passa, comme si le lien entre leurs mondes avait été coupé.

Pendant ce temps, Zèrath attendait impatiemment le retour de Thomas. Les jours devinrent des semaines, et le démon sentit une inquiétude croissante s'emparer de lui. Chaque tentative de contact via l'Oraclaris se soldait par un silence oppressant. Finalement, Zèrath décida de retourner dans le monde humain sous sa forme humaine pour retrouver Thomas.

Cependant, Thomas restait introuvable. Zèrath fouilla leur ancien refuge, chaque recoin familier, mais ne trouva aucune trace de lui. Désespéré, il interrogea les passants, décrivant le jeune homme avec une voix empreinte de détresse.

— Avez-vous vu un garçon avec des cheveux bruns en bataille ? Il a une cicatrice légère sur la joue gauche... il est... mon fils.

Les regards compatissants ou indifférents des passants ne lui apportaient aucune réponse utile.

Épuisé, Zèrath retourna dans le monde infernal pour demander l'aide de ses alliés. Les créatures, aimant profondément Thomas pour la lumière et la chaleur qu'il apportait dans leur royaume, se mobilisèrent rapidement. Certains prirent une forme humaine pour arpenter le monde des hommes, tandis que d'autres surveillaient les failles inter dimensionnelles.

De son côté, Thomas errait dans une partie inconnue de la ville, où richesse et malveillance coexistaient. Épuisé et affamé, il s'effondra dans une ruelle sombre. Là, il fut trouvé par un garçon d'environ son âge, du nom de Émeric, qui l'emmena chez lui.

Émeric appartenait à une famille influente, vivant dans un manoir imposant où chaque recoin semblait transpirer le luxe. Émeric présenta Thomas à ses parents, qui, bien qu'étonnés de l'état misérable du jeune homme, acceptèrent de l'aider. Ils le nourrirent et lui offrirent un lit, mais rapidement, Thomas sentit une tension sous-jacente.

La famille avait une fille, Cassandra, une jeune femme d'à peine 20 ans, belle mais visiblement enfermée dans une cage dorée. Ses parents espéraient que Thomas devienne une distraction pour elle ou, pire encore, qu'il devienne son compagnon forcé.

Cassandra, cependant, était différente. Elle était vive, intelligente et surtout terriblement malheureuse. Sous l'emprise de ses parents, elle rêvait d'échapper à cette vie luxueuse mais suffocante.

Lorsque Thomas apprit la vérité, il voulut aider Cassandra à s'échapper. Mais cela signifiait rester plus longtemps dans ce monde, retardant ses chances de retrouver Zèrath.

Malgré tout, il élabora un plan pour libérer Cassandra. Mais ce plan ne tarda pas à se retourner contre lui. La famille découvrit son intention, et Émeric, bien qu'ami au début, se retourna contre lui sous la pression de ses parents. Thomas fut enfermé dans une cave du manoir, privé de liberté. Il ne put se défendre et s'aider du khalithar car celui-ci était brisé. Piégé il était alors déçu. Déçu d'avoir tout fait en douce, en colère contre lui-même pour ne pas avoir averti Zèrath.

Pendant ce temps, dans le monde infernal, l'un des démons envoya un message cryptique à au "père" de Thomas : une faille déchirée avait été détectée, menant directement à un quartier humain. Saisi d'un nouvel espoir, Zèrath rassembla ses forces et utilisa ce passage pour rejoindre le monde des humains.

Sous sa forme humaine, il parcourut la ville jusqu'à ce qu'il ressente une énergie familière, celle de Thomas. Après une recherche acharnée, il finit par découvrir le manoir et comprit que Thomas était retenu à l'intérieur.

Lorsqu'il s'introduisit dans le bâtiment, Zèrath se retrouva face à des parents manipulateurs et un Émeric effrayé mais combatif. Le démon, à la limite de perdre son calme, dévoila brièvement sa véritable nature pour les effrayer, ce qui marcha mais une fois le coup de peur passer, ils retenues Zèrath de toutes leur force, mais ils oubliaient un détail, c'était des humains, et lui une créature dotée d'une force surhumaine. Il fit donc en un coup, valser les trois petits corps humains et se transforma sous sa vraie forme et les menaça avec sa carrure de créature, de les tuer. Ils finirent par laisser le démon tranquille et il alla chercher le jeune homme enfermé. Il ne prit la peine de demander où se trouver Thomas, sachant pertinemment qu'ils n'allaient pas le lui dire.

Il se mit donc à sa recherche et le trouva grâce à son flaire. Il ouvrit alors un portail et tandis sa main vers Thomas pour l'inviter à rentrer à la maison.

Mais à ce moment-là, Cassandra apparut et supplia Thomas de ne pas l'abandonner.

Thomas, reconnaissant envers Zèrath pour l'avoir sauvé, se retrouva face à un dilemme : retourner immédiatement avec son père adoptif dans le monde des démons ou aider Cassandra à échapper à sa famille.

Cette décision pourrait bouleverser leur relation et poser de nouvelles questions sur le rôle de Thomas entre les deux mondes.